Quelques romans évoquant « la Bête ».
La bête du Gévaudan d’ Abel
Chevalley
Ecrit en 1936, il s’agit d’un roman sous forme d’une chronique
rapportant les faits, avec une grande précision par rapport à l’histoire.
Un grand-père raconte à son petit-fils, âgé de 16 ans, ce qu’il a
vécu lors des attaques répétées de la bête. Ce grand-père avait fait partie des
battues, avait même affronté l’animal par deux fois.
Un livre précis, rapportant non seulement les faits, mais les
analysant et émettant toutes les hypothèses possibles dont
·
une éventuelle machination de François Antoine abattant un loup,
le premier, et le faisant passer pour la bête.
·
une intervention humaine
Un roman court dans lequel ne sont pas oubliés, les habitants de
cette contrée rude du Gévaudan, avec leur dur labeur, leurs croyances et
superstitions et leur vie chamboulée par cette bête ayant engendrée la venue
envahissante et destructrice de chasseurs appâtés par les primes et les
louvetiers royaux, les chasses, les
battues...... et les récoltes saccagées par le piétinement des chevaux et des
hommes.
Sont évoqués également, les habitants gagnés par la terreur, les
familles des victimes et les victimes elles-mêmes, sans omettre les prêtres des
paroisses et les nobles.
Bien sûr, ce livre
n’apporte aucune réponse. Toutes les interrogations restent intactes..... Une énigme de l’histoire qui en restera définitivement une.
La
bête de Catherine Hermany-Vieille
Le récit de Catherine
Hermany-Vieille est plus centré sur la famille Chastel et surtout sur la
personnalité d’Antoine Chastel et ses périples et notamment dans le nord de
l’Afrique, en Algérie, où prisonnier, il avait été torturé.
Le père Chastel, dit le sorcier, était
craint. Son fils Antoine, homme sauvage et solitaire toujours flanqué de deux
canidés impressionnants dont un viendrait, disait-on, des contrées lointaines
et qui ressemblait à une hyène, l’était encore plus. Alors lorsque les
premières attaques d’un loup sanguinaire à la stature impressionnante
terrorisent la région, tous les regards se portent sur cette famille Chastel
marginale.
Dans
ce court roman, la vie en Gévaudan est narrée avec justesse. Les peurs, les
superstitions..... et aussi les attaques violentes de la bête.
Un
fond de peur, mais aussi de résignation, sous laquelle sourdait la révolte.
Une
fiction qui rejoint la réalité dans ces grandes lignes.
Terreur
en Gévaudan de Philippe Mignaval
Un autre roman-fiction, très bien écrit, qui suit les traces de la
« bête », pas à pas......
Alors si vous connaissez bien l’Histoire, ce livre ne vous
laissera pas indifférent.
La forêt du Gévaudan est sombre et bien désertique, le mont
mouchet est froid… Il ne donne pas envie de s’attarder…
Le narrateur, un scientifique, et Margeride, une jeune fille au
nom prédestiné, se rencontrent lors de l’inauguration du musée sur la bête du
Gévaudan.
Malgré cette histoire ancienne, l’espoir les tenaille toujours de
pouvoir reconstituer l‘apparence réelle de la bête.
C’est alors que Margeride invite le narrateur dans sa maison de
famille où se trouve, depuis plusieurs générations, un étrange pot dans lequel un élément
organique est conservé dans du formol. Ce petit morceau de peau et de chair
aurait appartenu à la bête.
Une idée germe. Ne pourrait-on pas avec l’ADN de ces fragments
réaliser un « clone » ?
Les tentatives de reproduction avec des chiennes échouent.
Après une absence de plusieurs mois à l’étranger, le narrateur
revient en Gévaudan et apprend qu’une
bête sévit dans la région. Des carnages étrangement semblables à ceux de la
bête.
Une des manipulations génétiques, aurait-elle réussi ?
Une des chiennes, aurait-elle mis bas ?
Cela semble pourtant absurde !
Mais pourtant......
Un bon thriller, bien agencé, bien mené, sans temps morts.
Les actes meurtriers du présent, retracent ceux du passé.
Des patronymes d’aujourd’hui, rappellent ceux d’hier.
Un roman bien documenté que j’ai, pour ma part, beaucoup apprécié.
Les
secrets de la forêt de Gilbert Bordes
Un roman qui n’a rien à voir directement avec « la
bête », mais qui parle d’un loup tueur faisant penser, inévitablement au
Gévaudan !!
Le roman se passe en Lozère, dans un petit village du nom de
Villeroy.
Premier point commun.
Une bête attaque des enfants et des adolescents. Elle ne les tue
pas, mais les défigure.
Second point commun.
La peur gagne peu à peu la population qui accuse les écologistes
et leurs réserves naturelles, mais aussi pointe du doigt une communauté de
Tziganes campant à la lisière du village.
·
Du côté humain : Préjugés, peur, haine,
racisme, intolérance et vieilles rancœurs.
·
Du côté nature : La forêt avec ses
bruissements, sa faune avec les grondements de la bête et sa flore apportant
charme et poésie......
La bête est traquée, mais insaisissable. Elle connaît la forêt.
Elle semble protégée. Par qui ?
Un roman quelque peu policier, car il y a énigme et enquête,
mais un roman super intéressant.
Il y a bien d’autres ouvrages s’inspirant de « la bête du
Gévaudan », plus ou moins proches de la réalité de celle vécue au XVIIIème
siècle.
Les livres parlant des loups sont légion.
Les loups ont été éradiqués. La peur qu’ils inspiraient à
l’homme a eu raison d’eux.
Depuis quelques décennies, peu à peu, ils sont réimplantés dans
des réserves, dans des parcs, dans la nature. Cette implantation fait
polémique, tout comme celle de l’ours qui a lui aussi subit la foudre humaine.
La nature avait ses lois.
L’Homme a voulu tout maîtriser, tout régenter, mais n’a-t-il pas
à un moment donné, troublé l’écosystème ? N’a-t-Il pas entravé les rouages
de Mère-Nature ?
Pour que chacun reprenne sa place, il va falloir du temps.....
et surtout laisser aux animaux des espaces forestiers suffisants pour chasser
et se nourrir.