Les loups qui ont fait parler d’eux.......
Année 1690
Village de Saran
·
Christophe Dumuid, fils de Robert Dumuid[1]
et de Mesmine Moulin, âgé de onze ans, qui gardait les bestiaux, a été tué et
dévoré par un loup-cervier, le 5 septembre 1690.
Son acte de sépulture
mentionne : « dévoré et mis en
pièces.... les restes du corps ont été inhumé..... »
Les parents du jeune garçon
s’étaient unis en l’église de Saran, le 1er juin 1676. La mère,
Mesmine Moulin, été décédée à la date du drame.
Robert Dumuid avait convolé en
secondes noces avec Claudine Gouet, le 10 janvier 1684.
Année 1691
·
Marie Roger, jeune fille de douze ans, inhumée le 6 juillet 1691,
avait subi, la veille, les attaques d’un loup-cervier. Les restes de son corps
avaient été ensevelis dans le petit cimetière de Saran.
Elle était la fille de Marcou
Roger et de Liénarde Rousseau, cette dernière était décédée le 5 août 1683.
Le couple avait eu deux
enfants :
o
Marie, née le 4 octobre 1678 à Ingre et décédée en juillet 1691.
o
Laurent, né vers 1681 et inhumé le 6 novembre 1683 à Saran.
Marcou Roger, baptisé le 17 juin
1646, veuf de Liénarde Rousseau, s’était remarié le 23 janvier 1689 à Saran,
avec Jeanne Hure.
·
Quelques jours plus tard, le 20 juillet, la jeune Jeanne de seize
printemps, fille de Mathurin Marche et de Guillemette Auger, était tuée dans
les bois par une « bête
carnassière ».
·
Pierre Grison, onze ans environ, fils de Louis Grison et
Magdeleine Hure a été surpris par un loup alors qu’il traversait un champ.
C’était le 21 juillet 1691.
Louis Grison et Magdeleine Hure
s’étaient mariés le 3 juillet 1679 à Saran. Je ne pourrais dire s’ils furent
heureux, mais ce que je peux affirmer, c’est qu’ils eurent beaucoup d’enfants,
à savoir :
o
Marguerite :
1680 - 1733
o
Pierre :
1681 - 1691
o
Madeleine :
1683 - ?
o
Joachim :
1685 - ?
o
Sébastien :
1687 - 1758
o
Louis :
1689 - 1689
o
Jeanne :
1690 - ?
o
Madeleine :
1692 - ?
o
Barthélémy :
1694 - ?
o
Marie :
1696 - ?
o
Madeleine :
1698 - ?
o
Louise :
1700 - ?
Petite analyse de cette
fratrie :
Trois
petites filles se prénomment Madeleine.
Cela
veut dire que les deux premières sont décédées en bas-âge. En effet, il était
alors coutumier de donner le prénom d’un enfant décédé au suivant du même sens.
Magdeleine Hure, baptisée le 14
janvier 1659 à Saran, fut inhumée le 23 novembre 1709.
Louis Grison, veuf de Magdeleine
Hure, se remaria le 23 novembre 1711 à Saran avec Marie Besson. Il fut inhumé
le 15 janvier 1720.
·
Pierre Vaslin, lui, fut dévoré « proche
le bois de la noue Moireau [2]»
- « Les restes de son corps trouvés dans le dit-bois ont été
inhumés ».....
Pierre Vaslin avait neuf ans et
demi, il était le fils de défunt Guillaume Vaslin (décédé le 15 août 1686 à
Saran) et Magdeleine Gorrand.
Village de Semoy
Sur l’acte paroissial, il est
noté : « a été dévoré par
certain animal duquel on ne connait pas le nom ».
·
Marie Angenault, jeune fille de quatorze ans, fille de Jean
Angenault et de Marie Brisart.
Ce fut le 24 juillet 1691 qu’elle
rencontra son horrible destin sous les crocs d’un loup.
Sur l’acte, est inscrit à
jamais : « Tuée par un certain
animal d’une manière pitoyable.... »
Ville d’Orléans – Paroisse Saint-Marc
Baptisé le 7 avril
1686, en la Paroisse Saint-Marc à Orléans, Nicolas fut inhumé, en ce même lieu,
cinq ans plus tard, le 4 juin 1691.
Ses parents, Jean
Landré et de Marie Chenaut, s’étaient épousés le 9 janvier 1673.
Année 1692
Village de Chécy
·
Pierre Peltier, enfant de dix à onze ans, fils de Pierre Peltier,
décédé, et de Louise Dupuis, « blessé
par la beste », décédé des suites de ses blessures et inhumé le 18
septembre 1692.
·
Pour une fois, « la beste » ne s’était pas attaqué à un
enfant, mais à un adulte.
C’était le 3 janvier 1692.
La victime se nommait Marie
Delahaye, âgée de cinquante-quatre ans, femme de Sanson Fouteau.
Rien d’autre n’apparaît sur l’acte
paroissial, sauf cette mention :
« ... d’une manière pitoyable, tuée par un animal dans le
bois... »
Sur tous les actes d’inhumations
consultés, de 1689 à 1692, sauf pour ceux qui précèdent, aucune mention de la
cause du décès.
Plusieurs autres raisons du peu
d’informations récolté :
·
Années incomplètes ou inexistantes dans les archives.
·
Textes à l’encre effacés, donc illisibles.
Et puis qui dit
« victimes », parlent d’un nombre non négligeables de blessés dont
les plaies physiques ont cicatrisés.... Mais pour lesquelles les séquelles
psychologiques ont été tenaces. La peur du loup a été transmise et alimentée
par un grand nombre d’entre elles.
Comment voulez-vous travailler
dans de telles conditions !!
La semaine prochaine, nous
reviendrons sur le texte laissé par Monsieur le curé Pasquier.