Si
vous demandez à un enfant si il veut « collationner », il vous
regardera sûrement de travers comme l’a fait une de mes petites-filles.
Elle
n’avait pas compris ce mot.
C’est
vrai, aujourd’hui, « on goûte ».
Quand
j’étais enfant, je prenais, en rentrant de l’école, une collation.
Ce
mot, « collation », remonte au milieu su XVème siècle.
Non !!
Je ne suis pas aussi âgée que cela !
Au
XVème siècle, disais-je, il désignait un repas léger, pris le soir.
Un
siècle plus tard, vers 1590, il était employé plus spécialement pour un repas
léger, fait le soir, toujours, mais par les catholiques en période de jeûne,
repas composé essentiellement de fruits.
Au
XVIIème siècle, peu à peu, il se voit remplacé par
« goûter » - « pique-nique » - « souper » -
« en-cas », et même « réveillon ».
Je
peux tout de même vous préciser qu’une collation, lorsque j’étais gamine,
consistait en une tranche de pain, une vraie de vraie, pas une
« tranchinette » de pain de mie, beurrée et tartinée de confiture ou
accompagnée de « carrés de chocolat » ou encore beurrée et saupoudrée
de poudre de cacao, tartine déposée pendant quelques minutes dans le four de la
cuisinière à charbon afin que, fondant, le beurre se mêle au chocolat. Un
régal !
Une
collation, c’était du solide !
« Goûter »
laisse un goût de trop peu.... du bout des papilles......
« Pique-nique »,
celui de petites choses peu consistantes.....
« En-cas »,
une vision de broutilles légères......
Quant
à « Réveillon », il consistait dans les siècles passés, en un partage
de fruits secs et d’oranges, au cours d’une veillée, après la messe de
minuit......
Aujourd’hui,
on y a ajouté huîtres, Dinde farcie, bûche glacée et meringuée ou débordante de
crème pâtissière. Rien à voir avec celle
qu’on apportait pour alimenter les flammes de l’âtre.
Les
temps changent.
Les
mots dérivent au fil de l’évolution des habitudes.
Mais
moi, j’aime ce mot et l’emploie toujours pour mon « petit quatre
heures », que je prends d’ailleurs à « five o’clock », avec une bonne
tasse de thé..... « so british ! »
Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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