22 Août 1783
A vendre ensemble ou séparément 3
Maisons, rue du petit Puits. La première, consistante en cave, boutique,
cuisine, chambres, cabinet & grenier, est occupée par le sieur Derambur,
maître Ecrivain. La seconde, consistante en cave, boutique, 3 chambres,
grenier, est occupée sans bail par le sieur le Gay, maître Cordonnier. La
troisieme (sic), consistante en cave, boutique, 2 chambres, est occupée par le
sieur Vauchel, Tonnelier : il y a toute sureté pour l’acquisition, les
deniers devant être remplacés. S’ad. A
M. Castel, Notaire.
La
rue du « Petit-puits » a disparu en 1861 lors du percement de la rue
Rollon.
Elle
avait porté avant les noms successifs de :
·
Rue Ancelin, Asselin, Lancelin
·
Rue des Etuves du Petit-puits
·
Puis enfin, du petit-puits
On
retrouva en 1867 le puits qui lui avait donné son nom.
Son
emplacement : elle reliait la rue des Sénécaux et la rue Ecuyère. Pas très
loin de la rue du Gros-horloge.
J’ai
essayé de découvrir qui étaient le sieur Derambur, maître écrivain – le sieur
Le Gay, cordonnier et le sieur Vauchel, tonnelier, mais je n’ai rien découvert.
Malbrough s’en va en guerre !
5 septembre 1783
Toutes les Modes ont disparu en un
instant au nom de Marlborough ; les coiffures, les frisures, les habits,
les chaussures, tout est à la Marleborough (sic) ; les enfants ne chantent
autres choses, les aveugles jouent l’air dans les rues ; Si cet homme,
trop celebre (sic), revenoit, il auroit lieu de s’étonner. On verra sans doute
avec plaisir un extrait de sa vie : tout le monde ne lit pas l’Histoire ;
les Romains sont bien plus intéressants.
Chruchill, d’abord comte, puis Duc
de Marleborough (sic), nâquit (sic) en 1650 a Ashe en Angleterre, dans le
Desvonhire (sic) ; il commença à porter les armes en France sous
Turenne ; on ne l’appelloit (sic) à l’armée, que le bel Anglois. Mais le
Général François qui s’y connoissoit, jugea que le bel Anglois seroit un jour un
grand homme.
Sa figure, les agréments de son
esprit, le rendirent les délices de la Cour de Charles II, Roi d’Angleterre.
Mareleborough (sic) déploya ses
talents militaires dans la guerre de la succession de 1701 : aussi grand
politique & plus grand Capitaine que n’avoit été le Roi Guillaume, il avoit
cette tranquillité de courage au milieu
du tumulte, & cette sérénité d’ame (sic) dans le péril ; en un mot, ce
que les Anglois appellent Iold-head, tête froide.
Guerrier infatigable pendant la
campagne, Marleborough (sic) devenoit Négociateur aussi agissant pendant
l’hiver.
Qui
était ce personnage ?
John
Churchill, premier duc de Marlborough, naquit en mai 1650 en Angleterre.
Il
était le fils de Winston Churchill (1620-1688) et Elizabeth Drake (1622 –
1698).
Il
épousa Sarah Jennings le 1er octobre 1678.
Cinq
enfants naquirent de leur union :
·
Henriette 1681
– 1733
·
Anne
1682 – 1716
·
John 1685
– 1702
·
Elizabeth 1688 – 1713
·
Mary 1689
– 1751
L’article
campe un homme de bel allure, vaillant soldat et aussi habile négociateur, mais
vous le saviez déjà, car ayant, j’en suis certain chanté de nombreuses fois la
chanson, « Marlbrough s’en va en guerre ! ».
Oui,
cette chanson dont les paroles datent du XVIIIème siècle, vit sa
mélodie adaptée par les Anglais qui lui donnèrent le titre de : « For
He’s a jolly Good Fellow ».
La chanson fut connue à partir de
1781, sous la plume de Beaumarchais qui
l’avait faite chanter par le page dans sa pièce « le mariage de
Figaro ».
Cette chanson fut alors très en
vogue, autant dans les villes, les campagnes qu’à la Cour du roi de France.
Second couplet !
12 septembre 1783
On ne le suivra pas dans toutes ses
campagnes, dont la plus célebre (sic) est celle de 1704, si funeste à la France
par la perte de la bataille de Hochtet ou Bleinheim, que les princes Eugene
& Marleborough (sic) gagnerent (sic) au mois d’Août sur les Généraux
François, dont ils détruisirent l’armée, & perdirent en 24 heures 100
lieues de pays en Allemagne.
