Famille Aspe
Cette
famille m’a donné bien du fil à retordre.
En
effet, je n’avais aucune date ni de naissance ni de décès. Juste un nom « Aspe »
et un lieu « Miglos », dans le département de l’Ariège.
Dans
cette ville deux « Jean Joseph Aspe ».
Ne
connaissant pas le nom des parents, il m’était difficile de déterminer lequel
était le bon. Enigme !
M’appuyant
sur les articles des journaux concernant Jean Joseph Aspe,
·
J’appris qu’il était marié. Mais quel
était le nom de jeune fille de son épouse ? Mystère !
·
J’appris qu’il avait les cheveux gris.
Donc cinquante ans environ. Voilà une piste.
·
Puis, j’appris, élément important, qu’il
était nommé « Jean Joseph Aspe dit Rulland » (j’ai trouvé aussi pas
la suite « dit Rullaud »).
Hourra !
Voilà une bonne piste.
Après
des heures et des heures à consulter les actes de Toulouse et de Miglos, j’ai
découvert ce qui suit.
Acte
de mariage – septembre 1853 – Miglos.
L’an mil huit cent cinquante trois
le quatorze septembre à six heures du
soir, devant nous .... sont comparus .... Jean Joseph Aspe dit Rulland (ou
Rullaud car pas facile à déchiffrer), âgé de trente cinq ans, né à Miglos le
vingt février mil huit cent dix sept, cuisinier, demeurant actuellement à
Toulouse rue de la colombe n° 19, fils majeur et legitime de feu jean Aspe
rulland maçon, décédé à Miglos le premier octobre mil huit cent quarante
trois.... et de marianne Gardes ménagère ici présente et consentante au mariage
de son fils et domiciliée à Miglos et demoiselle Marie Pasturel couturière âge
de trente ans née à Curvalle canton d’Alban département du Tarn....
actuellement habitant à Toulouse rue de la Colombe n° 33, fille majeure et
legitime de feu jean Pierre Pasturel forgeron décédé à Poulinet Canton d’Alban
département du Tarn le deux juillet mille huit cent quarante cinq et de feue
Marie Devoisin ménagère décédée à
Curvalle canton d’Alban département du Tarn le vingt cinq juillet mil huit cent
trente trois.....
....Contrat de mariage passé devant
notaire par Monsieur Capelle Notaire à Toulouse le vingt trois aout
dernier.....
En presence du sieur Bacou jean
Marie épicier âgé de trente ans, Jean Aspe cultivateur âgé de quarante ans,
Jean Gardes cultivateur âgé de quarante ans, Pascal Gardes cultivateur âgé de
trente un ans ........
Ce
ne peut être que le bon « Jean Joseph Aspe », car n’exerçait-il pas
déjà la profession de cuisinier lorsqu’il faisait partie de l’institut des
frères de la Doctrine chrétienne.
Et
puis, il était noté « dit Rulland ».
Ce
document à lui seul nous donne un aperçu très complet de son identité, ainsi
que sur celle de son épouse, Marie Pasturel.
Voici
l’acte de naissance de Jean Joseph Aspe – février 1817 – Miglos (Ariège)
L’an mile huit cent dix sept et le
vingtieme jour de mois de fevrier à dix heures de matin se sont presentes Jean
Aspe et Jean Paul Gardes et qui nous ont
dit et déclaré qu’il était né un enfant de sexe masculin qu’il il leur été
donné le prenom de Jean Joseph Aspe fils de Jean Aspe et de marianne Gardes sa
femme tous domiciliés à Miglos......
Une
autre information d’un journaliste indique que le couple avait quatre enfants.
Je
reprends donc mon « bâton de pèlerin », mais je ne suis pas certaine
de retrouver les actes de naissance.
Acte
de naissance Jean Marie Aspe – août 1857
- Miglos Ariège.
