jeudi 28 avril 2016

1774 - RESTEZ ENCORE UN PEU, CA CONTINUE !




Objet perdu !

1er juillet 1774

« Il a été perdu le Jeudi 30 Juin 1774, depuis Port S. Ouen jusqu’à Louviers, sur les 10 heures & demie jusqu’à midi, en passant par le Pont-de-l’Arche, traversant la grande forêt qui va du Pont-de-l’Arche à Louviers, une Montre à boite d’or, gravée autour, avec une chaîne d’acier à trois branches, une clef & un cachet jaune, marquée en dedans du nom de Duvivier, Horloger à Rouen ; ceux qui l’auront trouvée, sont priés de la remettre au Pont-de-l’Arche, chez  Mad. Veuve Bachelet ; aux Authieux, chez M. Caron ; à Louviers, chez le sieur Le Tellier, Aubergiste à l’enseigne du Mouton ; & à Rouen, au bureau des annonces ; on leur donnera bonne récompense. »

J’ai effectué ce trajet de nombreuses  fois, mais je n’ai pas retrouvé l’objet en question.
Je n’ai mis  cet article, uniquement parce que les lieux m’étaient connus.

Mais…… les journaux regorgent de petites annonces « objets perdus ». C’est assez amusant, car on s’aperçoit que les objets égarés, qui seraient pour nous, aujourd’hui, bien insignifiants, ont une valeur importante  pour les gens de cette époque.
Vous viendrait-il à l’esprit de mettre une annonce pour retrouver un parapluie, une canne, un mouchoir en dentelle, un couteau …… ?
En ce XVIIIème siècle, les objets que je viens de citer sont recherchés, car sûrement très chers  au vu du salaire d’une journée de travail.
L’article parle d’une montre en or, évidemment, là, l’objet avait une certaine valeur. Qui pouvait se permettre de posséder tel objet ?

Dans des temps pas si éloignés de nous, au milieu du XXème siècle, certains cadeaux comme une montre, un vélo, notamment, étaient offerts aux enfants lors de l’obtention de leur Certificat d’Etude ou de leur Communion Solennelle. Ils devaient en prendre grand soin et les entretenir, car devant servir toute leur vie.
J’avais, pour ma part, récupéré le cartable en cuir de mon père. Le fil des coutures de ce cartable, trop usé, avait été réparé plusieurs fois par un cordonnier et son fermoir avait été changé, mais le cuir, ciré régulièrement, avait gardé le brillant de sa jeunesse. Lorsque mon père me le donna, il me conseilla d’y faire attention. Je crois que je l’ai gardé jusqu’à la fin de ma cinquième, non parce qu’il était hors d’usage, non, mais parce que je le trouvais trop démodé…..


Un voleur volé ……

8 juillet 1774

« Une lettre de Mende dans le Gevaudan, datée du 28 Mai dernier, contient l’aventure suivante. Un Ane assez mutin transportoit à Mende une jeune Villageoise mal assurée sur sa monture. Près Saint Etienne du Valdonès, l’animal ennuyé de porter cette fille, secoue le fardeau & la jette à terre. Un Paysan témoin de sa chûte (sic) , au lieu de  l’aider à remonter, s’empare de l’Ane & et poursuit sa route. La Paysanne crie, appelle au secours, & bientôt perd de vue l’Ane et le Voleur. Arrivée au premier Village, où elle ne connaissoit personne, elle alla porter sa plainte au Consul du lieu. Le Consul envoie à la poursuite du Fuyard ; on l’arrête, il est conduit devant le Juge. Après vient des invectives, dont les deux parties se chargeoient mutuellement en revendiquant le vol, la Villageoise, pour terminer le débat, s’avisa de cet expédient. « L’Ane que vous voyez, dit-elle au Consul, ne sçait (sic) ni parler ni écrire, & c’est le mal de l’affaire ; car il vous prouveroit bien qu’il est à moi, & à ce Coquin qui me l’a volé ». Puis détachant son tablier dont elle envelopa (sic) la tête de l’Ane, elle ajouta tout de suite ; « Permettez moi seulement, Monsieur, de  faire une question à cet imposteur pour achever de le confondre. La pauvre bête est borgne : qu’il dise sans hésiter de quel œil elle ne voit pas. » Le Paysan, sans se déconcerter, répond que c’est de l’œil droit. A l’instant la fille découvrit la tête de l’animal embéguiné, & s’écria : « Vous vous trompez, mon Ane voit très-bien (sic), & n’est borgne d’aucun œil. » Le Juge, convaincu par cette preuve aussi simple qu’ingénieuse, adjugea l’Ane à la Villageoise, & fit mettre le Voleur en prison. »


Voilà qui est astucieux ! Prêcher le faux pour faire émerger la vérité …….


Le théâtre des Arts à  Rouen

22 juillet 1774

« Lundi dernier 18 de ce mois, la premiére (sic) Pierre de la Salle des Spectacles que l’on construit en cette Ville, a été posée par M. de Crosne, Intendant & Premier Président, conjointement avec MM. Les Maires & Echevins. On a placé sous cette Pierre une boite de plomb contenant une plaque d’argent, sur laquelle est une inscription relative à l’objet. Madame de Crosne, Madame & Mademoiselle le Couteulx & autres Dames de distinction, ont mis la main à l’ouvrage ; MM. Les Entrepreneurs, le sieur Gueroult, Architecte à leur tête, leur ont présenté des Tabliers, des Gants & des Bouquets. La cérémonie s’est faite au son des instrumens (sic) & avec l’ordre & la pompe que l’on peut désirer. Ensuite on a servi des glaces & autres rafraîchissemens (sic) sous une tente artistement préparée. »

En effet, le premier Théâtre des Arts fut  construit par l’Architecte  François Guéroult. Les travaux durèrent deux années. L’ouvrage se situait sur l’emplacement actuel des rues Grand Pont et Charettes, donc un peu plus en amont de la Seine que celui qui existe de nos jours.
L’inauguration eut lieu le 29 juin 1776. Pour l’occasion, on joua « le Cid » de Corneille.
Un siècle plus tard, presque jour pour jour, le 25 avril 1876, l’édifice fut détruit par les flammes d’un terrible incendie, dû à une fuite de gaz.

La violence du sinistre ne détruit pas seulement intégralement le Théâtre des Arts, mais aussi des logements aux alentours, des appartements et le café qui faisaient partie du bâtiment. De l’ancien théâtre ne furent conservés que le fronton et les colonnes le soutenant.
Sur ces ruines fut construit un nouveau Théâtre dont les plans furent conçus par l’architecte Louis Sauvageot.

Ce nouveau Théâtre, petit frère jumeau du grand opéra parisien construit quelques années plus tôt par Charles Garnier, fut inauguré en grandes pompes, le 30 septembre 1882. Celui-ci fut de nouveau la proie des flammes, le 9 juin 1940, lors de la prise de la ville par les Allemands. Il ne fut détruit que partiellement. Mais ce fut un bref répit, car lors des bombardements américains, le 10 juin 1944, il fut entièrement rasé.
Voilà ce que mes lectures m’ont permis de vous raconter.


