1781 – JE VOUS SENS IMPATIENTS ET CURIEUX
L’auberge fut soufflée par l’explosion
12 Janvier 1781
On mande de Toulouse, un événement
(sic) des plus étranges. Le 22 du mois de Décembre dernier, un Porte-faix
apporta à un Roulier, logé dans une
grande Auberge, un baril de poudre pesant cent livres, pour être chargé sur sa voiture.
Il est probable, qu’imprudemment, le porteur le déposa dans la cuisine,
puisque, quelques-temps (sic) après, à 6 heures et demie du soir, la poudre
s’enflamma ; l’explosion fut terrible, & fit sauter la plus grande
partie de l’Auberge, qui étoit très vaste, & tous ceux qui y étoient ;
l’incendie succéda à ce malheur & ne fit du tout qu’un monceau de
ruines ; ce ne fut qu’avec des
peines infinies, qu’on vint à bout d’en arrêter les progrès. Toutes les Maisons
voisines ont été ébranlées & les murs lézardés ; un contrevent de
cette Maison fut détaché & poussé d’une telle force, qu’il enfonça la
fermeture de la boutique d’un voisin, & renversa une demoiselle, sans lui
faire d’autre mal. Ce malheur n’est rien en comparaison de la perte de neuf personnes
qui ont péri ; savoir, le père de l’Aubergiste, nommé Lafontaine, son
fils, sa femme & un fils de ce dernier ; une servante, un valet
d’écurie, une demoiselle logée au premier, un Mêunier (sic) & sa femme, le
domestique d’un particulier, un porte-faix & une fille : on a trouvé
en outre des membres épars, mais on ignore encore les noms des personnes d’où
ils proviennent.
Voilà
qui paraissait intéressant. Je me suis dit : « Accident, décès… donc
actes d’inhumation. »
J’ai
donc pris une à une toutes les paroisses de Toulouse et ….. Je n’ai rien
trouvé !
L’auberge
ne se situait peut-être pas dans la ville de Toulouse.
Une
question toutefois….. à quoi devait servir ce baril de poudre ?
Une offre à saisir
26 janvier 1781
Un manufacturier dans la banlieue
de cette ville, dont les bâtisses sont terminées, la fabrique en bon train
& en réputation, & dont les débouchés sont connus, & indépendans
(sic) des révolutions de guerre, désireroit trouver une ou plusieurs personnes
qui voulussent s’intéresser avec lui, pour ce qui concerne seulement la
manufacture, n’ayant pas, par lui-même, un capital à suffire pour la faire
valoir avec tout l’avantage qu’il s’est proposé en bâtissant, & dont elle
est effectivement susceptible. Il ne faut que 50000 livres en une ou plusieurs
actions. Si c’est en une seule, il offre au prêteur & il désire même qu’il
accepte un pied-à-terre dans son séjour qui est délicieux, ce qui tiendroit
lieu de maison de campagne, & si le capitaliste pouvoit veiller par
lui-même à l’administration de ses fonds, on lui offre un local propre à faire
une résidence agréable ; on pourroit même le prendre en pension ; si
c’est en plusieurs sommes, on diviseroit le capital en actions. S’adresser à
MM. Le Breton & Lambert, Notaires.
Que
fabriquait-on dans cette manufacture ? Rien ne l’indique.
Un peu de Tourisme….
30 mars 1781
On donne avis aux Voyageurs en
poste, qu’il y a une nouvelle route, très-bien (sic) pavée, de Valenciennes à
Bruxelles, qui abrege (sic) cette route de trois lieues, ce qui fait une
économie de cinq escalins par cheval ; & qu’à cet avantage, est réuni
l’agrément de voir, en sortant de valenciennes, la Ville de Condé & les
immenses prairies qui l’environnent. En traversant l’Escaut, qui sépare la
haute & basse ville, on admire sa nombreuse navigation, qui est la plus
considérable des Pays-bas. On arrive ensuite à la Forêt de M. le Prince de
Croy, où l’on voit avec admiration son magnifique Château de l’Hermitage, &
quantité de belles avenues percées dans cette forêt. On passe ensuite par
Leuze, Ath, Enghien, qui est la résidence ordinaire de MM. Les Ducs d’Aremberg,
& dont les jardins sont très-étendus (sic) & méritent l’attention des
étrangers. On se rend ensuite à Hal, & de cette Ville à
Bruxelles.
