Journal
« L’Abeille de Lorient »
30 novembre 1851
Les assises de l’Ille-et-Vilaine
vont voir s’ouvrir le procès de la nouvelle Brinvilliers, Hélène Jegado, simple
domestique, accusée de plus de soixante empoisonnements.
Dans toutes les maisons où elle a
servi, elle a empoisonné quelqu’un, non pas pour voler, mais pour empoisonner.
On assure qu’elle affectait une dévotion outrée, et que dans les maisons où
elle venait servir, elle disait crûment à ses maîtres : Prenez garde, la
camarade la mort me suit.... Plus de quinze témoins de Lorient sont
assignés ; on cite entr’ autres l’honorable M. Dupuy de Lôme, capitaine de
frégate en retraite, et toute sa famille qui a, comme lui, bu dans le temps le
bouillon de la Brinvillers..........
Par ce début
d’article, le décor était planté !
Les accusations
ne concernaient pas seulement des crimes, il y avait aussi des vols.
La plupart des
objets dérobés furent retrouvés dans le bagage d’Hélène Jegado.
Je vous soumets
un petit aperçu des témoignages grappillés au fil des séances du procès dans
« La gazette des tribunaux de Paris ».
Virginie
Leblanc.
« Quand Hélène était au service de
Monsieur Duperrou, mon parent qui demeure à Port-Louis, elle a volé des draps. »
Marguerite
Moguero,
« Chez Monsieur le Curé de Plouerin,
pendant son séjour, Hélène a forcé les tiroirs de ma commode. Elle m’a volé de
l’argent. »
Laurent
Perron.
Il confirma les
dires de Marguerite Moguero. Hélène furettait partout, comme à l’affût.
Rose de
Gouvelle, dame de Bavallon, propriétaire à Vannes.
« Hélène n’est pas restée longtemps.
Elle avait pour habitude de voler. A part cela, je n’avais pas à me plaindre de
son service. C’était une fille travailleuse. Elle avait toutefois un penchant
pour le mensonge, surtout quand il s’agissait de faire accuser les autres
domestiques de ma maison. »
Chez cette dame,
Hélène vola : sept torchons – deux taies d’oreiller – deux mouchoirs –
deux serviettes – une nappe – un couvre pieds – deux draps de lit.
Emilie
Roullié, dame Lejoubriou à Vannes.
« C’est Monsieur le Curé qui m’a
prévenu qu’Hélène était une voleuse. D’ailleurs, elle m’a volé quatre torchons
et un mouchoir. »
Madame
Gaultier.
« Hélène a servi chez moi. Cela
devenait insupportable avec les autres domestiques. Elle leur cherchait
toujours querelles. Quel caractère hargneux elle avait !
J’ai découvert aussi qu’elle m’avait volé du
linge. »
Monsieur
Gauthier, rue Chateaurenault à Rennes.
« Hélène descendait souvent à la
cave.... et pour cause.... le niveau des barriques baissait vite ! Elle me
vola une serviette. »
Madame
Charlet.
« L’accusée est restée à mon service
quatre mois. Lorsque je l’ai embauchée elle m’avait dit avoir servi vingt-huit
ans dans la même maison. Au début, son service était impeccable, puis elle
devint rustre et grossière. Elle tomba malade et malgré mon insistance refusa
de voir un médecin. Je crois bien qu’elle buvait derrière mon dos. Elle m’a
également volé du linge. »
Monsieur
Leclerc, menuisier à Rennes.
« J’ai connu Hélène en 1847. Elle
m’avait prêté trois-cents francs. Elle a même été la marraine d’un de mes
p’tits. En 1848, elle est revenu à Rennes et a vécu avec nous. En raison de son
caractère détestable je lui ai demandé de partir. Avec la femme, c’était plus
possible. Elle a volé, en partant, une hache et deux tasses. »
Dame Fleury
et Dame Legendre.
Hélène avait
servi dans la maison de ces deux dames. Peu de temps d’ailleurs !