L’an mil huit cent cinquante sept
et le douze août à cinq heures du soir devant nous ..... est comparu le nommé
Aspe joseph dit Rulland aubergiste âgé de trente neuf ans demeurant à Miglos
lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin qu’il nous a déclaré être né
en cette commune ce jourd’hui à midi de lui comparant et de Marie Pasturel
ménagère agée de trente ans son épouse legitime et auquel il a déclaré vouloir
donner les prenoms de Jean Marie les dites présentation et déclaration faites
en présence de bacou Jean marie épicier âgé de trente quatre ans et de Paul
halbert garde forestier âgé de cinquante quatre ans tous deux demeurant à
Miglos
Mention
marginale :
Marié à Toulouse le 24 octobre 1903
avec Anna Chenillaud.
Acte
de naissance Louis Aspe – novembre 1861 – Toulouse.
Le deuxieme jour du mois de
décembre l’an mil huit cent soixante un à quarte heures du soir, acte de
naissance de Louis Aspe né le vingt neuf novembre dernier à huit heures du soir
canal de Brienne n° 7 fils de jean Joseph Aspe dit Rulland aubergiste et de
Marie Pasturel couturière mariés domiciliés même maison. L’enfant a été reconnu
du sexe masculin suivant le certificat du docteur Delaye à ce délégué.
Témoins : félix Boulanger menuisier âgé de vingt ans domicilié à Toulouse
boulevard St aubin n° 9 et Blaise Fougerolle chaudronnier âgé de trente un ans
domicilié à Toulouse rue des filatures n° 27 – amis des parents .....
Mention marginale :
Marié
à Paris (13e) le 4 août 1904 avec Caroline Dorothée Catherine Lentz
Acte
de naissance Victorine Aspe – janvier 1865 - Toulouse
Du vingtieme jour du mois de
janvier l’an mil huit cent soixante cinq à dix heures du matin, naissance de
Victorine Aspe née à Toulouse le dix neuf du courant à six heures du matin rue
Dalmatie n°3 fille de jean joseph Aspe dit Rulland aubergiste et de marie
Pasturel couturière mariés demeurant susdite rue n° 3 sur la declaration à nous
faite par Aspe père.
L’enfant a été reconnu être du sexe
feminin ainsi qu’il résulte du certificat de vérification de Mr le Docteur
Cuson à ce délégué.
Témoins : pierre Deluc
portefaix âgé de trente huit ans demeurant à Toulouse rue de la gloire quartier
de terre Cabade et Chrisostome Autoc portefaix âgé de cinquante ans demeurant à
Toulouse rue Colombette n° 41 amis des parents.....
Petite
parenthèse, si vous permettez :
J’attire
votre attention sur le fait que les enfants n’ont pas été présentés à l’employé
de l’Etat Civil, afin de constater leur naissance et leur sexe, mais que c’est
au vu d’une attestation établie par un médecin « à ce délégué » que l’acte a été enregistré.
-=-=-=-=-=-
L’avocat
de la défense avait déployé tous les arguments possibles afin que son client,
Jean Joseph Aspe, sorte de prison.
Non,
il n’était pas coupable et pour preuve « comment cet homme qui a des
difficultés à marcher aurait pu faire autant de kilomètres la nuit de
l’assassinat. Comment, n’ayant pas une force herculéenne, aurait-il pu porter,
seul, le corps de la victime ». Et puis, pour faire venir la larme à l’œil
à tout l’auditoire : « Cet homme que son emprisonnement n’a pas
permis d’être présent au moment du décès d’un de ses enfants. Ce père aimant à
qui on ne laisse même pas la possibilité de pleurer avec les siens devant la
petite défunte.... »
Car,
en effet, la petite Victorine, âgée de quinze mois, décéda le 16 avril 1866.
Acte
de décès - avril 1866 – Toulouse.