Une
belle petite promenade.
Que
puis-je vous apprendre après lecture de cet article ?
Un
escalin ? Ancienne monnaie des Pays-Bas qui valait 65 centimes environ.
Cinq escalins, n’était pas une grosse économie, mais tout de même !
Et
pui s ? On y parle du Château de l’Hermitage situé à la frontière Belge que le prince Ann-Emmanuel de Croy a fait
construire.
Anne-Emmanuel
Ferdinand François de Croy, huitième duc de Croy, est né à Paris, le 10
novembre 1743.
Il
épousa Auguste-Frédérique de Salm, le 27 octobre 1764 à Paris.
Il
décéda à Hainault en Belgique le 15 décembre 1803.
Son
fils aîné, Auguste-Louis-Philippe-Emmanuel de Croy, qui devint le neuvième duc
de Croy, naquit le 3 novembre 1765, à Paris, où il épousa, le 10 janvier 1789,
Anne Victurnienne de Rochechouart.
Veuf
le 10 juillet 1806, il se remaria le 5 novembre 1821, à Paris, avec Marie-Anne
Dillon, Comtesse Dillon de Costello-Gallen.
En
1791, il émigra avec sa famille et ne
rentra en France qu’en 1814.
Il
décéda en son château de l’Hermitage, le 19 octobre 1822.
Acte
de Décès de Auguste-Louis-Philippe-Emmanuel de Croy :
L’an mil huit cent vingt deux le dix neuf du mois
d’octobre à 5 heures de relevé …. Sont comparus les sieurs Pierre Auguste
joseph Naël age de cinquante cinq ans Greffier de la justice de Paix du Canton
de Condé et Etienne jacques joseph tacquet age de vingt cinq ans huit mois
marchand de fer tous deux demeurant et domiciliés au dit Condé. Lesquels nous
ont déclaré que son altesse Serenissime Monseigneur Auguste Philippe Louis
Emmanuel Duc de Croy Prince du Saint Empire, Pair de France, Grand croix de l’ordre
de St Hubert de Baviere né à Paris le 3 novembre mil sept cent soixante cinq,
veuf en Premieres noces de ma Dame anne Victurnienne henriette de Rochechouart
du Montemart et actuellement époux en secondes noces de ma dame Maria Duchesse
de Croy nee Dillon fils de defunt son altesse serenissime Monseigneur anne
emmanuel ferdinand françois Duc de Croy et de madame son altesse serenissime
auguste frederique Kilhelmine Duchesse de Croy née Princesse de Salm est décédé
ce jourd’hui à onze heures et demi du matin en son château de l’Hermittage
Banlieu et commune de Condé.
Que de pommade !!!
Son fils ainé,
Alfred François Frédéric Philippe de Croy, devint à son décès, le dixième Duc
de Croy.
Il est question, aussi dans l’article, des Ducs dAlembert.
Le duc en titre, en 1781, se nommait Louis Engelbert Marie
Joseph Augustin d’Arenberg.
Il était né en 1750 à Bruxelles et devait mourir en mars 1820,
toujours à Bruxelles.
Il était le fils de Charles Marie Raymond d’Aremberg, cinquième
Duc d’Aremberg en titre.
Charles Marie Raymond d’Aremberg était né au Château d’Enghein
en avril et décéda, dans le même lieu, en août 1778.
Entre temps, il avait épousé en juin 1748 à Paris, en l’Hôtel de
Rohan, Louise Marguerite Marie de la Marck qui lui survécut quarante deux ans.
Petite précision, ils avaient presque dix ans d’écart d’âge. Lui décéda à 57
ans et elle à 90 ans.
En vous relatant tout cela, je n’ai pu m’empêcher de penser aux
romans d’Alexandre Dumas…….
L’hôtel de Rohan… Marguerite Marie de la Marck….. Le château d’Enghein…..
