mercredi 27 avril 2022

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1891 - troisième partie

 


 

Ce fut le 26 juillet 1891 à Saint-Mandé – Compagnie des Chemin de der de l’Est.

 

Troisième partie : les victimes[1]

 

Après les secours, le bilan était bien lourd. Les autorités annonçaient quarante-trois morts et cent-cinquante blessés.

Mais au fil du temps, le nombre de décès pouvait augmenter.

 

Voici, ci-dessous, récapitulés les noms des victimes. Certaines familles furent atrocement touchées.

·         Anna Chapon – 5 ans – demeurant à Paris.

·         Suzanne Barré – 2 ans – demeurant au 11 boulevard Beaumarchais à paris.

·         Philomène Malherbe – 35 ans – habitant à Paris – 149 rue Saint-Antoine.

·         René Malherbe – fils de Philomène – 4 ans.

·         Marie Michot veuve Félix – 43 ans.

·         Madame Hardy – 35 ans – demeurant rue Chapon numéro 5 à Paris.

·         Mademoiselle Hardy, sa fille – âgée de 9 ans.

·         Les époux Réjeaud – demeurant 9 rue Laromiguière à Paris.

·         Lina Kahn épouse Dominique – habitant Paris au 37 rue Debelleyme.

·         Lucien Dominique-Kahn, fils de Lina.

·         Georgette Dominique-Kahn – 22 mois – fille de Lina.

·         Monsieur et Madame Salomon Kahn.

·         Jeanne Dominique Kahn – fille de Lina.

·         Monsieur Voyouze.

·         Monsieur Plisson et son épouse née Soulier.

·         Madame Virginie Jenbaert.

·         Jean Longuet – 16 ans.

·         Monsieur Auguste Auclair – 43 ans – domicilié à Paris rue de Turenne au numéro 162.

·         Monsieur et Madame Arsène Lemonnier – 64 ans et 52 ans – demeurant rue Saint-Louis-en-l’Ile numéro 66.

·         Madame Veuve Knoff – 28 ans – résidant 5 rue Bernard Palissy –Paris.

·         Madame Lebourgeois – 23 ans – habitant rue Compoint numéro 2 – Paris.

·         Laure – 3 mois – fille de Mme Lebourgeois. (un autre journal note : Louise 2 mois)

·         Monsieur et Madame Poux.

·         Monsieur Monnot – mécanicien au service de la ville de Paris.

·         Monsieur le Marquis de  Rami de Montferrato –  66 ans - demeurant rue Molière – Paris – Directeur des « French Mines ».

·         Mademoiselle Camille Taillard– décédée des suites de ses blessures à l’hôpital Saint-Antoine.

·         Madame Vuilloz – 27 ans – concierge au 96 boulevard Voltaire à Paris.

·         Marie Vuilloz sa fille – 3 mois.

·         Madame Jouvin – fleuriste – demeurant au 60 rue de Cléry à Paris.

·         Madame Louise Blanche Hermance épouse Weyand – 35 ans – habitant rue Rennequin au numéro 22 – Paris.

·         Madame Jeanne Quérat – née Silmann – 31 ans – modiste au 5 rue Lacèpède à Paris.

·         Madame Justine Perette – épouse de Lazare Mounat – 28 ans – domiciliée  au 4 du passage Gatbois – Paris.

·         Monsieur Faby Ronulo  (écrit également Fabbie) – peintre demeurant à Saint-Mandé au 6 impasse Crozat.

·         Madame Fabbie.

·         Monsieur et Madame Pabby. (Serait-ce les mêmes qui ci-dessus dont le nom a mal été orthographié ?)

·         Mademoiselle Marie Bernard.

·         Madame Sophie Fargiez de son nom de naissance Lévêque.

·         Monsieur Paul Delatte – 24 ans – comptable – demeurant au numéro 3 de la cité Riveron à Paris.

·         Madame Marie Lebatard – épouse Delatte – 26 ans.

·         Mademoiselle Marie Fargier.

 

 

Parmi les personnes non-identifiées et difficilement identifiables :

·         Six femmes – 1 homme et deux fillettes d’environ 3 mois et 3 ans.

 

Les blessés furent dirigés au plus vite vers divers hôpitaux.  Leur famille et leurs proches furent prévenus par télégraphe avec l’indication du service hospitalier où ils pouvaient obtenir des nouvelles.

Heureusement beaucoup d’entre eux, légèrement atteints, purent être raccompagnés à domicile.