Du seizième jour du mois d’avril
l’an mil huit cent soixante six à quatre heures du soir Décès de Victorine
Sophie Aspe decedée ce jourd’hui à quatre heures du matin allee du cimetière
terre Cabade, âgé d’un an trois mois née à Toulouse y domicilié susdite allee
fille de Jean Aspe dit Rulland aubergiste age de quarante huit ans et de marie
Pastourel couturiere âgé de quarante deux ans mariés ainsi qu’il en resulte du
certificat de vérification de Mr le docteur Cuson à ce délégué : temoins
domiciliés à Toulouse : Bernard
Baysse maçon âgé de soixante six ans rue faubourg arnaud Bernard – jean Cambard
tailleur âgé de soixante dix huit ans au
capitole – non parents de la défunte....
Je
n’ai pas trouvé la date du décès de Jean Joseph Aspe. Condamné aux travaux
forcés à perpétuité, il fut envoyé au bagne de Guyanne.
J’ai
donc repris mes sempiternelles recherches, infatigable et tenace, me disant que
j’obtiendrai, peut-être, quelques renseignements en consultant les actes de
mariages des enfants Aspe/Pasturel. J’étais optimiste !
Acte
de mariage de Jean Marie Aspe – février 1879 – Toulouse.
Du sixieme jour de fevrier l’an mil
huit cent soixante dix neuf à quatre heures du soir – Mariage de Aspe jean
marie bourrelier domicilié à Toulouse rue des Coffrés n° 17 né à Miglos ariege
le douze aout mil huit cent cinquante sept fils majeur legitime de Joseph Aspe
absent présumé décédé ainsi que nous l’ont affirmé sous la foi du serment le
future, sa mere et les temoins du mariage.... et de Marie Pasturel menagere
domicilié avec son fils.... et de Delle Marie Julien fille de service
domiciliee à Toulouse rue Alsace Lorraine né à Viane tarn le cinq juin mil huit
cent cinquante un fille majeure legitime de Louis Julien et de marie Fabre
décédés......
....Pas de contrat de mariage
......
En presence de : Guillaume
fournier trente six ans, sapeur pompier – jean Tougne platrier vingt quatre ans
– Sylvain Martin journalier soixante cinq ans – Charles Laclan journalier
soixante dix sept ans, tous domiciliés à Toulouse......
Devenu
veuf de Marie Julien, le 21 mai 1896, Jean Marie Aspe se remaria en 1903 avec
une jeune femme divorcée, Anna Chenillaud.
Acte
de mariage de Jean Marie Aspe – octobre 1903 – Toulouse.
Le vingt quatrieme jour du mois de
octobre l’an mil neuf cent trois a dix heures du matin. Mariage de Jean Marie
Aspe aubergiste domicilié à Toulouse rue St Charles 41 né à Miglos (ariege) le
douze aout mil huit cent cinquante sept veuf de marie Julien décédée à Toulouse
le vingt un mai mil huit cent quatre vingt seize fils majeur legitime de Joseph
dit Rulland disparu de son dernier domicile presumé décédé ainsi que nous l’ont
affirmé dans la foi du serment le futur et les temoins du mariage.... et de
Marie Pasturel décédée, et Anna Chenillaud sans profession domiciliee à
Toulouse même maison née à Cabariot (charente inférieur) le vingt deux juin mil
huit cent soixante seize divorcée de Jean Baudet selon jugement rendu par le
tribunal civil de Marennes même département en date du vingt neuf mai mil neuf
cent et transcrit sur le registre d’Etat Civil le quatre mai de l’année
suivante fille majeure legitime de alexandre Pierre et de Adeline Mége, décédés.....
Contrat de mariage le six du
courant devant maitre Cathala, notaire à Toulouse......
En presence de : Louis Debrus
comptable trente six ans – Antonin Bergé tourneur vingt sept ans – Jean Bergé
camionneur vingt quatre ans – Gabriel Cantalou confiseur trente un ans,
domiciliés à Toulouse.
Mention
marginale :
Mariage dissous par divorce –
tribunal civil de Toulouse le 10 août 1907 – transcrit le 20 octobre 1908.