Elles durent
s’en séparer en raison de son caractère insupportable.
Madame
Carrère.
« Hélène déroba dans ma maison une
pièce de cordonnet de soie rouge d’une valeur de cinq francs et une cuillère en
argent. »
Madame
Charlet.
« C’est bien beau tout ça, mais c’est
qui, qui me rendra les deux serviettes qu’elle m’a prise ? »
Monsieur
Ozanne.
Précisa
également qu’Hélène lui avait volé de l’eau de vie en assez grande quantité.
Monsieur
Pitois, médecin.
« J’ai toujours vu dans cette femme un
caractère bizarre. »
Monsieur Julien
Guimart, recteur à Seglien.
« J’ai connu Hélène lorsqu’elle était
domestique Chez Monsieur Ozanne. Elle était violente et en discussion
perpétuelle avec son maitre, homme faible et facile à intimider. Elle se
disputait avec sa propre tante. Concernant l’arsenic, tous les domestiques
avaient accès à ce poison, en raison des rats. »
La veuve
Cadic.
« C’est le 28 décembre 1834 que j’ai
appris que la veuve Torcy, ma tante était fort mal. Je suis allée la voir à
Locminé. Deux jours après mon arrivée, elle était morte. C’est là que la fille
Hélène est venue me voir et m’a dit : « Que je suis
malheureuse ! Partout où je vais, le monde meurt. » Elle me fit
pitié, et je la consolai, alors que la mort, c’était elle ! Ma tante avait
été malade après avoir mangé une soupe. Hélène l’avait veillée et soignée. Dans
la ville, on disait qu’Hélène avait le foie blanc et que son haleine faisait
mourir. »
De l’avis de
tous les témoins, dans ses différentes places allant de 1833 à 1841, Hélène se montra tour à tour méchante,
immorale, hypocrite, affichant des sentiments religieux et d’affection pour ses
maîtres ainsi que différents vices dont l’alcool.
Vices auxquels
je peux ajouter le vol et ........ le meurtre !
Ouah ! Quel
palmarès !
Quelques preuves
sur la détention par Hélène d’herbes et de poudres ?
La femme
Gouillas.
« J’ai eu connaissance des divers décès
qui avaient eu lieu chez Monsieur le curé de Bubry. Quelle pitié ! On dit
à l’époque qu’Hélène avait été renvoyée de cette maison pour vol et qu’on avait
trouvé sous son lit des herbes vénéneuses. »
Marie Le Rouzic,
débitante à Seglien.
« J’ai vu l’accusée mettre des graines
de chanvre dans la soupe. »
Adèle
Kerfeunten, cuisinière à Bubry, nièce du curé.
« Quand Hélène a quitté sa place, on a
retrouvé sans son matelas des herbes et un petit pot contenant une sorte de
souffre. »
Madame
Carrere.
« J’étais pas très bien quand j’ai
engagé Hélène. Elle m’assura connaitre des remèdes qui me remettraient sur
pied. Elle m’en donna, en effet, en tisanes et dans du lait. Je suis restée
malade plus de dix-huit mois après avoir bu ceux-ci. Et puis, elle faisait un
emploi considérable de tabac. J’aimais pas ce vice. »
Marie Perel.
« Dans la malle d’Hélène on a retrouvé
des clefs de différentes grandeurs. Pas besoin de dire à quoi pouvez servir
tout cela ! Et puis, on a trouvé aussi trois sachets un contenant du
safran, l’autre une poudre brunâtre et le dernier de la poudre blanche. Un
matériel de sorcière. D’ailleurs on l’appelait « foie blanc », son
haleine tuait ! »
-=-=-=-=-=-=-=-=
Il y eu d’autres
témoins, ceux qu’on nommera les experts. Je les ai découverts dans
« l’abeille de Lorient », en
date du 20 décembre 1851.