 

HOPITAL SAINT-ANTOINE

Salle Lisfranc

·         Aline Jouvin  - 18 ans – 64, rue Cléry Paris – amputée d’une jambe au-dessus du genou.

·         Marie Martin – épouse Lécuyer – 6, rue du Marché-Popincourt Paris.

·         Gabrielle Lequin – 15 ans – 13, quai Saint-Michel Paris.

Salle Dupuytren

·         Adolphe Vhillaine – 72 ans – 5, rue des Vosges Paris.

·         Eugène Delahaye – 75 ans – 6, faubourg du temple Paris.

·         Marcel Lecuyer – 5 ans - 6, rue du Marché-Popincourt Paris.

·         Louis Lecuyer – 28 ans - 6, rue du Marché-Popincourt Paris.

·         René Félix – 78, rue des archives Paris.

·         Une autre victime non-identifiée et ne pouvant parler pour le moment.

Salle Broca

·         Henri Jouvin – 13 ans – 64, rue de Cléry Paris.

·         Léon Jouvin – 61 ans – père de Aline et Henri – a subi une opération de la résection du genou.

·         Charles Cabriol – 27 ans – 139, grande-rue Saint-Maurice.

·         Arthur Dufourneau – 18 ans – 53, grande-rue Epinay-sur-Seine.

·         Eugène Régnier – 28 ans – 65, rue de Paris Dijon.

·         Léopold Bracony – 43 ns – 24, rue Ruhmkorff Paris. Le blessé a quitté très rapidement les services hospitaliers.

·         Jules Zembrowsky – 27 ans – de nationalité russe - rue Basfroi Paris.

·         M. Parmington – de nationalité britannique. De nombreuses blessures au visage le rendant méconnaissable et une fracture de la mâchoire.

Salle Cruveilhier

·         Antoinette Morin – 18 ans – 104, avenue de Clichy Paris. Cette jeune fille a quitté les services hospitaliers rapidement.

 

HOPITAL DE VINCENNES

·         Mme Tural – 23, rue de la Monnaie Paris.

·         Mme Barré – 111, boulevard Beaumarchais Paris.

·         Henri Bouquillot – 30, rue des Vosges Paris.

·         Achille Félix – 78, rue des Archives Paris.

·         Mademoiselle Marie Fargier transportée dans cet hôpital y est décédée des suites de ses blessures.

 

HOPITAL BEAUJON

Pas de liste nominative, uniquement la précision de la présence parmi les blessés de :

·         L’abbé Menassieux – aumônier de l’hôpital Beaujon. Brûlures au visage, aux mains et aux jambes.

 

HOPITAL TROUSSEAU

·         Juliette et Emma Pabby – rue Crozatier Paris dont les parents sont décédés dans l’accident.

·         Berthe Dufourneau – 6 ans –  mâchoire fracturée.

·         D’autres jeunes enfants âgés de moins de six ans.

 

 

Le Conseil Municipal de Saint-Mandé vota la prise en charge de l’organisation des obsèques qui eurent lieu le 29 juillet en début d’après-midi. De nombreuses personnalités étaient présentes, comme le Ministre des transports, le Préfet de police, le Directeur de la Compagnie de l’Est. Puis ce fut un cortège interminable qui accompagna les dépouilles au cimetière, après une cérémonie religieuse. Un emplacement provisoire pour certains, repris par leur famille.

 

 

La compagnie de Chemin de fer reçut un courrier de la dame qui avait fait intervenir le contrôleur, s’excusant d’avoir ainsi retardé le départ du train 116 de quelques minutes.

Mais il y avait eu un tel enchaînement de circonstances ce jour-là !

 



[1] L’énumération des noms des victimes n’est nullement un fait morbide de ma part, il n’est là que pour permettre à ceux qui font leur généalogie de pouvoir, le cas échéant, retrouver un ancêtre.

Approuver !!

Acquiescer

 

Un verbe qui fit son apparition vers 1327 et dont l’origine provient du latin acquiescere.

  • ·         Ad = à
  • ·         Quiescere = se reposer (dérivé de quiès = repos – calme).

 

En droit, il a valeur de « donner son accord » (1327).

 

  • ·         1371-1375 : acquiescer signifiait : accepter – se soumettre à quelqu’un
  • ·         Au XVIème siècle, il reprit son sens originel : Se reposer.

Mais très vite, cet emploi fut abandonné pour prendre, à partir de la première moitié du XVIIème siècle, la signification  que nous lui connaissons encore aujourd’hui, à savoir : manifester son accord.

