« Tabac »,
emprunté à l’espagnol « tabacco », mot attesté en 1555.
Le « Tabac » (1629) désigne le
produit fait de feuilles de cette plante, séchées et préparées pour priser,
chiquer et fumer.
Ce
même mot, en 1665, qui devint « bureau de tabac » en 1769, nommait le
débit de tabac ainsi que le service d’exploitations industrielles des tabacs.
Un
tabatier et une tabatière étaient des ouvriers d’une fabrication de tabac
(1872).
Le
mot « tabatière », qui désignait une ouvrière servait, en 1666, à définir
la blague à tabac.
Attention,
ne pas mettre une tabatière dans une blague à tabac, même par
distraction !
-=-=-=-=-=-
« Tabasser »,
action de donner des coups sur le nez, vient également de « tabac »,
en raison du premier emploi du tabac qui était essentiellement
« prisé ».
Vint
ensuite dans la même idée, les expressions :
·
« Passer à tabac » (1879 :
battre, frapper.
·
« Coup de tabac »
(1864) : un gros temps.
·
« Faire un tabac »
(1950) : qui est la forme moderne de « avoir un gros tabac »
(1901), argot théâtral sans doute par allusion aux coups frappés et aux
applaudissements.
Petite
histoire de l’histoire :
Le
tabac a été introduit en France par André Thévet qui en ramena plusieurs plants
du Brésil. Pourtant, l’histoire n’a pas retenu son nom, mettant en avant, Jean
Nicot, ambassadeur de François II auprès du roi de Portugal, qui offrit, vers 1560, cette plante hachée en poudre, à la reine Catherine de Médicis, comme
remède contre la migraine.
« Priser le tabac », c’est en
introduire une pincée dans les narines. Ça chatouille agréablement jusqu’à
l’éternuement, aussi s’en servait-on comme remède.
Louis
XIV en toléra l’usage – une seule prise était
permise aux courtisans pendant la durée de la messe, pour éviter une succession
trop importante d’éternuements pouvant troubler l’office. En financier avisé,
Colbert établit le monopole d’Etat.
-=-=-=-=-=-
Il
y a un mot que j’affectionne particulièrement, c’est le verbe
« pétuner ».
Mot
prononcé, entre autres, par Cyrano de Bergerac dans sa sublime « Tirade
des nez » dans laquelle ce héros décrit son appendice nasal avec verbe et
humour.
« Truculent :
Ça Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
« Pétuner »
disparut au profit de « fumer ».
Vous
imaginez, si le verbe « pétuner » était encore en usage, on verrait,
dans les restaurants, une petite affiche précisant le « coin
pétuneur »...... ça aurait pu prêter à confusion !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.