Cent-trois ans, une vie bien remplie

 22 juillet 1774

« L’incomparable la Fontaine a bien peint dans sa Fable du Bucheron, la répugnance que l’homme ressent à quitter la vie ; dans quelque état qu’il soit, il n’est point pressé ; ceux mêmes qui ont fourni une carriére (sic) assez longue, selon le cours ordinaire de la nature, ont souvent plus de peur que les autres ; eh bien voici pour eux un motif de consolation. La veuve Poulain, de la paroisse de Bonneville-sur-Seine, y est décédée le 16 de ce mois, âgée de 103 ans accomplis ; pendant une si longue vie, elle n’a presque point été malade ; elle demeuroit chez un de ses petits-fils, & filoit du lin tous les jours ; il y a quatre ans, un de ses petits enfans (sic) se maria, elle fut de la Nôce, y dansa la premiére (sic) danse, chanta la petite chanson ; enfin la nature s’est éteinte, & sa mort n’a été qu’un sommeil, sans presque ressentir de douleur. »

La ville de Bonneville-sur-Seine n’existe pas ou alors a été rayée de la carte de France.
Il y a Bonneville-sur-Iton, mais les actes que j’ai consultés n’ont rien révélé. Pas de décès d’une dame de 103 ans, veuve Poulain ! Une vieille dame qui a eu bon pied bon œil jusqu’à son dernier souffle.


A-t-il un centenaire ?

5 août 1774

« On écrit de Loudon, qu’il y a dans une Paroisse voisine un nommé Pierre Durand, âgé d’environ 90 ans, lequel en a vécu 72 avec sa femme, & voit depuis près de dix ans plus de cent de ses descendans vivans (sic). Cette multitude cause d’autant plus d’étonnement, qu’il faut que ses enfans (sic) petits enfans (sic) se soient mariés extrêmement jeunes, à son exemple. Une de ses arriéres petites filles est mariée, & il y a environ trois mois, que ce bonhomme a tenu sur les fonds de Baptême l’enfant dont elle est accouchée, ensorte (sic) qu’il est parvenu à voir les enfants de sa quatriéme (sic) génération. »

Une bien belle histoire…..  Une famille unie….. et des petits bien entourés……
Le rêve !!
Je n’ai pu découvrir l’identité de cet heureux homme. A-t-il fait un joyeux centenaire ?
La question reste posée !

  
Naissances multiples

12 août 1774

« Noble Dame Marie Jeanne-Françoise-Georges de Nollent, épouse de Messire Louis-Charles de Cotty-de-Brécourt, Chevalier, Seigneur & Patron du Mesnil-Peau de S Beaumer, ancien  Officier au Régiment de la Fere, Infanterie, accoucha  le 9 Juin dernier de trois enfans (sic)  ordinaires, ils se portent bien & promettent beaucoup ; ils croissent à vûe (sic) d’œil ; une seule nourrice en allaite deux. »

Marie Jeanne Françoise George de Nollent est née le 9 juin 1740 à Emanville, dans le département de l’Eure, comme le confirme l’acte ci-dessous.

Marie Jeanne françoise george de Nollent fille de messire Jacques Joseph chevalier seigneur d’Emanville et de noble dame marie armand blaise feret nei de leur legitime mariage le jour d’hier a été baptise le 29 de juin mil sept cens quarante par nous curé soussigne son parrain messire George  de Canonville Gaudrey et patron des paroisses du mesnil…..( ?) Burey et autres lieux, la marraine noble dame Magdeleine françoise de Molleur dame de Gaudrey.

Elle épousa Messire Louis Charles de Cotty de Brécourt, le 17 novembre 1767 à Saint-Quentin-du-Bosc en Seine-Maritime. J’ai retrouvé l’acte de mariage dont je n’ai recopié que le début, car il fait presque trois pages, notant tous les « Hauts et Puissants Seigneurs » et « Hautes et Nobles Dames ». Du beau monde, certes, du « Haut et Puissant » même, rassemblé le jour des noces !

Ce mardy dis septième jour du mois de novembre de l’année mil sept cent soixante sept après la publication d’un ban du futur mariage entre messire Loüis charles de Cotti de Brécourt âgé de vingt sept ans chevalier premier lieutenant en pied au regiment de la fere fils en legitime mari âge de Messire Claude Charles de Cotti de Brecourt chevalier seigneur et patron du Mênil Pean, Saint Beaumes et la Bosque  et de Noble dame henriette Marie Jacques Loüise de la Rocque ses père et mere d’une part et Noble demoiselle Marie Jeanne Françoise George de Nollent âgée de vingt sept ans fille en légitime mariage de messire Jacques joseph de Nollent Chevalier Seigneur d’Emanville les Louves et de feue Noble Dame Marie arnaud Blaise ferrat de Lougroy d’autre part faite en la paroisse de Mênil Pean Diocese d’Evreux dans la quelle est le domicile du sieur …………………


L’année suivante, naquirent deux enfants jumeaux, déjà une naissance multiple, le 25 juillet 1768 à Intraville (76). Apparemment les enfants furent ondoyés et décédèrent. Si le petit garçon décéda le jour même, les actes ne sont pas clairs en ce qui concerne la petite fille. Voici ce que j’ai trouvé :

Le lundy vingt cinq juillet mil sept cent soixante et huit ont esté ondoyée par cas de necessité une fille et un enfant mâle provenant tous deux du legitime mariage de Messire Loüis charle de Cotty de Brecourt chevalier cheveaux legers de la garde ordinaire du Roy - cy devant premier lieutenant du regiment de la fere ; seigneur et patron de la paroisse du mesnil peant St Beaumer les bois diocese d’Evreux et depuis son mariage seigneur de Ma homet …. (mot illisible) Madame son épouse qui est Noble dame Marie Jeanne françoise george de Nollent tous deux de cette paroisse ; lesquels ondoyements ont esté fait par Monsieur Noury chirurgien demeurant en la paroisse de Wastch guillemecour ; et ce presence de Noble demoiselle angelique de Verton de greny et jean Baptiste poyé fermier du dit Ma homet soussignés duquel sieur Noury avons en mains le certificat de ces deux ondoyements en datte du mesme jour et dessus posée ; dont le fils est mort viron demie heure après l’ondoyement. Nous soussigné curé d’Intraville reconnaissons en son entier le mesme jour ….. (signature).

Tout porterait donc à croire que la petite fille, n’ayant pas reçu de prénom, est morte aussitôt sa naissance
Les paroisses où demeure le chirurgien Noury ne sont pas écrites clairement sur l’acte. J’ai recherché et j’ai trouvé deux paroisses : Guilemecourt et Wanchy capval (communes actuelles, bien sûr), mais l’une est au sud  de Intraville et l’autre au nord…… Quant au lieu-dit Ma homet, il revient sur plusieurs actes concernant cette famille, mais c’est peut-être le nom donné à une grosse ferme ou un lieu-dit.

En dessous de cet acte, un autre concernant le décès du petit garçon.

Ce lundy vingt cinq juillet mil sept cent soixante et huit a esté par moi preste cure soussigné inhume dans le cimetière de cette paroisse le corps d’un enfant masle decede le mesme jour au Matin apres avoir esté ondoyé comme il aparet par l’acte cy dessus ne du legitime mariage de Messir Loüis charle Cotty de Brecourt chevalier cheveaux leger de la garde ordinaire du roy, cy devant premier lieutenant dans le regiment de la fere seigneur et patron des paroisses de Mesnil peant et Beaumer et autres lieux et de Noble Dame Marie Jeanne françoise george de Nollent de manville………………..


Une autre naissance, d’un enfant unique celle-là, le 15 décembre 1769, toujours en la paroisse d’Intraville.

Le vendredy quinz decembre mil sept cent soixante neuf a esté par moy preste soussigné baptisé Marie Loüise charle nee du jour precedent dans et du legitime mariage de Messire charle de Cotti de Brecourt chevalier cheveau leger de la garde ordinaire du Roy ; seigneur et patron de la paroisse du Menil peant St Beaumer diocèse doevreux et de noble dame Marie Jeanne françoise george de Nollent ses père et mere tous deux de cette paroisse :  le parain messir Antoine du pollet chevalier de lordre royal et militaire de St Loüis, encien capitaine au regiment d’infanterie de la reine chevalier seigneur de Gratte panches représenté par Messir antoine charles du pollet son fils aine chevalier lieutenant au mesme regiment d’infanterie de la reine de la paroisse de St Quentin : la maraine Noble demoiselle Marie Joseph de Nollent tante de lenfant, dame du Mahomet fief noble de cette paroisse…………..
Il est aussi noté au bas de l’acte : « le père absent ».

