mercredi 28 septembre 2022

Affrioler ?

 

 Affrioler

 

Un verbe attesté dans notre vocabulaire dès 1530 et venant du moyen français, frioler.

 

Frioler ?

  • Au sens propre : frire.
  • Au sens figuré : s’enflammer de désir.

 

Un verbe qui a donné l’adjectif, friolet

Et également, affriolant (e) qui séduit, aguichant – adjectif apparu vers 1808.

 

Mais revenons à affrioler..... qui selon la définition peut se traduire par :

  • ·         Attirer, faire enflammer de désir, aguicher.

Un verbe, à la consonance exquise, devenu, malheureusement archaïque.

 

Nous restent toutefois quelques mots dérivés de friolet, comme :

  • ·        
    Friand et affriander.

 

Des mots qui amènent l’eau à la bouche !!

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Paul Septime Maitayer - troisième partie

 

Deuxième condamné, un certain Maitayer Paul Septime


Chapitre 3

 

 

Malgré une brillante plaidoirie de Maître Decori, après délibération des jurés, l’accusé Paul Septime Maitayer fut déclaré coupable et condamné à la peine capitale.

 

Bien que s’étant forgé une solide carapace, Paul Septime sentit celle-ci se fissurer lorsque le verdict tomba.

 

 





Suite à ce jugement et dans l’attente de son exécution, Paul Septime Maitayer fut incarcéré à la prison d’Evreux.

Un journaliste de l’Union Républicaine obtint l’autorisation de le rencontrer dans sa cellule, située au second étage de l’établissement pénitentiaire. Voilà comment il décrivit le lieu :

« ..... Longue de quatre mètres sur deux de large et de trois mètres cinquante de haut, éclairée par une petite fenêtre carrée, placée à dix centimètres du plafond, avec pour tout ameublement, un lit de camp...... »

 

Ce journaliste précisait dans son article que lors de sa venue, le détenu Maitayer jouait aux dames avec un gardien chargé de le surveiller jour et nuit. Détenu et geôlier se trouvaient assis sur le sol.

Une chaîne de quatre-vingts centimètres environ, allant du bois du lit à la cheville gauche du prisonnier entravait les mouvements de ce dernier, l’empêchant ainsi de s’évader. Par contre, pas de camisole de force comme il était d’usage de vêtir les condamnés à mort.

 

Paul Septime Maitayer se prêta au jeu des questions-réponses.

Oui, il regrettait son geste criminel.

Oui, il dormait et mangeait bien, bénéficiant de repas améliorés grâce à l’argent déposé au greffe par sa mère. Sa pauvre mère !! Toujours si bonne et douce envers lui malgré tout le mal qui lui avait fait par sa mauvaise conduite depuis l’enfance.

Maitayer précisa également qu’il lisait un livre de messe que l’aumônier de la prison lui avait laissé.

Et puis, il avait grand espoir d’obtenir la clémence du Président de la République, Sadi Carnot, élu le 3 décembre 1887.

 

Il croyait en cette clémence. Dur comme fer !!! Mais l’attente interminable faisait monter en lui l’angoisse et la terreur, provoquant de brusques mouvements d’humeur, jusqu’à refuser de voir l’aumônier avec qui il échangeait pourtant régulièrement depuis sa captivité.

 

Sa bonne conduite, sa soumission, n’étaient-elles que façade ?

Sa vraie nature se révélait-elle alors ?

Ses nerfs craquaient peu à peu.......

 

Evreux, le 31 mars 1888, sur l’avenue de Caen, 2 h 30 du matin :

Sous une pluie battante, Monsieur Deibler commençait le montage de la machine.

 

31 mars, dans la cellule de Maitayer, 4 h 45 du matin :

Monsieur Marvollet, Procureur de la République, accompagné de Monsieur Lalande, commis-greffier et de Monsieur Souriau, directeur de la maison d’arrêt, venait annoncer au détenu que l’heure était venue d’expier ses fautes envers la société.

 

A cette annonce, Maitayer se mit à pousser des cris déchirants et à appeler sa mère. Il se débattait, hurlait, courait le long du mur de sa cellule, échappant ainsi aux gardiens qui souhaitaient lui enlever ses chaînes.

