On
se « chamaillait » déjà au début du XIVème siècle !
Eh
oui !
Et
même avant d’ailleurs, mais pas avec les mêmes mots...
Le
verbe « chamailler » est le mélange de deux autres verbes, plus
anciens ceux-là.
·
« Chapier » (1080), mot sympathique
car exprimant l’action de tailler en pièces et de frapper (rudement d’ailleurs)
en combattant.
·
« Maillier » (1175), tout
aussi guerrier, signifiant « donner des coups ».
Comme
vous l’avez deviné, ces deux verbes trouvaient leur emploi dans le langage des
soudards.
En
1540, « chamailler » fut utilisé à la forme pronominale. A partir de
cette date, on SE chamaillait.
Cette
nouvelle forme verbale amoindrit peu à peu la violence du mot qui ne trouva son emploi que dans le cas « d’une
dispute au sujet de futilités ».
Au
milieu du XIXème siècle, une chamaille était tout simplement une
dispute.
Un
chamailleur (chamailleuse au féminin) désignait, à cette même époque, un
combattant. Ce mot a laissé la place à « qui aime se chamailler ».
« Un
chamaillis », depuis 1541, mais sorti d’usage à la fin du XVIIIème
siècle, n’était autre qu’une querelle confuse, accompagnée d’un excès de
tapage. Charmant pour les voisins !
De
tout cela, seul le nom « une chamaillerie » a résisté au temps. Nous
le devons à Madame de Sévigné qui l’employait souvent dans ses écrits.
Avait-elle donc tant de désaccords que cela dans son entourage ? Non, peut-être
tout simplement des réflexions aigres-douces qui s’achevaient par des bouderies
persistantes ou des mots d’esprit....
Voilà !
Je vous souhaite une journée calme et paisible, sans chamailleries et j’espère
que vous ne me chercherez pas querelle d’avoir « déterré l’épée de
guerre » des chamailleurs.
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.