Tout
un environnement romanesque !
Paix à son âme
25
mai 1781
Dans le courant du mois d’Avril
dernier est décédé, en la Ville de Cognac, M. Conrad Albert Volprecht, né à
Hambourg ; il étoit fils de Rodolphe Volprecht, & de Marie Elizabeth
Duhamel, de Rouen ; il avoit demeuré quelques années à Bordeaux, qu’il a
quitté vers 1746, pour se fixer à Cognac, où il a acquis un petit domaine, sur lequel
il a vécu jusqu’à sa mort arrivée sans postérité ; les héritiers du côté
de marie Elizabeth Duhamel sa mere (sic) sont priés de se faire connoitre à M.
Guillotte, Notaire, à Rouen.
« Volprech »
n’étant pas un nom courant, je pensais trouver quelques renseignements, mais
rien…. Il est vrai qu’il est décédé sans postérité…..
Aucun
acte d’inhumation dans les paroisses de Cognac.
La fête bat son plein !
25 mai 1781
M. Signard , ancien Militaire,
Chevalier de S. Louis, Capitaine de Canonniers-Garde-Côte, de la Compagnie de
Luneray, le seul Gentilhomme qui réside dans ladite paroisse, & qui y tient
la place du Seigneur, par son humanité, ses bienfaits & sa médiation dans
les troubles qui y arrivent, a fait renouveller (sic) un mariage de 53 ans 23
jours, le 27 de février dernier, entre Jacques Sevestre, Cordonnier, âgé de 78
ans, & Catherine lanfray, âgée de 79
ans, & a fait habiller proprement l’époux ; quant à la décoration de
l’épouse, elle étoit de droit dévolue à Madame Signard, aussi s’en est-elle
bien acquittée, elle y a joint même un peu de luxe, en l’honneur de la
fête ; car cette dame respectable sait, sans le pratiquer, que le beau
sexe n’en est point ennemie.
La veille de la cérémonie, M.
Signard envoya chez les époux une petite futaille de cidre & deux boisseaux
de bled (sic).
Le lendemain, jour de la cérémonie,
les époux se rendirent chez lui avec 4 enfans (sic), & leurs maris &
femmes, 14 petits enfans (sic) & un arrière petit fils, qui furent conduits
à l’Eglise.
Dans l’ordre suivant, Madame
Signard plaça la nouvelle Bru dans son équipage, le mari & le surplus de la
Noce furent à pied, précédés par M. Signard & ses dix enfants, la musique
en tête, composée de 2 tambours, 2 clarinettes, violons & haut-bois (sic),
un détachement de Canonniers, le Brument accompagné par le Syndic, à-peu-près
(sic) de son âge, plusieurs Trésoriers, sa famille, & un grand nombre de
spectateurs.
Arrivés à la porte de l’Eglise,
l’aîné des enfans (sic) de M. Signard donna la main à la Bru du jour, & la
conduisit dans le Chœur, où il n’entra que la famille des époux, pour y
entendre une Messe Solemnelle (sic), en musique, chantée par un nombreux
Clergé, & célébrée par M. Flamand, Vicaire de ladite paroisse, qui prononça
un discours analogue à la cérémonie.
La Noce s’en retourna chez M.
Signard dans le même ordre qu’elle étoit venue, où un grand dîner les attendoit,
& la fête ne fut terminée qu’à 9 heures du soir.
Reprenons
cet article.
M.
et Mme Signard ont voulu honorer ce couple fêtant ses 53 années de mariage.
Proches des quatre vingt ans, ils se sont vus habillés de neuf, Lui, le marié,
par M. Signard et Elle, la mariée, par Mme Signard.
J’aime
beaucoup cette phrase en parlant de Mme Signard : « Madame Signard, aussi s’en est-elle bien
acquittée, elle y a joint même un peu de luxe, en l’honneur de la fête ;
car cette dame respectable sait, sans le pratiquer, que le beau sexe n’en est
point ennemie. »
En
effet cette digne dame ne pouvait, en aucun cas être frivole. Les autres,
oui !
Le
cortège dû être très beau, avec en tête, « la musique ».
