Le
juge Perrin clôt l’enquête.
N’y
avait-il pas eu cent vingt huit témoins auditionnés au cours des six derniers
mois ?
Perrin
redonne alors le dossier au juge Pommier qui interroge, le 27 frimaire an XIII,
un cent vingt neuvième témoins.
Encore
un !
Cela
ne finira donc jamais !
Jacob Wilhem,
marchand de bétail à Vandoeuvre, arrondissement de Bar-sur-Aube raconte.
Il
revenait d’Alsace et retournait chez lui, le 13 floreal an VI (mai 1798) quand
il a été attaqué vers deux heures du matin par deux hommes en habit de garde
national. C’était près de Liffol-le-Grand. L’un lui avait demandé l’heure avant
de lui donner un coup sur la tête. L’autre lui avait pris son sac contenant
mille sept cents francs. Il avait toujours soupçonné François Arnould, mais ne
peut l’affirmer.
Le
juge communique le dossier au ministère public, au magistrat de sureté
Delpierre, substitut du procureur général impérial de la cour de justice
criminelle des Vosges.
Des
défenseurs sont commis d’office :
·
M. Martin, avoué à Epinal, pour François
Arnould et sa femme.
·
M. Maurice, pour Sébastien et Joseph
Arnould.
·
M. Collin, avoué à Epinal, pour Agnès
Chassard et sa fille.
Le
15 thermidor an XIII (4 août 1805), Epinal est en effervescence. Une multitude
de personnes venue des villages environnants, ainsi que les cent douze témoins
cités par l’accusation se sont déplacés. La Cour de Justice Criminelle,
présidée par Joseph Hugo, conseiller à la cour de Nancy, doit juger les
« Cardinaux »,.
Joseph
Hugo a près de soixante ans. Il a été notaire royale au bailliage de Mirecourt
en 1790 et administrateur du département des Vosges. Il a été élu le 4
septembre 1792, député à la Convention. Malade, presque aveugle, il a été déchu
de son mandat le 30 septembre 1793. Quelques temps après, il est entré à la Cour
de Nancy.
Le
premier assesseur : M. Derivaux.
Le
second assesseur : Armand Papigny.
Le
ministère public est représenté par le procureur général Derasey, ancien avocat
au parlement de Lorraine.
Douze
jurés et trois suppléants tirés au sort.
Devant
les accusés, les avocats, Maitres Martin, Collin et Maurice.
Sur
les débats du procès, aucun document n’a été conservé.
On
sait seulement que sur les cent douze témoins à charge, trois étaient morts et
deux n’avaient pas été retrouvés dont Jeanne Rose Emonet qui avait quitté le
pays pour une destination inconnue. Sa conscience la tourmentait-elle ?
Douze
témoins à décharge dont l’identité, toutefois, restera à jamais ignorée.
Devant
le déferlement d’accusations les « Arnould » ne font que nier et
toujours nier. Ils sont innocents et le crient fort et haut, mais ne sont pas
entendus.
Le
19 thermidor, après cinq jours d’audience, le verdict est rendu.
Les
accusés sont, à l’unanimité, déclarés coupables d’avoir assassiné les
« quidams inconnus » à Vittel, crimes effectués de l’an II à l’an
VIII.
La
mort pour Agnès et ses quatre enfants, Thérèse, François, Joseph et Sébastien.
Quant
à Thérèse Hatier, épouse de François Arnould, elle est condamnée à vingt ans de
fer. Elle est conduite, le 24 thermidor, par l’huissier Charles Ory, accompagné
de deux gendarmes, sur la place de Grève à Epinal, attachée à un poteau et
exposée. Sur un écriteau, ses nom et prénom, âge, profession et la cause de sa
condamnation.
La
honte ! Elle a sûrement reçu injures, fruits pourris et crachats......
Les
cinq condamnés signent un pourvoi en cassation qui est rejeté.
Le
29 fructidor (16 septembre 1805), revêtus d’une chemise rouge, tous les cinq sont
conduits en plein midi, sur la place de Grève, aujourd’hui place de la Bourse à
Epinal.
Des
exécuteurs de Nancy, Metz et Colmar sont venus assister le bourreau d’Epinal.
La
foule est immense. Les distractions ne sont pas si courantes !!
Un
peu avant midi toutes les cloches des églises de la ville sonnent le glas.
Le
silence se fait.
Les
têtes tombent.
D’abord
Thérèse Arnould, épouse de Joseph Duvaux, puis celles de Joseph, Sébastien,
François et enfin, celle de leur mère, Agnès.
