Jusqu’au
XVIIème siècle le mot « mouche » ne désignait pas
seulement l’insecte que nous connaissons aujourd’hui, mais une multitude
d’insectes volant.
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Dés 1213, « Mouche » désignait
une abeille, nommée aussi, « mouche à miel ».
·
En 1552, la guêpe n’était autre que
« la mousche guespe ».
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En 1636, il y avait des « mousches
aus boeufs » et des « mousches aux chevaus ». Aujourd’hui, un
mot plus court désigne ces « mousches », il s’agit du taon.
Les
bourdons, les frelons, les lucioles, les cousins et les éphémères n’étaient pas
différenciés. Un seul terme, toujours celui de « mouche ».
Le
scarabée était une « mouche cornue ».
La
tique, elle, une mouche à chien.
Comme
vous pouvez le constater, ce mot était très utilisé.
C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle il se retrouve dans de nombreuses locutions.
En
voici quelques exemples :
1350 - « Prendre
mouskes », devenue, en 1640, « Prendre la mouche » :
s’énerver.
1485 - « Quel
mouche le point ? », qui en 1605 devint : « Quelle mouche
l’a piqué ? »
1718 - «
On prend plus de mouches avec le sucre qu’avec le vinaigre ».
Version
modernisée : « On ne prend pas les mouches avec du vinaigre ».
1836 - « On
eut entendu voler une mouche »,
pour qualifier un silence absolu.
1844 - « Ne
pas faire de mal à une mouche », voilà ce qu’on dit de quelqu’un qui
n’est
pas capable de nuire.
L’écriture
s’approprie aussi l’insecte dans :
1616 - « Pieds
de mouche », devenu en 1798 « pattes de mouche », pour une
écriture
fine.
Et
puis du sens propre, « mouche » passe au sens figuré !
1486 - « une
fine mouche » est une personne astucieuse.
1867 - Le
petit bateau à vapeur voguant sur la Seine prit le nom de « bateau- mouche ».
1834 - « Faire
mouche », c’était atteindre le point noir, au centre d’une cible, avec un
projectile
(balle ou flèche....)
Décidément
ce mot est d’une richesse incroyable !
« Moucheter »,
par exemple, désigne de nombreuses petites taches, comme les chiures que cet
insecte laisse sur son passage.
Très
glamour !
D’ailleurs,
après, il ne vous reste plus qu’à « démoucheter », ce
« mouchetage » !
Un
moucheron est une petite mouche.
Un
gobe-mouches, reste souvent la bouche ouverte, sans bouger. C’est une personne
crédule et naïve.
Et
puis, ce souvenir d’enfance, le papier-tue-mouches, accroché à la suspension
au-dessus de la table de la cuisine et sur le long ruban duquel venaient se
coller, sans espoir de délivrance, les insectes vrombissants qui vrombissaient
de moins en moins fortement englués qu’ils étaient parce que la gourmandise
avait été plus forte que la prudence.
Attention !!
« Moucher »,
verbe intransitif, en usage de 1467 à la fin du XVIIème siècle se disait d’une
personne qui « courait pour fuir les mouches ».
Rien
à voir avec le verbe « moucher » issu de « mucus » !
Décidément,
je persiste dans le « plus que glamour » !
Et
pour finir, connaissez-vous un moucheur ?
Quel
est donc ce « moucheur », devez-vous vous demander.
Je
vous le donne en mille.
Un
moucheur est un pêcheur qui n’utilise pas des vers, mais des mouches.
De
ce fait, le verbe « moucher » désigne l’action de pêcher avec des
mouches.
Nous
pouvons donc dire :
Le
moucheur mouche à la mouche. Fait-il mouche à chaque lancée de ligne ?
Bon,
pour la part, je commence à avoir des mouches devant les yeux, aussi, je vais
moucher la chandelle et m’envoler vers d’autres mots.
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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