En lisant l’acte, je me suis demandé quel était ce lieu de Gratte Panche.
J’ai donc tapé le nom sur internet. A ma grande surprise, la machine m’a montré le plan d’une commune dans laquelle existe encore une rue portant ce nom étrange.
La ville ? Manerbe a environ 10 kilomètres de Lisieux dans le Calvados. Une petite commune qui comptait en  2013, 551 habitants, mais qui en 1793 comptait 1033 âmes.
Quelle était l’importance de Gratte Panche en cette année 1774, pour qu’elle ait un seigneur à sa tête ?

Il y aurait eu encore deux autres naissances :
·         Charles,  en 1771
·         Eleonore, en 1774
Mais je n’ai pas découvert leur acte de baptême…..

Puis naquirent les triplets, le 9 juin 1774, au Mesnil Pean dans l’Eure.
Faisons un peu connaissance avec ces trois bambins.

Ce vendredi dix juin mille sept cent soixante quatorze, a été baptisé par nous pretre soussigné curé de cette paroisse de St Pierre du Mesnil Pean Elisabeth Rosalie née d’hier trimelle et la premiere du legitime mariage de haut et puissant Seigneur messire Louy Charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier Seigneur et patron de cette paroisse chevaux leger de la garde ordinaire du roi et de haute et puissance dame marie jeanne françoise george de Nollent, son épouse nommée par maitre Jean michel nicolas Leconte pretre curé de cette paroisse et par noble dame marie Claude Eleonore Detrevet epouse de messire …( ?) René de Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine au regiment provincial de Rouen domicilié en la paroisse de quitteboeuf.


(Début identique au premier acte)………..……….. Louy auguste Charles né d’hier trimaux et le second du legitime mariage de messire Louis Charle Le nez de Cotty de Brecourt chevalier seigneur et patron de cette paroisse chevaux leger de la garde ordinaire du Roy et de haute et puissante dame marie jeanne françoise george de Nollent nommé par haut et puissant seigneur messire Charles françois Le nez de Cotty chevalier de Brecourt seigneur du bas lieutenant en chasseur regiment de picardie presentement en garnison Toulon oncle paternel de l’enfant represente et stipule par Jean Langlois fermier du dit seigneur père qui a signe et par noble dame marie charlotte garnier ….( ?) de château neuf épouse de  pierre Mallet seigneur des ……( ?) Lieutenant particulier civil et criminel.


(Début identique au premier acte)………..Marie Adélaïde née d’hier trimelle et la troyienne ………(la suite identique aux deux actes précédents)……..nomme par messire alexandre rené de Landault ecuyer chevalier de beaufort capitaine du regiment de Rouen domicilié en la paroisse de quitteboeuf et par haute et puissante dame henriette marie jacques louise de barocque veuve de feu haut et puissant seigneur messire claude charles Le nez de Cotty de Brecourt chevalier seigneur et patron de cette paroisse anciens officiers au regiment de de grande mare de blejoy……

(Beaucoup de ratures et lettres mal formées !….. – pas facile à décrypter !)

Serait né ensuite un autre enfant Charlemagne Edouard Constant en 1777, mais revenons à nos « trimaux » :

·         Elisabeth Rosalie
Rien sur elle.

·         Louis auguste
Il se maria le 9 septembre 1811 à Vernon avec une demoiselle Marie Catherine Delorme :

L’an mil huit cent onze le lundi neuf septembre …….. sont comparus Monsieur Louis Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt âgé de trente sept ans né à Louviers département de l’Eure le huit juin mil sept cent soixante quatorze propriétaire demeurant à Evreux rue Vilaine, fils de feu Louis Charles Lenez de Cotti de brécourt ancien officier décédé le 30 mars mil huit cent un et de Marie Jeanne françoise georges de Nollent consentante par acte passé à Evreux le quatre septembre mil huit cent onze. Et Madame Marie Catherine julie Delorme âgée de quarante cinq ans passé, née à Vernon le vingt cinq décembre mil sept cent soixante cinq, propriétaire demeurant en cette ville rue Sainte Geneviève fille de sieur Martin Delorme ancien officier décédé à Giverny arrondissement des Andelys le vingt cinq may mil sept cent quatre vingt quatre et de Marie catherine letellier décédée en cette ville le quinze ventose an treize correspondant au six mars mil huit cent cinq, veuve en première noce de Monsieur françois isaac de Mordant propriétaire décédé en cette ville le  vingt quatre août mil huit cent sept.
En présence de :
Armand Alexis Lecouturier de Courcy âgé de quarante deux ans, propriétaire demeurant à Rouen cousin de l’époux
Marie Charles vincent auguste Langlois du roule âgé de vingt sept ans propriétaire demeurant à Evreux cousin aussi de l’époux
Charles Delorme âgé de cinquante cinq ans propriétaire demeurant à Vernon frère de la future
Claude ledoux de melleville âgé de quarante deux ans aussi propriétaire en cette ville amy de l’épouse
# Rectification au bas de l’acte : né  à mesnil pean

Il décéda également à Vernon, le 16 avril 1831.

L’an mil huit cent trente un le seize avril à trois heures du soir ……. sont comparus Mr Louis Leflameng d’Elbouville Dela châtre ancien chef d’escadron chevalier de St Louis et du Phénix d’hohlenlohe et jacques Louis François Lelorier de Giverny ancien maréchal des logis du Roi demeurant à Vernon, amis du décédé, lesquels nous ont déclaré que Mr Louis Auguste Charles Lenez de Cotty de Brecourt chevalier de St Louis âgé de cinquante six ans passés , né au menil pean (Eure) fils du défunt Louis Charles Lenez de Cotty de Brecourt ancien officier et de marie Jeanne françoise george de Mollent ses père et mere est décédé en sa demeure en cette ville rue Sainte Geneviève n° 11 aujourd’hui à deux heures et demie de relevée laissant pour veuve Dame marie Catherine Julie Delorme.

·         Marie Adélaide
Je ne peux vous le confirmer actes à l’appui, mais elle se serait mariée avec Louis François Marie de Bellavoine dont elle aurait eu deux enfants. Elle vécut à Paris où elle serait décédée le 29 janvier 1807, à l’âge de 32 ans 


Quant à la maman de tout ce petit monde, Marie Jeanne Françoise George de Nollent, elle décéda le mardi 1er septembre 1812 à Evreux (27), à l’âge de 72 ans

L’an mil huit cent douze le premier septembre à cinq heures de relevée devant nous …… sont comparus les sieurs Pierre Vavasseur propriétaire âgé de quarante deux ans demeurant en cette ville rüe aux bouchers et charles emmanuel joseph Lefevre officier pensionné âgé de quarante deux ans demeurant en cette ville rüe Saint Amand lesquels ont déclaré que Dame Marie jeanne françoise georges Denollent âgée d’environ soixante douze ans demeurant en cette ville rûe du Troubechet née en la commune d’Emanville arrondissement communal d’Evreux veuve de feu Monsieur Louis Charles Lenez Decotty de Brecourt ancien capitaine d’infanterie est décédée ce jourd’hui à deux heures de relevée en son susdit domicile ……..

Selon l’acte de mariage de Louis auguste, elle était veuve depuis le 30 mars mil hui cent un, mais aucune indication sur le lieu du décès.

