Il eut un moment d’hésitation
avant de le prendre le coffret nouvellement découvert. Celui-ci était assez lourd.
Xiao Ché Zhù s’assit sur ses
talons, puis posa le coffret sur ses cuisses. Il inspira profondément, puis se
résolut le cœur battant à soulever le couvercle.
Ses yeux s’agrandirent. De sa
vie, il n’avait vu de choses pareilles, sauf lorsque le collecteur d’impôts
passait chaque année pour percevoir les sommes que les paysans devaient donner
à l’Empereur, sur ce qui leur restait de la vente de leurs récoltes.
Devant ses yeux : des rouleaux
de papier de riz, des pinceaux de différentes grosseurs, une pierre à encre et
un bloc d’encre noire.
Que faisaient ses objets dans la
maison de son aïeul ?
Son père était-il un collecteur
d’impôts, cet homme intraitable qui prenait l’argent des pauvres sans se
soucier de savoir s’ils n’allaient pas mourir de faim ?
La colère le submergea à cette
pensée, la honte aussi.
Non, ce n’était pas possible, son
père ne pouvait pas être un de ces affreux personnages craints par tous, plus
que respectés.
Le jeune garçon prit délicatement
un rouleau de papier de riz qu’il ouvrit avec d’immenses précautions.
La bouche grande ouverte
d’étonnement, Xiao Ché Zhù ne découvrit pas une feuille de comptes, similaire à
celles des employés impériaux, mais de belles calligraphies aux courbures
harmonieuses, agrémentées d’un paysage fleuri, aux couleurs plus vraies que
nature.
A la vue de ces dessins, l’esprit
du garçon prit son envol, il était au milieu des fleurs, il en percevait les
parfums.
D’un coup, il comprit d’où lui
venaient ses rêveries soudaines. Son père devait être poète, peintre. Un
artiste en tout cas. Un rêveur.… oui, un rêveur et c’était de lui que lui
venaient ses idées poétiques.
Un à un, il examina les rouleaux
de papier de riz, admirant les dessins, les couleurs et les signes étranges
qu’il était bien incapable de déchiffrer.
Il pensa alors que si son père
avait vécu, il aurait eu beaucoup à apprendre de lui. Mais, il était seul à
présent et il devait avant tout penser au quotidien. Son esprit vagabonda, il
se devait de reprendre l’œuvre de son père.
Fatigué par toutes ces
découvertes, bouleversé par ce qu’il venait d’apprendre, aidé par la nuit qui
s’était installée, il s’assoupit roulé en boule sur sa natte, serrant tout
contre lui le précieux coffret qu’il avait refermé sur son immense secret.
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