 

Un acquiescement, nom masculin, est utilisé depuis 1527 environ.

 

Acquiescer, c’est aussi donner son assentiment !!

 

 


Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 20 avril 2022

C'est d'accord !!

 

Un assentiment

 

Donner son assentiment.....

Attention, ne pas le faire à légère et surtout pas à n’importe qui et pour n’importe quoi !!

Donner son assentiment, c’est donner son accord.

Ce nom masculin vient du verbe assentir (1171), qui lui-même découle du latin adsentire (ad = à et sentire = sentir).

 

On disait :

  • ·         Assentement en 1212.
  • ·         Assentiment à partir de 1307.

o   Assentiment, couramment employé pour consentement.

o Assentiment qui depuis le début du XIXème siècle s’emploie pour : accord – acquiescement.

o   Ou encore, en philosophie pour : adhésion de l’esprit.

 

Enfin qu’importe, méfiance tout de même de ne pas donner son assentiment à tort et à travers.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1891 - deuxième partie

 



Ce fut le 26 juillet 1891 à Saint-Mandé – Compagnie des Chemin de der de l’Est.

 

Deuxième partie : les secours

 

Les flonflons et lumières provenant de la fête foraine arrivaient encore jusqu’à la gare.

Non loin de là, on s’amusait encore et on riait.

Le long des quais de la gare de Saint-Mandé, c’était le chaos.

Les passagers, sortis en hâte, cherchaient un mari, une épouse, un enfant, un parent, un ami....

Dans les derniers wagons, percutés par le train 116D, les cylindres, contenant le gaz permettant l’éclairage,  s’étaient brisés sous le choc. Une déflagration se fit alors entendre, ce qui produisit un second mouvement de panique.  Cette explosion, due au feu propagé par les braises de la locomotive du 116D, donna peu d’espoir de retrouver des survivants.

 

Sur place, vinrent immédiatement afin de prendre la direction des sauvetages :

·         Monsieur Brunet, commissaire de police de Vincennes, accompagné de son secrétaire, Monsieur d’Horrune.

·         Monsieur Thomas, commissaire de police spécial de la Bastille.

·         Monsieur Martin, ingénieur en chef de la ville.

·         Monsieur Gedy, officier d’administration.

·         Les agents de la compagnie de chemin de fer.

·         Un service d’ordre important pour refouler les curieux qui gênaient les manœuvres qui fut vers minuit renforcé par deux-cents gardiens de la paix.

·          Les fantassins du 29ème bataillon de chasseurs à pied.

·         Les pompiers de Saint-Mandé, de Vincennes....

 

Les pompiers installèrent un treuil sur le pont de la Tourelle, afin de soulever des débris pour pouvoir dégager, un à un, les blessés, incarcérés sous l’amas de ferraille. Une opération délicate et précise, orchestrée à la lueur de torches, la nuit étant maintenant complète.

 

Au loin, les forains, avertis du drame, avaient fermés leurs attractions par respect pour les accidentés. Dans la nuit sans flonflon, n’étaient perçus que les ordres et les plaintes des mourants.

 

Les défunts étaient transportés dans la salle de la mairie et dans l’école communale toute proche. Les ambulances des hôpitaux et les ambulanciers militaires véhiculaient les blessés les plus atteints vers les divers hôpitaux.

 

 

Il y a là, aussi, des particuliers ou des voyageurs indemnes qui prêtèrent spontanément main forte comme :

·         Monsieur Marcel Lorphelin, gendarme à la retraite. Son aide fut efficace, car il retira plus de quinze personnes des décombres.

·         Monsieur Bruant, ancien officier de pompiers de Saint-Mandé. Sept personnes lui doivent la vie.

·         Et bien d’autres, anonymes, qui n’ont fait que leur devoir.

 

Il était encore difficile de comptabiliser les morts et les blessés. Il était question de quarante-trois décédés et environ cent-cinquante blessés. Chiffres qui risquaient de s’alourdir dans les prochains jours.

En début de matinée, vers sept heures, la voie était dégagée et il restait encore onze corps non identifiés qui furent transférés à la morgue de Paris.

 

Le Président  de la République, Monsieur Sadi Carnot, fut informé le soir même aussitôt 10 h 30 de la catastrophe. Il diligenta, immédiatement sur les lieux, son officier d’ordonnance, le commandant Pistor, avant de se rendre lui-même à Saint-Mandé et au chevet des malades dans les divers hôpitaux.

 

Dans un tout premier temps, un recueillement s’imposait devant les corps des malheureux.