mercredi 30 juin 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP - Chapitre 18

 

Les loups qui ont fait parler d’eux.......

La bête du Gévaudan – chapitre 3

 
 Rocher Margeride 2

Tout commença le 30 juin 1764, la jeune Jeanne Boulet du village de Hubacs, âgée de quatorze ans fut attaquée par une bête féroce, alors qu’elle gardait ses bêtes.

 

Un fait qui aurait sans doute passé inaperçu si ...... :

·         Le 8 août, une fille de 14 ans, fut tuée au village de Masmejean d’allier.

·         Fin août, deux garçons de quinze ans, de la même paroisse, Chaudeyrac, retrouvés morts.

·         Et ainsi de suite.....

Face à tous ces événements, tout au long du mois de septembre, des battues furent organisées au cours desquelles plusieurs grands loups furent abattus, dont un particulièrement gigantesque, tué à Luc.

Mais les attaques se poursuivirent. Ceux qui en réchappaient subirent des blessures atroces.

Quant aux autres, certains étaient littéralement déchiquetés, démembrés, décapités.

Début octobre 1764, autour du château de la Beaume, situé sur la commune de Prinsuéjols[1], lors d’une battue réunissant deux cents hommes, « la bête » avait été blessée. Mais malgré les recherches, l’animal ne fut pas retrouvé. Disparu. Volatilisé.

La psychose s’empara de la région.

Ce ne pouvait être qu’une bête maléfique.

Une punition envoyée du ciel.....

 

Des messes furent dites dans toutes les paroisses et  les fidèles firent pénitence.

Mais la bête semblait déjouer tous les pièges, semblait être partout à la fois, multipliant les attaques et les tueries.

Une bête qui n’hésitait pas à entrer dans les villages et à s’approcher des maisons[2].

8 février 1765.

La bête attaqua cinq garçons du village de Villaret. Les trois plus âgés avaient onze ans et les deux autres huit ans. Ils étaient accompagnés de deux petites filles d’environ sept ans.

Le garçon le plus âgé réussit à repousser la bête, mais elle avait tout de même eu le temps de sauter sur un des plus jeunes garçonnets auquel elle avait arraché une joue.

 

14 mars 1765

Jeanne Chartan, la femme de Pierre Jouve du village du Rouget, était devant la porte de son jardin avec ses trois enfants. Il devait être midi ou approchant.  La bête surgit et d’un bond se jeta sur l’aîné des enfants, un garçon de dix ans, qui tenait dans ses bras son petit frère, encore dans les langes.

Soudain, faisant volte-face, la bête se rua sur le troisième enfant, âgé de six ans, puis le saisissant à la tête l’emporta. En s’enfuyant, toujours traînant l’enfant, elle sauta agilement une haie de huit pieds de haut.

 

Devant la hardiesse de l’animal maléfique, les habitants des villages ne sortaient plus seuls et se munissaient de fourches et de bâtons.

 

L’évêque de Mende, Gabriel Florent de Choiseul-Beaupré, alerté de la détresse des paroissiens, promit mille livres de récompense pour la capture de la bête.

Le roi, lui-même prévenu, ajouta six mille livres supplémentaires, en janvier 1765, afin de solliciter un plus grand nombre de braves pour venir à bout de ce fléau.

Devant tous ces échecs, les plus grands louvetiers du Royaume de France furent sollicités.



[1] Prinsuéjols, entre Marvejols et Aumont-Aubrac, à 1 200 mètres d’altitude.

[2] Deux exemples parmi tant d’autres.

Gargouille !!!

 


Gargouille (1313) venant de « gargoule » (1294), de l’ancien français « goule » pour « gueule ».

 

Une gargouille était, tout d’abord, un dégorgeoir placé à distance d’un mur par lequel s’écoulait les eaux de pluie. Ces gargouilles arboraient une figue humaine ou animale grotesque.

On en trouve encore de nombreuses aux murs des châteaux et des églises.

