mercredi 23 février 2022

Les catastrophes ferroviaires - juillet 1846 - cinquième partie

 

Ce fut le 8 juillet 1846, dans le nord de la France[1]

Cinquième partie : le procès en appel



Après quatre heures de délibéré, en procès en première instance, la cour avait rendu le jugement suivant :

     ·             L’inspecteur Pierre Joseph Hovelt, chef du train, et le mécanicien Antoine-François Bolu, conducteur de la seconde machine furent acquittés, car n’ayant aucune maîtrise sur la vitesse du convoi.

  •   Toutefois, furent déclarés coupables d'homicide par imprudence l'ingénieur de l'exploitation Jules-Alexandre Petiet pour avoir prescrit l'allure, et le mécanicien Alexandre Duthoit qui menait la première locomotive. Tous deux furent condamnés à quinze jours de prison et aux frais du procès, le premier en sa qualité d’ingénieur de l’exploitation devait payer une amende de 3 000 francs.

 Les deux condamnés firent appel de ce jugement, mais la Cour de cassation, en date du 24 avril 1847, confirma la condamnation.

 

 

Qui était Jules-Alexandre Petiet ?

 

Jules-Alexandre Petiet était né à Florence en Italie,  le 5 août 1813.

 

Il sortit major de sa promotion de l’Ecole centrale en 1832. Diplôme en poche, il participa à la mise en place des premières lignes de chemin de fer :

·         Versailles rive gauche en 1842

·         Dans le nord de la France à partir de 1846

 

Ingénieur des chemins de fer puis directeur de la compagnie des chemins de fer du Nord, il fut, plus tard, directeur de l’Ecole centrale de Paris de 1868 jusqu’à la date de son décès, le 29 janvier 1871 à Paris.

 

Son nom figure sur la Tour Eiffel parmi 72 autres noms.



[1] Sources : divers articles de journaux dont « le constitutionnel » du 11 juillet 1845 – Gallica.

Le salpêtre


Un mot venu tout droit du latin médiéval, salpetrae

  • ·         Sal – salis : sel
  • ·         Petrae : roc – roche – pierre

Et désignant le sel de terre.

 

Le mot connut d’autres orthographes au fil des siècles :

  • ·         Salipestre en 1375
  • ·         Sallepetre en 1406
  • ·         Sallepestre en la moitié du XVème siècle
  • ·         .....

 

Le salpêtre est le nom donné au nitrate de potassium, utilisé comme engrais et entrant dans la composition, entre autres, des explosifs.

 

Un mot qui fut largement employé dans diverses expressions, telles :

  • ·         Etre tout salpêtre (1694)
  • ·         N’être que feu et salpêtre (1694)
  • ·         Avoir un caractère de salpêtre

Trois manières de qualifier une personne vive... et peut-être un tantinet explosive !!

 


Salpêtre, mot employé également dans le langage guerrier, pour nommer la « poudre de guerre » - Boileau 1667.

Depuis 1871, le salpêtre désigne les efflorescences qui se forment sur des supports humides.

 



Mais, il existe quantité de dérivés découlant de ce mot.

  • ·         Un salpêtrier : ouvrier fabriquant de salpêtre (1482). Pour exercer ce métier, il fallait une autorisation gouvernementale.
  • ·         Salpêtreux ou salpêtreuse – adjectif – 1571 : couvert de salpêtre.
  • ·         Un salpêtrage (1838) : action de rechercher du salpêtre dans le sol.
  • ·         Une salpêtrière (1660) : salle d’un arsenal où était fabriqué le salpêtre.

Un nom bien connu. La salpêtrière, à Paris, avant de devenir un hôpital au XVIIème siècle, était une ancienne fabrique de poudre à canon.

  • ·     La salpêtrisation (1845) : formation de salpêtre sur les murs.

 

Avez-vous connu ce salpêtrier salpêtreux, tout feu et salpêtre, effectuant de nombreux salpêtrages avant de finir son ouvrage dans une salpêtrière au cœur du village ?

 

Après la Révolution de 1789, alors que la Patrie était déclarée « en danger », il fallut, pour alimenter les tirs des fusils et canons, fabriquer en grande quantité de la poudre. De nombreuses salpêtrières furent ouvertes, même dans les plus petits villages[1]. Pour cela, il fallait une licence. Mais beaucoup d’espoirs de faire fortune furent déçus, il y avait des terres à salpêtre et d’autres infructueuses.





