« y-a-t-y
que’que chose de dû ? »
Combien
de fois ai-je entendu cette phrase, prononcée par une cliente, en attendant mon
tour chez l’épicier, le boucher, le boulanger ......
Je
ne devais pas avoir plus de huit ans et je me souviens avoir pensé :
« C’est
idiot cette question, elle doit bien savoir qu’elle doit payer ce qu’elle
achète ! »
Vous
remarquerez, toutefois, que j’avais, malgré mon jeune âge, beaucoup de logique.
Malgré
tout, n’ayant pas eu de réponse au moment de mon interrogation, celle-ci était
restée en attente pendant de nombreuses années.......
Etait-ce
une formule venant du patois normand ou Rouennais ?
Assurément,
non !
Cela
viendrait du fait que........
Il
y a encore à peine un siècle, les salaires étaient versés à la semaine ou à la
quinzaine, en espèces, bien sûr. L’obligation de posséder un compte bancaire à
cet effet n’étant pas encore légiférée.
Le
salarié, de retour chez lui, déposait dans une boite le fruit de son travail.
Facile
de voir, ainsi, où en étaient les comptes !
Lorsque
la boite était vide, il fallait tout de même manger. Alors, on allait faire les
achats strictement nécessaires « à crédit sans intérêt ».
Chaque
commerçant notait sur une ardoise les sommes dues par les familles qui réglaient
au moment de la nouvelle paye.
Après
avoir touché le salaire suivant, il fallait « régler l’ardoise » ou
« effacer l’ardoise », d’où cette petite phrase : « Y-a-t-y
que’que chose de dû ? »
Il
arrivait qu’un commerçant refuse de servir une cliente lorsqu’elle avait une
ardoise trop lourde, se justifiant en disant :
« Paie
d’abord c’que tu dois et on verra après ! »
Il
ne fallait pas exagérer non plus. On doit s’acquitter de ses dettes et payer
ses achats !
De
tout temps se fut ainsi et le sera toujours......
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