 Une Gargoulette nommant :

·         Une petite gargouille (1337), pour l’écoulement de petites pluies, sans doute.

·         Un bec verseur, également, en 1397, aidant à verser l’eau, le vin, le cidre..... dans un gobelet.

 

Gargouller (1594) :

·         Produire un bruit semblable à celui de l’eau qui tombe d’une gargouille, de là, l’eau émet un gargouillis.

Mais également :

·         Articuler des paroles incompréhensibles. On disait aussi prononcer des « jargoilliers ».

 

Et puis il y a aussi :

·         Un gargouillement (1532) qui devint un gargouillis (181), mot plus chantant....

·         Une gargouillade :

o   Un pas de danse en 1747, mais lequel et sur quelle musique ?

o   Une vocalise légèrement râtée en 1834.

Deux définitions qui vont très bien ensemble !

Une gargouillade pouvant fort bien être exécutée sur une gargouillade.....

 

Outre cette « gargouillade », chantante et dansante, je retiendrai le mot « jargoilliers », d’ailleurs un chanteur peut chanter des jargoilliers en effectuant des gargouillade ........

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

mercredi 23 juin 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP - chapitre 17


Les loups qui ont fait parler d’eux.......

 La bête du Gévaudan – chapitre 2

  

Le Gévaudan, diocèse de Mende, borné au nord par l’Auvergne (le plateau de l’Aubrac et les monts de la Margerie), à l’ouest par le Rouergue, au sud par les Cévennes et à l’est par le Vivarais.

 

Le Gévaudan, terre d’élevage assez pauvre, région rude et sauvage, aux hivers longs et rigoureux où la neige en couche épaisse rendait tout déplacement impossible.

Des hivers allant souvent de novembre à mai.

 

Le Gévaudan aux superstitions bien ancrées dans les esprits.

 

Le Gévaudan, aussi, au passé lourd et douloureux, ayant connu des épisodes historiques terribles :

  • ·         Les années sanglantes des guerres des Camisards, guerres de religions contre les Huguenots, nommés les hérétiques.
  • ·         L’année 1721, avec une épidémie de peste ayant décimé la population.
  • ·         Le passage de Landrin et sa bande, créant la terreur.
  • ·         Puis la disette, trois années de suite – 1748 – 1749 – 1750 – due aux récoltes catastrophiques.
  • ·         Les troupeaux ne furent pas épargnés, l’année suivante, par une épidémie qui tua les bêtes en grande quantité.

 

Le Gévaudan, composé de landes et de prairies ponctuées de bosquets et de maigres forêts, regorgeait d’une faune importante dont les loups faisaient partie.

Les loups, ils ne faisaient pas peur, ils étaient même une source de revenus pour les paysans, en raison des primes pour leur destruction.

  • ·         6 livres pour un adulte.

  • ·        
    3 livres pour un louveteau.

A cette époque où un ouvrier agricole percevait environ une livre et demie par journée de travail.

 

Environ cinquante loups étaient abattus chaque année.

 

Alors, pourquoi, en juin 1764, les attaques d’une bête ont-elles terrorisé la population ?

En raison de leur fréquence et leur sauvagerie ?

 

 

GRRRRR !!!!

 

 
Etre en  rogne..... du verbe rogner qui, au XIIIème siècle, s’écrivait « ruignier »,  avant de devenir « rogner », vers 1876.

 

Rogner s’apparentant à : Grogner – Grommeler – gronder.

 

Dans le langage familier, « rogner » s’emploie pour : être en colère.

 

Et puis, à partir de ce verbe, il y a aussi :

·         Rongnoner (1611) et rognonner (vers 1680) : ronchonner, entre les dents.

·         Une rogne : qui se disait « rongne » (1501) : difficulté de discuter avec quelqu’un.

 

Connaissez-vous cette locution, « Chercher la rogne » ? Vers 1701, il était employé pour « chercher noise ».