Epinal
– Actes de décès – 29 fructidor an XIII
L’an treize de la république le 29
du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont
comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à
Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal
agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Therese arnould agee de trente deux ans née à Vittel Département
des Vosges y domiciliée fille de feu françois arnould de son vivant marchand de
bétail à Vittel et de agnès Chassard son epouse residant encore audit Vittel
epouse de Joseph Duvaux chaumier à Valfroicourt est decédée en cette ville ce
jourd’hui à midi.
L’an treize de la république le 29
du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont
comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à
Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal
agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Joseph arnould agé de trente six ans né à Vittel département des
Vosges y residant en qualité de marchand de bétail epoux de Catherine Rippard
résidant encore au dit lieu fils de feu françois arnould de son vivant marchand
de bétail audit Vittel et de agnès Chassard son épouse résidant encore au dit
lieu est décédé en cette ville aujourd’huy a midi et quelques minutes ......
L’an treize de la république le 29
du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont
comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à
Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal
agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que Sébastien arnould age de trente cinq ans né à Vittel département
des Vosges, marchand de bétail résidant à senonge epoux de agnès grandgerard
residant auduit senonge fils de feu françois arnould de son vivant marchand de
bétail audit Vittel et de agnès Chassard son épouse résidant encore au dit lieu
est décédé en cette ville ce jourd’huy à midi et quelques minutes
L’an treize de la république le 29
du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont
comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à
Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal
agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que françois arnould agé de quarante et un ans, né à Vittel département
des Vosges marchand de betail residant audit lieu epoux de thérèse hattier fils
de feu françois arnould de son vivant marchand de bétail audit Vittel et de
agnès Chassard son épouse résidant encore au dit lieu est décédé en cette ville
ce jourd’huy a midi et quelques minutes .....
L’an treize de la république le 29
du mois de fructidor par devant nous Claude Charles nicolas Launay..... sont
comparus Charles Ory huissier de la cour criminelle des Vosges résidant à
Epinal agé de vingt neuf ans et joseph Aymonin commissaire de police à Epinal
agé de soixante cinq ans lesquels nous ont déclaré que agnès chassard veuve en premieres noces de françois arnould et en
secondes de gabriel hocquard residant à Vittel née à la Chapelle-aux-Bois
département des Vosges agée de soixante sept ans fille des defunts jean
chassard et de anne martin son épouse de
leur vivant residant à Vittel est decécée en cette ville cejourd’huy à midi et
quelques minutes......
Tous
cinq reposent dans un coin du cimetière d’Epinal. Personne ne viendra fleurir
leurs tombes.
On
est à la veille d’Austerlitz.
Tous
semblent oublier très vite cette affaire.
Cette
affaire est troublante par plusieurs points.
Premier
point :
Il
est question d’ossements enterrés dans une carrière et aussi dans un jardin.
Des
os en mauvais état, car décrits comme « dissociés ».
Un
médecin affirme qu’il y a des os de femmes et d’un garçon de quatorze ans.
Mais,
personne n’a témoigné avoir vu des femmes chez les Arnould.
Second
point :
La
carrière se trouve en bordure de la maison des Arnould.
Ce
n’est pas une carrière en plein bois. Elle longe une des rues de la ville de
Vittel. Une rue que chacun peut emprunter à toute heure. De plus, c’est une
carrière communale dans laquelle les habitants peuvent aller chercher des
pierres.
Des
assassins récidivistes n’auraient jamais enterré leurs victimes dans un lieu
fréquenté où chacun pouvait venir creuser.
Troisième
point :
Les
odeurs ?
Il
est certain, en effet, qu’elles provenaient de l’activité du tanneur et non des
cadavres et ossements.
Quatrième
point :
Les
volets toujours fermés..... Et justement ouvert un soir où les Arnould
commettaient un assassinant dans leur propre cuisine.
Des
assassins bien peu précautionneux !
Cinquième
point :
Les
Arnould. Une famille de rustres comme il y en avait beaucoup à cette époque où
l’alcool était consommée abondamment. Une famille qui avait connu la misère et
avait acquis un peu de bien. Cela fait toujours des envieux. Il ne faut pas
sortir du lot, cela devient tout de suite suspect.
Sixième
point
Les
témoignages ? Plus de cent personnes !
En
fait que des ragots ! Des récits de querelles de voisinage pour tout et
pour rien.
Chacun
rapporte un fait qu’il rattache à l’affaire avec de plus en plus de détail au
cours de l’instruction du juge.
La
rumeur enfle, grossit et chacun des soi-disant témoins ajoute sa touche
personnelle dans le récit qui prend ainsi des proportions disproportionnées.
Septième
point
Les
victimes et notamment les frères Didiot. Marchands de bétail, ils venaient
régulièrement à la foire et depuis huit ans, on ne les voyait plus. Ils étaient
trois et il y en avait même un quatrième.
