mercredi 24 février 2021

MOCHE !!!!!

 


Moche !! Ah, que c’est moche !!

 

Encore un mot d’argot prenant racine (peut-être car rien n’est réellement sûr) dans « un moche », nom attribué à un écheveau de fil en vrac, d’où l’idée d’un arrangement grossier.

Vers 1867, on employait ce mot pour : défiguré – détérioré.

 

Autre hypothèse concernant l’origine de ce mot, il viendrait du francisque « Mokka », désignant une masse informe. Une certaine relation, toutefois, avec l’écheveau de fil.

Ce mot « Mokka » proviendrait lui-même de l’allemand « Mocke » qui aurait donné l’adjectif « moche », pour laid, puis le verbe « amocher », vers 1878.

 

Eh oui ....Les mots voyagent, sont repris avec plus ou moins d’exactitude et le temps fait le reste.

Un mot n’est jamais définitivement fixé.

 

Le verbe « amocher » est employé pour :

·         Abîmer quelque chose.

·         Blesser – faire du mal à quelqu’un.

·         Défigurer, d’où l’adjectif « moche ».

 

Un autre verbe, « Amochir », s’emploie depuis 1921. Il a un sens extrême car sa définition est : rendre plus laid.

Plus laid que laid !!!! Est-ce possible ?

 

Tout cela me semble bien moche, n’est-ce pas ?

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

 

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 



Chapitre 4 – Seconde partie

 

Du conte à la réalité.......

  

Journal La Dépêche – 6 février 1876

 

Ravage d’un loup.  On écrit de Brantôme à la Dordogne.

Les villages du Ladoux et de Fontaneau sont dans la consternation. Mardi, à 8 heures, un loup de forte taille, comme il ne s’en était plus  vu dans le pays, s’est présenté au milieu même du village de Ladoux. Le sieur Rebière Cuminal, domestique de M. Durandeau, occupé à ramasser de la feuille à quarante mètres des maisons, a été brusquement assailli par lui. Ce jeune homme n’ayant seule arme que son râteau, a essayé, mais en vain, de se défendre, le loup l’a poursuivi et lui a fait des blessures nombreuses et graves à l’épaule et au bras droit. Les voisins, accourus à ses cris, ont pu le délivrer.

Quelques minutes après on entendait des cris d’alarme dans la direction de Fontaneau, qu’avait prise le loup. Le sieur Desmoulins, vieillard âgé au moins de soixante ans, venait d’être renversé par cette bête féroce et aurait infailliblement péri, sans le dévouement du sieur Delfaux, son voisin, qui, entendant ses cris de détresse, est accouru et l’a délivré de son terrible agresseur.

Mais, malheureusement, le sieur Desmoulins avait déjà reçu des blessures épouvantables. La joue gauche était enlevée, ainsi que tout le cuir chevelu du côté gauche du crâne. La cervelle faisait hernie par un trou sur le sommet de la tête. Ses blessures sont mortelles.   

Vers midi, on a entendu de nouveaux cris dans les villages voisins, où le loup redoutable faisait de nouvelles victimes.

M. le curé de Puy-de-Fourche et les paysans des environs se sont armés de fusils, et se sont mis en chasse. La gendarmerie de Brantôme est venue également constater le mal et y mettre un terme.

M. le docteur Puyjoli de Meyjounissas et la gendarmerie se sont précipités au galop de leurs chevaux vers le village de Petit-Palinque, où se trouvaient deux victimes : monsieur Pierre Dumas, âgé de 62 ans, avait toute la partie inférieure de la face enlevée ; le sieur Etienne Lavaud  portait également de graves blessures à la figure ;  il ne lui reste plus que quelques cartilages du nez.

C’est dans la lutte avec ces deux dernières victimes que le loup a trouvé la mort. Le sieur François Bourdeillette l’a abattu au moment où il tenait entre ses jambes le sieur Dumas.

Mais avant d’arriver à ce village, il avait rencontré dans le bois le sieur Geoffroy Blois, d’Agonac, l’avait terrassé, il avait fait des blessures profondes aux deux cuisses. Le sieur Geoffroy était mourant quand l’homme de l’art et la gendarmerie sont arrivés.

On craint pour les jours du sieur Dumas.

