mercredi 25 mai 2022

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1871 - troisième partie.

 



Ce fut le 2 juillet 1871 juste avant la petite gare de Pontmort en Auvergne.

 

Troisième partie : les victimes

 

Les journaux communiquèrent le nom des victimes, comme chaque fois après une catastrophe.

·         M. Coutureau, employé des Chemins-de-fer.

·         M. Dupuy-Montbrun. 

·         M. Basse-Dupuis, ancien négociant demeurant à Clermont, place Delille.

·         M. Guitton, entrepreneur de baraquements de la ligne Thiers et son épouse.

·         Mme Chaussolo.

 

Les blessés :

 

·         M. Magne soldat du 8e d’artillerie – contusions légère.

·         M. Galbot soldat du 8e d’artillerie – contusions légère.

·         M. Théophile Samson soldat du 48e de ligne.

·         Mme Dubuis de Dunkerque.

·         Melle Claire d’Albertuis.

·         Melle Marie-Annette d’Albertuis.

·         M. Sébastien Desjeans soldat du 18e d’artillerie – fracture à la jambe et contusions internes.

·         M. Antoine Regias de Ségur dans le cantal – une jambe cassée.

·         Mme Ricoul de Chaudesaigues – importantes lésions à la tête.

·         M. François Page soldat du 18e bataillon de chasseurs à pied – fracture à une jambe.

·         M. Félicien Devravy soldat du 7e hussards – importantes contusions.

·         M. Stanislas Simon soldat du 48e de ligne – contusions à une main.

·         M. Joseph Roux d’Escurolles dans l’Allier – les deux jambes fracturées – état inquiétant.

·         M. Léon Lasfargue soldat du 70e de ligne – fracture de l’épaule droite.

·         M. Baptiste Gaudillon, facteur au chemin de fer de Lyon – contusions au côté.

·         M. Louis Palaski soldat du 55e de ligne – légères contusions.

·         M.Louis Abrigue soldat au 59e de ligne – légères contusions.

·         M. Lemarchand soldat du 19e de ligne – légères contusions.

·         M. Bisois soldat du 19e de ligne – légères contusions.

·         M. Roullier soldat du 19e de ligne – légères contusions.

·         M. Levasser soldat du 19e de ligne -  légères contusions.

 

 

Suite à cette catastrophe, une enquête fut diligentée.

 

Et l’affaire passa devant le Tribunal Correctionnel de Riom, les 3 et 4 juillet 1872.

Les audiences étaient présidées par Monsieur Leyragne.

 

Mis en cause :

·         Monsieur Audibert, Directeur de la Compagnie du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée.

·         Monsieur Crouzet, Ingénieur de la traction.

 

 

Tous deux inculpés d’avoir le 2 juillet 1871, entre Aigueperse et Pontmort, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, occasionné involontairement sur le chemin de fer la mort de sept personnes et causé des blessures à vingt-trois autres.

 

Le jugement mis messieurs Audibert et Crouzet hors de cause, car il ne fut pas suffisamment établi que l’accident ait résulté d’une imprudence, négligence, défaut de précaution ou d’une inobservation des lois et règlements.

 

En fait, l’accident aurait été dû à l’écartement des voies causé par le mauvais état et l’instabilité des sols, suite à des pluies abondantes.

Un anorak

 




Pas réellement un vêtement d’été !

A l’origine, il s’agissait d’une veste en peau à capuche, parée de fourrure que portaient les esquimaux pour se préserver du froid polaire.

Un vêtement venu du Grand Nord, un mot qu’utilisa le premier, vers 1905, Jean-Baptiste Charcot, appelé Commandant Charcot, médecin, marin et surtout explorateur qui en 1902 franchit le cercle polaire arctique.

 

Un mot, une mode aussi, celle qui après 1945 mit en avant cette veste qui fut grandement utilisée par ceux fréquentant les pistes neigeuses.

Entre l’anorak des Inuits et celui des amateurs de glisse, il y a une grande différence de look !!

Autant de différences qu’entre survie face au blizzard  et plaisir de la découverte des cimes enneigées.

 

Anorak s’orthographiait vers 1897 « anorach ».

Pour ceux qui ne parlent pas le langage des Inuits, ce mot vient de « anoré », désignant le vent.

 

Anorak, pour se protéger du vent.

 

L’hiver prochain, je suis certaine que nous aurons tous une petite pensée pour les Peuples du Grand-Nord, en enfilant notre anorak !!!

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 18 mai 2022

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1871 - deuxième partie

 

Ce fut le 2 juillet 1871 juste avant la petite gare de Pontmort en Auvergne.

 

 
Deuxième partie : l’accident[1]

 

Dans l’aube naissante, une vision de cauchemar s’offrit aux yeux des premiers secours, composés de médecins et de nombreuses personnes habitant tout près du lieu de l’accident.

Parmi les généralistes de santé, messieurs Girard et Gagnon, médecins de la Compagnie de chemin de fer.

