Espouventer !
Voilà le mot tel qu’il était en 1120 et dont la racine n’est autre que
« pavere », avec la
signification de « avoir peur, être troublé ».
Devenu par la suite « épouvanter », il signifia tout d’abord
« frapper d’horreur, frapper de terreur ».
Ce fut à partir du XVIIème siècle que son sens changea
quelque peu, prenant le sens de « causer de vives appréhensions »,
puis vers 1613, « surprendre fortement ».
Après 1666, le verbe fut utilisé à la forme pronominale.
« Epouvanter », c’est faire peur, mais par contre,
l’adjectif découlant de ce verbe, « épouvantable »,a une toute autre
intensité, celle de l’excès extrême dans le genre.
D’ailleurs, il y a de quoi être épouvanté lorsque l’on se penche sur
l’orthographe du mot en 1120 : « Espowentable ».
Ouah !
De ce mot, dérive l’adverbe « épouvantablement » et puis en
1611, le nom masculin « un épouvantement », mot qui nomme l’action d’épouvanter.
Ce qui suit risque de vous effrayer, car saviez-vous qu’au XIIème
siècle, on donnait de l’espoentement ?
A lui seul l’orthographe du mot
fait fuir de frayeur.
Je vais évoquer à présent, un personnage fort sympathique, sauf pour
les oiseaux, celui qui trône au milieu des jardins ou des champs, je veux bien
sûr évoquer, l’épouvantail.
Son rôle ? Epouvanter ! Mais, accomplit-il toujours sa
mission ? Pas certain !
Mais, ce mot peut aussi être désobligeant lorsqu’on l’attribue à une
personne à la mise ridicule. Et c’était le cas, au XIXème siècle.
J’utilise ce mot, oui je le confesse, lorsque je vois apparaître, au
lever, mes petits-enfants, chevelure ébouriffée.
Je leur lance alors, en guise de bonjour : « T’as l’air d’un
épouvantail ! »
Mais, n’en soyez pas épouvantés, ce n’est nullement méchant......
Je poursuis, ma confession. Enfant, lorsque j’étais trop remuante, ma
mère disait de moi que j’étais épouvantable ! Quelle médisance !
Rien à voir, avec la petite fille adorable que j’étais. Turbulente,
certes, toujours en mouvement, sans contestation possible, mais pas
épouvantable, alors là, NON !
Epouvante, forme moderne de « espavente » - 1592. A cette
époque, quelqu’un qui « prenait l’espavente », perdait son sang
froid.
Quant aux films d’épouvante, il est plus prudent, sous peine de
cauchemars, d’éviter de les regarder avant d’aller dormir.
Qu’en pensez-vous ?
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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