Louis
Aspe épousa Caroline Dorothée Catherine Lentz, le 4 août 1904 à Paris (13e).
Aucun
acte à vous soumettre. J’en suis autant désolée que vous ! Mais, sur
Paris, c’est très compliqué !
Rien
donc sur la date de décès de Jean Joseph Aspe, mais c’était couru d’avance. Mais,
si vous avez l’occasion d’aller en Guyane, ce fut là-bas qu’il décéda, sur les
bords du fleuve Oyapock. Il y a peut-être encore des registres concernant les
bagnards, en cet endroit.
Par
contre une piste, Marie Pasturel était décédée entre février 1879 et octobre
1903, un peu vaste... Mais l’acharnement paie !
Acte
de décès – 11 mai 1879 – Toulouse.
Du douzieme jour du mois de mai
l’an mil huit cent soixante dix neuf à deux heures du soir – décès de Marie
Pasturel sans profession decedee le jour d’hier a sept heures du matin rue des
coffres 17 a l’age de cinquante six ans née à Albi tarn domiciliee à Toulouse
epouse de jean joseph Aspe cuisinier age de soixante trois ans fille de pierre
Pasturel et de Marie Boizin maries decedes, ainsi qu’il résulte du certificat
de vérification de Mr le docteur Woymicz à ce délégué. Témoins jean Bordes
epicier âgé de cinquante deux ans rue Camissade 8 et charles Laclan journalier age de soixante
sept ans rue Bachelier 23........
Un
journaliste avait écrit que le couple Aspe/Pastourel avait quatre enfants. Je
n’en ai découvert que trois. Où est né le quatrième ? Malgré mon
acharnement, je ne peux vous renseigner.
Sauf
que......
Au
hasard de mes pérégrinations archivistiques, voilà ce que j’appris.
Marie
Pasturel était née le 23 octobre 1825, à Curvalle dans le Tarn et non à Albi comme
noté dans son acte de décés.
Elle
était la fille de Jean Pierre Pasturel et Marie Boizin. (on trouve aussi Voisin
– devoisin - Boizin et de Boizin).
Acte
de naissance – octobre 1825 – Curvalle.
L’an mil huit cent vingt trois, le
vingt troisieme jour du mois d’octobre, par devant nous..... commune de
Curvalle departement du Tarn est comparu Jean Pierre Pasturel forgeron agé de
trente quatre an habitant la commune de curvalle qui nous a présenté un enfant
de sexe feminin ne ce jour d’huy à onze heures du matin de lui declarent et de
marie de boizin son epouse au qu’el il a declaré donne le prenom de Marie.
La dite declaration et presentation
faites en presence de .... (illisible) Constans instituteur age de vingt huit
ans et de andré Vaisse cultivateur age de quarante neuf ans .......
Ses
parents décédèrent :
Marie
Boizin, le 25 Juillet 1833 à Curvalle.
L’an mil huit cent trente trois et
le vingt six juillet à huit heures du matin..... commune de Curvale departement
du tarn sont comparus jean Pierre Pasturel age de quarante cinq ans forgeron
habitant à Carmonel commune de curvale epoux de la defunte et Pierre favié
cultivateur âgé de vingt sept ans habitant à Gaillardeux (.. dans la pliure du
registre) commune de curvale lesquels nous ont declare que Devoisin marie
cultivatrice âgée de quarante ans fille de defunt jean Devoisin et catherine mialhe epouse de
Pasturel declarant est decedée le jour d’hier à quatre heure du soir dans la
maison de son mari au dit carmonel à la survivence de son epoux et de trois
enfants nos avons signé le present acte de deces......