Le
couple Sevestrte-Lanfray était accompagné par, je cite l’article : « 4 enfans (sic), & leurs maris &
femmes, 14 petits enfans (sic) & un arrière petit fils ».
Qui
étaient réellement présents de leurs descendants ?
Revenons,
si vous le voulez bien, sur leur histoire.
Jacques
Sevestre vit le jour dans la paroisse de Saint-Riquier-es-Plains en
Seine-Maritime, le 27 février 1701 et fut baptisé le jour même.
Le vingt septieme jour de fevrier
fut batisé par moy pretre vicaire soussigné un garçon né du legitime mariage de
Adrien Sevestre et de Marie Courrier lequel fut nomme Jacques par Jacques Goupil
et Marie Lamoel ( ? nom dans la pliure du registre) les parrain et maraine
soussignés.
Catherine
Lanfray naquit à Luneray, en Seine Maritime, le 27 juillet 1703 et fut baptisée
le 29 juillet.
Le vingt neuvieme jour de juillet
mil sept cent trois catherine fille legitime de Joseph Lanfray et Cartherine
grenier née le vingt sept de ce mois a été baptizée le parrain Nicollas caperon
anne heubert la maraine.
Entre
Saint-Riquier-es-Plains et Luneray, si on se réfère aux routes actuelles, il y
a environ 23 kilomètres.
Comment
se sont-ils connus ? A l’occasion d’une foire ? Par l’intermédiaire
de leur famille ou amis ? Cela restera un mystère ! A moins que ce ne
soit en raison de la venue de Jacques Sevestre dans la paroisse de Luneray
comme le laisse supposer l’acte ci-dessous le désignant comme de la dite
paroisse de Luneray.
Ce
que je peux vous apprendre, avec certitude, c’est qu’ils se sont mariés le 14 février 1728 à Luneray.
L’an de grace 1728 le quatrieme
jour de fevrier après fiançailles et publication de bans …… paroisse de Luneray
en la ditte eglise reçu jacques Sevestre de cette ditte paroisse et catherine
Lanfray de cette même paroisse et leur consentement
mutuel de s’unir en mariage ……
L’encre
très pâle du document ne m’a pas permis d’en lire d’avantage….
Alors
arriva ensuite une succession de bébés……
Le
premier, Jean Jacques Nicolas, naquit le 15 octobre 1728, à Luneray.
Ce jourd’huy quinzieme d’octobre
mil sept cent vingt huit a été baptisé un garçon né du mariage legitime de
Jacques Sevestre et de Catherine Lanfray lequel a été nommé jean jacques
nicolas par nicolas Sevestre et marie anne Lanfray ses parrain et maraine.
La
seconde, Catherine, vit le jour le 15 juin 1730, à Luneray.
Ce jourd’huy quinzieme de juin mil
sept cen trente a été baptisée une fille née du mariage legitime de Jacques
sevestre et de catherine Lanfray laquelle a été baptisée par Mr Thieurry
vicaire de cette paroisse et nommée Catherine par anne Lanfray et jacques Denis
Marle ses parrains et marraine soussignez.
Le
troisième, Michel Jean Baptiste, arriva au foyer le 19 septembre 1731, à
Luneray.
Ce jourd’huy dix neuvieme de
septembre mil sept cens trente un a été baptisé un garçon ne de ce jour du
mariage de jacques sevestre et de catherine Lanfray lequel a été nomme Michel
jean Baptiste par Mr Jean St Germain et marie madeleine maura ( ??) ses
parrain et marraine soussignez.
La
quatrième, Marie Anne, vit le jour le 13
février 1733 à Luneray.
Ce jourd’huy troisieme de fevrier
17363 a été baptiséee une fille nee du mariage legitime de jacques Sevestre et
de Catherine Lanfray laquelle a été nommee marie anne par adrien Lanfray et
marie allais ses parrain et marraine soussignez.
La cinquième, Marie Elisabeth, pointa son
petit nez, le 21 octobre 1734, à Luneray.
