Vengeance de sorcière
Chapitre 5
Mais,
ni le temps, ni les litres d’eau bénite ne firent rien à l’affaire, car huit
jours après, les enfants étaient toujours en « l’état de légumes ».
Trop,
c’en était trop !
Une
mère, exaspérée par cette situation, lança :
« Si
ça continue, ils vont finir par prendre racine ! Moi, je vais voir cette
sorcière et on verra bien qui aura le dernier mot ! »
Il
n’y eut, d’ailleurs, ni de premier ni de dernier mot, car après avoir effectué
le trajet, au pas de charge, jusqu’à la cabane en rondins de bois, la femme,
dont la colère s’était amplifié tout au long du trajet, trouva un papier cloué
sur la porte :
« Inutile
de me déranger, les enfants, et eux seuls, détiennent la solution ! »
Alors,
elle laissa se déchaîner son courroux sur la pauvre porte qui n’y était pour
rien, tambourinant des deux poings en
poussant des hurlements de sauvage. Mais la porte ne céda pas. N’avait-elle pas
récemment résisté aux assauts violents du vent ?
Cette
pauvre femme de retour au village raconta son épopée, en oubliant tout de même
d’évoquer ses hurlements et ses coups-de-poing.
« Que
veut dire ce texte ? » se demandèrent les parents.
Puis
ils posèrent la question aux enfants qui ne comprirent pas plus la
signification du message.
Les
nerfs commençaient à craquer côté enfants, mais aussi côté parents.
Que
voulait la sorcière ?
Quelle
vérité était censée connaître les enfants pour que cet envoûtement
s’envole ?
-=-=-=-=-=-
Il
advint, tout à fait par hasard, que la citrouille encombrée par son embonpoint
fit chuter une chaise. Dans la petite église où tous les enfants-légumes
étaient rassemblés, le bruit résonna comme si les cloches avaient été lancées à
toute volée.
Confuse,
la citrouille, lorsque le calme revint, s’excusa timidement :
« Je
suis désolée, je ne l’ai pas fait exprès. »
A
ce moment, tous se regardèrent. N’était-ce pas ce que voulait la vieille femme,
avoir des excuses pour le comportement désagréable des enfants, pour cette
comptine aux mots blessants, pour les pieds-de-nez ?
« C’est
vrai qu’on n’est pas super gentils avec elle, dit le haricot vert
-
Si on ne peut pas rigoler ! lança
la carotte
-
Tu serais contente, toi, si tout le
temps, on se moquait de toi, suggéra le poireau
Et
ainsi de suite, chaque enfant donna son avis.
Il
était vrai que tout cela n’était qu’une farce faite par des chenapans, mais une
farce qui sur le long terme avait pu, et tous en étaient conscients maintenant,
faire beaucoup de chagrin à cette vieille femme.
« Ça
coûte rien d’aller la voir et lui faire nos excuses.
-
Oui, mais faire des excuses veut aussi
dire ne pas recommencer !
-
Comment on va s’amuser maintenant, si on
ne peut plus embêter la sorcière ?
Cette
dernière réflexion déclencha l’hilarité générale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.