Jean
Pierre Pasturel, le 2 Juillet 1845
Poulin ou Poulinet
L’an mil huit cent quarante cinq et
le troisieme jour du mois de juillet à dix heures du matin par devant nous....
sont comparus jean pierre puech agé de soixante un an et baptiste favié agé de
quarante cinq ans tous deux cultivateurs domiciliés en cette commune au lieu de
Connac non parents mais voisin du defunt lesquels nous ont declaré que hier à
onze heures du soir Jean Pierre Pasturel agé d’environ cinquante cinq ans
forgeron demeurant à Connac né à Brasc de parlement de l’aveyron veuf en
premieres noces de marie Devoisin et epoux en secondes noces de marianne
galonnier est decede en notre commune dans son domicile sis à connac.......
En
effet, Jean Pierre Pasturel avait épousé Marianne Galonnier, le 30 décembre
1834.
L’acte
de mariage m’a appris que :
·
Jean Pierre Pasturel, fils de baptiste
Pasturel, forgeron, et de Marie Bernadou, fileuse, avait vu le jour le 12
novembre 1790 à Lafontblanque commune de Lacaze.
Son père était décédé le 2 mars 1812 et
sa mère, le 10 germinal an 12.
·
Marianne Galonnier, fille de Pierre
Galonnier et de marianne .... (nom illisible sur l’acte) avait vu le jour le 7
fructidor an 7.
Son père décéda le 25
novembre 1827 et sa mère le 2 août 1813. Ils étaient tous deux cultivateurs.
En
1843, Marie Pasturel travaillait comme « fille de service » à Albi.
Avait-elle
quitté le foyer paternel, en raison du remariage de son père ?
Agée
de vingt ans, elle se retrouva « grosse », comme l’on disait alors.
Etait-ce
des œuvres d’un amoureux qui ne l’épousa pas ?
Etait-ce
du fait d’un homme de passage, voire suite à un viol ?
Peu
importe à présent.
Marie
Pasturel accoucha à la maison de la maternité d’Albi, le 13 juin 1843, d’une
fille qui reçut le même prénom et le même nom que sa mère : Marie
Pasturel.
Acte
de naissance – juin 1843 – Albi.
L’an mil huit cent quarante trois
le quatorze du mois de juin à quatre heures du soir par devant nous ...... a
comparu Dame Véronique Dougados epouse Ladrech sage femme âgée de trente cinq ans
domiciliée à Albi route de Lacaune laquelle nous a declaré que le jour d’hier à
huit heures du soir la mlle Marie Pasturel fille de service âgée de vingt ans domiciliee
en la commune de Paulinet canton d’Alban arrondissement d’albi est accouchée en
la maison de la maternité sise à albi route de Lacaune d’un enfant du sexe
feminin qu’elle nous a presenté et auquel elle donne les prenom et nom de Marie
Pasturel fille de père inconnu. Les dites declaration et presentation en
presence des sieurs antoine Roques meunier agé de soixante dix ans et andré
fabreque cultivateur agé de soixante sept ans domicilié audit albi.....
Enfant
sûrement non désiré, apparemment, car Marie Pasturel-mère ne reconnut sa fille
que plus de dix ans après, le 22 août 1853.
Acte
de reconnaissance – août 1853 – Albi.
L’an mil huit cent cinquante trois le
vingt deux du mois d’aout a onze heures du matin par devant nous..... est
comparu Delle Marie Pasturel fille de service âgée de vingt neuf ans née au
lieu de Truel commune de Carval canton d’alban domiciliee à Toulouse hte
garonne fille de defunts jean Pierre Pasturel forgeron et marie Devoisin mariés
laquelle nous a déclaré qu’elle se reconnaissait mère d’un enfant de sexe
feminin dont elle s’est accouchee en la maison de la maternité sise à Albi
route de Lacaune le treize du mois de juin mil huit cent quarante trois à huit
heures du soir inscrit sur les registres d’Etat civil de cette commune le
Quatorze du mois de juin n° 202 sous les prenom et nom de Marie Pasturel fille
de père inconnu la dite declaration faite en presence de jules arnaud employé
d’octroi age de trente trois ans et barthelemy Coujaty tisserand âgé de
quarante cinq ans domicilié à albi.......