Cela mit un bon quart d’heure avant que le futur supplicié retrouve un semblant de calme.

Il fut procédé ensuite à la coupe de ses cheveux. Après, il lui fut donné un cognac et une cigarette.

A présent, calme en apparence, Paul Septime Maitayer fut conduit sur les lieux de son supplice dans un fourgon.

Avant le moment fatidique, surplombant la foule venue nombreuse, il recommanda de ne pas faire comme lui, de ne jamais dévier du juste chemin, puis il embrassa le prêtre.

 

Evreux, le 31 mars 1888, sur l’avenue de Caen, à 5 heures et demie du matin, le couperet tomba.

 

Ce furent deux employés administratifs du palais de justice de la rue Joséphine à Evreux, Félix Mercier et Narcisse Bascher, qui déclarèrent le décès en mairie d’Evreux.

mercredi 21 septembre 2022

Barguigner

 


Barguigner.

 

Depuis son premier usage, au cours du XIIème siècle, ce verbe passa par plusieurs orthographes :

  • ·         Bargaignier, vers 1168
  • ·         Barguoignier, vers 1170

 

Mais d’où provient-il ?

 

Peut-être du latin médiéval au IXème siècle 

  • ·         barcaniare : faire commerce

Qui lui-même serait un dérivé de :

  • Barganaticum (752-768), désignant un impôt sur les marchandises, une TVA avant l’heure.

 

Barguigner, c’était l’action de marchander longuement et en raison, sans doute, de la longueur interminable des pourparlers, le mot fut employé pour hésiter, vers 1234.

D’où la locution : sans barguigner (1400-1422)  pour :  sans hésitation.

 

Un barguigneur, au féminin une barguigneuse, passa de celui qui marchande (XIVème siècle) à celui qui hésite (1635), de même qu’un barguignage, en 1580, fut d’abord un marchandage avant d’être une hésitation, vers 1740.

Tout se tient !!!

 

Avant de barguigner, il faut bien réfléchir, car un acheteur qui barguigne un peu trop peut se voir passer une bonne affaire sous le nez.... à moins qu’à force de barguigner, le barguigneur marque un certain barguignage sur l’usage qu’il aurait réellement  de son achat, et lâche l’affaire !!

A méditer !!

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Paul Septime Maitayer - Deuxième partie

 


Deuxième condamné, 

un certain Maitayer Paul Septime


Chapitre 2

 






 

Ce fut ainsi que le prévenu Paul Septime Maitayer comparut devant la cour d’assises de l’Eure, le 29 janvier 1888.

 

Dans le box des accusés, Paul Septime Maitayer avait une tenue tout à fait correcte.

Devant lui, se tenait Maître Decori du Barreau de Paris, son avocat.

 

Le jeune homme déclina son identité :

Maitayer  Paul Septime, fils de Arsène Adolphe et de Marie Adélaïde Béquet.

Né le 27 mai 1862 à Port-Mort, domicilié à Gasny.

 

Aux accusations de meurtre et de vol, Paul Septime ne nia pas.

Ce qu’il nia, c’était la préméditation.

 

Concernant la préméditation, le président de séance regarda l’accusé et prit la parole :

« Pourtant, n’avez-vous pas dit lors d’un précédent interrogatoire, avoir essayé de vous introduire dans la demeure de votre victime, deux jours avant le meurtre ?

-          Oui, mais j’ai été dérangé par le chien....

-          Relisant vos précédentes déclarations, je vois que lors de cette première tentative de vol, vous avez emporté avec vous le fusil de Monsieur Adrien dit Laisné. Aviez-vous déjà l’intention de vous en servir ?

-          Non, c’était pour éviter qu’il me canarde.....

-          Donc, vos intentions n’étaient pas claires.

 

Après un temps de silence, le président de séance poursuivit :

« Dans vos déclarations recueillies après votre arrestation, vous dites toutefois que après.... appelons cela, votre première visite, vous vous êtes retranché dans un des bâtiments non loin de la maison et avez attendu, guetté, pendant deux jours. Et vous dites qu’il n’y avait eu aucune préméditation de votre part. Qu’en dites-vous ? »

 

Grand silence du côté de l’accusé......