On serait à désirer que, devant de telles calamités, la sollicitude de l’administration supérieure s’éveillât et fit un appel à la vigilance de MM. Les lieutenants de louveterie, dont le titre ne doit pas rester purement honorifique.

 

 

Il s’agit sûrement encore d’un loup malade,  mais rien pour l’affirmer, même dans les autres journaux relatant le même événement.

 

Journal officiel de la République française – 4 février 1876

 

Au village de Fontaneau, un loup a fait d’horribles morsures à un pauvre vieillard ; il s’est dirigé ensuite sur le village du Ladoux, où il a mordu un brave domestique de M. Durandeau. L’animal poursuivant sa course, a rencontré le nommé Clerjou et deux autres hommes, qu’il a mis dans l’état le plus pitoyable. Leur figure est horriblement mutilée, et l’on pense qu’ils ne survivront pas à leurs blessures. Après avoir fait tant de victimes, le loup a enfin était abattu par le sieur François Bourdeillette.

M. le docteur Puyjoly, arrivé en toute hâte, a donné les premiers soins aux blessés, mais on conserve peu d’espoir de les sauver.

 

 

La Petite presse – Journal quotidien – 5 février 1876.

 

Un loup furieux

Avant-hier 2 février à 8 heures du matin, un loup énorme, sorti du bois de la Chabrerie, dans la Dordogne, s’est jeté sur des animaux. Les habitants du village les Marsalis, commune de Château-l’Evêque, se sont immédiatement mis à sa poursuite. Un fermier l’a blessé d’un coup de feu ; mais l’animal, rendu furieux par sa blessure, s’est alors précipité sur toutes les personnes qu’il a rencontrées.

Au village de Fontaneau, il a fait d’horribles morsures à un pauvre vieillard ; il s’est dirigé ensuite sur le village de Ladoux, où il a mordu un pauvre domestique de M. Durandeau.

L’animal, poursuivant sa course, a rencontré le nommé Clerjou et deux autres hommes, qu’il a mis dans l’état le plus pitoyable. Leur figure est horriblement mutilée, et l’on pense qu’ils ne survivront pas à leurs blessures. Après avoir fait tant de victimes, le loup a enfin été abattu par le sieur François Bourdeillette.

M. le docteur Puyjoly, arrivé en toute hâte, a donné les premiers soins aux blessés, mais on conserve peu d’espoir de les sauver.

 

 

Quelques fouilles qui n’ont donné que peu de renseignements complémentaires.

Le loup, sans doute malade ou affamé, avait été blessé, ce qui avait redoublé sa fureur.

 

Le docteur, Guillaume Puyjoli de Meyjounissas, devint maire de Brantôme l’année suivante en mars 1877. Il garda cette fonction jusqu’en mai 1903.

 

Je n’ai découvert que deux décès dans les registres d’Agonac.

Celui de :

Pierre Dumas, le 23 février 1876 à six heures et demie du matin. Il demeurait au lieu-dit Petit-Palemque. Agé de soixante-deux ans, il était cultivateur.

Et celui de :

Etienne Lavaud, décédé au lieu-dit Lascroutarias, le 5 mars 1876 à une heure du matin. Cultivateur également, il était âgé de quarante-et-un ans.

 

Les autres recherches furent infructueuses.

 
 

Le journal Gil Blas – 11 octobre 1894

 

Les griffons de M. de la Martinière, réunis à ceux de M. de la Lande, mis en chasses depuis quelques jours seulement, ont fait leurs premiers débuts en prenant une forte louve dont la présence était signalée dans les bois du Petit-Puys.

Le surlendemain, dans une battue dirigée par M. Cardot, lieutenant de louveterie de l’arrondissement, un grand vieux loup, qui était venu donner au carnage sur un chevreau mort abandonné par le berger Mathey, sur la lisière du bois de la Cluse, a été tué par M. Fauconnet, qui l’a servi à la carabine. La bête a cherché à se relever, mais, comme elle était atteinte mortellement, elle est tombée pour ne plus se relever. Portée par les hommes qui faisaient la battue à la Montoye, près Saint-Pierre, on l’a fait fouler aux chiens.

C’est le cinquième loup dont M. Fauconnet débarrasse le pays de Jougne depuis l’hiver dernier.

 

 

Une chasse comme beaucoup d’autres, depuis des siècles.

