Dans
le fin fond d’une forêt, vivaient quatre loups. Tous frères.
Loup-bard,
le plus âgé, se prenait pour le chef.
Loup-cheur,
le second, avait quelques problèmes oculaires.
Loup-koum,
le troisième, avait, sous des aspects ronchons, un caractère relativement
paisible. En fait, une « bonne-pâte » !
Le
plus jeune se nommait, Loupiot.
Les
trois aînés souhaitaient devenir très riches. Ainsi, ils ne seraient plus
obligés de chasser pour se nourrir.
Les
supermarchés ne contenaient-ils pas des monceaux de nourritures ?
Alors,
pourquoi se fatiguer ?
Loupiot,
lui, malgré son jeune âge, était sans contexte le plus raisonnable de la
fratrie.
Ce
jour-là, Loup-bard, Loup-cheur et Loup-Koum étaient en grande discussion.
« J’ai
entendu dire que la grand-mère du Petit Chaperon Rouge, possédait une grande
fortune, lança Loup-bard.
-
Une fortune ! Cette vieille
dame !! s’étonna Loup-cheur, qui essayait vainement d’attraper une mouche
virevoltant autour de son museau. Un exercice fort compliqué en raison de ses
yeux qui regardaient chacun dans une direction différente.
-
Oui, en effet, comment est-ce possible,
renchérit, Loup-koum. Elle vit dans une vieille masure !
-
J’ai même entendu dire que cette fortune
se trouvait dans un coffre, confirma Loup-bard, certain de ses informations.
-
Dans un coffre ? Un grand
coffre ? Un petit coffre ? s’informa Loup-cheur toujours occupé à
essayer de saisir la mouche.
-
Si il s’agit d’une grande fortune,
assurément cela doit être un grand coffre ! conclut loup-koum qui
regardait loup-cheur d’un air amusé. « Attrapera ? Attrapera
pas ? » pensait-il.
-
Mais, je n’ai pas entendu dire où ce
coffre se trouvait, soupira Loup-bard découragé.
-
Ah, dommage ! s’exclama Loup-cheur
qui venait, encore une fois de rater l’insecte volant.
-
Va falloir chercher ! conclut
loup-koum.
-
Hélas ! lancèrent ensemble les
trois frères.
Loupiot
qui regardait ses aînés avachis sur la mousse, haussa les épaules d’un air
désapprobateur :
« Pas
bien courageux, les frangins ! »
Passa,
alors, non loin de là sur un chemin forestier, le Petit Chaperon Rouge, un
panier à la main. Insouciante, elle chantait en sautillant.
Les trois loups se redressèrent et se
regardèrent.
« Nous
allons la suivre, déclara Loup-bard d’un ton de commandement.
-
Nous allons l’interroger ! ajouta
Loup-cheur, oubliant la mouche.
-
Si elle ne veut pas répondre, nous
allons la manger, s’écria Loup-Koum en se léchant les babines.
-
Oh là là ! s’exlama Loupiot. Ça se
complique !
Aussitôt
dit, aussitôt fait. Les trois loups, à pas de loup et à la queue-leu-leu,
suivirent la petite fille.
Tous
débouchèrent en même temps dans une clairière.
« Bonjour
messieurs les loups ! lança la fillette, nullement effrayée, d’un air
guilleret.
-
Où vas-tu ainsi ? demanda Loup-bard
à l’enfant.
-
Chez ma grand-mère qui m’attend avec
impatience, répondit la fillette avec un large sourire.
-
Que fais-tu avec ta grand-mère lorsque
tu vas la voir ? questionna Loup-cheur qui essayer vainement d’ajuster sa
vision, car il voyait, en fait, deux enfants. Il y en avait un de trop, mais
lequel ?
-
Grand-mère possède plein de livres de
contes qu’elle met dans un coffre et elle me les montre. Nous passons beaucoup
de temps à regarder ses trésors.....
-
Ta grand-mère est donc riche ?
s’exclama Loup-koum, très intéressé, et dont les yeux brillaient.
-
Je peux vous montrer ses trésors, si
vous voulez, proposa la fillette.
Les
trois loups se regardèrent incrédules. Une sacrée aubaine qu’il ne fallait pas
laisser passer !
Quant
à Loupiot, il s’exclama, angoissé :
« Elle
va pas faire ça ! »
Reprenant
sa marche, le petit Chaperon Rouge lança :
« Venez
avec moi !
Tous
quatre arrivèrent quelques minutes plus tard aux abords de la masure de la
grand-mère. L’enfant entra dans le logis et revint en tirant un énorme coffre
qui semblait bien lourd. Toute heureuse, elle l’ouvrit devant les yeux
écarquillés des loups.
« Voilà
le trésor de grand-mère ! déclara-t-elle avec fierté.
-
Mais, où est l’argent ? bredouilla
Loup-bard décontenancé.
-
Où sont les bijoux ? s’enquit
Loup-cheur qui voyait deux coffres, ce qui aurait pu être doublement
intéressant.
-
Et les lingots d’or ? s’exclama
Loup-koum au bord de la crise de nerfs.
Tous
trois, penchés sur le coffre béant, laissant voir son contenu, hurlèrent :
« Mais,
ce n’est que du papier ! »
Regardant
déguerpir, à tout allure, les trois loups, le petit Chaperon Rouge, éclata de
rire, heureuse de sa bonne farce.
« Je
les ai bien eus, hein ? »
S’approcha
alors Loupiot. Il s’assit devant le coffre, plongea sa patte dedans et sortit
un gros livre :
« Tu
me lis un conte ? demanda-t-il en tourna les pages.
-
Je peux même t’apprendre à lire ! proposa
la petite fille.
Ce
fut ainsi que Loupiot devint le meilleur ami du Petit Chaperon Rouge.
Quant
à Loup-bar, Loup-cheur et Loup-koum, ils durent se résigner à apprendre à
chasser.
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