 

·         Etre rogneux ou rogneuse (1867) se traduit par « être hargneux » ou «  avoir un comportement agressif »

 

Et encore, un peu plus tard,  vers 1888 :

·         « Etre en rogne » : grogner entre ses dents – être de mauvaise humeur.

 

Même si ce mot est grognon par sa consonance .... Grrrrrrrrrrrrrr ....... Ne soyez pas en rogne contre moi !!!

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 16 juin 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP - chpitre 17

 


Les loups qui ont fait parler d’eux.......


La bête du Gévaudan –  première partie

 

 Et je pourrais, encore et encore, parler des loups  qui sortirent des bois et attaquèrent les troupeaux et les êtres humains...... car, au fil des siècles, aucune région en France ou dans d’autres pays, n’a été épargnée.

 Le loup le plus connu fut, toutefois, celui qui fut nommé, la « bête du Gévaudan ».            

 Les ravages que firent ce ou ces loups alimentèrent les peurs pendant des décennies et inondèrent la littérature de nombreux ouvrages qui vont du documentaire historique aux divers romans plus ou moins fantaisistes.

La référence, toutefois, reste l’ouvrage de François Fabre, intitulé « la bête du Gévaudan ».

 Je vous propose donc, pour clore ce dossier de vous emmener, dès la semaine prochaine, au cœur du Gévaudan....... pour découvrir cette bête....... mythe ou réalité....

 

 

DIFFICILE A COMPTER !!!

 


Une flopée !!

 

Ce mot fut en usage vers 1842 et avait été construit à partir du verbe argotique « floper », utilisé, lui, depuis 1816 et qui signifiait : battre.


Partant de cela, une flopée désignait une « volée de coups ». Ouille !!!

Par la suite, presque vingt-cinq ans plus tard, il  perdit l’idée de coups, pour ne garder que la notion de quantité.

 

Une flopée est donc devenue une GRANDE QUANTITE de quelque chose.

C’était d’ailleurs dans ce seul sens que ma grand-mère  employait encore ce mot dans les trois premiers tiers du début du XXème siècle.

Elle disait alors : « Y’ en a une flopée !!! »

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

 

mercredi 9 juin 2021

TOUT EST DANS LA NUANCE.......

Le poids des mots.

Le choix des mots.

 

 

La cantine

Mot apparu en 1680, et venant de l’italien « cantina », désignant la cave, le cellier.

« Cantina », mot dérivé de « Canton », nommant un angle, un coin retiré, un débarras.

 

La cantine :

·         petit coffre utilisé dans l’armée pour transporter les bouteilles.

puis

·         malle d’officier, souvent en métal – 1877.

 

En 1720, il s’agissait du magasin fournissant les troupes en tabac.

En 1740, c’était le même magasin, mais qui fournissait, en plus, du vin et de la bière.

 

Et de fil en aiguille....... nous arrivons en 1845 avec cette définition du mot :

·         Lieu où l’on sert à boire et à manger, en parlant d’une collectivité.

 

 

Le restaurant

Un restaurant, au milieu du XVIIème siècle, était un bouillon reconstituant fait avec du jus de viande.

Cette définition nous vient tout droit de Jean de La Fontaine – 1666.

Vers 1750, le sens  varia un peu. Un restaurant était un réconfort.

Avançons dans le temps.

1771 – le restaurant devint un établissement servant des repas (à l’origine, uniquement, ce fameux bouillon restaurant), contre paiement.

 

Les restaurants se développèrent largement au XIXème siècle.

 

 

La salle à manger.

1584, pièce d’habitation servant aux repas, mais aux repas de fêtes ou réunions familiales.

La cuisine, avec sa grande table, était réservée aux repas quotidiens.

 

 

========

 

Pourquoi tout ce qui précède ?

J’y viens, j’y viens......

 

La cantine rappelle les guerres et l’armée avec cette « popote ambulante » autour de laquelle les soldats, servis par une cantinière chargée de la cuisine, venaient se restaurer et trouver un peu de réconfort.