Témoin : Monsieur Bruté, père, médecin,
a constaté que l’accusée a une tumeur squirreuse au sein gauche.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au
témoin :
Est-ce une
maladie mortelle ?
Le témoin :
Elle peut être
guérie.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au
témoin :
Savez-vous si
l’accusée avait une affection d’estomac ?
Le président :
Bien des gens
ont mal à l’estomac et ne sont pas des criminels.
Cette répartie
de Monsieur le Président, déclencha des éclats de rire dans la salle.
Témoins : Monsieur le docteur Guepin de
Nantes.
Maitre Dorange, avocat d’Hélène Jegado, au
témoin :
Que pensez-vous
de l’accusée ?
Le témoin :
Ce qui me semble ressortir des
faits qui me sont connus, c’est une grande preuve d’intelligence, avec
l’absence complète de cette moralité qui sert de contre-poids dans la vie. Les
êtres ainsi conformés vont directement à leur but, sans s’inquiéter des
obstackes. Ils ne sont susceptibles ni de remords, ni de repentir. Ils n’ont
que des regrets et surtout celui de ne s’être pas débarrassés à temps des
personnes qui les ont fait paraître devant les tribunaux.
Pour Monsieur le
docteur Guepin, Hélène Jegado, était, bel et bien, responsable de ses actes.
-=-=-=-=-=-=-=-=
Devant ses
juges, Hélène dut répondre de dix-sept chefs accusation, allant du vol, de la
tentative d’empoisonnement, au crime d’empoisonnement ; les autres crimes,
antérieurs, étant proscrits.
Monsieur
Dubodan, procureur général, fit un réquisitoire de plus de deux heures dont
voici quelques secondes, très édifiantes :
« Laissez-nous en terminer, Messieurs,
rassembler tous les traits de ce caractère étonnant, exceptionnel, horrible que
vous avez devant vous. Hélène est de ces êtres qui, dédaignant les secours de
Dieu et des hommes, sont parvenus à se faire dans le crime une tranquille paix.
Elle fut de bonne heure abandonnée à ses
méchants instincts ; elle n’a pas voulu les réprimer !......
Hélène fut de bonne heure méchante,
emportée, ingrate, dissimulée, voleuse. Elle allait au pied des autels, chargée
de ses crimes de la veille et de ses crimes du lendemain ; car elle en
nourrissait la pensée, et ses crimes étaient des assassinats........ »
L’avocat
d’Hélène, Maître Magloire Dorange, plaida la folie. Il mit tout son cœur à
défendre sa cliente, il fut même brillant. Mais que pouvait-il devant toutes
ses accusations et toutes ces preuves ?
Il finit sa
plaidoirie par ces mots :
« Hélène Jegado est un phénomène, un
fléau de Dieu que la société doit écarter de son sein, mais n’ayant pas eu la
conscience des crimes qu’elle commettait, ne doit pas porter sa tête sur
l’échafaud ».
Les jurés se
penchèrent sur le « cas Jegado », pesant sa culpabilité et sur la
peine à lui infliger.
Le 14 décembre
1851, la sentence tomba : « condamnation à mort ».
A la lecture de
ce verdict, Hélène Jegado qui avait toujours proclamé son innocence,
lança :
« J’aime mieux mourir innocente que
vivre coupable. Ah ! Monsieur Bidard en répondra devant Dieu ! Il
souffrira là-haut, et moi j’y serai heureuse..... Je suis innocente ! Je
suis innocente ! »
-=-=-=-=-=-
Laissons la
parole au journaliste du :
« Journal
des débats politiques et littéraires »
Dimanche
29 février 1852
Le 25 février dans la soirée, à
Rennes, le procureur général transmit l’ordre de préparer l’exécution d’Hélène
Jegado, condamnée à mort pour de nombreux empoisonnements. Cette femme depuis
son entrée à la prison, avait joui d’une assez bonne santé, et n’avait point
été alitée ; mais hier elle avait été très souffrante et avait dû garder
le lit. On redoutait qu’en apprenant cette nouvelle, Hélène ne refusa de se
lever, et qu’il ne faillit employer la violence pour la faire obéir ; on
eut donc recours à un expédient. Hélène avait demandé à la sœur hospitalière un
bain de pied pour le lendemain matin, on vint l’engager à le prendre de
suite ; elle y consentit et se leva. Au sortir du bain, on lui offrit de
prendre un peu de nourriture, et Hélène, qui aimait beaucoup la moutarde,
consentit à manger des œufs durs à condition qu’on lui donnerait cet
assaisonnement.