Ce jourd’huy vingtunieme
d’octobre mil sept cens trente quatre a
été baptise une fille nee du mariage legitime de jacques Sevestre et de
catherine Lanfray laquelle a éré nommee marie Elisabeth par Michel Lanfray et
Elisabeth le maréchal ses parrain et marraine soussignez.
Le
sixième, un petit garçon, est décédé peu de temps après sa naissance, le 10
novembre 1735. Il n’a pas reçu de prénom.
Ce jourd’huy dixieme de novembre
mil sept cens trente cinq a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse un
garçon né du mariage legitime de jacques sevestre et de catherine lanfray
lequel a été ondoïe à la maison par une femme voisine ainsi qu’il nous ont
déclaré.
Le
septième, Etienne vint agrandir la famille le 2 décembre 1736, toujours à Luneray.
Ce 2 decembre 1736 Etienne fils du
legitime mariage de jacques sevestre et de catherine lanfray né le present jour
nommé Etienne par Etienne Capron et anne Leroux parein et mareine baptisé par
Mr le curé.
Le
huitième enfant, une fille, Marie, qui fut baptisée le jour de sa naissance, le
20 octobre 1738.
Octobre - Le 20e jour
marie du legitime mariage de jacques sevestre et de catherine Lanfray née de ce
jour nommée par nicolas pâtié et catherine saunier et a été baptisee par
Monsieur Robin prêtre Vicaire de cette paroisse. Le père absent. La marraine a
déclaré ne savoir signer.
Le
père absent. Pour quelle raison ? Le travail, peut-être.
L’année
1740, le 30 juin, vit arriver au foyer, un petit Jean Charles, neuvième de la
fratrie.
Jeudy le trentieme jour de juin a
été baptisé par moy pretre vicaire soussigne jean charles fils legitime de
jacques sevestre cordonnier et de catherine Lanfray fileuse le parrain charle
cheron tisseran et la marraine catherine allais fileuse de cette paroisse
lesquels ont declare ne sçavoir ecrire lequel enfant est ne de ce jour.
Voilà
un acte fort intéressant ! En effet, il nous révèle les métiers exercés
par Jacques Sevestre et Catherine Lanfray.
Il
est donc facile d’imaginer, une petite boutique donnant sur une rue, en avant
du logement. Les différentes odeurs du lieu, notamment celle du cuir. Et puis,
Catherine filant la laine apportée chaque semaine, par un tisserand, contre quelques bobines d’un fil fin et
régulier. La rémunération n’était certes pas bien grande, mais elle permettait
de travailler à domicile en surveillant les enfants. Pour améliorer la vie, il
y avait le potager, quelques arbres fruitiers et une basse-cour dont les poules
fournissaient les œufs.
Jusqu’à
l’année 1740, à part un enfant mort dès la naissance, les petits du couple
Sevestre/Lanfray poussèrent bien. Mais il y eut ensuite de mauvaises périodes….
Epidémie ? Maladies d’enfants ? Dommage que les actes de décès ne
donnent pas de renseignements sur les causes des décès !
1741,
année de deuil.
Le quatrieme jour de septembre a
été inhumé dans le cimetiere de cette eglise le corps de jean charles sevestre
age de quatorze mois lequel a été inhumé par Monsieur Hamel pretre vicaire de
cette paroisse en presence des personnes soussignez.
Signatures de M. Gloria et J
Sevestre.
On
apprendre plus tard, au fil d’un acte que M. Gloria, dont le nom figure sur la
plupart des documents, était le clerc de la paroisse.
1741 - Le lundy vingt cinq de
decembre a été inhume par Mr Hamel prêtre vicaire de cette paroisse le corps
d’un enfant mort ondoyé par la sage femme selon la déclaration qu’elle nous a
faire après l’avoir legitimement interrogee lequel enfant né du legitime
mariage de jacques sevestre et de catherine Lanfray Presence des temoins
soussignez.
Signature de J Sevestre.
Cet
enfant, né le dixième, ne reçut pas de prénom.
Deux
années plus tard devait décéder un autre enfant.
1743 - Le samedy vingt huitieme
jour de septembre a été inhumé dans le cimetière par Mr Saunier prêtre vicaire
de cette paroisse le corps de michel sevestre age de douze ans fils de jacques
sevestre et de catherine Lanfray decede en presence des témoins soussignez.