 

La cantine

·         Lieu où à l’usine, on venait réchauffer sa gamelle, prendre un moment de repos, échanger avec les autres, avec parfois des prises de bec.

·         Grande salle, dans les établissements scolaires, dans laquelle s’alignaient des tables comptant  parfois jusqu’à seize personnes. Tables sur lesquelles étaient posés les plats, corbeilles de morceaux de pain et pichets d’eau.

Chaque élève se servait.

Chacun mangeait.

Souvenir terrible de mon adolescence :


  • ·         Bruits.
  • ·         Plats froids et insipides.
  • ·         Odeurs mélangées des différents plats donnant la nausée.
  • ·         Hygiène à revoir.....


Le restaurant

·         Moment privilégié dans un lieu choisi pour son cadre et/ou pour les menus alléchants proposés.

·         Nom donné au lieu commun de restauration dans un établissement qui présente un self-service pour les entrées et les desserts. Le plat principal, chaud, étant presque toujours servi.

 

Salle à manger

Pièce familiale où se prennent les repas. Moment qui se veut (mais pas toujours) convivial et d’échanges.

 

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Oui, me direz-vous, et alors, pourquoi ce déploiement de mots ?

Pour aboutir à quoi ?

 

J’y viens, j’y viens !!!

 

 

Tour simplement parce que, dernièrement, participant à une réunion, la question sur le mot le plus adéquat  pour désigner le lieu commun des repas est apparu essentiel.

Je me suis donc penchée sur l’historique des lieux de restauration.

Comme quoi, les mots ont leur importance et je le conçois aisément, moi qui les manipule à longueur de temps, car ils renvoient à certains moments de la vie.

·         Salle à manger et repas familial avec discutions orageuses....

·         Cantine peu conviviale où il faut se nourrir rapidement pour reprendre le cours de la journée sans tarder, en mettant de côté le plaisir du repas.....

·         Restaurant étoilé (je n’ai aucune enseigne en tête, car ne les fréquentant pas) qui n’a        pas le côté chaleureux de certaines petites auberges.....



 

Alors le mot à retenir ?

 

Qu’importe !

La question pour moi est la suivante :

Ne serait-il pas plus judicieux de se pencher sur le contenu des assiettes, plus attrayant, fleurant bon, goûteux à l’extrême ?....

Et le lieu ?

Peu importe comment le désigner... seulement lui apporter plus de convivialité.....

Quelque chose qui rappelle les bons moments...

« Comme à la maison, les jours de petits bonheurs ».

 

 


jeudi 3 juin 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP - Chapitre 16

 


 

Les loups qui ont fait parler d’eux.......

Les loups du Val de Loire – troisième partie

 

 Aucune région ne fut épargnée.

 

En 1693, monsieur le curé de Continvoir, en Indre-et-Loire, fit, tout comme le curé Pasquier, le constat de nombreuses victimes tuées par un ou des loups, notamment au nord des landes de Saint-Martin, entre Benais et Continvoir.

 

De nombreux actes de sépultures de la paroisse de Continvoir, entre fin février 1693 et juin 1694, attestent que « la mauvaise beste a estranglé » un grand nombre d’enfants et adolescents en charge de garder les bestiaux.

 
 

·         24 février 1693

Antoinette, fille de René Doriant et Perrine Delalande, âgée de sept ans.

La fillette se trouvait avec ses bêtes sur la lande. Elle fut à moitié dévorée.

 

·         15 mai 1693

Catherine Guignard, fille d’André Guignard et de Geneviève Tro..... (mot illisible) subit le même sort. L’âge de Catherine n’a pas été mentionné.

 

·         3 juin 1693

Urbain Guibert, dix-huit ans, fils de Urbain Guibert et de Jaquine Voippeau.

 

·         10 juin 1693

André Mercier, fils de Jean Mercier et Antoinette Fontaine (mariés le 6 juillet 1671 à Continvoir). Le petit corps de cet enfant, âgé de sept ans, a été retrouvé, par Jean Ascieu, à moitié dévoré par cette bête féroce.

