Cette chanson se chante sur un
air de carillon emprunté au répertoire traditionnel du clavecin.
Elle se moque de la paresse des
moines qui doivent se lever tôt dans la nuit pour sonner matines, office
religieux nocturne.
Le prénom de Jacques (venant du
latin Jacobus) évoque l’ordre des Jacobins.
Les Jacobins recevaient les
pèlerins sur leur chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ceux-ci étaient
fort bien reçus par les moines qui leur offraient, pendant leur bref séjour, un
gîte confortable et de bons petits plats. Aussi, très vite,
« Jacobin » devint synonyme de douillet.
« Petite chambre
jacobine » tout confort, repas succulents, mais aussi divertissements le
soir, tel ce « jeu de la ronfle[i] »,
jeu de cartes, connu depuis le XVème siècle, cité par Rabelais et
qui pourrait être, car aucune règle n’est arrivée jusqu’à nous, un jeu de
combinaisons de cartes avec enchères.
« Jouer à la ronfle »
n’était pas seulement le nom d’un jeu de cartes, mais signifierait aussi :
« dormir profondément », jeu de mots, qui nous a valu cette
chanson :
Frère Jacques, dormez-vous ?
Oui, évidemment, car j’ai veillé
fort tard, en raison de ces interminables parties « de ronfle »…..
« Sonnez les
matines ! »
Non, je ronfle !
Sources :
Refrain d’enfance de Martine David et
Anne-Marie Delrieu
Éditions Herscher
[i] D’autres jeux du même
type :
·
Le flux (XVème siècle) – une main
heureuse consistait à avoir trois cartes qui se suivaient
·
Le glic (XVème siècle) – qui se
jouait à 2 – 3 ou 4 joueurs
·
Le triomphe (XVème siècle) – se
pratiquait avec un nombre variable de joueurs de 2 à 3 er un jeu de 32 cartes.
Le gagnant était celui qui réalisait le plus grand nombre de levées.
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