Visiblement, la fratrie n’a pas gardé de lien les uns avec les autres, mais pour en être certains, il faudrait consulter les différents actes des enfants Lenez Cotty de Brecourt, mais je n’ai pas assez d’informations les concernant. De plus, apparemment, ils ne sont pas tous restés dans les environs d’Evreux.


Pour serin en cage

12 août 1774

« Le sieur Mougenot, Marchand Luthier, rue des Carmes, au coin de la rue de l’Aumône, fabrique des Serinettes depuis 15 jusqu’à 30 liv. Il augmente les airs à volonté, au moyen d’un Cylindre qu’il vend 12 liv. ; il fait aussi des Orgues en façon de Serinettes, propres à des petites Paroisses ou Couvens (sic) ; il y a les Hymnes & Proses de toutes les Fêtes de l’année en plein-chant ; il raccommode les anciennes Serinettes, remet des airs nouveaux au goût des personnes, à 2 liv. par air ; tient aussi toutes sortes d’étuits (sic) pour renfermer des diamans (sic), & autres de telle façon que ce soit. »


Je n’ai rien trouvé sur la rue de l’Aumône, mais la rue des Carmes à Rouen est toujours très connue. Elle va de la place de la Cathédrale à la rue Lecanuet. C’est une rue très commerçante.
Son nom vient du couvent des Carmes qui se trouvait dans cette rue et qui fut détruit à la Révolution.

La serinette est un petit instrument de musique mécanique formé d’une série de flûtes. Une manivelle actionne une soufflerie et met en rotation un cylindre de bois porteur de goupilles et de ponts correspondant à des basculeurs qui actionnement les clapets d’arrivée d’air aux flûtes.
Le nombre de flûtes peut être variable. Certains modèles en possèdent une rangée, d’autres sont formés de deux rangées de flûtes ouvertes pour les notes aigues et de flûtes fermées pour des notes graves. Certains cylindres permettent le jeu d’une dizaine de mélodie d’une durée d’environ 20 secondes.
La serinette vit le jour à Mirecourt, dans les Vosges, vers 1770. Elle était destinée à apprendre à siffler aux oiseaux, d’où son nom.
Ce système donna naissance à l’orgue de Barbarie qui, de taille plus grande, possède un nombre plus important de flûtes en bois ou en métal.
Voilà ce que j’ai découvert dans le dictionnaire Bordas de la « science de la musique » de Marc Honegger

Grâce à la serinette les serins serinaient !!


Météore

12 août 1774

« Le 26 du mois dernier, à dix heures du soir, le ciel étant très-serein (sic) & la lune fort brillante, on aperçut à Noyon un météore qui passa du Nord au Midi, & répandit une lumière très-vive (sic) & assez éclatante pour effacer celle de la Lune.  Après qu’il eut disparu, on entendit un bruit semblable à celui du tonnerre lorsqu’il est fort éloigné. »

Noyon est une commune de l’Oise.
J’ai essayé vainement de découvrir où le météore était tombé. Je me dis que si il avait fait des dégâts, l’article en aurait fait mention.


Moyen sûr & facile ayant traversé les siècles

9 septembre 1774

« Les guêpes et les frelons sont des animaux qui détruisent beaucoup de fruits, & qui toujours s’attachant aux meilleurs & aux plus mûrs : il est embarrassé pour s’en défaire, parce que le plus souvent leur retraite est dans une couverture de chaume ou dans un tronc d’un arbre creux ; voici un moyen facile de les détruire en peu de jours & sans courir le moindre risque.
Prenez une ou plusieurs bouteilles étroites de col, telles, par exemple, que celles dans lesquelles on aporte (sic) de l’Amérique les différens (sic) Sirops ; emplissez les bouteilles environ à moitié d’eau, dans laquelle vous aurait fait fondre une dose de miel, suffisante pour qu’elle soit sucrée, & qu’elle porte odeur. Suspendez ces bouteilles le plus près que vous pourrez du trou par lequel les Guêpes ou Frelons abondent à leur retraite : vous les verrez aussi-tôt (sic) s’empresser à entrer dans les bouteilles, & s’y noyer les unes après les autres, en peu de jour tout le Guêpier aura subi le même sort. Si les bouteilles s’emplissent trop, il sera bien de les vuider (sic) & d’y mettre de nouvelles amorces. Si on manque de miel pour cette opération, on peut lui substituer de la melasse, ou du sirop, ou du sucre, mais le miel vaut beaucoup mieux.»

En ce début de XXIème siècle, on n’a rien inventé de mieux……


Rappel d’un conseil fort utile

16 septembre 1774

« Dans l’instant que l’on alloit clorre (sic) cette Feuille, le feu a pris à une heure de l’après midi, on ne sçait (sic) comment, chez un Laboureur d’un Faux-bourg (sic) de cette Ville ; la promptitude des secours, la présence de M. le Président de la Chambre des Vacations, de M. le Lieutenant Général de Police, de M. le Procureur du Roi du Bailliage, de MM. Les Officiers Municipaux, & les ordres donnés ont empêché la communication du feu aux autres bâtimens (sic) couverts en paille. Deux Maisons ont été brûlées en deux heures de tems (sic) : funeste effet des couvertures de chaume, & qui prouve ainsi qu’une foule d’autres événemens (sic) semblables, l’abus énorme de couvrir une maison d’une maniére (sic) qu’une étincelle peut embraser. Si le malheur eût voulu que le vent eût été fort, ou que le feu eût pris la nuit, nombre d’autres maisons qui entourent la même cour, auroient eu un sort pareil. C’est ainsi que dans vingt endroits de la Picardie & d’autres, une multitude de familles de bons Laboureurs se sont vues réduites par le feu à la mendicité, qui dans un instant a dévoré l’espoir & les travaux de tant d’années. »

Le feu ! La peur du feu dévastateur ! Les conseils mettant en garde contre les toitures en chaume !

Voilà un article bien tourné pour mettre en garde et faire changer la manière de couvrir les maisons !
Oui, mais le chaume était bien moins onéreux que les ardoises ou les tuiles, alors, on prenait le risque.

Jusqu’à ce que des lois soient établies, interdisant purement et simplement de couvrir les maisons et autres bâtiments en chaume, sous peine de verbalisation et de sanctions.
Au XIXème siècle, dans les villes, le garde-champêtre avait pour tâche, entre autres, de verbaliser les habitants. Cette verbalisation octroyait un délai de trois mois avant destruction totale  de la dite  toiture !!!
Radical et sans appel !!





lundi 25 avril 2016

Les Kihontous et les Toumouhiyés - chapitre 2


Depuis ce jour, on entendit, au pays des Kihontous, le son des flûtes du matin au soir, à tel point que les Kihontous devinrent, au fil du temps, des flûtistes virtuoses.
Les sons s’envolaient dans les airs concurrençant le chant des oiseaux, en raison de leur pureté.

Les Kihontous cherchèrent alors la possibilité de construire d’autres instruments. Ce fut ainsi que l’un d’eux découvrit non loin de la rive un tronc d’arbre évidé. Il s’amusa à taper dessus avec une branche, tout doucement d’abord, puis de plus en plus fort. Tous les regards se tournèrent vers lui, puis le peuple tout entier s’approcha du percussionniste et écouta l’effet sonore que produisait le choc de la branche contre le tronc d’arbre. Les sons avaient une belle résonance.
Alors un flûtiste entama une mélodie, puis un autre l’accompagna, et encore un autre et ainsi de suite, accompagnant avec brio le rythme frappé.

Savez-vous comment est né l’instrument suivant ?

