Prenons
un mot, comme cela. Par exemple : PIED
Vous
savez, tous, ce qu’est un « pied ». D’ailleurs, ordinairement, nous,
les humains, nous en avons deux, sans lesquels nous ne pourrions marcher.
Mais,
autrefois, le "pied" était une unité de mesure qui correspondait à
environ 33 cm.
Ce
mot « pied », nom commun, apparaît pourtant dans de multiples
expressions.
En
voici quelques-unes :
Partir du pied droit ou
Partir du bon pied - (Se lever du bon
pied)
- (1758)
Démarrer
la journée de bonne humeur.
Tout
le contraire de :
Se lever du pied gauche - Assez
récent puisque apparue vers le milieu du XXème siècle
Cette
expression montre bien la valeur néfaste attachée au côté gauche.
En effet, les Romains interprétaient
certains signes, comme le vol des oiseaux, pour en interpréter des présages. Si
les oiseaux venaient de la gauche (senestre en latin), c’était de «sinistre
augure ».
Voilà pourquoi, poser par terre en
se levant, le pied gauche en premier ne présage rien de bon pour la journée.
Etre sur un pied
d’égalité
- (1753)
Se
trouver au même niveau, sans différence, sans avantager une des parties
Prendre quelque chose
au pied de la lettre
- (1611)
Prendre
les choses au premier degré, sans humour.
Prendre son pied ou
avoir son pied
Je
vous vois sourire…. Et bien non !
Cette expression, très ancienne, voulait dire, à son origine : Avoir
sa part du butin.
Bien
sûr, parfois certaine locution dérive un peu ……
Sauter à pieds joints
L’expression
s’emploie au figuré depuis le milieu de XVIIIème siècle et avait la
même signification que « ne savoir sur quel pied danser » (1611)
Ne
savoir quoi décider, comment réagir.
Avoir bon pied, bon œil - (1527)
Etre
en bonne santé, et même, en très bonne santé. « Frais comme un
gardon » !
Etre sur pied
De
nouveau debout, suite à une période de maladie
ayant contraint à rester alité.
Mettre les pieds dans le
plat
- (1808)
Autrefois
ne plus garder la mesure – puis, commettre une grosse bévue, faire une
gaffe. Arriver, sans finesse avec de gros sabots. Manquer de délicatesse.
Etre à pied ou Etre mis à pied - (1869)
Etre
renvoyé de son emploi pour un temps déterminée ou définitivement.
Avoir le pied marin
Bien
se tenir sur un navire en mer, même par gros temps, et par extension retrouver
son équilibre en n’importe quelle situation.
Ne pas se moucher du
pied
- (1611)
Quelqu’un
« qui ne se mouche pas du pied » est quelqu’un de prétentieux, qui a
de hautes prétentions, souvent non
justifiées
.
Mettre pied à terre - (1200)
Descendre
de cheval ou d’une autre monture.
Mettre un pied quelque
part
- (1538)
Arriver
dans un lieu, dans l’intention d’y revenir souvent, voir définitivement. Etre
connu d’un lieu pour y revenir.
Retomber sur ses pieds - (1685)
S’y
retrouver en n’importe quelles circonstances. Rétablir une situation mal
engagée.
Avoir pied - (1671)
Pouvoir
se tenir debout sur le fond, dans l’eau.
Le
contraire de « lâcher pied » (couler)
Trouver chaussure à son
pied
- (1606)
Trouver
ce qui convient, et notamment trouver le conjoint idéal.
De pied ferme - (1587)
Attendre
quelqu’un avec détermination. Un peu sur la défensive.
Partir les pieds devant - (1450)
Cette
expression, voulant dire mourir, viendrait du fait que la plupart des enfants naissant
en arrivant la tête la première, il sembla logique que l’on parte « en
sens opposé », soit les pieds devant. Un petit clin d’œil, sans doute. Un
petit trait d’humour.
A
notre époque, les blessés transportés sur les civières, sont déplacés ta tête
en avant, afin que le second brancardier puisse surveiller le patient.
Un
décédé est sorti les pieds devant, son état ne nécessitant plus aucune
surveillance.
Avoir un pied dans la
tombe
- (1845)
Cette
expression ne présage rien de bon. Assurément, il y a de grandes présomptions
pour la suite soit, l’expression citée juste au-dessus.:
Faire un pied de nez –
Un
pied-de-nez est une grimace qui consiste à appuyer un pouce sur le nez et
accrocher l'autre main sur le petit doigt de la première
(1648)
Etre mortifié (1648), – puis (1898), se
moquer de quelqu’un qu’un.
Vivre sur un grand pied - (1869)
Mener
grand train de maison, faire de grandes dépenses, souvent déraisonnables, et
surtout pas en relation avec ses revenus.
Etre sur le pied de
guerre
– XIXème
siècle
Etre
prêt à accomplir des tâches très difficiles.
Au pied levé - (1549)
Effectuer
quelque chose sans préparation.
Je
ne peux terminer ce chapitre sans un petit « pied-de-nez » :
Dans
un pied-à-terre de plain-pied, aux tapisseries en pied-de-poule, vivait un
pied-plat, venu de bien loin, qui suite
à un croche-pied qu’un va-nu-pieds, quelque peu
casse-pieds, lui avait fait, s’était cassé le cou-de-pied. Suite à cet
accident, il alla à cloche-pied, pendant un certain temps. Ce qui n’était pas
le pied ! Il dut, pour se soulager faire l’achat d’un chauffe-pieds.
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