Ce petit repas venait de finir,
quand M. Michel, gardien en chef, entra dans la chambre où était Hélène et lui
donna communication de la lettre par laquelle le procureur général lui
annonçait que le pourvoi et la demande de grâce étaient également rejetés.
« Eh bien ! dit-elle, qu’est-ce que cela signifie donc ? Que
veut-on maintenant ? » - « Mon Dieu, Hélène, cela signifie
qu’il faut vous préparer à la mort, car en pareil cas, la sentence est toujours
exécutée dans les vingt-quatre heures ! ».
Hélène alors pleura abondamment et
consentit à voir l’excellent abbé M. Tiercelin qui attendait dans une chambre
voisine. La condamnée se confessa avec calme. Alors, l’honorable M. Tiercelin lui
ayant demandé si elle ne voudrait pas, en dehors de la confession, faire des
aveux complets, Hélène y consentit et avoua tous les crimes qui lui ont été
reprochés.
A six heures quarante minutes, les exécuteurs
de Rennes, de Vannes et de Saint-Brieuc se présentèrent pour faire la fatale
toilette.
Quand il fallut lier les bras de la
condamnées derrière le dos, elle eut un mouvement de très vive douleur,
occasionné par le cancer qu’elle avait au sein gauche ; elle pleura, mais
déjà elle ne semblait plus avoir qu’une vague conscience de ce qui l’entourait,
et il fallut l’aider à monter dans la voiture qui attendait à la porte de la
prison.
A peine y fut-elle, qu’elle laissa
aller sa tête sur l’épaule de M. Tiercelin, qui approchait le crucifix de ses
lèvres ; mais elle la releva à plusieurs reprises et adressa deux fois la
parole à son confesseur.
Bientôt le cortège est arrivé aux
pieds de l’échafaud ; on a aidé Hélène à mettre pied à terre, et elle
s’est agenouillée sur la première marche, à côté de M. Tiercelin, qui a
prononcé la dernière prière. On l’a relevée, et son confesseur l’a aidée à
franchir les marches, accomplissant jusqu’au bout son pieux et admirable
ministère. Quelques minutes après, la justice humaine était accomplie, et la
foule s’écoulait en silence, tout émue de ce terrible spectacle.
Acte de décès
– 26 février 1852 - Hélène Jégado.
Le vingt six fevrier mil huit cent
cinquante deux a midi devant nous... ont comparu Mr Jean Jacob auguste Gognet,
commis Greffier à la cour d’appel de Rennes âgé de quarante deux ans demeurant
quai d’Ille et Rance ; et Mr Simeon mathurin Pointeau, conservateur du Palais
de justice de Rennes y demeurant âgé de soixante deux ans ; lesquels nous
ont déclaré que helene Jegado cuisinière âgé de quarante huit ans celibataire
née à Plouhinec (Morbihan) fille de feu jean Jegado et de feu anne Lenoust**
est decedée à Rennes ce jour à sept heures du matin.......
** il s’agit d’une erreur : le nom de la mère d’Hélène était Lescoët.
Le corps
d’Hélène fut autopsié afin de découvrir la « marque du crime » qui
devait se trouver en elle, bien visible. Rien, bien évidemment !
Son masque
mortuaire se trouve au « musée de Bretagne », à Rennes.
-=-=-=-=-=-
En réalité, il
est très difficile de savoir combien de personnes Hélène fit passer de vie à
trépas.