Un autre Kihontou trouva dans l’herbe de la vallée une branche d’arbre flexible. Non loin de là, pendait du haut d’un arbre une liane longue et souple.  Le Kihontou, après mures réflexions,  coupa la liane et l’attacha à chaque extrémité de la fine branche. La branche se courba sous la tension et la liane se tendit. Tirant sur la liane, ainsi tendue, et la relâchant aussitôt, elle émit un son qui vibra dans le silence de l’après-midi. En effet, c’était l’heure de la sieste. L’heure où chacun prenait un peu de repos, sous les rayons bienfaisants du soleil,. L’heure où les oiseaux se taisaient et où bourdonnaient mouches et abeilles. C’était, également, l’heure où  les fleurs, sous l’effet de la chaleur, décuplaient, leurs parfums.

Le nouveau son, ainsi produit, réveilla au grand complet tous les Kihontous qui se redressèrent et cherchèrent d’où il pouvait venir. Ils le découvrirent vite, car heureux de son effet, le Kihontou-inventeur recommençait, encore et encore, avec une telle joie, que c’était un réel plaisir à le voir tirer et relâcher la liane  vibrant de plus belle.

Cet instrument nouvellement inventé vint compléter l’orchestre déjà constitué.

Ce fut ainsi que naquirent toutes sortes d’instruments de musique qui furent perfectionnés au fil des années.

Vous voyez donc que les Kihontous étaient un peuple très actif et très créatif.



Mais là ne s’arrête pas l’histoire.

jeudi 21 avril 2016

QUE PENSEZ-VOUS DES LARRONS ?



Larron (nom masculin), de Ladron ou ladrun (vers 986) et qui désigne un voleur qui dérobe furtivement
 et issu du latin latro désignant un soldat, un mercenaire grec.

Larron fait au féminin, larronnesse. Mais ce mot n’est plus usité.

Un larronneau (1487) est un petit voleur (1487). Y avait-il ainsi une hiérarchie chez les voleurs ? Sans doute au XVème siècle, car ce mot n’est  plus employé de nos jours.

De ce mot découle le verbe Larronner (après 1250), ainsi que la larronnerie qui est le repaire des voleurs ou le vol par lui-même (début XVIème siècle).


Nous retrouvions notre « larron », notamment, dans les deux expressions suivantes, toujours usitées aujourd’hui :

S’entendre comme larron en foire  (1656)
Dans cette expression, on peut imaginer facilement deux brigands, voire plus, complotant et entendant  à merveille pour réaliser un mauvais coup. Une foire étant le lieu idéal pour cela, car suffisamment animé pour disparaitre aisément dans la foule.
Aujourd’hui, cette expression désignerait plutôt des personnes s’apprêtant à réaliser quelques facéties et non des brigandages d’aucune sorte.


L’occasion fait le larron
Ce proverbe attesterait que chacun pourrait, dans certaines circonstances, effectuer  une mauvaise action, alors qu’il ne l’aurait fait en temps ordinaire.
Une opportunité, est la tentation deviendrait la plus forte !


  Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

1774 – LA SUITE DES CANCANS DE L'ANNEE


  
Triste sort !

8 avril 1774

« La femme d’un Tourneur de Hadderfleben est accouchée, il y a quelque-tems (sic), d’une fille qui n’a aporté (sic) au monde qu’une jambe & un bras, & qui paroit se porter assez bien pour survivre à son malheur. Le reste du corps est très-bien (sic) conformé ; les proportions en sont exactes ; les traits réguliers ; l’enfant est fort, boit, mange, & ne ressent aucune incommodité. Les parties où devoient se trouver attachés les membres qui manquent, n’offrent rien de hideux. Les parens (sic), qui sont pauvres, se consolent de l’existence d’une créature infortunées, parce qu’ils auront en elle une curiosité à montrer. On laisse aux gens de l’art le soin de rechercher les causes de cette naissance extraordinaire ; elle détruit l’opinion vulgaire où sont encore bien des gens, que la nature ne laisse jamais son ouvrage imparfait, & que ce n’est pas à elle, mais à différentes circonstances, que l’on doit des monstres & les défectuosités que quelques enfans (sic) aportent (sic) en naissant. »


J’ai retrouvé le même article, identique au mot près, dans plusieurs autres documents. Je ne peux donc vous livrer le nom de cette petite fille, née sûrement en Prusse à Hadersleben (aucune ville nommée Hadderfleben) dans la province de Schleswig-Holstein.
Ce qui est fort regrettable dans cette naissance, c’est que l’enfant handicapé finira, sans doute, dans une foire……


Naissance multiple et prématurée

8 avril 1774

« La nommée Anne Bailly, femme de Pierre l’Epagnier, laboureur à Corgoloin, Bailliage de Nuitz, accoucha le 15 du mois dernier, dans le 4° mois de sa grossesse, de quatre enfans (sic) mâles, dont trois ont vécu assez de tems (sic) pour recevoir le baptême. Cette femme, qui est âgée de 42 ans, ne se croyoit pas enceinte, mais hydropique, & des Charlatans lui ont fait prendre contre l’hydropisie des remèdes auxquels on attribue son accouchement précoce. »

Corgoloin est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Les petits ont été inhumés, le 15 février 1774. Nés au quatrième mois de grossesse, ils ne devaient pas être bien gros. Cent grammes ??

Le  quinze fevrier mil sept cens soixante quatorze ont été inhumés trois enfants mâles provenant du legitime mariage de pierre Lespagnier laboureur au dit Corgoloin et de Jeanne Bailly son epouse lesquels sont morts après avoir été ondoyes par françoise frere jacques femme de jean Domino vigneron au meme lieu laquelle la affirme veritable ne sachant signer presents aux funerailles le dit Pierre Lespagnier, pierre voyer charon au dit Corgoloin et jean Gain

Je n’ai rien pu trouver sur les parents.


Encore un conseiller du roi qui disparait….

22 avril 1774

« Le treize de ce mois est décédé dans sa Terre de Bouville, Messire Louis-François Grossin, Chevalier, Seigneur Haut Justicier, Patron de Bouville, Ménil Durecu, Saint Thurien, Franqueville, Hecmanville, Vicomte de Menneval, & Conseiller en la Grand’Chambre du Parlement de Normandie.
Nous n’entreprendrons point son éloge, il est écrit dans le cœur de tous les honnêtes gens ; et si les vertus sociales, l’humanité, la droiture du cœur, l’amour de l’ordre & l’exercice de la justice, ont des droits sur l’estime & la reconnoissance (sic) publique, personne ne les mérita plus justement que M. de Bouville. Il fut le modèle des fils, des époux & des peres (sic). Magistrat plein de zèle et réfléchi, son intégrité le rendoit respectable à l’auguste Compagnie dont il fut une des lumières. Rigide observateur de ses devoirs, il exigeoit dans les autres le fond de probité qui faisoit l’essence de son caractère : c’est que les vertus furent la seule passion qui maîtrisa son cœur. Ses mœurs étoient simples, ses connoissances (sic) communicatives, & le bon témoignage de sa conscience fut toujours la seule gloire qu’il ambitionna. Sa patience dans les tourmens (sic) d’une longue & douloureuse maladie, a enfin couronné sa vie de juste par une mort toute chrétienne, emportant les regrets de tout le monde, & laissant à la probité même des exemples d’une intégrité qui ne se démentit jamais. »

Voilà l’acte d’inhumation de ce haut seigneur, découvert dans les actes de la paroisse de Bouville.
Aujourd’hui vendredy quinsieme jour d’avril 1774 le corps de messire de Bouville, menildurecu St Turien Franqueville Hecmanville vicomte de menneval, conseiller au parlement de Normandie mort le treisieme jour de ce mois dans la communion de leglise age de soixante deux ans a été inhumé dans la chapelle de St Jean au costé droit de l’eglise par Monsieur de la place curé de iff en présence des personnes soussignees
Les signatures sont celles de :
·         Curé de Bouville (uniquement sa marque – je suppose qu’il ne savait pas écrire)
·         Delaplace – curé des iff
·         Bechet – curé du mesnil du recu


Louis-François Grossin épousa Adelaïde Louise Bulteau de Franqueville  le 9 octobre 1752, alors que la jeune femme n’avait que 20 ans.