Signatures
de Jean Bourdin et M. Gloria.
Il
s’agit du petit Michel Jean Baptiste, né le 19 septembre 1731.
La
onzième fut Marie Marguerite. Elle vit la jour à Luneray, le 8 janvier 1844.
Le huit janvier a été batisé par Mr
Saunier vicaire marie marguerite fille de legitime mariage de jacques sevestre
cordonnier et de Catherine Lanfray fileuse de cette paroisse le parrain jacques
simon et la marraine marie anne Gloria tous de cette ditte paroisse lesquels
ont declare ne sçavoir ecrire leur nom.
1745,
mauvais début d’année.
Le deux janvier a été inhumé dans
le cimetiere de cette eglise le corps de anne sevestre agee de six ans fille de
jacques sevestre et de catherine Lanfray de cette paroisse en presence des
temoins soussignez.
Une
seule signature M. Gloria.
Sur
cet acte, il y a une erreur de prénom, la petite qui avait six ans, n’était pas
Anne, mais Marie qui était née, le 20 octobre 1738.
Ce jourd’huy vingtième de janvier a
été inhumé par Monsieur Lesueur prêtre vicaire de cette paroisse le corps
d’Etienne sevestre age de huit ans fils de jacques sevestre et de catherine
Lanfray de cette paroisse en presence des temoins soussignez.
Une seule signature M. Gloria.
Etienne
était né le 2 décembre 1736.
Naissance
et décès s’enchaînent….. c’était la vie d’alors !
La
douzième, fut Anne. Elle vint en ce monde, dernière de la fratrie, le 5 avril
1746, toujours à Luneray.
Ce jourd’huy mardy cinquieme
d’avril a été batise par Mr Blondel pretre vicaire de cette paroisse anne née
de ce jour du mariage legitime de jacques Sevestre cordonnier et de catherine
Lanfray fileuse de cette ditte paroisse le parrain Charles grenier tisserand et
anne saunier fileuse tous de cette ditte paroisse. La marraine a dit ne sçavoir
ecrire.
En
1761, et plus exactement le 21 février 1761, décéda Marie Marguerite.
Ce jourd’huy Dimanche vingt deux de
fevrier mil sept cent soixante et un le corps de marie marguerite sevestre
decede d’hier en cette paroisse agée deviron dix huit ans a été inhumé dans le
cimetiere de ce lieu par Mr le Curé soussigné en presence de Jacques Sevestre
cordonnier père de la defunte alexandre launay couvreur en chaume de cette
paroisse oncle de la défunte, adrien Lanfray tisserand de celle de la Gaillarde
aussi oncle de la ditte defunte et charles follin maçon d’icelle paroisse
cousin de la ditrte defunte temoyns soussignes.
A
cette date, à ma connaissance, de leurs douze enfants, il ne restait plus à ce
couple que cinq enfants vivants.
·
Jean-Jacques-Nicolas
·
Catherine
·
Marie Anne
·
Marie Elisabeth
·
Anne
Et
en 1781, ne direz-vous ?
C’est
là que tout se complique !
Je
ne peux rien vous apprendre sur Marie Elisabeth, étant donné que l’article
mentionne « quatre enfants », il est possible d’envisager que celle-ci
était décédée.
Voici
le fruit de mes recherches : :
·
Jean Jacques Nicolas était présent au
moment du décès de sa mère, l’acte mentionne « de la paroisse de Gruchet
Saint Siméon ». Il avait épousé Marie Madeleine Remoussin.
·
Catherine épousa Jean Augnet, à
Avremesnil, le 23 novembre 1756.
Aujourd’huy vingtroisieme jour de
novembre du dit an après la publication des bans du futur mariage entre Jean
Augnet tisserand age environ de trente deux ans fils de feu vincent augnet et
margueritte auvray de cette paroisse et catherine sevestre agée environ de
vingt sept ans fille de jacques sevestre cordonnier et de catherine lanfray….