 

L‘écho des réfugiés : organe d’entr’aide des Alsaciens et des Lorrains – 2 mars 1941

 

Les derniers loups en Lorraine

Ces derniers temps une discussion s’est instaurée dans un journal de réfugiés à propos de l’époque à laquelle le dernier loup a été tué en Moselle.

« Il est peut-être oiseaux, nous écrit un lecteur, actuellement en résidence dans le Tarn, de reparler du dernier, « le der des ders » loup de la Moselle. Mais qu’il me soit permis de rappeler un souvenir personnel

 Il a été dit qu’en 1890 quelques rares loups erraient encore à travers le pays, et que les forêts de Rémilly et environs méritaient d’être mentionnées.

Or, en 1894 ou 1895, M. Hennequin, alors notaire à Vatimont, locataire de la chasse à Thimonville, propriétaire de la ferme exploitée par M. Nic. Hicquard, avait organisé une battue sur le ban de sa commune. Bon nombre de chasseurs de ses amis étaient venus pour y prendre part. Le soir, des voitures ramenèrent au village gibiers et chasseurs. Ce fut devant le café Nic. Hicquard que le gibier fut déchargé et aligné. Outre un monceau de lièvres, il y avait deux renards, trois ou quatre sangliers et un superbe loup gris noir, de forte taille. Je me souviens avoir pris dans ma petite main d’enfant, la grosse patte du carnassier. Ce fut le dernier loup de la contrée, abattu dans la forêt située entre Thimonville et Juville.

 

 

Nous ne connaissons pas le nom de ce lecteur.

Un homme d’un certain âge assurément qui avait dû faire la guerre « la Grande » puisqu’il fait allusion à la « der des ders », qui ne fut nullement la dernière !!

Un dernier loup ???

Comme la « der des ders » !!!!

 

Un très joli souvenir d’enfance

Cette petite main tenant la patte de ce carnassier devenu inoffensif par les balles des chasseurs.

L’enfant et le loup.

 

Et nous voilà devant ce dilemme : où et quand fut tué le dernier loup ?

Est-ce cette louve, de quarante kilos, abattue en 1888 dans la forêt d’Ecouves dans l’Orne ?

Assurément non, car un mâle de belle taille fut tué dans l’Eure, en 1906.

 

Le loup, animal redouté, attaque-t-il réellement l’homme ?

Je répondrai non, sauf.......

·         Lorsqu’il est malade.

·         Lorsqu’il est blessé et qu’il a peur.

·         Lorsqu’il est attaqué et veut se défendre.

·         Lorsqu’il défend sa meute ou ses petits.

·         Lorsqu’il a faim et qu’il ne trouve pas de quoi se nourrir dans la forêt, notamment lors des grands froids.

 

Le loup s’approche-t-il des villages et des maisons ?

Oui, lorsqu’il a faim, et surtout attiré par les carcasses d’animaux qui, avant le vote d’une loi au XIXème siècle, étaient souvent jetées par les bouchers, dans les fossés à la sortie des villes.

 

Le loup a toujours fait peur, par sa taille, la grandeur de ses crocs, ses yeux qui brillent dans la nuit, son hurlement qui résonne à des kilomètres à la ronde........ et surtout, il est la grande victime d’une mauvaise réputation remontant à des millénaires.

 

 

mercredi 17 février 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 

Chapitre 4 – Première partie

 Du conte à la réalité.......

 

Les articles de presse parlant des loups sont très nombreux, et cela, depuis des siècles :

Les attaques de loup, les chasses et battues, la rage transmise après morsure d’un loup malade, tout est raconté avec force détails et bien évidemment de manière à attiser la curiosité et la frayeur.......

Rien n’a changé dans le monde journalistique, encore et toujours du sensationnel...... il faut vendre des abonnements et faire un maximum de chiffre !!

 

En voici un petit aperçu[1] parmi bien d’autres :

 

Journal de Rouen – 21 janvier 1774[2]

 

« On mande de Luxembourg, du 4 de ce mois, qu’un loup enragé a fait beaucoup de ravages dans différens Villages des environs de cette Ville ; de trente personnes qui ont été mordues, six sont mortes de la rage ; un Médecin de Liége a parfaitement guéri les vingt-quatre autres de cette cruelle maladie, au moyen du mercure. Il a fallu tuer quantité de bestiaux & de mâtins qui avoient été mordus. Un paysan qui battoit à la grange a tué cet animal d’un coup de fléau qu’il lui a porté adroitement sur la tête. La réussite de ce traitement prouve la bonté du remède trés-détaillé dans un Mémoire que l’on trouve en notre bureau, à Rouen ; & qui devroit être aux mains de tous les Curés & Seigneurs de Paroisses ».