Rouen, Paroisse Saint Godard
« Le lundy neuvieme jour d’octobre après la publication….. mariage entre messire Louis françois Grossin de Menneval chevalier conseiller au parlement de Normandie fils de Messire Louis Grossin chevalier seigneur et patron de St Thurien, Bouville, Dubreuil, vicomte de Menneval conseiller du Roy en ses conseils, president en la cour des comptes aydes et finances de Normandie et de Noble dame Catherine formont ses père et mere de la paroisse de St Laurent de cette ville et noble demoiselle adelaide Louise Bulteau de franqueville fille de messire Jacques Bulteau chevalier seigneur et patron de franqueville hecquemanville conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie et de noble dame marie anne marguerite susanne louise Duquesne de Brotonne ses père et mere de cette paroisse »

Louise Adélaïde Bulteau était née le mercredi 21 mai 1732. Elle reçut, le même jour, le baptême en  l’église de Saint-Martin-sur-Renelle à Rouen :
« Le 21e de may 1732 est née une fille du légitime mariage de messire jacques Bulteau chevalier seigneur de Franqueville conseiller au parlement de Normandie et de noble dame marie anne Louïse le quême, a été baptisée par nous Bestre desservant et nommée adelaïde louïse par messire Louïs Robert de St Victor conseiller au Parlement de Normandie et par demoiselle Louise magdeleine marguerite Bulteau ses parain et maraine soussignés. »

Elle décéda  le 30 novembre 1770, à l’âge de 38 ans.
Rouen – paroisse Sainte-Marie
« Ce jourd’huy Samedy Premier jour de décembre mil sept cent soixante dix le corps de noble Dame adelaïde Louise Bulteau dame et patrone de francqueville et ecquemanville epouse de messire Louis François de Grossin chevalier seigneur haut justicier et patron du Recu, conseiller en la grande chambre du parlement de Normandie décédée en cette paroisse le jour précedent munie de tous ses sacrements agee d’environ trente huit ans a été inhumé dans le chœur de l’église paroissiale de Bouville par M. Pion prestre curé. »



Bolbec renait de ses cendres

22 avril 1774

« On se souvient, avec douleur, de l’incendie qui fit du bourg de Bolbec, un monceau de cendre ; ce lieu recommandable par le nombre de ses habitans (sic), leur richesse, leur commerce, leur industrie, &c. fut anéanti dans un jour ; il ne leur resta que l’espoir de réparer leur malheur ; ils ne se sont point trompés ; aidés des graces du Monarque, des bienfaits de M. le Duc de Charost, leur Seigneur, de Madame la Comtesse de Fontaine Martel, qui leur a légué 10000 liv. ; des encouragemens (sic) que M. de Crosne, notre Intendant : ce Bourg est presque rebâti, beaucoup mieux qu’il n’étoit, tout couvert en ardoise & tuile. Mais c’étoit trop peu pour ces bons Citoyens de s’être logés, il falloit rebâtir l’Eglise ; ils n’ont cessé d’en solliciter la permission par la voix de leur Echevin, en consultant beaucoup moins leurs facultés que leur piété & leur zèle ; ils l’ont enfin obtenue, & l’adjudication en est passée depuis peu de jours ; on va y travailler ; elle sera construite sur les desseins (sic) de M. Patte,  Architecte, qui par un désinteressement (sic) digne d’éloges, n’exige que les dépenses qu’il sera nécessaire de faire pour se rendre sur le lieu . »


Voilà de bonnes nouvelles après celles que je vous avez données quelques mois auparavant.

Armand Joseph de Béthune, duc de Charost, est né à Versailles, le 1er Juillet 1737, et est décédé, à Paris, le 27 octobre 1800.
Il avait épousé, le 19 février 1760, Louise Martel qui est décédée en 1780.

Ces informations je les ai découvertes via le net, en tapant les deux noms du couple.
Mais je n’ai aucun acte à vous soumettre, ne les ayant pas trouvés.

Et puis autre information concernant M. Patte, architecte.
Pierre Patte est né et décédé à Mantes la Jolie.
Je n’ai découvert, uniquement, que l’acte de décès de cet homme. Malheureusement,  il y manque des mots, avalés  par la pliure du registre.

Mantes la Jolie – année 1814
Le 19 août mil huit cent quatorze, heure de midi, acte de décès de Pierre Patte,  ancien architecte et libérateur, décédé aujourd’hui à quatre heures du matin en son domicile établi en cette ville rue tellerie, natif de Paris âgé de quatre vingt onze ans sept mois, veuf de De Françoise catherine Priva décédée à Mantes le 7 mars mil sept cent quatre vingt dix neuf fils desdeffunts Pierre Patte officier de la Maison de …. .(pliure !) et Delisabeth hubert, constaté par moi adjoint …..  (pliure !) de la ville de Mantes sur la déclaration faite par Antoine Louis Quanat ancien controleur…….. (pliure !) de droite ….. agé de quarante deux ans et Mr le ……… (pliure !) françois Goulard ancien notaire agé de quatre…….. (pliure !)

Pas toujours facile la lecture des actes, mais ne nous plaignons pas leur mise en ligne évite de nombreux petits voyages……


Encore une tragédie due à un incendie !

Le 27 mai 1774

« On écrit de Briançon que le 19 du mois dernier, à sept heures du soir, le feu prit à Mouetier, bourg de Briançon ; l’incendie commença à l’extrémité du lieu, du côté du nord, chez un Maçon. Un violent vent du nord porta le feu & la flamme dans tout ce bourg, sans qu’on ait pû y donner aucun secours. Trois cens (sic) maisons ont été détruites en cendres, bestiaux, meubles et denrées ont péri dans l’incendie ; il n’y a eu de préservé que l’Eglise, l’Hôpital & sept maisons de particuliers, tout le reste a été la proie des flammes ; la plupart des habitans (sic) n’ont pu sauver que ce qu’ils avoient sur le corps. Heureusement personne n’a péri, mais une femme mourut deux jours après, des suites de la frayeur que lui avoit causé ce désastre, & un enfant de huit ans qui s’étoit sauvé en chemise, a été trouvé mort le lendemain au-dessus d’un moulin.
Tous les jours on voit des effets, sans que l’on pense aux causes. Si ce Bourg eût été couvert en tuile, cela ne seroit point arrivé, la perte eût été modique. Ne proscrira-t’on (sic) jamais ce mauvais usage qui ruine tant de Citoyens ? »

« Mouetier » est un quartier de Briançon et dans les registres de l’église, qui n’a pas « grâce à Dieu » brûlée, je peux vous dire que  le petit garçon se nommait Joseph Alexis Bret. Il avait sept ans.
Et l’autre personne, Magdeleine Charbonnel, était âgée de soixante-et-onze ans.

L’an mil sept cens soixante quatorze et le vingt et  un du mois d’avril avons donné sépulture à joseph alexis bret fils de joseph age de sept ans decede du jour d’hyer fais en presence …

Il s’agit bien du petit retrouvé car il n’est pas noté qu’il a reçu les sacrements.

