L’homme avait, à présent, tout à
fait repris ses esprits. Alors, souhaitant montrer son mécontentement, il tonna :
« Que faites-vous ici ?
Qui vous a permis d’entrer ? Où sont vos parents ? Bon, je vais appeler
la police ! »
Flora, interloquée par ce flux de
paroles, s’était rapprochée de son frère qui, peu fier, souhaitait protéger sa
petite sœur.
« Je vais vous expliquer…..,
commença Antoine.
- Expliquer
quoi ? brailla Monsieur Paul, tout à fait remis, à présent, de son léger
malaise.
- Faut
pas crier, dit la petite fille, dans un hoquet de sanglots.
Cette attitude fit fondre de
tendresse Monsieur Paul, qui ajouta d’un ton adouci :
« Bon, ne restons pas
là ! Venez avec moi tous les deux. »
Tout penauds, les deux gamins le
suivirent jusqu’au salon.
« Bon, je suppose que vos
parents ne savent pas où vous êtes ? »
Antoine baissa la tête en guise
de réponse.
« Je le pensais bien !
Alors que fait-on ?
- Faut
pas le dire, supplia la petite fille en bâillant.
- Si
vous me promettez de ne pas bouger, je vais aller m’habiller. Ensuite, je vous
raccompagnerai jusqu’à chez vous, sans rien dire. Nous verrons ensuite, ce
qu’il convient de faire. »
Flora sauta alors du fauteuil sur
lequel elle était assise, se précipita vers le vieux monsieur et lui appliqua
un gros bisou sonore sur la joue gauche.
« Merci ! »
dit-elle le visage rayonnant.
Un peu déconcerté par cette
marque d’affection dont il n’était pas coutumier, Monsieur Paul ne put
s’empêcher de sourire. Puis, s’adressant à Antoine :
« Et toi, qu’en
penses-tu ?
- Je
suis d’accord, répondit timidement le garçon.
- Au
fait, pouvez-vous me dire comment vous vous appelez ?
Spontanément, la fillette
lança :
« Moi, c’est Flora et lui,
c’est Antoine, mon grand frère. »
Monsieur Paul hocha la tête et
sortit de la pièce.
Les deux enfants l’entendirent
gravir l’escalier menant à l’étage.
« Viens, on s’en va, dit
Antoine en se levant.
- Non,
s’écria la petite, on a promis.
Ne voulant pas partir sans sa
sœur, le garçon se rassit, inquiet des suites de cette aventure.
Lorsque Monsieur Paul réapparut,
habillé, les deux enfants le suivirent.
Dans la rue, Flora se planta
devant le vieil homme et levant ses petits bras vers lui, demanda :
« A bras ? »
Monsieur Paul souleva la fillette
pour la porter. Confiante, Flora posa sa tête sur l’épaule de l’homme.
Au même moment, Monsieur Paul
sentit une petite main prendre la sienne. Baissant les yeux, il vit, posé sur
lui, le regard d’Antoine empli de reconnaissance.
Sans bruit, les deux petits
explorateurs regagnèrent leur lit pour une nuit d’un sommeil bien court.
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