[1] Le plateau du Neubourg possédait plusieurs salpêtrières.

mercredi 16 février 2022

Les catastrophes ferroviaires - 8 juillet 1846 - Quatrième partie

 

 Ce fut le 8 juillet 1846, dans le nord de la France[1]

Quatrième partie : le procès


 Le journal « la Presse » publia le 15 juillet 1846, un article se voulant rassurant, expliquant « ....nous avons le bonheur d’annoncer que les pertes, toutes grandes, toutes déplorables qu’elles soient, sont pourtant moins considérables qu’on l’avait dit.... ».

Il était donné plus amples informations sur les différentes victimes, malheureusement décédées :

 

  • ·         M. Lefebvre Placide – 75 ans – rentier – demeurant à Roclincourt ( le Constitutionnel[2] avait noté : Tocquancourt).
  • ·         Melle Legay Emérance – 22 ans -  domiciliée à Bapaume (le Constitutionnel avait noté  résidant à Fampoux).
  • ·         M. Taberry Adolphe Joseph – 4 ans, d’Arras.
  • ·         Mlle Flamand Marie-Josèphe -  célibataire – domiciliée à Marcq (le Constitutionnel avait noté  demeurant près de Bouchain).
  • ·         M. Pirard Louis – 4 ans - habitant Mont-à-terre près de Creil. (le Constitutionnel avait noté  M. Picard et domicilié à Montataire).
  • ·         M. Lecomte Désiré -  25 ans – officier de santé - exerçant à Izel-les-Hameaux.
  • ·         M. Bourgeois Jean-Baptiste - soldat de la classe 1845 – demeurant à Amiens
  • ·         Grimbert Marie Catherine Honorine – veuve de Fidel-Henri Dewolde – propriétaire à Armentières
  • ·         Deguin Charles Edouard – demeurant à Amiens – soldat de la classe 1845
  • ·         Vivot (prénom ?) – 30 ans environ – célibataire - chef conducteur – décoré – domicilié à Paris rue de Valenciennes – né à Besançon.
  • ·         Saint-Hilaire (prénom ?) – 32 ans environ – célibataire – conducteur – résidant à Paris, 1 rue Sainte-Croix-d’Antin
  • ·         Sarazin (prénom ?) – conducteur de la Picarde – au service de M. Guérin, entrepreneur de messageries – natif de Brebières.
  • ·         Une femme non identifiée – 30 ans environ – vêtue d’une robe fond marron à carreaux, une jupe de même laine, un collet blanc, une paire de bas noirs qui portait des bijoux de peu de valeur et d’une bourse en perle contenant trente-cinq centimes.
  • ·         Une autre femme non identifiée - 30 ans environ – vêtue d’une robe d’indienne rayée rouge et blanc, de deux collets, d’un tablier noir dit étoffe de laine, deux jupes dont une blanche en calicot  et l’autre en laine blanche, d’une paire de bas blancs en coton et d’une paire de souliers en tissus ou pantoufles.

Concernant ces deux jeunes femmes et selon des témoignages, elles se trouvaient dans le wagon en compagnie de M. Guérin, venant de Lille et de Rouen et elles se prénommaient l’une, Julie, et l’autre, Sophie.

 

Concernant les blessés,  recueillis par les habitants de Fampoux et des villages environnants, se trouvaient

 

  • ·        Mme Pirard, habitant Mont-à-Terre près de Creil, la mère du petit Louis décédé, souffrant de fortes contusions à la tête et d’une fracture de la clavicule gauche. Elle était en voie de guérison.
  • ·         Mme Braine, épouse de maître Braine, président de la chambre des notaires à Arras, avait de nombreuses contusions et blessures à la tête. Son état était satisfaisant..
  • ·         Bertrand d’Aigny, l’aide-de-camp du général Oudinot qui mourut quelque temps après de ses blessures.
  • ·         M. Deguy[3], chef d’escadron, aide-de-camp de M. le général marquis Oudinot. Il avait de nombreuses et graves blessures dont trois côtes fracturées. Son état semblait critique.
  • ·         Un Anglais et sa femme séjournant à l’Hôtel de Flandre à Douai. Un bras cassé pour le mari et des contusions pour l’épouse. Leur état n’était pas préoccupant.
  • ·         Un autre Anglais, descendu dans le même hôtel à Douai.
  • ·         M. Grapinet, un négociant en dentelle, demeurant à Paris, avait déjà repris ses activités.
  • ·         Melle Bouchain, fille de M. Bouchain-Lecat, négociant miroitier à Lille rue Grande-Chaussée. Après quelques contusions à la cage thoracique, elle était presque rétablie et pouvait regagner son domicile.
  • ·         Mme Vanovredec, demeurant à Puteaux route de Suresnes, près de Paris, était rétablie de ses quelques contusions.
  • ·         M. P. Minart, directeur de la Caisse artésienne, était déjà guéri de ses quelques blessures.
  • ·         M. Lestiboudois, médecin, ancien député du Nord, ne fut que légèrement blessé à la main par des éclats de verre.
  • ·         Mme Robinet, veuve d’un ancien employé supérieur de la préfecture d’Arras, se trouvait dans les wagons de tête, ceux qui firent un plongeon dans la tourbière. Elle fut sauvée in extremis par un jeune homme qui lui-même était grièvement blessé par un éclat de bois qui lui traversait un bras et qu’il n’hésita pas à arracher courageusement avant de sauter dans l’eau. Mme Robinet ne connaîtra jamais le nom de son sauveur.