L’an mil sept cens soixante quatorze et le vingt deux du mois d’avril avons donné sépulture a magdeleine Charbonnel agee de soixante et douze ans decede du jour d’hyer après avoir reçu les sacremens, en la présence……

Voilà ce que je peux vous apprendre après deux heures de travail et de recherches et une bataille pour comprendre le fonctionnement des archives en ligne des Hautes Alpes !
Paix à son âme !

3 juin 1774

Marie-Marguerite le Veneur, Prieure du Monastére (sic) royal dit des Emmurée de cette Ville, y est morte le 31 mai, âgée de 64 ans. Une modestie rare & une humanité vrayement (sic) chrétienne couronnérent (sic) les vertus de cette Dame, qui unit les talens (sic) de l’esprit aux plus excellentes qualités du cœur. De quatre sœurs mortes avant elle, la premiére (sic) étoit Religieuse avec elle aux Dames des Emmurées, la seconde étoit Abbesse de Neufchâtel ; des deux plus jeunes, l’une avoit épousé M. le Marquis d’Argenteuil, l’autre M. le Comte d’Estourmel. Le Marquis de Veneur resté seul frere (sic) de ces Dames, étant mort sans enfans (sic), en lui s’est éteinte la postérité masculine & directe de son nom. Au reste, la Maison le Veneur, une des plus illustres de Normandie, y a produit entr’autres (sic) personnages distingués dans le même siécle (sic) Ambroise et Gabriel, Evêque successif d’Evreux ;  Jean, Evêque de Lisieux, Cardinal, Grand Aumônier de France, &c. & Tannegui le Veneur, Chevalier des ordres du Roi, Capitaine de cent hommes d’armes des Ordonnaces, Gouverneur de Normandie, Bailly & Capitaine de Rouen, dont le Président de Thou & le Président Hénault vantent la probité, le courage & l’humanité dans les circonstances critiques de la S. Barthélemy. L’épouse de Jacques le Veneur, son fils, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, Gouverneur du Vieux Château, & pourvû (sic) en survivance des deux derniéres (sic) Charges de son père (sic), étant accouchée d’un fils en 1583, « L’Enfant fut porté dans un bassin d’argent par un Gentilhomme, entre deux hayes (sic) d’hommes en armes, depuis le Vieux Château jusqu’à l’Eglise de S. Godard, où il fut tenu sous le Dais, baptisé & nommé par le Cardinal de Bourbon, Archevêque de Rouen, en presence (sic) du R. P. Jacques Tollay, Docteur en Théologie, de l’Ordre de S. Dominique, & Curé de la Paroisse. » Hist. de Rouen.


Ci-dessous l’acte d’inhumation de Marie-Marguerite le Veneur, car je n’ai pu voir son acte de baptême. En effet, les actes de Bailly-en-rivière ne sont en ligne qu’à partir de 1726.

Le 31 mai 1774 est décédé dans notre Royal Monastère de St Mathieu dit les Emmurées-les-Roüen, la Révérende Mère Marie Marguerite Le Veneur, Prieure, fille de Messire henry charles Le Veneur Seigneur de Bailly en rivière et autres lieux et Dame Marie Catherine De Pardieu née et baptisée le douze septembre 1709 en la paroisse de St Martin de Bailly en Rivière diocèse de Roüen. Elle a été inhumée dans notre di Monastere le premier juin 1774
Signatures :
fL. Pronier Dominicain et Directeur
Sœur Catherine de la Rüe Dicton Prieure

Je vous soumets les dates que j’ai découvertes concernant les frères et sœurs de cette prieure.
Malheureusement je ne peux vous les confirmer, actes à l’appui.

·         Françoise, née à Bailly-en-Rivière, le 22 mai 1704

Elle fut abbesse du monastère de Saint-Thomas-les-Martyrs de Neufchâtel-en-Bray

 

C’est dans les actes de ce monastère que j’ai  découvert l’acte d’inhumation de cette abbesse.

Aujourd’hui mardi dix neuvieme d’aout 1760, Noble et religieuse dame marie Françoise Catherine Leveneur abbesse de ce monastere qu’elle a gouverné pendant dix-huit années, agee de cinquante six ans ou environ, de trente neuf ans de profession decedee d’hier munie de sacremens de penitence d’Eucharistie d’Ectreme onction a été inhume dans le sanctuaire de l’eglise par Monsieur de France pretre cure de menoval ……..

 

·         Henry Louis Eustache, né à Bailly-en-Rivière , le 1er avril 1706, et décédé au même lieu le 5 septembre 1718, âgé de douze ans.

·         Marie-Catherine Françoise, née à Bailly-en-Rivière, le 19 septembre 1709, et décédée à huit mois, au même lieu, le 17 mai 1710.

·         Eustache Louis Henry, né le 13 juin 1716 à Bailly-en-Rivière.

·         Louise Françoise, née le 22 novembre 1717 à Bailly-en-Rivière.

·         Marie Angélique Philippe, née à Rouen le 3 mai 1720.



Un loup attaque !


10 juin 1774

On mande de Bagnols du 22 Mai, que le nommé Simon Végier, domestique au Village de la Roque, Diocèse d’Uzès, fut attaqué le vingt Mai vers le neuf heures du soir, par une grosse Louve, pendant qu’il passoit avec son cheval  sur le Pont qui est au bas du Village, & sur la riviére (sic) de Céze. Ce terrible animal que l’on soupçonne avec quelque fondement atteint de la rage, s’élança d’abord sur le cheval qui, se sentant cruellement mordu & déchiré à la bouche, se cabra, désarçonna son Cavalier, & regagna son écurie. La Louve le suivit l’espace de quelques pas ; mais voyant que sa proye (sic) lui échapoit (sic), elle rebroussa chemin pour courir sur Végier un peu affoibli (sic) d’une blessure que lui avoit occasionné sa chûte (sic). Ce jeune homme qui dans des tems (sic) plus reculés, auroit mérité une place distinguée parmi les Athlétes (sic) de son siécle (sic), n’avoit à oposer (sic) à la fureur de cette bête redoutable, que le carapaçon qui lui restoit en main. Il le lui jetta (sic), croyant, à la faveur de ce piége (sic) pouvoir prendre la fuite. L’animal rusé, qui ne s’y laissa pas prendre, l’atteignit tout de suite à la distance de quelques pas. Végier sans armes, & n’ayant d’espoir qu’en sa bravoure, lui fit face, lui oposa (sic) les deux mains & le repoussa. La Louve s’élançant de nouveau sur notre généreux champion, lui endommagea un peu le visage, & lui fit une morsure profonde au bras droit ; cependant malgré la douleur & l’affoiblissement (sic) que tant de blessures devoient naturellement lui occasionner, il fut assez fort pour saisir adroitement la tête de son ennemi qu’il terrassa avec avantage. Alors après avoir inutilement tenté de le créver (sic) à grands coups de genouil (sic), il empoigna d’une main la machoire (sic) supérieure de l’animal ; & de l’autre son gosier (sic) qu’il pressa si fort tous deux, qu’après un combat de demi-heure, il parvint à l’étouffer sur la place.
Cet Animal extraordinaire a paru être d’une conformation un peu différente des autres animaux de la même espéce (sic) que l’on a eu l’occasion de voir dans ces Contrées. Il avoit attaqué le même jour, & quelques heures auparavant, un Berger qu’il mordit en plusieurs endroits, de même que son Chien, à S. Laurent de Carnols, & venoit de tenter de renverser une petite Barraque (sic) en bois, où étoient couchés autour d’un parc, deux jeunes garçons de lieu de la Roque, dont la porte se trouva heureusement fermée.