L’Angleterre érigea à la gloire de
son Général, un palais immense qui porte le nom de Bleinheim, parce que la
bataille d’Hochstet porte ce nom en Allemagne & en Angleterre. L’Empereur
le créa Prince de l’Empire.
Marleborough (sic) ayant désaprouvé
(sic) trop ouvertement la paix conclue avec la France, fut disgracié par la
Reine Anne, dont il avoit été le favori, perdit tous ses emplois, & se
retira à Anvers.
A l’avénement (sic) du Roi Georges,
successeur de la Reine Anne à la couronne d’Angleterre, Marleborough (sic) fut
rappellé (sic) & rétabli dans toutes ses charges, dont il se démit quelques
années après. Il mourut en enfance ( sic ????), en 1722, âgé de 73 ans, à
Windsorlodg.
On vit le vainqueur d’Hochstet,
heureux toute sa vie, un des plus grands hommes de son sicle (sic), &
l’idole de sa patrie, jouer au petit palet avec ses Pages, & s’amuser avec
des enfants.
Il disoit à un Seigneur François,
qui lui faisoit compliment sur ses victoires de Flandres : « vous
savez ce que c’est que le succès de la guerre, j’ai fait cent fautes, &
vous en avez fait cent une. »
Une anecdote singuliere (sic) sur
Milord Marleborough (sic), c’est qu’il a porté toute sa vie les chaînes d’une
Demoiselle de Troyes, appellée (sic) Collot ; elle étoit fille d’un
Avocat ; son frere (sic) étoit Curé de Neuville.
Ce Héros en devint amoureux à
paris ; elle l’a toujours accompagné dans tous ses voyages, à l’armée,
dans sa voiture, habillée en homme.
Cette demoiselle Collot est morte
avant Marleborough, qui l’a beaucoup regrettee (sic).
La
deuxième bataille de Höchstädt, appelée aussi bataille de Hochstett ou bataille
de Blenheim, fut livrée le 13 août 1704. Elle fut la bataille la plus
importante de la Guerre de Succession d’Espagne.
John
Churchill décéda le 16 juin 1722 à Windsor, il avait 72 ans.
Par
contre je ne sais pas qui est cette demoiselle Collot. J’aurais aimé pourtant
le découvrir, car ce devait être un sacré personnage !
Vous
connaissez, bien évidemment, Sir Windson Churchill, né le 30 novembre 1874 et
décédé le 24 janvier 1965.
Je
ne vous apprendrai rien si je vous dis que c’était un homme politique
britannique, plusieurs fois Premier Ministre, leader du Parti Conservateur,
animateur de l’effort de guerre britannique et l’un des protagonistes de la
victoire alliée et qui fut prix Nobel de Littérature en 1953 ainsi qu’un
peintre très renommé..
Par
contre, vous ne savez peut-être pas qu’il était un descendant direct de John
Churchill. Comme tous les enfants
Windson a-t-il chanté « « For He’s a jolly Good Fellow ». en
sachant que c’était d’un de ses grands-pères qu’il s’agissait ?
Quintuplés !
3 octobre 1783
La femme d’un Négociant de
Konigsberg, en Allemagne, est accouchée au commencement de Septembre, de cinq
enfants, 3 garçons & 2 filles ; tous se portent bien, ainsi que la
mere (sic).
Rien
sur cette famille allemande dont le nom ne nous est pas révélé. Mais le fait
étant remarquable, j’ai souhaité vous le soumettre.
Il
est dit que les enfants se portaient bien, mais ne devant pas être très gros,
ont-ils vécu longtemps ?
Encore un orage !
3 octobre 1783
Le 13 Août dernier, on essuya à
Roveredo, ville d’Italie, un grand orage ; la foudre tomba sur l’Eglise paroissiale de S.
Marc, qu’elle parcourut dans toute son étendue, ouvrant toutes les armoires,
les portes & les fenêtres. Elle renversa sur l’autel le calice dont se
servoit un Prêtre qui disoit la messe, & qui tomba de frayeur. On trouva
ses chaussons brûlés, sans que son pied, ses bas ni ses souliers fussent
endommagés ; la ceinture de ses caleçons & un morceau de sa chemise
étoient également brûlés ; il n’avoit d’autre mal qu’une legere (sic)
blessure à la tête, qui avoit été causée par sa chûte (sic). Ce qu’il y a de
plus extraordinaire, c’est que cet Ecclésiastique, àgé de 84 ans, remis à
présent de sa frayeur, se porte non-seulement à merveille, mais on dit que
depuis cet accident, il n’a plus besoin de lunettes, dont il faisoit auparavant
usage ; il marche d’une manière (sic) plus ferme, il se sent plus de
forces qu’il n’avoit fait depuis plusieurs années, & il se trouve en
quelque sorte ranimé.
