Vengeance
de sorcière
Chapitre 1
Dans
la pénombre d’une sombre cabane en rondins de bois, au toit de mousse et de
branchages, en cette fin d’après-midi automnale, régnait une atmosphère
mystérieuse et oppressante. Dans la cheminée où brûlait un bon feu aux flammes
rougeoyantes, bouillonnait, dans un gros chaudron, une mixture qui dégageait
une odeur nauséabonde.
La
pluie fouettait les quatre petits carreaux de la seule fenêtre qui, faute de
nettoyage n’avaient aucune chance de laisser passer la moindre clarté.
La
porte en bois vermoulu tressautait à la moindre rafale de vent en émettant des
gémissements douloureux. Allait-elle résister encore longtemps aux assauts
venteux ?
Au
milieu de la pièce, une table encombrée de bols, saladiers et d’ingrédients de
toute sorte, recevait la faible lumière d’une grosse lampe qui, accrochée à une
poutre, se balançait à chaque coup de vent, et sa flamme, vacillante, projetait
sur les murs recouverts d’étagères, des ombres étranges et inquiétantes.
Un
lit, tout au fond de cette unique pièce, et deux tabourets complétaient le
pauvre mobilier posé à même le sol de terre battue.
Mais
qui habitait cette étrange demeure ?
Qui
cuisinait, dans le chaudron, cette soupe bouillonnante sur la surface de
laquelle venait éclater de grosses bulles ?
Qui,
en effet, car le lieu semblait inoccupé ? Aucun bruit à l’exception de
celui de la pluie sur les carreaux, du grincement de la porte et des
craquements du feu.
Aucun ?
Pas réellement, car à bien écouter, on pouvait percevoir des pas feutrés et
puis aussi quelques bruits de vaisselle.
Alors ?
En
regardant bien, il était possible de percevoir une ombre qui se déplaçait. Il y
avait donc bien quelqu’un qui se mouvait dans le lieu avec des gestes précis et
réfléchis, et ce quelqu’un, à bien observer, était une vieille femme, et
c’était elle qui confectionnait cet étrange breuvage. Avec minutie, elle
dosait, soupesait avec application, tout en murmurant, sans doute, quelques
incantations magiques, prenant garde à ne pas se tromper dans la confection de
sa recette, recette ancestrale qu’elle tenait de sa mère qui elle-même la
tenait aussi de sa mère et ainsi de suite …..
Une
voix nasillarde se fit alors entendre :
« Ah !
Ah ! Je crois que j’y suis. Il ne manque plus qu’une once de ce produit et
tout sera parfait ! »
Puis,
un bol à la main, la vieille femme s’approcha de l’âtre, versa le contenu du
récipient dans le chaudron et mélangea le liquide fumant avec délicatesse.
Sur
le toit de la masure, la cheminée crachait une fumée sombre, que le vent
rabattait selon son caprice.
La
nuit s’était installée dans la forêt alentour et dans la maison en rondins de
bois, l’habitante, satisfaite du résultat de
son travail, s’apprêtait à se mettre au lit.
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