 

·         17 juin 1693

Marie Audebert, fille de Jean Audebert. Marie, âgée de onze ans, se trouvait à garder les bêtes dans un bois en bordure du village.

Sur l’acte, le nom de la mère n’apparaît pas.

 

·         28 juin 1693

Marie Château, fille de .... Emerie Château et Marie Venon. Elle aussi gardait ses bêtes. Elle avait vingt-deux ans, environ.

 

·         5 juillet 1693

Catherine Forest, fille de François Forest et Marie Fontaine. Catherine était servante chez Jean Mercier. Elle avait vingt-deux ans.

 

·         17 juillet 1693

Renée, fille de... et défunte Renée Descrignay.

L’acte est quasi illisible.

 

·         7 mars 1694

Marguerite Fontaine, fille de Mathurin Fontaine et défunte Françoise Fouquet. Cette petite fille avait six ans et demi.

 

·         18 mars 1694

Estienne Tehier, âgée de six ans, fille de Etienne Tehier et Nicole Sureau.

 

·         5 mai 1694

Perrine, fille de Henri Joan Bretonneau et Perrine Belaisoix. Perrine, treize ans environ, travaillait chez Noël Mercier. Ce fut près de la maison de son maître qu’elle fut attaquée et à moitié dévorée.

 

·         29 novembre 1693

Une fille de quinze ans environ, dévorée par la mauvaise bête.

Rien de plus sur cette jeune fille.

 

·         5 mars 1694

..... (prénom illisible) Gaucher, âgé de quatorze ans[1], fils de défunt Nicolas Gaucher et de Urbanne Varneau mariés le 24 juillet 1666 à Gizeux (37).

Nicolas Gaucher, né le 4 août 1640, était décédé le 17 novembre 1684, à l’âge de quarante-quatre ans.

Urbanne Varneau, née le 21 mars 1642, est décédée le 17 novembre 1684.

 

Décédés tous deux le même jour, au même lieu, à Parçay-les-Pins dans le Maine et Loire, ville natale de Nicolas Gaucher.

Maladie ? Accident ??

 

Ils n’ont  donc pas eu la douleur de vivre l’effroyable destin de son fils.

 

·         9 juin 1694

Jacques Boisnard, domestique de Jean Chaussepied, âgé de onze ans environ.

Aucune mention des parents sur l’acte de décès.

Beaucoup de gamins étaient placés très jeunes et souvent ne retournaient que rarement, voire pas du tout, dans leur famille.

Jacques Boisnard était petit berger ou commis de ferme chez Jean Chaussepied à Continvoir.

 

 

Sur les deux années qui suivirent, aucun décès dus aux loups dans les registres paroissiaux de Continvoir.

 

 

 

Le bilan fut aussi lourd dans la commune de Benais, entourée de forêts, à une dizaine de kilomètres de Continvoir.

Dans cette paroisse de Benais, le prêtre a mentionné en marge des actes de sépultures, concernant les décès dus aux attaques des loups : « Dévoré par les bêtes féroces », ce qui simplifia largement les recherches.

 

·         17 mai 1693

Perrine fille de Pierre Ruesche et Perrine Gaultier, âgée de vingt-huit ans.

Pierre Rueschen, vigneron et tisserand, avait épousé Perrine Gaultier.

Perrine fut leur premier enfant. Elle était venue au monde le 29 mars 1665 à Benais.

D’autres enfants après elle étaient arrivés au foyer :

o   Renée en 1666

o   Jeanne en 1668

o   Pierre en 1670

o   Louise en 1672

o   Anne en 1674

o   Renée en 1679 ( ce qui veut dire que la petite Renée née en 1666 était décédée)

o   Françoise en 1685

o   Antoinette en ???

 

 

Perrine Gaultier, épouse Ruesche est décédée le 30 décembre 1704.