 

La rage !!

Un grand fléau jusqu’à la découverte d’un vaccin par Louis Pasteur et son premier essai sur un petit garçon de neuf ans, Joseph Meister, le 6 juillet 1885.

Le jeune Joseph n’avait pas été mordu par un loup, mais par un chien. Quatorze morsures.

Pasteur avait hésité longtemps. Un premier essai sur un humain et de plus sur un enfant !

La maladie n’avait pas été déclarée, il fallait agir vite pour éviter le pire.

La suite, vous la connaissez....

  

Journal de Rouen – 11 février 1774

 

« On desireroit sçavoir pourquoi MM. Les Chasseurs du pays de Caux, prennent plutôt la saison de Septembre & Octobre pour chasser le Loup, au lieu de celle de Février & Mars, tems où les Louves sont pleines, dont on feroit une destruction considérable, & qui seroit très-utile aux Laboureurs, dont les troupeaux & autres bestiaux sont souvent dévorés : on prie de répondre par la voie des annonces. »

 

Cette question resta sans réponse dans les jours qui suivirent la parution de cette annonce.

Pourquoi en effet une chasse à l’automne, plutôt qu’à la fin de l’hiver ?

Quelqu’un, aujourd’hui, peut-il répondre ?

  

Le Journal des débats et des décrets – 19 février 1803

 

On a parlé, il y a plus de deux mois, d’un loup enragé qui avoit mordu plusieurs individus dans deux communes du département des Landes. Les secours de l’art leur ont été infructueusement administrés ; l’un deux périt, deux ou trois jours après, des suites de ses blessures ; un second fut atteint, et mourut dans le troisième accès de rage, le trente-huitième jour ; enfin, le premier accès ne s’est déclaré, chez le troisième, que le 10 de ce mois, c’est-à-dire, le soixante-septième jour après les morsures qu’il avoit reçues. Cet infortuné s’est d’abord précipité dans une maison, et il auroit inévitablement dévoré une femme et un enfant, si une foule de citoyens n’étoit venue à leur secours. On étoit parvenu à la lier et le garotter avec des cordes, mais dans un accès de rage, il s’en est dégagé, pour fuir dans les campagnes, où il a répandu la terreur.

Parvenu, le lendemain, dans la commune de Rion, près de Tartas, il a quitté une brebis qu’il dévoroit, pour courir sur le pasteur ; celui-ci s’est heureusement enfui et s’est enfermé dans la maison de son père, en criant au secours. Mais l’hydrophobe, dont la figure était couverte de boue et de bave, ayant trouvé une hache près de la maison, parvint, par des coups redoublés, à faire sauter la serrure de la porte ; le verrou ayant heureusement résisté, il courut à la fenêtre, qu’il parvint à briser, et il s’introduisoit dans la maison pour y dévorer ceux qui s’y trouvoient, lorsque le chef de famille monta au grenier, et pour conserver son existence et celle de ses enfans, il se vit forcé de tirer un coup de fusil sur le malheureux, qui expira presqu’à l’instant.

 

 Quelle tragédie !!!

Un récit digne des plus grands films d’horreur.

La rage était une maladie très redoutée. Les douleurs qu’elle provoquait étaient insoutenables.

 Bien évidemment, pour vous montrer la véracité des faits, j’ai joué au détective.

 J’ai découvert que la personne qui avait été abattue se nommait : Bernard dit Bistambolle Esranger et qu’il était bouvier.

Son acte de décès date du 13 pluviôse an XI, soit le 2 février 1803.

 

Cet acte de décès porte, en bas de page,  la mention suivante :

A été tué d’un coup de fusil le 11[3] courant à 3 heures et demy de relevée d’après le rapport de justice et de l’officier de santé de l’individu mort et d’après les renseignements, le dit décédé était attaqué de livrophobie[4], autrement dit enragé.