 

« Moi, je peux vous dire qu’il y a bien eu préméditation. Vous guettiez...... vous attendiez votre heure..... »

 

Les circonstances du meurtre furent alors évoquées, ainsi que les dix coups de crosse donnés à la pauvre victime.

« Un meurtre avec acharnement !! » tonna le président de séance.

 

Malgré une brillante plaidoirie de Maître Decori, après délibération des jurés, l’accusé Paul Septime Maitayer fut déclaré coupable et condamné à la peine capitale.

 

Bien que s’étant forgé une solide carapace, Paul Septime sentit celle-ci se fissurer lorsque le verdict tomba.

 

mercredi 14 septembre 2022

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Paul Septime Maitayer - Première partie

 

Deuxième condamné, un certain Maitayer Paul Septime



Chapitre 1

 

 

On ne parlait que de ça.

Pensez donc, ce n’était pas tous les jours qu’un vieillard se faisait trucider !

 

Certains plaignaient le pauvre homme décédé, la tête fracassée, et sa veuve, la Désirée Clémentine, seule à présent.

D’autres disaient que de garder autant d’argent dans sa demeure, même bien caché, c’était toutefois tenter le diable.

D’autres, encore, écoutaient et bien que silencieux n’en pensaient pas moins.

 

Eh oui, il y a bien du malheur, d’autant plus que l’auteur de cet acte criminel courait encore......

Courrait-il encore bien longtemps ?

 

Oui, tous les habitants d’Aubevoye dans l’Eure et les alentours ne parlaient plus que cela et ça faisait bien les affaires des tenanciers de bistroquets  qui voyaient leur chiffre d’affaires augmenter.

 

De commentaire en commentaire, l’affaire enflait de détails incommensurables, bien loin de la vérité déjà bien suffisamment horrible en elle-même.

 

Mais voici ce qu’il fallait retenir :

 

Adrien dit Laisné Pierre Germain[1], rentier, vivait avec son épouse dans une petite propriété, bien modeste, dans le  quartier des Vallets à Aubevoye. A soixante-dix ans, il avait bien mérité de prendre un peu de repos en finissant paisiblement sa vie.

 

 

En ce matin du 13 novembre 1887, cet homme, Adrien dit Laisné, fut retrouvé baignant dans son sang, au milieu de sa cuisine, le crâne enfoncé par des coups donnés avec la crosse de son propre fusil qui gisait près de lui.

Avait-il essayé de se défendre ?

 

Il fut vite constaté que le mobile de cet acte criminel était le vol, car la petite cache qui contenait cinquante-mille francs était vide.

 

Argent en poche, heureux d’avoir réussi son coup, le criminel ne fut pas long à être arrêté. Il s’était rendu à Louviers où son passage fut des plus remarqués. Une auberge où il fit un très bon repas, exhibant son argent, son trop-plein d’argent .... Un passage tout autant remarqué dans une des maisons de tolérance de la ville où il dépensa cent francs. Quelle somme !!!

 

De ce fait, la police qui s’était mise à la recherche du coupable n’eut aucun mal à le débusquer.

D’ailleurs, Paul Septime Maitayer ne résista aucunement à la maréchaussée lorsque celle-ci vint l’arrêter, il ne démentit absolument rien.

 

D’ailleurs à quoi bon car tout l’accusait.

 

D’autre part, il était déjà connu, depuis fort longtemps, des services de police. Des vols, beaucoup de vols. Des bagarres, beaucoup de bagarres. Mais jamais aucun meurtre à son actif.

 

Incarcéré dans la prison de Louviers, cet homme fit tout de même deux tentatives d’évasion. Comme si tout ce qui lui arrivait n’était qu’un jeu.....

 

Un jeu, oui certainement..... Depuis son enfance, ne jouait-il pas « aux gendarmes et au voleur » ?

Oui, en quelque sorte, car petit délinquant, il passa de nombreuses années dans la colonie pénitentiaire pour jeunes détenus à Gaillon. Cette structure avait été conçue, comme beaucoup d’autres comme elle, afin de séparer dans les prisons les jeunes délinquants des grands criminels.

Dans ce grand domaine, les jeunes garçons travaillaient la terre et apprenaient un métier. Souvent très rebelles, ils prenaient aussi bien des coups. Ce qui n’était pas la meilleure des solutions.