Un
des témoins a renseigné très précisément le juge en indiquant d’où ils
venaient, où ils habitaient.
Aucune
recherche n’a été engagée pour les retrouver. Et pourtant, au moment de
l’exécution de leurs « assassins », ils étaient bien en vie, eux.
Huitième
point
Les
témoins capitaux, ceux qui, par leurs récits, ont fait basculer le verdict vers
la mort, ne furent en fait qu’un « pauvre garçon », Michel Huraux et
une « vieille fille », Jeanne Rose Emonet.
Michel
Huraux, le rejeté, se trouve ainsi pour la première fois de sa vie en pleine
lumière. Il existe, on l’écoute !
Jeanne
Rose Emonet prend d’un coup de l’importance, elle aussi. Pourtant, elle
s’enfuit et ne parait pas le jour du procès.
Le
dossier était donc vide !
Mais,
pour calmer l’effervescence de la ville, pour faire taire les haines, il
fallait un ou des coupables. Les Arnould par leur caractère brusque et violent
correspondaient tout à fait au profil des assassins recherchés, puisque
assassins il y avait.
Concernant
les ossements :
Dans
son ouvrage, Louis Sadoul explique qu’il s’était penché sur les ossements. Cherchant
à comprendre, il s’était rapproché de personnes compétentes comme le docteur
Pierre Parisot, professeur de médecine légale à l’Université de Paris et
Georges Goury, préhistorien enseignant à la Faculté des lettres l’histoire des anciens
âges.
Selon
eux, l’état des ossement fragmentés et en mauvais état atteste qu’il s’agissait
des restes d’un très ancien cimetière dont on avait oublié l’existence. Sans
doute un cimetière de l’époque gauloise, barbare ou mérovingienne. En effet à ces
époques anciennes, les corps étaient enterrés dans des carrières.
Et
les victimes, les Didiot ?
Comme
je vous le disais plus haut, le jour de l’exécution de leurs « assassins »,
ils étaient bien en vie.
Il
y avait bien trois frères dont le nom n’était pas Didiot, mais Dediot.
Il
y avait Jean-Baptiste, Bonaventure et Clément Pierre et un quatrième, en effet,
Claude, fils de Jean-Baptiste.
Jean Baptiste Dediot
était né le 15 mai 1755, à Thoisy-la-Berchère.
Jean baptiste fils legitime de Jean
Dediot marchand à Thoisy et de Louïze maillard ses pere et mere a été baptise
le quinze may 1755 a eu pour parein jean Baptiste pernot manouvrier eu.....
(dans la pliure du registre) et pour mareine Reyne Dediot sa tante le parein et
la mareine sont soussignés.
Il
décéda le 12 janvier 1806 à Saulieu.
L’an mil huit cens six le treize
janvier a dix heures du matin devant nous.... sont comparus Monsieur Jean
Baptiste marie therèze Gilles propriétaire demeurant à Saulieu age de vingt
huit ans gendre du defunt ci-après et Monsieur Guillaume Claude Charles aussi
propriétaire demeurant au dit saulieu, agé de trente sept ans cousin germain du
dit defunt lesquels nous ont déclaré que Monsieur Jean Baptiste françois Dediot
propriétaire demeurant à Saulieu, natif de thoisy la Bergere canton de saulieu
agé d’environ cinquante cinq ans époux de Madame Denize anne Royer, fils des
furent jean Dediot vivant marchand au dit thoisy et Louise Maillard, est decedé
hier 12 janvier, en son domicile rue de l’ (illisible) à trois heures du
soir.......
Bonaventure Dediot
naquit, le 16 mai 1762, également à Thoisy-la-Berchère.
Bonaventure fils de legitime
mariage de jean Dediot marchand à Thoisy et de Louise Malliard ses père et mere
né et baptisé le seize may 1762 a eu pour parein M. Bonaventure Cordier
marchand et pour mareine denault femme de jaque grigniard marchand a St
Jean.....
Il
décéda, lui aussi, après l’exécution des Arnould, le 29 juin 1813, à
Thoisy-la-Berchère.
L’an mil huit cent treize, le vingt
neuvieme jour du mois de juin à dix heures du matin..... sont comparus claude
Moissenot fils, marechal demeurant au dit thoisy âgé de trente deux ans et jean
Pommereau fils, menuisier demeurant au meme lieu âgé de vingt cinq ans tous les
deux voisin du decede cy après nommé lesquels nous ont déclaré que le sieur
Bonnaventure Dediot proprietaire audit Thoisy mari de Marie Dominique Couchard
est decede cejourd’huy en son domicile à quatre heures du matin, âgé de cinquante
un ans un mois et treize jours, ayant été né audit thoisy le seize mai mil sept
cent soixante deux de legitime mariage de furent jean Dediot marchand audit
thoisy et de Louise Maillard suivant qu’il est constaté par le registre des
actes de naissances dudit an mil sept cent soixante deux, dans lequel domicile
nous nous sommes transportés pour nous assurer ce décès.....
