mercredi 27 janvier 2021

HISTOIRE VRAIE – LA MAUVAISE REPUTATION DU LOUP

 

Le loup...... une histoire vraie

 

 Chapitre 1

 Le loup traqué......

 

Le loup s’approchait et pénétrait rarement dans les villes sauf lors des hivers rigoureux, des épidémies de peste et des grandes famines, mais aussi en temps de guerre, alléché par les cadavres laissés sans sépultures. Il attaquait également les jeunes bêtes dans les pâtures et notamment les agneaux. Toutefois, il s’en prenait rarement à l’homme, sauf lorsqu’il se sentait pris au piège ou surtout lorsqu’il était porteur de la rage. Sa morsure était alors synonyme de mort dans d’atroces souffrances.

 Des chasses aux loups étaient donc organisées régulièrement dans les campagnes, chasses très prisées par les nobles qui les pratiquaient à courre.

 La peur du loup, donc, fit son chemin, s’incrustant dans l’imaginaire au fil des années et des siècles.

 Ce fut Charlemagne, au IXème siècle, qui mit en place les « luparii », en 813, ancêtres des louveteries, chargés de traquer les loups et de les détruire sur les terres de l’Empire.

 Le premier titre de « louvetier du Roi », apparut sous Philippe le Bel, en 1308.


 Sous le règne de François 1er, les louveteries furent organisées et réglementées par une « Ordonnances du Roi », en 1520.

 Les lieutenants de Louveterie avaient de nombreux privilèges comme l’autorisation du port d’armes, l’exemption du service dans les armées, l’exemption de certains impôts, l’octroi de primes ………

 Au XVIIIème siècle, les chasses aux loups furent rendues obligatoires tous les trois ou quatre mois, selon les régions. Des groupes d’hommes composés de rabatteurs et de chasseurs, ces derniers utilisant leur propre arme qui de plus en plus performante pouvait atteindre une bête à une distance de cent mètres, étaient formés dans les villes.


 La Révolution Française supprima les louveteries, mais une loi du 10 messidor an V, fixa le montant des primes remises à ceux qui apporteraient un animal abattu, à condition que la dépouille de celui-ci soit entière.

Le montant de ces primes s’élevait à :

  • Pour un loup                                    40 F
  • Pour un louveteau                          20 F
  • Pour une louve pleine                   50 F

 Et la prime suprême : 150 F pour un loup enragé ayant mordu des hommes ou des enfants. Critère sûrement pas réellement facile à établir, sauf en cas de témoins visuels de l’abattage du carnivore après morsure.

  

Napoléon 1er relança la louveterie, mais baissa le tarif des primes :

  • Pour un mâle                                                   12 F
  • Pour une femelle pleine                                18 F
  • Pour une femelle non pleine                        15 F
  • Pour un louveteau                                            6 F

 De tout temps, les hommes utilisèrent des  pièges divers et, notamment pour attirer ce prédateur, des proies vivantes placées au-dessus d’une fosse creusée de mains d’homme ou avec des cadavres d’animaux dans lesquels avaient été placé ou injecté du poison :

·         Noix vomique

·         Strychnine

·         Cyanure

·         Aconit tue loup

·         Eponges frites

·         Bulbes de colchique

·         Lichen de mélèze

·         Ciguë aquatique

 

Le loup ayant absorbé du poison ne mourait pas sur place. Cette chasse était donc préjudiciable pour le chasseur qui, sans le cadavre de l’animal, ne pouvait toucher la prime promise.

 

 Au début du XIXème siècle, on estimait le nombre de loups, sur le territoire français, à environ cinq à sept mille.

En 1860, cette population était encore abondante.

A la fin du XIXème siècle, la présence des loups n’est plus signalée que dans la moitié des départements français.

Outre la chasse intensive, ce fut la déforestation massive qui éradiqua le loup de France, celui-ci ne trouvant plus assez de proies pour se nourrir.


à suivre .....

 

 

Que veut dire ce mot ?

 Emboiser

 


Ce verbe fit son apparition vers 1680 dans notre langage et disparut complètement à la fin du XIXème siècle.

 Emboiser.  Rien à voir avec un endroit boisé ou une forêt, loin de là, car à l’époque, « on emboisait quelqu’un ».

 Alors ?  Quel est encore ce mot sorti de sous les fagots..... de bois ?

 On peut traduire ce verbe par : Tromper avec de petites flatteries, des sottises.....

 

 Peut-on dire alors que le corbeau s’est laissé emboiser par le renard ?

 

Alors, méfiez-vous des flatteurs, ils peuvent aisément vous emboiser, tout comme le corbeau.

 

Emboiser quelqu’un..., enfumer quelqu’un......

Des mots qu’il faudrait à tout prix remettre dans notre vocabulaire.