Presence de marguerite auvray mere de l’epoux, pierre augnet Blatier frere de
l’epoux de cette paroisse lesquels ont declaré ne sçavoir ecrire, de charles
Doré charpentier de la paroisse d’Amnéville frere en loy des époux de jacques
sevestre cordonnier père de l’epoux adrien Lanfray couvreur en chaume de la
paroisse de Luneray et de Mr Vincent Leroux laboureur de la paroisse de
Canteleu amis des dites parties, soussignez. Les epoux on déclaré ne sçavoir signer.
Petite
précision : un blatier est un farinier, un grainetier, un vendeur de blé
ou de toutes sortes de graines.
·
Marie Anne a épousé Etienne Follet, à
Luneray, le 8 août 1763.
Ce jourd’huy lundy huit d’aout mil
sept cent soixante trois après la publication des bans de futur mariage d’entre
les personnes d’Ethienne follet tisserand fils de jean follet sabotier de
profession et de marie margueritte Petit d’une part de cette paroisse et marie
anne Sevestre fille de jacques sevestre cordonnier et de Catherine Lanfray
d’autre part aussi de cette paroisse… en presence de jean follet père lequel a
declaré ne seavoir ecrire gille michel Gloria clerc de cette paroisse jacques sevestre
cordonnier …….
·
La petite dernière, Anne, a épousé
Pierre Picquet le 14 mai 1774, à Luneray.
Ce jourd’huy samedi quatorze de may
mil sept cent soixante quatorze après les publications des bans du futur
mariage d’entre les personnes de Pierre Picquet charon de profession agé de
trente trois ans fils de jean Picquet journallier et de marie Jean fileuse ses
père et mere de droit de la Paroisse d’avremesnil et domiciliée en cette
Paroisse depuis plusieurs années et veuf de marie anne Cadot d’une part et anne
Sevestre fileuse agée de vingt huit ans fille de jacques sevestre cordonnier et
de catherine Lanfray aussi fileuse de Droit et de fait de cette paroisse
d’autre part….. en presence de Louis Picquet tisserand de la ditte paroisse
d’avremesnil frere du dit Epoux et jacques Bourdon charon aussi d’Avremesnil et
gille Michel Gloria clerc de cette Paroisse temoins soussignés… l’epoux et
l’epouse ont déclaré ne seavoir Ecrire.
Pierre
Picquet était veuf. Il avait, en effet, épousé Marie Anne Cadot. Je ne sais où
et quand a été célébré la cérémonie du mariage. Je n’ai rien trouvé sur la
paroisse de Luneray.
Un
petit garçon, Jean Charles était né de cette union, le 10 janvier 1774, à
Luneray. Quelques jours plus tard, le 19 janvier 1774, la maman décédait. Elle
n’avait que 26 ans.
Ce jourd’huy jeudi vingt de janvier
mil sept cens soixante quatorze le corps de marie anne Cadot lingere agée de
viron vingt six ans epouse de Pierre Picquet charon de cette paroisse décédée
le jour precedent……
Un
père avec un bébé à élever, en ce temps-là, pas facile !!
Voilà
pourquoi, les veufs se remariaient rapidement. Ce fut le cas pour Pierre
Picquet. Il lui fallait une épouse, certes, mais surtout une
« maman » pour son petit.
De
nombreux enfants naquirent de ces trois couples dont j’ai retrouvé la trace.
Ils
ne sont pas tous restés à Luneray, malheureusement.
Et
bien sûr, plus il y a de descendants, plus il y a des chances que tout ce petit
monde porte les mêmes prénoms …. Le casse-tête des généalogistes, quoi !
Casse-tête,
ça je peux vous le confirmer !
Que
d’heures de recherche !
Pour
peu, souvent !
Mais
quel bonheur quand les informations souhaitées sont au-rendez-vous !
Alors
je ne voudrais pas dire de bêtises en vous annonçant le nom des enfants, des
petits-enfants et de cet arrière-petit enfant qui auraient été présents le jour
de la « grande fête », n’en ayant aucune certitude !
Je
ne peux achever cette fresque familiale sans vous annoncer le décès de
Catherine Lanfray, survenu le 9 décembre 1789, à Luneray.