 

Les deux locomotives en tête du convoi avaient quitté les rails et se trouvaient couchées sur le talus.

Elles avaient creusé dans le sol un sillon profond et large de plusieurs mètres dans une terre détrempée par les pluies diluviennes des derniers jours. Sur une longueur de cinquante mètres, les rails étaient tordus et brisés.

 

 

En raison de l’arrêt brusque, les wagons s’étaient encastré les uns dans les autres. Une voiture de première classe était passée par-dessus un fourgon avant de s’abattre sur un des wagons-postaux. Elle se trouvait, à présent, dressée verticalement comme un mât.

Par miracle, le second wagon-postal et les voitures suivantes avaient peu souffert.

Atteindre les wagons était hasardeux, en raison de l’enchevêtrement de tôles broyées et du terrain détrempé et instable.

 

Juste avant le déraillement, le train qui comptait  seize wagons et 150 voyageurs roulait à vive allure. La voie était rectiligne. Sans obstacle.

Ce déraillement semblait inexplicable.

 

Sous une pluie battante qui ne cessait de tomber, deux cents ouvriers travaillant pour la compagnie de chemin de fer ont déployé une grande activité afin de déblayer la voie après que les personnes blessées et décédées furent retirées des décombres.

La voie ne put être remise en service que le lendemain matin, occasionnant une gêne considérable au trafic ferroviaire.

 

Le nombre des victimes s’élevait à :

***  Six morts et une douzaine de blessés.


[1] Informations provenant de divers journaux : « La petite presse » - « le moniteur du Puy-de-Dôme » .....

Un caniveau


 Encore un mot d’origine incertaine, formé de CA et NIVEAU.

 

Deux possibilités de provenance pour ce mot :

  • ·         Canisseai : de canna (roseau) – un roseau peut servir à diriger l’eau vers un lieu.
  • ·         Canabula : canal de drainage – cette construction permettant l’écoulement de l’eau.

Les deux origines peuvent convenir.... Alors ?

 

Définition de ce mot, caniveau :

  • ·        

     
    Pierre creusée en rigole pour l’écoulement de l’eau et par extension (1867) nom donné à la bordure de pavés le long d’un trottoir.

 

Rien de plus à dire..... Est-ce en raison d’une période de sécheresse .... Mais je suis « à sec » !!!

 

Sauf, peut-être..... l’image de garnements de certains quartiers qui dans les temps anciens laissaient voguer au fil de l’eau du caniveau de petits bateaux en papier ou  de petits morceaux de bois, s’imaginant capitaine de navire en partance pour des pays inconnus.


 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

mercredi 11 mai 2022

Les catastrophes ferroviaires - Juillet 1871 - Première partie

 

Ce fut le 2 juillet 1871 juste avant la petite gare de Pontmort en Auvergne.

  

Première partie : Où s’est passé le drame ?





Dans le Puy-de-Dôme, en ce début d’été 1871, un accident terrible alors que la voie ferrée était droite et que le train avait été lancé à vive allure.

Alors que l’aube pointée, à hauteur du village La Moutade, à 300 mètres avant la petite station de Pontmort.

 

La petite station de Pontmort dans le Puy-de-Dôme avait été mise en service en 1855 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

La Moutade, petit hameau, fondé en 1869 et faisant partie de la ville de Cellule.

Cellule, gros bourg autour duquel se regroupaient les villages et hameaux de Saulna – Pontmort – la Moutade et le Cheix-sur-Morge.


 

Ce jour-là, 2 juillet 1871, à 5 heures 30 du matin, dans un chaos apocalyptique, la vie de plusieurs personnes bascula........

 

Acculer

 

Verbe attesté vers 1200 et composé de : « a » et « cul ».

Synonyme de « mettre à cul », en clair :

  • ·         Au sens propre : pousser dans une position où on est le dos au mur.
  • ·         Au sens figuré : contraindre sans laisser d’échappatoire.

 

  • ·         Un accul - nom masculin (vers 1300)

Lieu sans issue.

  • ·         Un accul – terme de chasse (vers 1561)

Le fond du terrier.

 

  • Un acculement – nom masculin – (vers 1677)

Terme de marine : mouvement du bateau vers l’arrière. Ce mot fut remplacé en 1848 par « une acculée ».

 

Acculée par un manque d’inspiration, je ne trouve rien à dire de plus ......

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 4 mai 2022

Agacer !! Que c’est agaçant !!

 

 Vers 1155, « aacier ou aachier », soit rendre aigre en mettant du levain.

Vers 1180, « agacier ».

Vers 1231, on trouve cette expression « aacier les dens » dans le sens de irriter les dents.

Ce verbe « agacier » était employé au sens figuré pour : attaquer – harceler (1180).

 

Ce mot viendrait :

  • ·         Du latin populaire « adaciare » ayant pour terminaison « acies » = pointe – tranchant.
  • ·         De l’ancien français « ager » = épicé ou aigu.