  

Le journal Figaro : électeur, juré, contribuable, artiste, financier, auteur, industriel, homme du monde et journaliste – 6 janvier 1837

 

Un habitant de Nancy a eu la fantaisie d’atteler un loup déjà grand, et qu’il avait muselé, à une petite voiture ; cet équipage, cheminant sur la route d’Essey, a rencontré une voiture de cultivateur. Les chevaux ont été tellement effrayés par l’aspect et l’odeur du loup, qu’ils se sont jetés dans un des fossés de la route, où la voiture a été renversée. Cet accident a déterminé le propriétaire du loup à le faire tuer aussitôt.

 

Une idée saugrenue.

Un accident fort regrettable.

On parle de la mort du loup, certes, mais rien sur les chevaux, sans doute parce qu’ils sont sortis indemnes de cette mésaventure.

  

Journal Le Pays : journal des volontés de la France – 20 octobre 1852

 

Seine-Inférieure

une chasse au loup, habillement conduite par M. Joseph Engrand, lieutenant de louveterie, assisté de M. Jean, garde-général, de M. d’Ambray et de M. Malherbe et sa brigade, gardes des forêts de l’Etat, a eu lieu jeudi dans la forêt d’Arques, arrondissement de Dieppe.

Le bois, cerné par vingt-cinq chasseurs, a été attaqué dès le matin à l’est, et, aussitôt on remarqua le passage de ces bêtes qui, sans doute au premier bruit de la meute, avaient fui du côté de la pyramide[5] et du côté d’Ancourt. On se porta rapidement dans ces deux directions, sans pouvoir rien rencontrer, et on revint à peu près au point de départ en fouillant en tout sens et avec un soin, une persistance et une intelligence digne d’un meilleur succès, et qui font le plus grand honneur à M Joseph Engrand, qui se promet de recommencer bientôt  cette chasse ; il a même laissé à deux frères, très grands tireurs de nos environs, quelques chiens pour faire, de nouveau, des brisées, afin de bien s’assurer des repaires et des passages de ces animaux malfaisants.

  

Animaux malfaisants !!

Le ton est donné.....

Des battues étaient organisées régulièrement sur ordre et avec l’accord du préfet.

Sur le document officiel, validé par ce haut fonctionnaire devaient apparaître, le nom des participants, ceux qui portaient une arme et le parcours qui devait être emprunté.

Une chasse sous contrôle.

Pour ces tueries, les chasseurs touchaient une prime, en fonction des animaux abattus : sexe – âge......

 

 

A suivre.....................

 

 



[1] Les articles retranscrits n’ont pas été modifiés dans leur formulation et leur orthographe.

[2] Vous remarquerez que l’emploi des « ; » est abondant, bien plus quez de nos jours. Un signe de ponctualité qui disparaît peu à peu.

[3] 11 pluviôse : 31 janvier 1803.

[4] Hydrophobie.

[5] Le Pyramide d’Arques-la-Bataille est en réalité un obélisque érigé en septembre 1827 pour commémorer la bataille d’Arques en 1589.

AMADOU ?

 

Amadou !!

 

Tout le monde connaît ce mot, ne serait-ce que par les expressions, très courantes depuis le XIXe siècle :

·         Sec comme de l’amadou

·         Prendre feu comme de l’amadou

L’amadou est une matière très inflammable.

 

Mais qui sait d’où vient ce mot ?

J’avoue, pour ma part, avoir découvert son origine lors de la rédaction de cet article.

 

« Amadou » est un nom du genre masculin qui apparut vers 16  28.

A cette époque, d’ailleurs, il s’orthographiait  « amadoue », avec un « E » final.

Employé dans l’argot des truands, il désignait...... UN MENDIANT !!

 

Rabelais note dans un de ses écrits, en 1546 : « Frotter avec de l’amadoue ».

Voilà qui semble bien curieux !!

Mais pourquoi ?

 

Voilà. L’amadoue était une préparation à base d’un champignon spongieux, très inflammable, portant le nom de : amadouvier.

 

Quel rapport avec les mendiants ?

Je vais vous le conter immédiatement.

 

Afin d’attirer à eux la pitié et ainsi récolter des oboles, les mendiants s’enduisaient le visage avec cette mixture de couleur jaunâtre qui leur donnait très mauvaise mine, comme quelqu’un qui aurait une terrible maladie.

