Ce
matin-là, lorsque Cannelle, la petite coccinelle rouge à points noirs,
s’éveilla, le ciel bleu et le soleil radieux lui donnèrent envie de découvrir
le monde.
« Quoi
de plus simple, pensa-t-elle, je n’ai qu’à aller droit devant ! »
En
effet, c’était bien là une possibilité.
Cannelle
ouvrit ses ailes et prit son envol en lançant à tue-tête :
« En
avant pour l’aventure ! »
Elle
n’avait encore parcouru que quelques
mètres qu’elle se sentit fatiguée et se posa sur le sol.
« Aïe,
ça pique ! » dit elle en
secouant l’une après l’autre ses petites pattes.
En
effet, elle avait atterri sur une allée de graviers fins et piquants.
Souhaitant
un endroit plus confortable, elle redoubla d’énergie et dirigea ses ailes vers
un arbre tout près de là.
« Que
c’est haut, pensait-elle, en soufflant sous l’effort.
Sur
une branche ombragée, se cachait un nid tapissé de plumes qui attendait que « maman-oiseau »
y dépose ses œufs.
« Hum !
dit Cannelle, que c’est doux, que c’est agréable, je vais faire une petite
sieste. »
Blottie
dans ce nid douillet, la petite coccinelle ne tarda pas à sombrer dans le
sommeil.
Heureusement,
elle se réveilla juste avant le retour des parents-oiseaux mécontents de voir
leur maison occupée par une inconnue.
Frrrt ! Son départ précipité lui évita de se faire croquer.
De
beaux nénuphars étalaient les pétales de ses fleurs sur l’eau tranquille de la
mare. Soudain, l’eau frissonna et d’un
bond agile une grenouille vint se poser sur la feuille accueillante. Sa gorge
se gonflait à chacun de ses croassements : « Croa !
Croa ! » criait la petite grenouille, ce qui voulait dire en langage
batracien « Je vais bien ! Je vais bien ! »
Cannelle
voulut connaître ce drôle d’animal, mais lorsqu’elle arriva à la mare, elle
n’aperçut que des ronds sur la surface de l’eau. Plouf ! Petite grenouille
avait disparu !
Non
loin de là, des enfants jouaient dans un pré. Sur l’herbe tendre de ce début de
printemps, ils avaient étalé une couverture. Cannelle s’y posa, sans bruit,
trouvant l’endroit agréable pour y prendre un bain de soleil. Mais, le lieu
n’était pas si sûr que cela, les enfants remuant un peu trop à son goût.
Elle
faillit même être écrasée par un ballon !
« Dommage !
pensa la petite-bête-à-Bon-Dieu, en faisant vibrer ses petites ailes, mais c’est
trop risqué ! »
Toute
à ses pensées, elle franchit une fenêtre restée entrouverte et se trouva dans une grande pièce. Face à
elle, se trouvait une autre coccinelle approchant dans sa direction.
« Tiens,
je vais aller la saluer ! se dit-elle, il faut toujours être polie en
toute circonstance. »
Bizarrement,
l’autre coccinelle faisait les mêmes gestes qu’elle, ce qui l’intrigua quelque
peu. D’autre part, malgré les mouvements de sa bouche, aucun son n’en sortait.
Comprenant
soudain la situation, Cannelle éclata de rire :
« Que
je suis bête ! Je pense que ce doit être un miroir. Pas de coccinelle,
non, mais uniquement mon reflet comme lorsque je me regarde dans l’eau du ruisseau. »
Cannelle
en profita pour remettre un peu d’ordre dans ses antennes légèrement tombantes.
Se trouvant fort convenable et particulièrement jolie, elle sourit à son image
et voulut sortir de la maison.
Oui,
mais là, il y eut un problème. Pendant que la petite coccinelle s’admirer,
quelqu’un avait fermé la fenêtre et elle se retrouva prisonnière.
Que
faire ?
Elle
voleta un long moment autour de la pièce, cherchant une issue, mais elle ne
trouva aucun passage vers l’extérieur.
Epuisée,
elle se posa sur un des gros coussins qui ornaient un divan, se blottit dans le
moelleux de celui-ci, et s’endormit paisiblement.
Dans
son rêve, elle volait haut, très haut dans un ciel azuré et le monde, en
dessous d’elle, paraissait petit, si petit !
Elle
se sentait légère comme une plume et les virevoltes qu’elle effectuait lui
tournaient un peu la tête.
Quand
elle s’éveilla, la fenêtre de nouveau ouverte lui donna le champ libre vers le
monde, ce monde qu’elle ne cesse depuis lors de découvrir avec émerveillement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.