Stop
arrêt sur image ! Vous souvenez-vous de la date du mariage de Jean Joseph
Aspe et Marie Pasturel ?
Oui !
C’est cela ! Le 14 septembre 1853.
Non,
n’allez pas croire que Marie souhaitait avoir cette enfant oubliée pendant dix
ans, comme demoiselle d’honneur !
Non !
Je
suppose, et je ne pense pas être médisante, qu’après réflexions, Jean Joseph et
Marie, souhaitant prendre une auberge à leur compte, avaient grand besoin d’une
main d’œuvre à bon marché !
Lors
du procès, en 1866, Marie Pasturel-fille avait vingt-trois ans.
Etait-ce
elle, la quatrième ?
Je
ne peux le certifier, mais c’est probable, n’ayant trouvé aucune autre
naissance de fille sur Toulouse.
Pour
en avoir la certitude, il aurait fallu que je puisse consulter les registres de
recensement, mais ceux-ci, en ligne, sont manquants à la période qui m’intéressait.
Famille Bonafous
Je
vous ai déjà donné, dans les premières pages de cet écrit, des renseignements
assez complets sur cette famille.
Louis
Bonafous, Frère Léotade en religion, était le fils de François Bonafous, né le
30 septembre 1758 à Brassac dans le Tarn, et de Catherine « Bonafous »
née le 26 novembre 1778 à Prémian dans l’Hérault.
Louis
Bonafous naquit le 3 février 1812 à Montclar dans l’Aveyron.
Ses
parents s’étaient unis le 28 septembre
1808, dans cette même commune de Montclar.
De
tout cela, vous en avez déjà pris connaissance.
Son
père, veuf de Claire Bonami, avait-il eu des enfants de sa première
union ?
Louis
Bonafous a-t-il eu des frères et soeurs ? Mais, si il en avait eus,
pourquoi ceux-ci n’avaient-ils pas été entendus lors du procès ?
Je
n’ai rien pu découvrir.
Devant
toutes ces informations, j’eus une grande interrogation, toutefois, concernant
« Marie Bonafous », mère de Louis.
Pourquoi
son nom de jeune fille n’apparait sur aucun des actes jalonnant sa vie ?
Pourquoi
cette mention « de père et mere
inconnus » sur son acte de mariage ?
J’ai
pensé, tout d’abord qu’elle avait été orpheline et bonne heure et qu’elle ne
connaissait pas, en effet, le nom de ses parents.
Puis,
me vint à l’esprit qu’elle pouvait être une enfant illégitime.... Mais,
non !
Voici
son acte de baptême.
Baptême
Françoise Catherine – novembre 1778 - Premian (Hérault).
L’an mille sept cens soixante dix
huit et le vingt cinquieme jour du mois de novembre a esté baptisée françoise
catherine née d’yer fille legitime de du sieur Jean Guiraud premier consul et
d’anne martin mariés du mas du mouly. Le parrain a esté jean jacques martin son
oncle maternel la marraine françoise martin sa tante maternelle......
Au
regard de ce document, Françoise Catherine avait pour nom de « jeune
fille », Guiraud.
Alors,
pourquoi ne l’a-telle pas donné lors de son mariage ? Je pense que je
n’arriverai pas à résoudre cette énigme !
Et
ses parents qui s’étaient unis à Riols
dans l’Hérault le 10 février 1771 avaient eu de nombreux enfants. J’en ai
recensés neuf. Ce qui fait que Françoise Catherine avaient huit frères et
sœurs.
Et
avec cette nombreuse famille aucun n’a pu attester la filiation de la jeune
femme ? Bizarre !