Ce fut bien
après que les soupçons devinrent une réalité, que chacun se souvint qu’il y
avait eu beaucoup de décès dans les maisons où Hélène avait servi.
Au moment des
faits, la servante passait pour une miraculée en raison de son dévouement
auprès des malades et des mourants.
On a avancé le
chiffre de trente-six crimes en dix-huit ans.
La confession
qu’Hélène fit à l’abbé Tiercelin, parut dans le Journal « L’Abeille de
Lorient », le 7 mars 1852. La voici :
Lettre de l’abbé Tiercelin.
Mercredi soir à neuf heures et
demie, Hélène Jegado fut avertie par le concierge de la prison que son pourvoi
en grâce ayant été rejeté, elle devait subi sa peine le lendemain.
En recevant cette fatale nouvelle,
Hélène Jegado répandit des larmes abondantes. Après quelques temps, elle devint
plus calme et retrouva toute l’énergie de son caractère, cette fois pour
manifester les plus touchants sentiments de repentir.
Elle demanda a être confessé, et
permit que cette confession soit rendue publique après sa mort.
Elle déclara se reconnaitre
coupable des empoisonnements, mais pas à sa sœur ni a deux autres personnes du
presbytère de Guern.
C’est une méchante femme celle qui
m’a donné le poison dont je me suis servie au début de ma « carrière
criminelle ». C’est elle qui m’encouragea au crime et m’enseigna comment
le faire en toute sécurité.
Après cette confession que je pris par
écrit et que je lui ai lu devant quatre témoins, Héléne Jegado passa la nuit
avant son exécution en prière.
A quatre heures et demie elle
demanda à assister à la messe. A six heures et demie, elle a dû subir la fatale
toilette, puis nous nous sommes acheminés vers le lieu de l’exécution.
Si il y avait foule, celle-ci resta
silencieuse.
Arrivée au pied de l’échafaud,
Hélène s’est agenouillée et a prié une dernière fois et reçu les suprêmes
bénédictions de la religion.
Nous avons franchi ensemble les
degrés de l’escalier, puis Hélène Jegado a cessé d’exister.
La jeunesse d’Hélène avait été
honnête et vertueuse. Elle était née de parents probes et religieux.
A vingt neuf ans, elle rencontre
une femme profondément perverse qui lui apprend qu’elle a un remède qui guérit
toutes les maladies.
Voici le nom des
quatre témoins :
·
Michel, gardien chef.
·
Emilie Michel, née Libert, surveillante des
femmes.
·
Garçon, gardien.
·
Emilie Garçon, née Michel.
Il y eut aussi
deux sœurs de la Charité :
·
Thérèse et Clémentine qui ont entendu la confession,
mais pas signé le document.
Hélène ne
dévoila pas le nom de cette étrange et machiavélique femme, celle par qui elle
apprit la « pouvoir de faire mourir ».
-=-=-=-=-
Pour écrire ce
qui précède, j’ai consulté un grand nombre d’écrits, bien entendu.
N’ayant, malgré
mon grand âge, pas vécu à cette époque.
J’ai donc lu
que :
« Hélène
empoisonna sa mère alors qu’elle n’avait que huit ans. Que son père ruiné dut
vendre sa propriété et, de ce fait, placer Hélène pour qu’elle puisse au moins
avoir un toit et de quoi manger. J’ai aussi lu qu’Hélène avait empoisonné son
père et ses tantes et même sa soeur....... »
J’ai donc
vérifié les dates des décès du couple Jegado.
Anne Lescoët, la
mère d’Hélène, décéda le 22 décembre 1835, alors qu’Hélène avait trente deux
ans et non huit ans.
Acte de décès
– décembre 1835 – Riantec.