En clair, une ruse pour « amadouer » le chaland qui passe.......

 

 

Et maintenant, quelques mots découlant de l’amadou.

 

·         Un amadoueur : le fabricant d’amadou.

·         Amadouer : verbe, qui vers 1546, s’employait pour se frotter avec de l’amadoue.

Mais également : apaiser – flatter avec de belles paroles avec la détermination de tromper.

Puis, plus tard, vers 1822 : tomber amoureux.

·         Un amadouage : un mariage

·         Un amadoueur ou une amadoueuse : un amoureux ou une amoureuse.

·         Et puis l’adverbe : amadouement.

 

Je retiens tout de même qu’au départ, il y a cette notion d’attirer pour tromper.

Espérons que les amadoueurs et les amadoueuses qui amadouent jusqu’à l’amadouage, soient réellement sincères.

 

Non, je ne suis pas ENCORE pessimiste, mais je sais pertinemment que derrière chaque mot existe son contraire et qu’en plus, reconnaissez-le, ce mot « amadouer » provient, tout de même de l’argot des truands !!!!

Alors, méfiance !!!!

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

 

mercredi 10 février 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 

Chapitre 3

 

Le loup et la littérature.....

 

 

Dans la quasi-totalité des écrits, apparaît le loup.

 

Le loup est l’un des personnages du « Roman de Renart » écrit au XIIème siècle. Il y apparaît  

peu sympathique, niais, vaniteux, poltron et crédule.

Et ce « grand méchant loup », né sous la plume de Charles Perrault au XVIIème siècle, qui mange la grand-mère..... Il s’agit là du récit du « Petit Chaperon rouge », avertissement contre le loup, mais aussi contre les inconnus malintentionnés rencontrés sur les chemins et dans les bois !!!

Sans oublier :

  • ·         Le grand méchant loup et les trois petits cochons. 
  • ·         La chèvre de Monsieur Séguin, dévorée par le loup.
  • ·         Le loup et les sept chevreaux
  • ·         Les fables moralistes de Jean de La Fontaine, mettant en scène le loup avec divers autres animaux.
  • ·         ...............

 l y a toutes ces autres légendes d’enfants abandonnés et élevés par des loups :

  • ·         Lupa, la louve romaine qui allaita Remus et Romulus.
  • ·         Mowgli élevé par une meute de loups. Merci M. Rudyar Kipling pour tous vos récits. Ils ne prennent pas une ride malgré le temps !

Et puis, tous ces enfants sauvages dont les journaux ont tant parlé.

 Bien évidemment, la terreur du loup a fait naître d’autres légendes bien plus effrayantes, comme celle du loup-garou. Un homme qui, à la pleine lune, se transforme en loup, hurle à l’astre de la nuit et dévore ses victimes qui deviennent à leur tour loup-garou.

Une transformation physique nommée « lycantropie », du grec « lykops », loup et « anthropos », homme.

Le XVIème siècle enregistre de nombreux procès de loups-garous. Tous les accusés étaient jugés « coupables » et brûlés sur la place publique.

Mais cette légende ne cachait-elle pas les crimes de certains Grands-Seigneurs ?

En Normandie, le loup-garou était appelé, haire et en Bretagne, Varou.

 Il y avait aussi le meneur de loup à la mauvaise réputation. Un pauvre bougre vivant du tout-venant et qui avait souvent pour compagnon  un loup apprivoisé. On disait qu’il avait le mauvais œil et on lui attribuait tous les méfaits que la terre pouvait porter.

Bien évidemment, c’était au cours des veillées que ces histoires étaient contées, une fois, deux fois, trois fois......  chaque fois, afin de garder l’attention de son public, le conteur ajoutait un détail, puis un autre et un autre encore !!!!! 

Voilà comment les petits faits divers sont devenus de plus en plus palpables, de plus en plus véridiques, de plus en plus incroyables, de plus en plus terrifiants......

Voilà comment d’anodins, les faits  ont pris une importance hors du commun au fil du temps, créant des peurs incontrôlées.

 
 

La terreur du loup prit ainsi naissance à partir des récits des veillées. Il était vrai que la nuit, le hurlement du loup résonnait à des kilomètres alentour, faisant frémir dans les chaumières, car ne disait-on pas qu’il annonçait bien des périls ?