Acte
de mariage – Février - Riols (Hérault)
L’an mil sept cent soixante et onze
et le dousieme jour de février ont étté conjoint en mariage sieur Jean Gairaud
agé d’environ vingt et trois ans fils legitime de sieur joseph Gairaud (un mot
illisible) et de feu demoiselle Rose Barthes
domicilié au mas du mouly paroisse de premian et de demoiselle anne
martin agée d’environ vingt et deux ans fille legitime du sieur pierre martin
et de demoiselle marianne Lignon.....
Je
n’ai rien d’autre sur cette famille.
Ce
que je peux ajouter, c’est que le « Procès Bonafous » fut une énorme
erreur judiciaire.
Par
ce modeste écrit, je souhaite, bien qu’il y ait prescription, contribuer à
la réhabilitation de frère Léotade.
Famille Guilhomet
(Guillonnet – Guilhonnet et même Guillounet....)
Et
la victime décédée en janvier 1866, me direz-vous ?
Il
m’a fallu, là aussi, faire preuve de patience et de détermination. Oui, mais
cela ne suffit pas toujours.......
Marie
Guilhomet était née, à Revel (Haute Garonne), le 11 août 1834. Ce qui lui
faisait trente et un ans au moment de son décès.
Acte
de naissance – août 1834 – Revel.
Du onzieme jour du mois d’aout mil
huit cent trente quatre à dix heures du matin acte de naissance de Marie Guillonnet
né le dit jour à huit heures du matin dans la maison des héritiers du sieur
riviere dit Lafrite sise à Revel près de la barque au lieu dit de la guirguille
fille de antoine Guillonnet charretier et de Pauline ramade maries et demeurant
au dit Revel.
Le sexe de l’enfant a été reconnu
etre feminin.
Premier temoin pierre antoine
Moller Pueredon secretaire de la mairie âgé de cinquante un ans demeurant au
dit Revel.
Second temoin pierre louis etienne
Cailhasson agé de quarante deux ans demeurant au dit Revel.
Sur la réquisition à nous faite par
le dit antoine Guillomet père de l’enfant agé de trente ans.
Quand
Antoine Guilhomet et Pauline Ramade avaient-ils convolé en justes noces ?
Je n’en sais absolument rien.
Avaient-ils
eu d’autres enfants ? Certainement que oui, mais je ne peux vous en
apporter la preuve.
Je
ne peux, les concernant, que vous donner la date de leur décès respectif.
Acte
de décès de Antoine Guilhomet - décembre
1874 - Revel.
Du cinquieme jour du mois de
décembre mil huit cent soixante quatorze à dix heures du matin – acte de decès
de antoine Guilhonnet epoux de Pauline Ramade, decedé le dit jour à six heures
du matin dans une maison du sieur Faure situé dans la ville du Revel, porte du
four, roulier âgé de soixante sept ans né dans la commune de Lux, canton et
arrondissement de Villefranche haute garonne, demeurant à Revel susdite maison
fils de défunt.....
Les déclarants ci après nommés
n’ont pas su nous faire connaitre les noms et prenoms des père et mere du
defunt.
Sur la declaration à nous faite par
le sieur joseph Daydé tisserand âgé de soixante cinq ans demeurant Revel qui a
dit etre le voisin du defunt et par le sieur auguste Penavaire cultivateur âgé
de quarante cinq ans demeurant au dit Revel qui a dit être aussi voisin du defunt.......
Lors
de son témoignage, en 1866, il était noté que Antoine Guilhomet était âgé de
soixante-douze ans.
Huit
ans plus, tard en décembre 1874, son acte de décès mentionne : âgé de
soixante sept ans.
J’aurais
aimé trouver son acte de naissance, simplement pour tirer cette affaire au
clair. Quel âge avait-il en 1866, et au moment de son décès ?
Acte
de décès de Pauline Ramade – mars 1887 – Revel.