 

On disait aussi qu’une religieuse avait péri dans cet accident. Il y avait bien une demoiselle de Lomessen du couvent de Gelte à Bruxelles qui voyageait avec sa famille, mais elle ne faisait pas partie des victimes.

 

L’affaire fut portée rapidement devant le tribunal de police de Lille.

Le 20 août 1846, comparaissaient :

  • ·         Jules Alexandre Petiet – 33 ans – ingénieur de l’exploitation chargé de l’organisation générale du service.
  • ·         Pierre Joseph Hovelt – 37 ans – sous-inspecteur – chef de train.
  • ·         Alexandre Duthoit – 26 ans – mécanicien de la machine de tête.
  • ·         Antoine Françoise Bolu – 46 ans – mécanicien de la seconde machine.

 

Témoins et experts se succédèrent à la barre, mais rien de concret n’émergea de tous ces débats. Les prévenus furent donc, tous les quatre, relaxés.



Pourtant, il fallait déterminer les causes de cette catastrophe, d’autant plus qu’elle avait entraîné la mort de plusieurs personnes.

Un procès fut ouvert et se déroula du 11 au 15 novembre 1846 et cette fois les quatre prévenus : Jules Alexandre Petiet, Pierre Joseph Hovelt, Alexandre Duthoit et Antoine Françoise Bolu furent reconnus responsables.

Responsables ? Oui, car il fut prouvé que cette catastrophe avait été due à une vitesse excessive, conjuguée à la présence d’un obstacle se trouvant sur la voie. Même la plaidoirie de leur avocat, Eugène Bethmont, ne put faire fléchir les jurés.

 

Le ministère public fit appel à ce jugement.



[1] Sources : divers articles de journaux dont « le constitutionnel » du 11 juillet 1845 – Gallica.

[2] Les différences étant dues pour le journaliste du Constitutionnel à des renseignements pris juste après la catastrophe et sous le choc de celle-ci, sans avoir pris le temps – l’article devant paraître rapidement – de vérifier plus amplement les dires.

 

[3] Orthographié également De Guys.

Une voix de rogomme.

 

Voilà une expression qui  a, dernièrement, attiré mon attention.

Qui peut bien avoir une telle voix ?

Qu’est-ce qu’un rogomme ?

 

Alors, bien sûr, je me suis plongée dans mes dictionnaires et j’y ai, O Bonheur ! découvert la réponse.

 

Une voix de rogomme est une voix enrouée, rauque, que l’on attribue surtout à quelqu’un qui abuse de l’alcool.

Mais pourquoi donc ?

 

Le mot rogomme remonte bien loin dans le temps et comme vous pouvez le deviner, il est passé par plusieurs orthographes :

  • ·         Rogum – 1700.
  • ·         Rôgomme – 1735.
  • ·         Rogome – 1823.

 

Tout cela ne fait pas vraiment avancer le schmilblick, mais à dire vrai, l’origine du mot reste encore un mystère.

Mais, les hypothèses, il y en a, comme celle-ci :

  • ·        

    La contraction de rhum et gomme (gomme : sirop de sucre).

Le mot aurait désigné un verre d’eau-de-vie, mais également le pourboire généreux d’un client, pour boire, justement.

Apparemment, un rogomme serait une liqueur forte, une eau-de-vie, dans le langage populaire.

 

Un ivrogne à la voix enrouée et pâteuse, pour avoir abusé de verres de rogomme, a donc une voix de rogomme, due au rogomme justement, ou à tout autre alcool absorbé trop généreusement.

 

De, enrouée, en 1823, la voix de rogomme est devenue rauque et éraillée, en 1861, sans ou avec abus d’alcool.

 

Un rogommiste, orthographié rogomiste en 1788, est un marchand d’eau-de-vie et de liqueurs.

