A tous les enfants sages .... et moins sages.
Père Noël, viendras-tu ?
Dehors, tout était calme.
Le soleil s’était couché depuis
bien longtemps.
Le nez collé à la vitre de la
fenêtre, Pauline regardait la grosse lune qui éclairait la nuit d’une pâle clarté
et dont les rayons faisaient étinceler la neige qui recouvrait le
jardin.
C’était l’hiver. C’était une nuit
d’hiver.
Mais était-ce une nuit comme les
autres ?
Pas tout à fait, car c’était la
nuit de Noël.
Pauline rêvait en regardant
l’astre blafard. Puis, des yeux, elle parcourut le jardin qui, revêtu de son
manteau blanc, lui semblait bien étrange.
Etait-ce vraiment le jardin, dans les allées duquel elle courait ce
matin ?
Quelques flocons blancs
voltigeaient. La nuit semblait irréelle.
Tout à coup, Pauline sentit une
légère angoisse, là, au creux de l’estomac.
C’était la nuit du père
Noël ?
Et si elle n’avait pas été assez
sage ?
Et si le Père Noël ne passait pas
cette nuit ?
Elle se sentit désemparée, les
larmes lui montèrent aux yeux.
« Mais, j’ai été sage, se
dit Pauline, je n’ai pas fait trop de bêtises. »
Le « trop » était de
trop, cela voulait dire qu’elle avait fait, tout de même, quelques bêtises. Là,
Pauline ne fut plus sure du tout de sa sagesse.
« Mais ce n’était que de
toutes petites bêtises …. »
En effet, elle ne pouvait pas être
bien grosses les bêtises de Pauline. Il suffisait de la regarder avec ses
cheveux blonds, sa jolie frimousse, son sourire enjôleur.
Ne lui disait-on pas qu’elle
était une adorable petite fille ? Alors ?...
Alors, oui, mais est-ce que le
Père Noël savait, lui, qu’elle était une adorable petite fille ?
Est-ce que le Père Noël n’allait
pas voir que les bêtises ?
Se ressaisissant, Pauline
réfléchit.
« Je vais attendre le Père
Noël, et je vais tout lui expliquer. Bien sûr, j’ai fait quelques bêtises, mais
elles étaient petites, petites, toute petites, vraiment minuscules. »
Le nez collait à la vitre,
Pauline scrutait le ciel. Avec cette magnifique pleine lune, elle verrait le
Père Noël arriver. Elle ne pouvait donc pas manquer le rendez-vous.
Elle s’installa confortablement
et son attente commença.
« Que c’est long, se disait
Pauline. Quand va-t-il arriver ? C’est vrai qu’il doit avoir beaucoup de
travail cette nuit. »
Sans relâcher sa surveillance,
Pauline commença à se frotter les yeux (sûrement à cause du marchand de Sable
qui était passé, sans bruit). Elle bâilla une fois, deux fois, à s’en
décrocher la mâchoire.
Elle luttait contre ce maudit
sommeil qui allait l’empêcher de plaider sa cause auprès du Père Noël.
Ce fut alors que le Père Noël
arriva.
Pauline fut très intimidée.
Pensez donc le Père Noël !
Il était vraiment très
impressionnant et tout à fait comme dans les livres. Personne ne pouvait douter
de son identité.
« Bonjour Pauline, lui
dit-il en lui tapotant la joue. Ne devrais-tu pas être au lit ? Ne sais-tu
pas que les enfants ne doivent pas me voir ? »
La petite fille médusée, restait
sans voix. Elle se sentait en faute car, en effet, elle devrait être au lit.
« Zut ! pensa-t-elle.
C’est encore une bêtise. Je n’ai vraiment pas de chance.
-
Bon, et bien maintenant, vas te mettre au lit, continua le père Noël,
devant le silence de la fillette. C’est la nuit de Noël et je ne vais pas te
gronder. Je vais même oublier les petites bêtises que tu as faites cette année,
mais à une condition, que l’année prochaine, tu sois bien sage. Je peux te
faire confiance ?
Et le Père Noël ponctua sa phrase
en déposant un baiser sur les cheveux de l’enfant.
Le jour avait envahi la petite
chambre. Par la fenêtre, on pouvait voir voltiger des flocons blancs sous un
ciel plombé.
Pauline ouvrit les yeux. Elle
était bien au chaud dans son lit. Comme elle avait bien dormi !
Elle se leva.
Toute la maisonnée était encore
endormie. Elle descendit sans bruit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée,
poussa doucement la porte menant au salon et là, devant ses yeux émerveillés,
sous le sapin illuminé, le Père Noël avait déposé des paquets enrubannés.
La fillette se promit alors
d’être bien sage maintenant. Du moins, elle ferait tout son possible pour
l’être, car elle n’était encore qu’une petite fille.
Noël 2009 – Texte écrit pour une de mes
petites filles
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