mercredi 30 janvier 2019

ça, c'est ben vrai !!


La « Mère Denis », une sacrée vedette !

Ce fut le pur hasard qui la mit sur le devant de la scène pendant de nombreuses années.

Tout commença en 1972. Le publicitaire Pierre Baton qui connaissait cette femme depuis son enfance, car habitant une maison proche de celle de ses grands-parents lança une publicité vantant les performances d’une machine à laver de la marque « Vedette ».
Une idée farfelue montrant une femme d’un âge certain, alors que les marques de cette époque affichaient des jeunes femmes à la silhouette svelte et non dénuée de charmes.
Et pourtant ! La publicité a fait un tabac !

Partout « la Mère Denis », avec son « ça c’est ben vrai ! »

Mais qui était la « Mère Denis » ?
Née le 9 novembre 1893 dans le Calvados, Jeanne Marie Le Calvé a exercé vers la fin de sa vie le métier de lavandière, d’où le rapport quelques années plus tard avec la machine à laver.
Mais, tout d’abord, elle se maria à 17 ans avec Yves Marie Denis (voilà donc la raison de « Mère Denis ») qui était employé au chemin de fer. Pendant vingt-sept années, Jeanne Marie fut garde-barrière, un métier qui au début du XXème siècle n’était pas de tout repos !
Jour et nuit, à descendre et relever manuellement la barrière, sur l’avertissement sonore annonçant le passage d’un train.
Cinq enfants naquirent, deux moururent en bas âge.
Le couple divorça, voilà pourquoi de 1944 à 1963, afin de subvenir à ses besoins, Jeanne Marie Denis devint lavandière....... lavages et rinçages au lavoir à Barneville-sur-Mer. Hiver comme été ! Quel dur métier !

A cette époque, elle n’aurait jamais pu imaginer qu’elle deviendrait une vedette en vantant les machines à laver Vedette ! Pas moins de huit films publicitaires entre 1972 et 1980. La gloire !
Comme disait la Mère Denis, cette publicité ne lui rapporta pas la fortune, mais un peu d’aisance financière et c’était déjà pas mal. La marque Vedette (qui lui devait bien ça) lui versa, à partir de 1983, une rente viagère la mettant à l’abri des soucis matériels.
La « Mère Denis » finit ses jours dans une maison de retraite non loin de Pont-l’Evêque où elle décéda, le 17 janvier 1989 à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.

Elle restera dans notre souvenir, du moins dans celui des plus âgés.... « Ça c’est bien vrai ! »

Si vous souhaitez en savoir plus sur la vie de cette femme courageuse, un livre biographique a été publié en 1976 : « La Mère Denis,  l’histoire vraie de la lavandière la plus célèbre de France » de Serge Grafteaux.

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