Ou encore de :

  • ·         Agace désignant la pie, ce mot qui a donné le verbe « agachier » (1330) pour « crier comme une pie.

 

o   Montaigne emploie « agacer » pour exciter ou provoquer.

o   Pour Madame de Sévigné  « agacer », c’est irriter moralement.

o   Quant à Molière, il utilise le terme pour chercher à plaire en faisant des agaceries.

 

De « agacer » découlent :

  • ·         Agaçant(e) – adjectif :

Qui harcèle – qui provoque (1538).

Qui excite le désir (1762).

Au XIXème siècle jusqu’à nos jours : qui énerve, qui irrite en parlant d’une personne.

 

  • ·         Un agacement – nom masculin

Au XVIème siècle, orthographié « agassement » :

Sens propre : irritation physique.

Sens figuré : provocation.



  •    Une agacerie – nom féminin.

Provocation érotique.

 

  • ·         Un agaceur (1611)

Celui qui agace – mot plus réellement usité.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

Les catastrophes ferroviaires - Juillet 1891 - Quatrième partie

 






Ce fut le 26 juillet 1891 à Saint-Mandé – Compagnie des Chemin de der de l’Est.

 

Quatrième  partie : Responsabilités et condamnations

 

Jamais vraiment aisé de déterminer les causes d’un sinistre.

Chacun possède sa version des faits.

Il est nécessaire de recueillir un maximum de témoignages et de les recouper, afin de faire émerger non LA vérité, mais UNE vérité plausible.

A cela s’ajoute un examen des machines afin de constater s’il n’y a pas eu défaillance mécanique.

 

 

Monsieur Poncet, juge d’instruction, eut cette lourde tâche et procéda à l’interrogatoire de nombreux témoins – voyageurs et employés. Puis il auditionna Monsieur Jacob, le chef du train 116D, monsieur Caron, le mécanicien, ainsi que monsieur Fouret, le chauffeur, de ce même train.

 

Leur version des faits :

A 150 mètres du pont de la Tourelle, Jean Fouret et son mécanicien aperçurent le train 116 stationné en gare. Ils ont renversé la vapeur et fermé les robinets des freins. Les freins n’ont pas répondu. Ne pouvant rien faire, les deux hommes se sont abrités derrière la plate-forme. Ce réflexe leur a permis de rester en vie.

 

Pourquoi les freins n’ont-ils pas fonctionné ? La vérification au départ de Vincennes n’avait rien noté d’anormal.

Après l’accident, il fut découvert que le robinet du frein de la quatrième voiture était fermé. Pourquoi ?

Etait-ce un voyageur qui, par inadvertance ou malveillance, l’aurait actionné avec son pied ?

 

Etait-ce aussi pour cette raison que le mécanicien n’avait pas, lors de la fermeture des robinets, ressenti la trépidation annonçant le bon fonctionnement de la manœuvre ?

 

Toutefois, un défaut de freinage, entre le quatrième et le cinquième wagon, n’aurait que limité les effets de freinage et non bloqué totalement le système de celui-ci.

 

Et puis, il y avait aussi la question des panneaux signalant que la voie était libre.

 

En premier lieu, il semblait que les responsabilités directes de cette collision incombaient à deux cheminots :

·         Le sous-chef de gare de Vincennes, Monsieur Deguerrois, pour avoir laissé partir le train 116D.

·         Le mécanicien Caron pour n’avoir pas arrêté à temps son convoi.

 

Ils furent incarcérés tous deux immédiatement. Toutefois, monsieur Deguerrois fut libéré provisoirement le 6 août 1891, le juge d’instruction ayant considéré qu’il pouvait bénéficier de circonstances atténuantes et raisons de ses difficiles conditions de travail.


 

 La compagnie de L’Est négocia, à l’amiable, un certain nombre d’indemnisations.

Les autres cas furent soumis à la justice – tribunal civil, tribunal de commerce et tribunal pénal.

 


Le procès s’ouvrit le 21 septembre 1891. Le jugement fut rendu cinq jours plus tard, le 26 septembre.

·         Le mécanicien Caron écopa, en appel, à deux années d’emprisonnement et cinq cents francs d’amende. Il bénéficia, par décret, d’une remise de peine, le 22 septembre 1892, à l’occasion de la date anniversaire du centenaire de la proclamation de la République.

·         Le chef de gare, Deguerrois, fut condamné à quatre mois de prison et trois cents francs d’amende.

 



Le tort fut surtout cette ruée incontrôlable des voyageurs voulant absolument monter dans le train, au lieu d’attendre le suivant, occasionnant le retard du convoi.

D’autre part, un grand nombre avait pris place dans le fourgon de queue, celui justement qui devait, par sécurité, resté vide.

La quasi-totalité des victimes se trouvait dans le dernier wagon.

 

Le bilan se chiffrait à cinquante morts et cent-cinquante blessés environ, au moment où la justice statuait.