 

Paul Septime avait fait partie de ceux-là.  Il s’était révolté. Il avait essayé de s’enfuir.....

Chaque fois, retour à la case départ, avec punitions et coups. Il s’était alors, comme tant d’autres, forgé une carapace.

 

 



[1] Pierre Germain Adrien dit Laisné – fils de Pierre Jacques Louis Séraphin et Marie Anne Goubert - épousa Désirée Clémentine Ragault – fille de Pierre et de Marie Désirée Tassin - à Ailly, le 25 octobre 1842.

Bouter !!!!

 





Un verbe qui, à la fin du XIème siècle, était employé pour : pousser – frapper – refouler dehors.

D’ailleurs, il y a cette phrase dite au cours de la Guerre de Cent ans : « il faut bouter les Anglais hors de France ! »

Cela voulait tout dit : Dehors, et sans ménagement !!

 

Bouter s’emploie se retrouve dans des noms, des verbes, des adjectifs, des locutions.... dont voici quelques exemples :

 

Bouter le feu (1309) :

Traduction : mettre le feu d’où le nom, un boutefeu, désignant un bâton garni à une de ses extrémités d’une mèche pour allumer une pièce d’artillerie.

En partant de cet objet, au début du XVème siècle, un boutefeu n’était autre qu’un incendiaire. Puis, un siècle plus tard, une personne cherchant querelles et conflits.

 

Un boutis ou bouttis (vers 1380)

Ce mot avait le sens de « choc » ou encore nommait l’endroit fouillé par un sanglier, en recherche de nourriture.

 

Un boutoir (1361)

Instrument utilisé par divers artisans (maréchal-ferrant, sabotier, corroyeur....) d’où « le coup de boutoir » : coup violent.

Au sens figuré, le « coup de boutoir » est un mouvement d’humeur rude et blessant.

 


Une bouture (1446)

Signification : ce qui pousse – plante. Mot de jardinage et d’horticulture.

Une bouture, donna le verbe bouturer (1836) : action de multiplier les végétaux par boutures, et le nom masculin bouturage (1845).

 


Une boutade (1580)

Pris au sens figuré de « pousser une pointe – un trait d’esprit »

 


Un boute-selle (1549)

Nom donné au signal – souvent par une sonnerie de trompette – pour avertir les cavaliers de placer la selle et de monter à cheval.

 



Un boute-en-train (1694)

Bijou porté en broche sur le sein, portant aussi le nom de tatez-y. Une invitation non déguisée !!!

Mais également, le nom donné à un petit oiseau servant à faire chanter les autres.

Mais, de nos jours, ce nom, qui est aussi un adjectif, est attribué à une personne mettant les autres en train..... Mettant de l’ambiance !!!

 

Un boute-dehors

1394 – un boute-hors est un jeu consistant à expulser un joueur pour prendre sa place.

1771 – un boute-dehors, terme de marine : pièce de bois ajoutée à chaque extrémité de la vergue du grand mât ou du mât de misaine pour porter les bonnettes, voiles légères, quand le vent est faible.

 

Débouter

1120 – repousser, chasser.

1283 – terme juridique : exclure, écarter.

Un jugement débouté est celui qui rejette une demande ou l’exercice d’une voie de recours.

 

Un rebouteux ou une rebouteuse (1896)

Personne exerçant les métiers de guérir sans être médecin. Personne repoussant le mal.

 

A partir du verbe bouter, voici un petit aperçu de quelques mots en découlant..... Qui aurait cru (même pas moi, d’ailleurs, avant de me pencher sur mon dictionnaire préféré) que de « bouter les Anglais hors de France », acte guerrier un tantinet violent, je me dirigerais tout droit vers les boutures du rebouteux !!!

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

mercredi 7 septembre 2022

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - un soldat nommé Jodon - deuxième partie

 

Premier condamné, un soldat nommé Jodon.

Chapitre 2

 


 

Et puis, et surtout, il fut découvert sur le caporal fourrier quelques pièces chiliennes et péruviennes qui justement se trouvaient dans le coffre de la banque de Monsieur Adam.

D’autre part, au moment des faits, Achille Jodon ne put fournir aucun alibi.

 




 

Cour d’assises de Rouen – M. Buchere, avocat général – Maître Blondel, avocat de Jodon[1].