Ce
qui explique peut-être la pratique de « l’électrochoc » qui se
répandit comme soin curatif !
Avis de recherche !
17 octobre 1783
Les parens (sic) du nommé
Jean-Baptiste Bochet, fils (le « de » omis) Jacques, & de
Françoise Hotin, de la paroisse Duboisbordel, Diocèse de Rouen, demandent de
ses nouvelles, s’il existe, ou des renseignements sur sa mort ; il est
absent depuis environ 21 ans, & partit, soi-disant, pour faire son domicile
à Paris. On prie d’en donner avis, à Rouen au sieur Dormeny, au Bureau des
Mesureurs de Grains, Place de la Basse-vieille-Tour.
Pourquoi
avoir attendu 21 ans ?
Il
ne s’agit vraisemblablement pas de « duboisbordel », mais de
« Bosc-Bordel », une commune de Seine-Maritime du pays de Bray, à
quatre kilomètres de Buchy.
La
faute n’est pas bien grande car « Bosc » signifie « Bois »,
auquel il a été ajouté « Bordel » qui devait être le patronyme d’un ancien
propriétaire du lieu.
Jean-Baptiste
Bochet a-t-il été retrouvé grâce à cet article ? Je ne peux vous le
confirmer n’ayant rien trouvé le concernant, lui et sa famille.
Eruptions volcaniques
14 novembre 1783
Le premier jour de la Pentecôte de
cette année, il s’est formé dans le Mont Skaftan, situé dans le district de
Skafefield, un volcan qui s’est tellement developpé (sic), que tout le lac a
été desséché, & ne forme plus qu’un terrein (sic) pierreux. Deux Eglises
& huit maisons de paysans ont été brûlées à la fois & ne sont plus
qu’une masse de pierres calcinés ; suivant les rapports qu’on enreçoit, la
flamme rouloit comme une mer agitée, & embrasoit tout ce qu’elle rencontroit,
de manière que terre, pierre, tout étoit enflammé ; on auroit dit un feu
violent qui tantôt se répand avec impétuosité, tantôt ne suit sa marche qu’avec
lenteur. D’après ces derniers avis, ce terrein (sic) de feu s’étend de plus en
plus, de sorte qu’on peut dire avec certitude qu’il a déjà envahi un espace de
terrein (sic) de plus de sept milles de large sur quatorze de long. Ce n’est
pas à cela seul que ce (sic) réduit le mal ; on peut présumer, avec
beaucoup de vraisemblance, qu’il est beaucoup plus considérable ; les
vapeurs de soufre, de salpêtre, de cendre & de sable exhalées de la terre,
ont tellement obscurci l’atmosphère, que tout le pays est abîmé dans les
horreurs d’épaisses ténebres (sic). Depuis le huitieme (sic) jour après la
Pentecôte, il a été impossible de voir et de distinguer le soleil, si ce n’est
à son lever & à son coucher ; & alors il paroissoit comme une
masse de fer rougie au feu & environnée d’une vapeur épaisse. Cette
terrible nuit empêche d’avoir des détails plus circonstanciés, & l’on ne
sait pas encore positivement combien de
nouveaux volcans se seront formés, & sur quelle étendue de terrein (sin) ce
phénomene (sic) terrible de la nature se sera développé (sic). Ce qui mérite
d’être remarqué, c’est que l’on distingue des éminences & de hautes
montagnes mêmes (sic) dans les lieux où il n’y avoit ci-devant que des plaines.
L’isle (sic) nouvelle, sortie du sein des flots, près des côtes de
Kugleskiares, s’étend de plus en plus & brûle continuellement ; les
pierres calcinées qui s’en élèvent, sont lancées jusques sur le rivage opposé.
On ne peut pénétrer ce qui résultera de ces phénomenes (sic) nouveaux ;
mais on pense, avec effroi, aux suites funestes qu’ils paroissent annoncer.
Les
tremblements de terre et éruptions volcaniques en Islande se produirent pendant
de nombreux mois, répandant une grande mortalité dans le pays et une immense
misère.
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