Vengeance de sorcière - chapitre 3
Pendant
la nuit, le vent avait balayé tous les nuages, aussi, au grand bonheur de tous,
ce fut sur un ciel azuré que les volets des maisons s’ouvrirent au petit matin.
Ce fut donc avec allégresse que tous se préparèrent pour se rendre à la foire.
En
route ! Une bonne journée en perspective !
Les
pluies nocturnes avaient laissé des flaques d’eau sur le chemin. L’envie ne
manqua pas à certains galopins de sauter dedans à pieds joints. Mais, le regard
noir des mères les en dissuada immédiatement. Ici et là, des branches arrachées
par le vent jonchaient le sol.
En
pénétrant dans la forêt, sur le conseil des parents, les enfants gardèrent le
silence. Dans la tête des plus téméraires résonnaient les paroles de la chanson
que les lèvres mimaient avec une envie irrésistible de les faire entendre.
Pourtant,
contre toute attente, à l’approche de la cabane en rondins de bois, ils ne
perçurent aucun mouvement, aucun bruit. Le lieu semblait désert.
La
« dite-sorcière » avait-elle
renoncé à effrayer cette
marmaille qui, pour une fois, était silencieuse ?
Etait-ce
en raison de ce silence, d’ailleurs, que la vieille femme n’était pas
apparue ?
Etrange !!
Très étrange !!!
Tous
étaient sur leur garde. La vieille femme ne leur réservait-elle pas un mauvais
tour à sa façon ?
Le
sous-bois dégageait une odeur de champignons ….. Oui, mais de champignons
sucrés !
Et
de plus, cette odeur semblait provenir de la maison en rondins de bois.
C’était
la première fois que cela arrivait.
Etrange !!
Très étrange !!!
Ce
fut alors qu’un enfant s’écria :
« Regardez !
Il y a une grande table sur le bord du chemin. »
Les
rires fusèrent à cette remarque ridicule. Une table en pleine forêt !
Quelle stupidité !
Mais
l’étonnement fut à son comble lorsque, en
effet, tous l’aperçurent.
C’était
une grande table ou plutôt des tréteaux sur lesquels avait était posée une
grande planche recouverte d’une nappe blanche, sur laquelle des assiettes avaient
été disposées, assiettes contenant des
sucres d’orge et confiseries de toutes les couleurs.
Un
petit écriteau annonçait :
« Pour
les enfants et qu’ils se régalent ! »
Stupéfaction
générale !
Que
devaient-ils penser ?
Les
petites mains se tendaient vers les sucreries. Trop tentant !
Mais
les adultes se posaient bien des questions :
« Ne
serait-ce pas une ruse ?
-
Pourquoi ? Il n’y a aucune
raison !
-
Va savoir ! Ne dit-on pas que c’est
une sorcière ?
-
Commérages sans doute, elle n’est pas si
méchante que cela, la preuve !
-
Elle souhaite peut-être se rapprocher du
village. Elle est âgée à présent !
-
Moi, je me méfierais !
-
Ah toi ! Tu te méfierais même de
ton ombre !
Cette
dernière remarque déclencha des éclats de rire qui détendirent l’atmosphère.
Les enfants en profitèrent pour se ruer sur les confiseries et les engloutir
avec gourmandise.
« Hum !
C’est drôlement bon !
-
Ah,
pour sûr ! J’en reprendrais bien encore !
-
Ouah ! les sucres verts sont
vraiment excellents !
-
Attends, je vais en goûter un !
En
peu de temps, tout avait disparu, sous le regard, tout de même très inquiet,
des parents. Que devaient-ils penser de tout cela ?
Derrière
sa porte entrebâillée, la vieille femme regardait la scène avec un sourire
amusé, teinté, malgré tout, d’une pointe de sarcasme. Son plan avait réussi.
Les enfants avaient tout dévoré !
La
journée fut excellente. La foire battait son plein lorsque les habitants du
village arrivèrent, et jusqu’au soir chacun s’amusa à regarder les attractions
et à trinquer entre amis.
Les
enfants couraient sur le champ de foire,
s’interpellant, se pourchassant, s’arrêtant parfois devant un jongleur, un
animal savant ou encore une querelle survenue après un verre de trop. Une foire
dans toute sa splendeur !
Ceux
qui étaient venus vendre une partie de leur production ne firent pas de
mauvaises affaires. Il en fut de même pour les acheteurs, contents de leurs
transactions.
Le
principal, en fait, dans un accord commercial, étant que chacun reparte
satisfait, pensant avoir réalisé l’affaire du siècle.
Sur
le chemin du retour, les habitants du village discutaient encore de cette
journée de détente. Quelques enfants se faisaient sermonner, car existés par
leur journée et l’excès de sucrerie, ils multipliaient les bêtises.
Le
repos fut le bienvenu et la nuit salutaire à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.