Achille Hippolyte Armand Jodon, fils naturel de Joséphine Jodon[2], né le 11 décembre 1852 à Ingouville (Seine Inférieure), comparut devant ses juges devant la Cour d’assises de Rouen.

C’était un jeune homme blond, à la taille élancée, vêtu élégamment. Calme, il montra une attitude humble et respectueuse.

 

Malgré les cinquante-trois témoignages aux dépositions accablantes, Achille Jodon nia tout en bloc.

Les pièces chiliennes et péruviennes ? Pur hasard.

L’arme qui avait donné la mort ? Pas à lui.

 

Devant la déposition du sieur Joalland, armurier au Havre, l’ayant formellement reconnu comme étant venu lui acheter l’arme incriminée, la réponse du caporal fut ferme :

« Je suis, en effet, allé acheter cette arme, mais c’était pour une connaissance, du nom de Scholl. Ce qu’il a fait avec par la suite ne me regarde pas. »

 

Aucun Scholl dans les parages ! Pure invention.

Tout accusait le caporal Jodon, aussi le 10 mai 1875, après trois jours d’audience, le verdict tomba : Condamnation à la peine de mort.

 

Renvoi à la Cour d’assises d’Evreux dans l’Eure.

La cour de cassation frappa de nullité le jugement de Rouen, pour vice de forme[3].

 

Les débats commencèrent le 28 juillet 1875.

Tout redémarrait......

-          La permission allant de fin novembre 1874 au 4 décembre 1874.

-          Les retrouvailles avec Edouard Florence.

-          Le vol chez le sieur Adam du Havre, soit :

o   7 100 F en monnaie et papier étrangers et billets de banque français.

o   Environ 400 F en pièces de 5 F en argent.

o   Un sac contenant des pièces chiliennes et péruviennes pour une valeur d’environ 1 200 F.

-          L’achat du revolver

-          Le meurtre et le cadavre retrouvé dans une rue de Sainte-Adresse.

-          .....

 

Le 29 juillet 1875, la Cour d’Evreux émit le même verdict : la peine de mort.

Le condamné Jodon, caporal fourrier au 87ème régiment de ligne[4], fut remis à la disposition de l’autorité militaire dont il dépendait.

 

Bien que le verdict de la Cour d’Evreux stipule que l’exécution devait se tenir sur une des places publiques du Havre, l’exécution eut lieu à Evreux. Jodon ne fut pas guillotiné, mais en tant que militaire, il devait être passé par les armes.

 

 

Ce fut donc le 7 septembre 1875, à 5 heures du matin, que la sentence fut exécutée à Evreux, section du Val-Iton.

L’acte de décès mentionne que la déclaration en mairie fut faite par :

·         Eugène Henri Marie Maurice Rendu – adjudant sous-officier au 28ème régiment de ligne – âgé de 21 ans – demeurant à la caserne des Ursulines à Evreux.

·         Jean Alexandre François Darras – sergent au 28ème régiment de ligne – âgé de 23 ans – demeurant à la caserne Saint-Sauveur à Evreux.

 

 

 

Informations annexes

 

Acte de décès de Edouard Florence

Acte transcrit le 2 décembre 1874

 

.... Jeune homme trouvé mort en cette commune sur la côte dite de Tourneville à 8 heures du matin le 30 novembre 1874 à Sainte-Adresse, canton nord du Havre.

Célibataire, employé chez un banquier demeurant au Havre, 22 ans, né à Saverne (Bas Rhin), le 23 avril 1852, fils de feu Florence François et feu Maire Catherine.....

 

Les personnes qui ont déclaré le décès sont :

·         Prestel Jean Georges – 50 ans.

·         Pimbel Charles – 26 ans.



[1] Journal La Liberté du 14 mai 1875.

[2] Joséphine Jodon avait eu cet enfant avec un capitaine d’artillerie anglais qui pour des raisons personnelles n’a jamais voulu reconnaître cet enfant, mais participa financièrement à son éducation.

[3] Journal le XIXème siècle.

[4] En 1854, l’infanterie légère est transformée et ses régiments sont convertis en unités d’infanterie de ligne. Le 12ème régiment d’infanterie légère prend le nom de 87ème régiment d’infanterie de ligne.