Encore un loup, me direz-vous ! Oui, beaucoup d’articles en parlent, ce qui montre bien l’importance que cet animal avait dans la vie de nos ancêtres.
Ils étaient « la bête noire » car affamés, ils s’attaquaient aux agneaux ou veaux, privant ainsi les paysans de leur source de revenue.
Et puis, lorsque ces carnassiers étaient atteints de la rage, leurs morsures étaient mortelles, une mort dans de grandes souffrances.
Les contes regorgent de loups dont il faut se méfier, mais « ce loup » est aussi synonyme de dangers. Dans les bois se cachaient des brigands parfois plus dangereux que les animaux.


Louis XV n’est plus !

Le 17 juin 1774

En conformité des pieuses intensions de Sa Majesté & du Mandement de Monseigneur l’Archevêque, il a été célébré le Samedi 11 de ce mois, dans l’Eglise Métropolitaine de cette Ville, un Service solennel pour le repos de l’Ame du feu Roi Louis XV, qui avoit été précédé de l’Office des Vigiles des Morts, célébré le vendredi 10 du même mois. Le Conseil Supérieur, le Corps de la Ville, & tous les autres Corps ou Juridictions qui ont accoutumé d’être invités à ces Cérémonies, y ont assisté, ainsi que le Corps des Officiers du Régiment Dauphin, & un nombre considérable d’autres anciens Officiers et personnes de distinction des deux sexes. Messieurs les Officiers Municipaux, après leur retour à l’Hôtel-de-Ville, y ont fait faire une distribution d’aumônes en argent à tous les Pauvres qui se sont présentés, & qui s’y sont trouvés au nombre de plus de trois mille.

Le roi est mort ! Vive le roi !
En clair, un monarque chasse l’autre. Pas trop le temps de s’attendrir.
Louis XV est décédé le 10 mai 1774 dans ses appartements à Versailles. Il avait  soixante-quatre ans et avait régné 59 ans, de 1715 à 1774.
Le 1er mai, le doute n’était plus possible, une forte fièvre, des maux de tête persistant et les boutons qui couvrirent peu à peu tout le corps du Monarque. La Variole ! Le 9 mai, le mal progressait. Les médecins considérèrent que le monarque était perdu. Le visage noir en raison des multiples boutons séchés et des croûtes, le roi agonisait. Cette agonie cessa à 15 heures un quart, le 10 mai 1774.

On appelle « Vigiles des Morts », les Matines et les Laudes de l'Office que l'on dit ordinairement la veille d'un Service pour un mort, pour les morts.

Toutes les villes du royaume de France rendirent hommage à feu leur roi, par la célébration de nombreuses messes.

Tonnerre de Poitiers !

24 juin 1774

« Les effets du tonnerre sont toujours plus surprenans (sic) ; & jusqu’ici la Physique n’a pu en donner la raison. On mande de Poitiers que le 14 de ce mois, il tomba sur une cheminée  qu’il perça & lésarda (sic), coula sur les tuiles, endommagea une mansarde en ardoise ; & passant le long des chenaux de fer blanc à une maison voisine, il fondit en différens (sic) endroits les soudures des tuyaux destinés à recevoir les eaux pluviales dans une petite cour où travailloit un Tonnelier, âgé de 18 ans. Il brûla (sic) le quartier du talon de son soulier du pied droit, & passant entre son bas & sa jambe, roussit le bas seulement à l’intérieur, sans blesser la jambe à la malléole externe. Il brûla aussi la doublure de sa culote sans lui blesser la cuisse, lui enleva l’épiderme du bas-ventre du même côté, & lui brûla le pénil sans aucun autre accident. Sortant ensuite par le devant de sa culote, il lui arracha un bouton de cuivre qui le fermoit, & qui se trouva dans le soulier du pied gauche, dont il déchira le quartier sans endommager la peau. Ayant abandonné ce jeune homme, il alla casser 5 à 6 carreaux de vîtres (sic) d’une fenêtre qui étoit vis-à-vis, fondit les plombs, & passa dans une allée, où il fit faire à un Menuisier qui s’y trouvoit, une pirouette, & lui causa à une jambe une douleur a peu-près (sic) telle qu’on ressent dans les expériences de la machine électrique. Le garçon Tonnelier fut transporté sur le champ à l’Hôpital des Religieux de la Charité ; il en est quitte pour la peur & les legères (sic) blessures. »

Quelle belle page d’écriture. Comment a pu faire le journaliste pour tout décrire ?
A mon avis la rédaction du trajet du dit « tonnerre » a été plus long que le trajet en temps réel.


Enfant sauvage

24 juin 1774

« Deux particuliers qui chassoient dans les bois de Montasia, à trois lieues de la ville d’Asti, aperçurent une espèce d’animal marchant à quatre pattes, & qu’ils ne purent distinguer dans l’éloignement où ils se trouvoient ; un des chasseurs alloit tirer sur lui, lorsque l’autre, en l’examinant attentivement, crut reconnoître (sic) en lui quelque chose d’humain. Ils s’en approchèrent avec précaution, & trouverent (sic) un enfant qui avoit environ douze ans. Il ne donna aucun signe de frayeur, ne fit aucune résistance lorsqu’on le prit par la main, & se laissa conduire à Cunic, Village du Montserrat. Le bruit de cette découverte s’étant répandu, on vit, quelque-tems (sic) après, arriver une femme qui reclamoit cet enfant. Vers l’année 1762, elle accoucha à Turin d’un enfant mâle, qu’elle donna à nourrir à une femme des environs. Il disparut lorsqu’il n’avoit pas encore trois ans, sans qu’on ait pu avoir aucune nouvelle de sa destinée. Cette femme a cru reconnoître (sic) dans celui qu’on a trouvé, des signes qu’elle avoit remarqués dans le sien ; elle l’a adopté pour son fils. Cet enfant a dédaigné dans les commencements les mets qu’on lui a presentés (sic). Il se jette avidement sur de l’herbe qu’il mêle avec de la terre ; Le Médecin qui le soigne, s’efforce de l’accoutumer à la nourriture qui lui est naturelle. Il a déjà perdu de cette férocité que le séjour des bois lui avoit inspiré ; on l’a habillé, & il n’a témoigné aucune répugnance pour les habits dont on l’a revêtu. Lorsque cet enfant aura apris (sic) à parler, il sera intéressant de l’interroger sur son évasion, s’il peut cependant s’en souvenir encore ; sur l’histoire de sa vie animale, & sur les idées qu’il avoit conçues dans l’état de pure nature dont il vient de sortir.»

Les premiers « enfants sauvages » étaient tout de même Remus et Romulus et tout compte fait ils n’ont pas trop mal réussi par la suite !

J’ai fouillé, et j’ai découvert que les « enfants sauvages » sont tout de même assez nombreux.
Je vous propose de consacrer tout un chapitre à ce phénomène, cela me donnera le temps de contrôler les informations que j’ai trouvées avant de vous les soumettre.
Je pense que beaucoup de ces enfants étaient abandonnés car présentant des signes de ce que l’on pensait être alors de la   « débilité », et dont la cause était souvent une maladie génétique ou une malformation.

Ce qui semble être le cas pour un jeune garçon découvert en 1725, près de Hamelin en Allemagne et qui reçut le prénom de Peter.
IL y eu aussi une Petite Marie Angélique, dont on n’avait pu déterminer réellement l’âge au moment de sa capture. Entre dix et dix-neuf ans. Née en Louisiane, elle fut envoyée comme esclave en France.
1717, une autre petite fille en Hollande.
1767, une petite hongroise……………….

Je vois que j’ai attisé votre curiosité !

La mienne est en éveil…. Je me mets en quête d’informations, mais pour contrôler les informations trouvées via internet, je vais de ce pas chez mon libraire qui aura, je suis sûre des ouvrages écrits par des historiens qui ont déjà planché sur le sujet !!