Méfiez-vous des mots !
Oui, méfiez-vous des mots. C’est un conseil que je vous donne.
En effet, ils ne disent pas toujours ce que l’on pense !
Tenez, par exemple.
Etre coquet ou coquette ? C’est être bien mis, avec goût,
n’est-ce pas ?
Concernant une demeure, elle est qualifiée de « coquette »,
lorsqu’elle est bien décorée, agréable.
Alors...... Reprenons ce mot.
Vous me suivez ? Alors, allons-y .........
« Coquet – coquette » apparut au début du XVIIème
et n’était autre que le diminutif de coq.
Ce gallinacé, appelé « coquerino », en 1339.
Vous savez, ce volatile qui, au sommet du fumier, pousse
des cocoricos retentissants lorsque les premières lueurs du jour
apparaissent. En fait, le coq est le premier réveil matin......
On parlait, à cette même époque, d’une femme coquette pour désigner
une commère bavarde et polissonne, voire une mauvaise langue.
Un coquet était, lui, un séducteur se montrant sous son meilleur jour,
pour attirer le regard des femmes.
Vous voyez bien, là, la relation avec notre coq de village, se
pavanant dans la basse-cour en poussant des cris de satisfaction..........
Un siècle plus tard, notre coquette devient une intrigante frivole,
arborant au coin de la lèvre cette mouche nommée « la coquette ».
Artifice posé là, pour attirer le regard sur des lèvres effectuant des moues
provocatrices.
Par extension :
·
Faire sa coquette : essayer de plaire d’une
manière effervescente.
·
Faire des coquetteries : flirter.
·
Coqueter : se pavaner
Pour plaire, la coquette, coquettement vêtue et maquillée, sans
oublier la coquette au coin de la lèvre supérieure, coquette et attise
l’attention des coquets.
Et puis, lorsque deux coquets se rencontrent, on peut assister à un
« combat de coqs » !
On se croirait dans une basse-cour ! Non, tout simplement à la
cour de roi.
Excusez-moi, mais je vais passer du coq à l’âne ......
Savez-vous que le mot « coq » fut prolifique en d’autres
mots de la même origine ?
Par exemple :
·
Une coquelourde était une personne niaise, en
1328, pour devenir en 1539, une anémone pulsatile. Un coquelicot, dénommé
« coquelicoq » en 1545. Son nom vient de la déformation du cri du
coq, « cocorico ». Sa couleur ne rappelle-t-elle pas la couleur rouge
vif de la crête de cette volaille ?
·
Coqueluche, maladie atteignant les poumons et
dont la toux persistante rappelle le chant du coq.
Je peux aussi vous dire que l’on peut aussi être malade d’amour .....
Pourquoi ?
Quand on est la « coqueluche de .... » ou encore quand on
« prend la coqueluche pour quelqu’un »......
Je pense que nous reviendrons sur ce mot « coq », très riche
et surprenant dans son évolution, mais en attendant ne « coquetez »
pas trop, on ne sait jamais qui on rencontre !
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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