Clément Pierre Dediot
vit le jour le 9 août 1767 à Thoisy-la-Berchère.
Clement pierre fils de legitime
mariage des jean Dediot marchand à Thoisy et de Louise Maillard ses père et
mere ne du neuf. Le dix aoust 1767 a eu pour par parrein Mr pierre Clement
delamartiniere marchand demeurant au meaupas et pour marreine Demoiselle
pierrette poncerot femme de Mr grausan marchand Demeurant à Goliouse ( ?)
soussignez.
Je
ne suis pas du tout sure du nom des lieux. Désolée !
Il
épousa en première noces Thérèse Antoinette Girardin.
Bulgneville
– acte de mariage – fructidor an III.
Ce jourd’huy vingt et un fructidor
an troisieme de la Republique..... Clemen Dédiot fils majeur agé de vingt huit
ans natif de toisy la Berchére du district de Saumure département de Cote d’Or
negotiant demeurant audit toisy fils de feu jean Dédiot et de Louise Maillard
agée de soixante douze ans d’une part et marie thérése antoinette girardin
fille mineur agée de dix neuf ans fille de nicolas Etienne girardin president
du tribunal du district de neufchateau et de catherine thérése perrin ledit
girardin agé de soixante huit ans et laditte perrin de cinquante deux ans
demeurant audit Bulgneville.... en presence de quatre temoins Claude Dediot agé
de trente cinq ans negotiant a thil la ville... Michel Picard agé de vingt et
un marchand demeurant audit Thil-la-Ville Charles Dediot frere du futur epoux
charle Beugnon agé de vingt six gendarme de la Brigade de Bulgneville y
demeurant Beaufrere de la future epouse Nicolas philbert gendarme de la même
Brigade age de trente et un ans demeurant audit Bulgneville.....
J’ai
découvert dans le registre des tables décennales que la couple Dediot/Girardin
avait demandé le divorce le 14 germinal
an V et que celui-ci avait été rendu à Bulgneville le 14 vendemiaire an XI. Je n’ai pas
trouvé les documents.
Il
épousa en secondes noces Marie Hébert à Avallon dans l’Yonne, le 20 février 1806.
L’an mil huit cent six le vingtieme
jour du mois de fevrier à quatre heures du soir..... sont comparus en la maison
commune le sieur clement pierre DeDiot divorcé de therese antoinette Girardin à
Thoisy-en-Bergere departement de la côte d’Or âgé de trente huit ans,
profession gendarme demeurant à Avallon département de Lyonne fils de feu Jean
DeDiot profession marchand à Thoisy Cote d’or et feue Louise Maillard son
epouse demeurant Thoisy-la-Berchère côte d’or d’une part et Marie Hebert veuve de Jean Nicolas Ju....
( ?) née à Seriers departement de la manche agee de trente trois ans
profession marchande demeurant à Avallon fille de feu jean hebert marchand à
Seriers et feue Letresor..... en presence de Sieur Isidor Lacroix ami du
comparant trente ans marechal des logis de la gendarmerie imperiale demeurant à
Avallon Sébastien Ladoucette ami du comparant cinquante deux ans gendarme a
Avallon Jean Lechien ami de la comparante trente deux ans gendarme a Avallon
Barthelemi Madelenet trente deux ans marchand à Avallon ami de la comparante
Je
ne sais pas quand et où Clément Dediot décéda,
mais gageons qu’il a vécu pendant de nombreuses années après l’exécution
des Arnould.
Ce
qui est étonnant dans cette affaire, c’est que ce dernier frère était
gendarme.... Il aurait donc été facile
de retrouver sa trace.
Bien
sûr, il eût fallu avoir la volonté de faire rechercher cet homme.
Il
est donc prouvé avec ce qui précède que nous sommes en présence d’une flagrante
erreur judicaire.
Une
terrible erreur qui entraina la mort de cinq personnes innocentes et de la
condamnation d’une sixième à vingt ans
de prison.
Je
n’ose imaginer l’état d’esprit des membres de la famille Arnould se débattant
face à leurs juges, criant leur innocence, ne comprenant pas l’acharnement de
leurs voisins et peut-être de certains de leurs amis.
Quelques
témoins à décharge cependant. Mais devant la masse hurlante des accusateurs,
ils ne furent pas entendus.
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