L’an mil huit cent trente cinq le
vingt trois du mois de décembre à onze heures du matin.... sont comparu Jean
Jegado journalier au village de Kervihan en cette commune veuf à la decedée et
les temoins ci après philippe Nicol et Mathurin Lescoët agé de vingt huit ans
neveu à la décédée les deux laboureurs au même lieu Lesquels ont déclaré que le
jour d’hier à cinq heures du matin anne Lescoët agee de quatre vingt ans née en
la commune de plouhinec fille de feus jean et d’anne porch et epouse du dit
jean jegado est decedée en sa maison au dit kervihan ainsi que nous nous sommes
assuré.......
Jean Jegado ne
survécut que peu de jours au décès de son épouse. Il quitta ce monde, le 1er
janvier 1836.
Acte de décès
– janvier 1836 – Riantec.
L’an mil huit cent trente six le
deux janvier à trois heures du soir, par devant nous .... sont comparus joseph
Jegado journalier au port de Lorient demeurant au village de Loamiquelier en
cette commune fils au décédé et les temoins ci après philippe Nicol age de
cinquante ans et jean jacques Pasco age de trente neuf ans Les deux laboureurs
au même lieu voisin au décédé Lesquels nous ont déclaré que le jour d’hier à
deux heures du soir jean jegado age de quatre vingt ans veuf d’Anne Lescoët est
decedé en sa maison au village de Kervihan en cette commune ainsi que nous nous
sommes assurés.....
Ont-ils succombé
tous deux sous le poison de leur fille Hélène ? Rien pour le dire... Mais,
les divers ouvrages que j’ai consultés l’affirment.
Concernant les
autres personnes de sa famille et notamment ses tantes, Hélène fut bien la main
criminelle.
Pour contre, Hélène
nia avoir tué sa sœur aînée, Anne.
D’Hélène reste une
complainte...... en Breton !
Il reste aussi
un gâteau, portant son nom, « Gâteau d’Hélène Jegado », dans lequel
l’arsenic est remplacé par de l’angélique pour lui donner la couleur verte,
celle du poisson.
Angélique
et arsenic !
Vie
et mort !
Ange
et démon !
En voici la
recette :
Ingrédients :
§ 250 g de farine
§ 100 g de beurre
§ 100 g de sucre en poudre
§ 75 g de fruits confits en morceaux
§ 1 cuillère à soupe de raisins secs
§ 50 gr d'amandes hachées
§ 2 œufs entiers
§ 1 jaune d'œuf (dorure)
§ 5 g de bicarbonate de soude
§ 1 pincée de cannelle en poudre
Comment procéder :
·
Dans un saladier,
mettre le sucre, la cannelle, le bicarbonate et les œufs.
·
Ajouter le beurre en
petits morceaux.
·
Mélanger le tout
sans oublier d'écraser le beurre afin qu'il se mélange facilement aux autres
éléments.
·
Ajouter petit à
petit la farine.
·
Pétrir le tout pour
obtenir une pâte lisse.
·
Ajouter les raisins
secs, les fruits et les amandes hachées.
·
Pétrir une nouvelle
fois. Votre boule doit être lisse mais pas trop ferme.
·
Fariner un moule et
y mettre la pâte.
·
La tasser avec la
main et la dorer avec un jaune d'œuf.
·
Décorer avec une
fourchette.
·
Mettre à four vif
Avant de
déguster ce gâteau.... Méfiez-vous tout de même !!
Sources
·
Gazette des tribunaux de Paris (Décembre 1851)
·
Journal « L’abeille de Lorient »
·
Fleur de Tonnerre de Jean Teulé que je vous
recommande chaudement.
Le
premier télé-film que j’ai regardé concernant cette affaire fut :
·
« Le cas Hélène Jegado » dans le casre
d’une émission très prisée à l’épopque, en noir et blanc, « En votre âme
et consciense ».
Le
18 janvier 2017,
à ne
pas manquer, le film dans toutes les bonnes salles de cinéma
« Fleur de Tonnerre »
Un film de Stéphane Pillonca-Kervern
avec dans les principaux rôles :
Déborah
François – Benjamin Biolay – Jonatha, Zaccaï......
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.