Du quatorzieme jour du mois de mars
mil huit cent quatre vingt sept à dix heures du matin – acte de decès de
Pauline Ramade veuve de antoine Guillounet decedee du jour d’hier à deux heures
du soir dans la maison de l’hospice Roquefort située dans la ville de Revel
menagère agée de soixante dix neuf ans né à avignoret canton de Villefanche
haute garonne demeurant a Revel au dit hospice fille de defunt etienne ramade
et de Elisabeth Tequi maries – sur la déclaration à nous faite par antoine
Deville cultivateur âgé de quarante six ans et par antoine aymes journalier âgé
de trente cinq ans tous deux demeurant au dit Revel et voisins de la
defunte.......
Et
la tête ? Et oui, la tête de la pauvre Marie.
J’aurais
bien mon idée, un peu morbide toutefois, mais qui me parait très plausible.
Vous
vous souvenez, Jean Joseph Aspe possédait un chaudron et nourrissait ses cochons
..... Je n’en dirai pas plus, je vois que vous avez deviné le cheminent de ma
pensée....
Famille Conte
A
ma grande honte, je vais achever cet écrit par un échec assez cuisant !
Rien
de rien !
Conte,
Jean-Bertrand, relieur, n’est nommé que « Conte relieur » dans
tous les documents et ouvrages que j’ai consultés.
Aucune
indication sur son physique pouvant, éventuellement, lui attribuer un âge et
orienter les recherches.
Une
phrase, toutefois, écrite en 1866 et concernant la période du premier meurtre
« .... aussitôt son mariage huit ans avant.... », mais on parlait
aussi de dix ans de mariage et d’un fils de dix voire douze ans. Pas précis
tout cela !
Son
épouse se nommait Angélique Pétronille Maitre ou Mestre. Elle avait une sœur,
Thérèse qui avait seize ans environs lors de son mariage avec Conte. Tous
les calculs sont possibles, mais aucune certitude.
Thérèse
a eu un enfant de son beau-frère. Le petit vécut quinze jours, selon les écrits
dont j’ai pris connaissance. Mais où naquit-il ? Où décéda-t-il ?
Il
avait été retiré à sa mère dès sa naissance, alors, il avait dû être mis en
nourrice. Où ? La question reste posée.
Thérèse
se serait fait courtiser par un nommé Alazar qui voulait la marier.
Il
aurait fallu d’un grand hasard pour retrouver cet « Alazar » !
J’ai
parcouru tous les actes de Toulouse, en long, en large et en travers.
Pas
de Jean Bertrand Conte. Pas de naissance Conte. Pas de mariage Alazar/Maitre.
J’ai,
tout de même, découvert qu’un certain Jean François Conte, fils de Jean
Bertrand et de Angélique Pétronille Maitre, né en Haute Garonne (sans
précision) avait épousé, à Paris, une demoiselle Marie Albine Augustine
Dumaine, née dans l’Orne (sans autre précision), le 20
Novembre.
Mais
je n’ai pu avoir confirmation. Paris, c’est compliqué !
Après
plus d’un mois de recherches, je baisse les bras. Pourtant, j’aurais aimé
découvrir cette famille. Savoir si Angélique Pétronille qui avait témoigné
contre son époux, avait fini ses jours avec lui.
Connaitre
tout, tout, tout....et le reste ! Peut-être un jour .........
Sources :
·
Affaire Cécile Combettes – Assises de
Haute Garonne – Toulouse –
L. Jougla – libraire – 1848.
·
L’affaire Cécile Combettes par Henry
Pujet.
·
Les grandes affaires criminelles en
France –
Sous la direction de Eric Alary – nouveau monde
poche.
·
Différentes archives en lignes et
notamment
celles de la Haute-Garonne et celles de Toulouse.
·
Démonstration de l’innocence de Bonafous
de Jean Michel Cazeneuve.
·
Matricule 3146, le roman et l’histoire
par Bernard Jean-Dami.
Grand merci aux journalistes du « Journal de
Toulouse », sans leurs précieux témoignages, je n’aurai pu écrire avec
autant de précision, les rebondissements de cette affaire.
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