Son époux Pierre Ruesche s’en était allé depuis bien longtemps déjà, le 13 octobre 1698.

 

·         28 mai 1693

Marguerite Gaultier, fille de Michel Gaultier, laboureur et de Charlotte Boyer, jeune fille célibataire de vingt ans environ.

 

Les parents de Marguerite s’étaient unis le 18 février 1672 à Continvoir.

 

·         9 juin 1693

Urbain Moriceau, fils de défunt Michel Moriceau et Urbanne Gaultier, âge de treize ans

 

En effet, Michel Moriceau était décédé le 15 janvier 1691, à Benais. Rien de plus sur cette famille.

 

·         17 juin 1693

Marguerite Arrault, épouse de défunt Pierre Dreux.

Le couple s’était uni le 7 février 1655 à Benais.

Huit enfants recensés naquirent au foyer. Autant de garçons que de filles.

 

Tuée par un animal féroce, en cette mi-juin 1655, il n’avait que soixante ans.

 

·         24 juillet 1693

Urbanne Foucher, fille de René Foucher, vigneron et de défunte Marie Poitevin. La fillette avait dix ans.

 

·         24 août 1693

Jeanne Favereau, épouse de défunt Georges Bontemps.

 

Georges avait vu le jour, le 26 août 1630, rien sur son décès.

Jeanne et Georges avaient convolé le 12 juillet 1654 dans la paroisse de Benais.

Jeanne était décédée d’une mort atroce sous des crocs carnassiers. Elle avait soixante quatre ans.

 

·         31 août 1693

Marie Badoit, fille de Pierre Badoit et Marie Piegoneau (orthographe plus qu’incertaine). La petite avait douze ou treize ans.

 

·         26 novembre 1693

Marie fille de Gabriel Pasquier, vigneron, et Urbanne Goubin.

 

Marie Pasquier, seconde enfant du couple Pasquier-Goubin, avait été baptisée le 30 avril 1680. Le jour de sa mort, 26 novembre 1693, elle avait treize ans.

 

Gabriel Pasquier, baptisé le 22 juillet 1651 et inhumé le 11 janvier 1706 à l’âge de cinquante-quatre ans.

Urbanne Goubin, baptisée le 8 février 1652, décéda le 21 janvier 1718.

Ils s’étaient mariés le 12 juillet 1677 à Benais où ils avaient passé toute leur vie.

 

·         2 mars 1694

Michel Moriceau, fils de Michel et Léonarde Boislesve.

Un petit bonhomme de six ans.

 

Les parents de Michel s’étaient unis en la paroisse de Continvoir, le 3 juillet 1684.

 

·         24 mars 1694

Louis Arnault, seize ans environ, fils de défunt René Arnault et Françoise Baudeau.

 

Aucune date de décès pour René Arnault qui avait épousé Françoise Baudeau, le 27 juin 1674.

 

·         29 juin 1694

Anne Basse fille de défunt Louis Basse. Jeune femme âgée de vingt huit ans.

Aucune mention du nom de la mère.

 

 

Ce qui est à remarquer en considérant toutes ces victimes, c’est le nombre important d’adultes.

Généralement, les loups s’attaquaient à de jeunes enfants.

 

Que faire pour venir à bout de ces loups ?

Il est certain que les habitants des villages (laboureurs, vignerons, tisserands......), n’ayant pas le droit sous peine de fortes amendes, de posséder des fusils, étaient très démunis face à ce fléau avec uniquement en mains des fourches et des bâtons.

 

Les curés des paroisses les plus touchées demandèrent aux autorités supérieures qu’il soit permis aux paysans de s’armer, afin de se défendre efficacement, mais celles-ci, craignant les révoltes paysannes, firent la sourde oreille.

 

 

A suivre ......................



[1] Malgré des recherches dans les diverses communes où ont séjourné les parents Gaucher, aucun acte de baptême d’un garçon entre 1678 et 1682.