Un rogommiste, même sobre, peut posséder une voix rogommeuse, à cause d’un rhume, soigné avec un grog, eau chaude dans laquelle il faut ajouter une bonne rasade de rhum et une rondelle de citron.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 9 février 2022

Les catastrophes ferroviaires - 8 juillet 1846 - troisième partie


Ce fut le 8 juillet 1846, dans le nord de la France[1]

Troisième partie : les victimes

 

Certains journaux, tels le Constitutionnel en date du 11 juillet 1846, communiquèrent le nom des victimes :

  • ·         Mme Marie Flamand, demeurant près de Bouchain.
  • ·         Mme Demolde, d’Armentières.
  • ·         M. Lecomte, médecin exerçant à Iselle.
  • ·         M. Bourgeois, un soldat.
  • ·         Melle Legay, résidant à Fampoux.
  • ·         M. Taberry, d’Arras.
  • ·         M. Picard habitant Montataire près de Creil.
  • ·         M. Lefebvre de Tocquancourt.
  • ·         Deux enfants, sans plus de précisions.
  • ·         Deux personnes encore emprisonnées du marais.

               Deux conducteurs des machines avaient eux aussi trouvé la mort.

 

Il y avait également le nom des personnes blessées, à savoir, entre autres :

  • ·         Mme Picard, habitant Montataire, souffrait de fortes contusions à ka tête et d’une fracture d’une clavicule.
  • ·         Mme Braine, épouse de maître Braine, notaire à Arras, avait de nombreuses contusions.
  • ·         Bertrand d’Aigny, l’aide-de-camp du général Oudinot qui mourut quelque temps après de ses blessures.
  • ·         M. Deguy, chef d’escadron, avait de nombreuses et graves blessures.
  • ·         Un Anglais et sa femme séjournant à l’Hôtel de Flandre à Douai. Un bras cassé pour le mari et des contusions pour l’épouse
  • ·         Un autre Anglais, descendu dans le même hôtel à Douai.
  • ·         M. Grapinet, un négociant en dentelle, demeurant à Paris.

 

 

Afin de rassurer familles, amis et lecteurs, le journaliste avait mentionné les personnalités qui voyageaient dans ce convoi et qui n’avaient aucun mal :

  • ·         La princesse de Ligne et ses quatre enfants.
  • ·         La marquise de Lauriston.
  • ·         Le maréchal Saldagna, de nationalité portugaise.
  • ·         Le général Oudinot, celui dont l’aide-de-camp est décédé.

 

Il y eut des actes de bravoure.

  • ·         M. Crepin, par exemple, avait sauvé sa femme en la cramponnant par la chevelure.
  • ·         Des mères n’avaient pas hésité à sauter dans le marais pour sauver leurs enfants.
  • ·         Mme Manin-Vauclin avait sauvé sa nièce.
  • ·         Mme Teteluin, au moment où elle disparaissait sous l’eau pour la troisième fois, fut retirée in extremis du marais par un jeune homme dont elle ignora le nom.

·         Et sans doute d’autres actes de ce genre par des anonymes courageux. 

 

Un tel événement fut raconté, discuté, commenté et la voix des sceptiques s’éleva. Devant l’ampleur de la catastrophe, il était certain que les responsables avaient minimisé le nombre de blessés et le nombre de victimes.

Des morts, il y en avait encore dans le marais et ils seraient repêchés de nuit et enterrés en douce. Vingt, trente, quarante, plus sans doute !! Et le chiffre montait comme le faisaient les enchères au fil des conversations.

Pour essayer de mettre fin aux rumeurs, une semaine après la catastrophe, une quinzaine de hussards eurent pour mission de sonder le fond de la tourbière. Ils remontèrent beaucoup de débris, mais aucun corps.

 



[1] Sources : divers articles de journaux dont « le constitutionnel » du 11 juillet 1845 – Gallica.

Comme un fou....

 

Batifoler

 

Ce verbe fit son apparition vers la moitié du XVIème siècle.

Il viendrait, vraisemblablement, de la dérive du mot provençal « batifol » désignant le moulin à battre les draps ou l’écorce. Rappelant le moulin à foulon du début du XIXème siècle.

« Batifol » proche également de l’italien « battifol » mot se traduisant par « moulin ».

 

Décomposons ce verbe. Il est formé de :

  • ·         Bat : battre
  • ·         Folar : fouler

 

Mais, il est possible aussi de rapprocher le mot de « follis » : fou.

 

Batifoler était employé dans un contexte rural :     

  •         Folâtrer – gambader.
  • ·         S’amuser d’un rien.