Ce jourd’huy jeudi dix de Decembre
mil sept cent quatre vingt neuf le corps de Catherine Lanfray âge d’environ
quatre vingt huit ans Epouse de Jacques Sevestre cordonnier decedee du jour
precedent en cette paroisse munie des sacrements de l’Eglise a été inhumé dans
le cimetiere de ce lieu par nous Prêtre Vicaire de Luneray soussigné soussigné
(mot écrit deux fois) en presence dudit jacques Sevestre son mary Domicilié en
cette Paroisse, Jacques Sevestre fils
journallier, en celle de Gruchet St Siméon, jacques sevestre tisserand du dit
lieu du Gruchet et Jean Follet aussi tisserand de cette paroisse petit fils de
la ditte defunte, temoins soussignes excepté les dits sevestre père et fils qui
ont declaré ne sçavoir Ecrire.
Je
pensais que l’histoire allait s’arrêter là, mais une information est arrivée ……
« Gruchet Saint Siméon » ! Et si Jean Jacques Nicolas avait pris
chez lui son père, seul après son veuvage ?
Bingo !
Bonne
pioche, car ce fut ainsi que j’appris que « Jacques fils » avait
épousé Marie Madeleine Remoussin et qu’il avait bien hébergé son père jusqu’à
la mort de celui-ci, le samedi 20 janvier 1782.
Paroisse
de Gruchet-Saint-Siméon
L’an mil sept cents quatre vingt
douze le samedy vingtunieme jour de janvier le corps de Jacques sevestre cordonnier
agé de quatre vingt neuf ans décédé d’hier muni des saints sacrements de
l’Eglise a été inghumé dans le cimetiere de cette paroisse par moi prêtre curé
de ce lieu soussigné en presence de jacques sevestre journalier de cette
paroisse fils du deffun qui a déclaré ne sçavoir ecrire.
Né fin février 1701, Jacques allait fêter ses 91
ans.
Parlons
à présent des « bienfaiteurs », ceux qui ont organisé cette fête
grandiose.
Il
s’agissait de :
Pierre
Signard, Chevalier de l’ordre Royal et Militaire de Saint Louis, ancien
officier de cavalerie et de son épouse Louise Elizabeth de Cuverville.
Ils
s’étaient unis le 23 mai 1769 à Vénestanville en Seine-Maritime, où était née
Louise Elizabeth, le 22 octobre 1744.
Ils
possédaient une propriété sur les terres
du Ronché à Luneray.
Pierre
Signard décéda le 25 février 1785.
Ce jourd’huy samedi vingt six de
fevrier mil sept cent quatre vingt cinq le corps de noble homme Messire Pierre
Signard chevalier de l’ordre Royal et militaire
de St Louis ancien officier de Cavallerie et commandant les gardes cotes
decede du jour precedent en sa terre du Ronche hameau de cette paroisse age de
soixante neuf ans cinq mois et quatorze jours.
Soixante-neuf
ans, c’était un âge correct pour rendre son âme à Dieu, en l’an de grâce 1785,
mais une femme de quarante ans, quelques mois après le décès de son mari, cela
me parait un peu suspect. Pas vous ?
En
effet, Louise Elizabeth de Cuverville décéda le 29 juin 1785, quatre mois après
son époux.
Ce jourd’huy jeudi trente de juin
mil sept cent quatre vingt le corps de noble dame Louise Elizabeth de
Cuverville agee d’environ trente neuf ans veuve de Messire Pierre Signard
Ecuyer chevalier de l’ordre Royal de St Louis ancien officier de cavalerie et
commandant les gardes cotes Decedee du jour precedent sur sa terre du Ronché
hameau de cette paroisse…
Voilà !
La fête est terminée !
Jacques
et Catherine, n’ayant pas l’habitude d’autant de sollicitudes et de faste,
avaient-ils été éblouis, étourdis, voire mal à l’aise ;
« C’est
ben trop beau, tout ça ! Et ça coûte ! » durent-ils penser, eux
qui, toute leur vie, n’avait été que labeur et soucis, main dans la main,
malgré les querelles et les désaccords.
« Il
en faut ben, pour se rabibocher ! ».
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