 

·         Un batifolage, d’abord « batisfolagiis sous la plume de Rabelais (1532) : action de batifoler.

·         Un batofileur (euse) – nom et adjectif : a rejoint le dictionnaire de l’Académie en 1835.

 

 

Une scène un peu folle que l’on peut attribuer à un enfant ou à un jeune animal :

Un batifoleur batifole dans la prairie, sautant, gambadant, riant..... Quel batifolage !!

 

mercredi 2 février 2022

Quel bazar !!

 

  • ·         Bathzar en 1432.
  • ·         Bazar en 1546.

·         Parfois « bazare » au cours du XVIème siècle.

 

Un mot arrivé tout droit de Perse, désignant un marché public.

On retrouve ce mot, en Angleterre vers 1340, orthographié « bazaar », qui lui fut emprunté à un mot turc.

 

Un mot qui a voyagé au pas des camelots installant ça-et-là leurs marchandises sur les places publiques.

 

Marché des pays orientaux, le bazar est devenu magasin dans lequel il est possible d’acquérir toutes sortes de marchandises (1816), tel « le Grand Bazar de l’Hôtel-de-ville » à Paris.

En raison de la multitude d’objets hétéroclites entreposée dans un même lieu, le bazar s’attribue à un ensemble d’objets pêle-mêle (1866).

En 1841, le bazar nomma, un temps, une maison de tolérance.

 

  • ·         Bazarder ou basarder, passa dans le langage argotique et s’attribua à :
o   Vendre à bas pris (1846).
o   Se débarrasser de quelque chose (1866).

  • ·         Un bazardage (1872) : action de bazarder. Peu usité.
  • ·         Un bazardement : préféré à bazardage (1907).
  • ·         Un bazardeur (euse) : celui ou celle qui bazarde (1883).

 

Il vous sera sûrement possible d’apercevoir, lors d’un vide-grenier, une bazardeuse bazarder tout un bazar de vieilleries. Un bazardage dont elle espère tirer quelques sous.

 

Les catastrophes ferroviaires - 8 juillet 1846 - deuxième partie

 



Ce fut le 8 juillet 1846, dans le nord de la France[1]

Deuxième partie : cause de l’accident

 

Afin de déterminer les causes de l’accident, plusieurs expertises furent menées.

Par la Compagnie des Chemin de Fer du Nord, bien sûr, effectuée par le chef de train Hovelt.

Celle effectuée par Pierre-François Frissard, demandée par Pierre Sylvain Dumon,  Ministre des Travaux public.

Puis deux expertises judiciaires sur la demande du conseiller-rapporteur de la Cour royale de Douai, le premier le 26 juillet par MM. Gillot et Beaumal, sur l'ensemble des faits, le second les 22 et 26 juillet, par M. Le Gavrian, ingénieur-mécanicien, sur l'état des locomotives.

Il y eut également de nombreuses enquêtes d’experts.

 

Un premier constat, celui des voyageurs qui avaient ressenti un léger flottement des wagons juste avant le déraillement.

Anomalie qui aurait pu être due à un affaissement du remblai le long de la voie ferrée, peut-être due à la promiscuité du marais, rendant le sol instable.

Une piste privilégiée, en raison de la présence d’autres affaissements à plusieurs autres endroits, puis abandonnée par la suite.

 

La vitesse fut mise en cause. Peu facile à évaluer, elle fut calculée en fonction du temps mis et du nombre de kilomètres parcourus.

Alors qu’au moment de l’accident, le convoi aurait dû aller à environ 22 - 24 kms/heure, le calcul établit une vitesse de 35 à 40kms/heure.

 

Une autre hypothèse, celle de la rupture de  la barre d’attelage entre le premier et le second wagon. Cette barre en se plantant dans le sol aurait dévié le second wagon qui aurait alors déraillé.

 

Puis, éventuellement, une mauvaise manœuvre du mécanicien de la seconde locomotive qui en renversant la vapeur aurait stoppé brutalement les voitures, provoquant un « tassement » brutal de celles-ci.

 

Enfin, le poids excessif du convoi ajouté à la vitesse importante du convoi. Chaque locomotive pesait environ vingt-six tonnes.

 

Il n’était pas à exclure non plus, la possibilité du choc d’une roue avec un objet dur, tel un rail à l’embout écorné, comme celui retrouvé, en effet, sur les lieux du drame.

 

Voilà de quoi alimenter la presse et les discussions de tous les experts, avant d’aborder les plusieurs jours de  procès à la mi-novembre.



[1] Sources : divers articles de journaux dont « le constitutionnel » du 11 juillet 1845 – Gallica.