 

Vous ne trouvez pas que la langue française est très belle ?

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 20 janvier 2021

En avant pour de nouvelles découvertes.

 


Et si on remontait dans le temps ?

 

Je vous propose une promenade autour des peurs ancestrales qui, pour notre plus grand plaisir d’aujourd’hui, ont fourni tant de belles pages de contes, de romans et d’histoires vraies.

 

Cette première bête dont nous allons parler, vient d’être réimplantée dans plusieurs régions, car en voie de disparation.

Aussitôt rejaillirent craintes et polémiques.

Il est vrai qu’on l’avait accusée de bien des méfaits dans les temps lointains.... Méfaits sur lesquels nous reviendront...

 Nous allons donc pénétrer dans l’Histoire, celle du loup, bien sûr.

·         De tous les loups qui ont fait parler d’eux dans les diverses régions de France.

·         Des superstitions autour du loup, et elles sont nombreuses.

·         Des prières qu’il fallait réciter pour se préserver des attaques de ce carnivore, mais pas à n’importe quel Saint.

·         Des différents modes de chasses, des battues organisées à la chasse en solitaire avec primes selon le sexe et l’âge de l’animal abattu.

·         De la littérature dont il fut le principal personnage. Littérature d’hier, surtout, mais aussi d’aujourd’hui.

 Et bien évidemment le comportement du loup qui vit au sein d’une meute bien hiérarchisée.

 

Je vous donne donc rendez-vous à partir de la semaine prochaine..... pour affronter le LOUP !!

Vous arrive-t-il de regimber ?

 Regimber

 

De l’ancien français « Regiber ».

Vers 1175, un cheval regimbait, c'est-à-dire, ruait.

 

Reprenons l’ancienne orthographe REGIBER.

RE  -  GIBER :  

RE           = marque une valeur intensive

GIBER  = lutter des bras et des jambes

                = pousser du pied

                = sauter

 

Ce verbe a d’abord signifié : ruer – se défendre sur place en refusant d’avancer, en parlant d’une monture.

Et vers 1450, au sens figuré cette fois, en parlant d’une personne : résister – se montrer récalcitrant.

Au XVIIIème siècle, conjugué à la forme pronominale, et arborant une orthographe un peu modifiée, « se regimber » pourrait être remplacé par « se rebiffer ».

 

Nous trouvons également d’autres mots comme :

·         Un regimbeur ou une regimbeuse, d’abord nom, puis employé comme adjectif à partir de 1538.

·         Un regimbement apparut en 1538 également, peu usité et complètement abandonné.

 

 
De temps à autre, il faut se regimber !!  Une rébellion avec modération !!!

On appelle ça : « ruer dans les brancards » ou « Regimber dans les brancards ».

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

mercredi 13 janvier 2021

HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE - Epilogue


  HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE

Louis Vergnault, marchand de bière à Niort

 

Epilogue


 

La question que vous vous êtes, peut-être posée, est : « Louis Vergnault est-il un de mes ancêtres ? »

 

Vous vous en doutez, j’ai effectué, avec l’aide de mon amie Marie-Agnès, des recherches.

Bien que non responsable des actes de ceux qui m’ont précédée, il est toujours bon de connaître le passé familial.

 

Une chose est certaine, Louis Vergnault n’ayant pas eu de descendance reconnue, je ne peux donc pas être une descendante directe, donc tout au plus il pourrait être un grand-oncle ou un petit-cousin.

 

Il serait trop long et fastidieux de retracer la généalogie de notre homme Vergnault dont le patronyme revêt, d’ailleurs, diverses orthographes selon les actes, ce qui était courant avant la mise en place de l’Etat civil par Napoléon le Premier.

Dans les actes de mes ancêtres, on trouve aussi : Vergnault, Vergneault, Vergnaut, Vergnaud.

J’ai trouvé le cas d’un document, datant du XVIIIème siècle, signé de tous les frères, chacun différemment.

Difficile ensuite de reconstituer un arbre généalogique.

Retrouver ses racines demande énormément de ténacité et de patience.

 

Les recherches, en ce qui me concerne, sont loin d’être achevées, d’autant plus que je descends d’une famille de confession protestante. Une famille de Parpaillots !! L’intolérance religieuse a fait que beaucoup de documents concernant les protestants ont été détruits.

 

Pour en revenir à Louis Vergnault, je peux toutefois vous confirmer que si il a un lien avec mes ancêtres, ce lien remonte bien loin dans le temps, au-delà du XVIème siècle.

 

Mais....... attendez !!!

J’ai découvert que d’autres « Vergnault » avaient fréquenté également le bagne !!!

 

Je me penche sur leur cas et vous tiens informés de mes trouvailles !!!!

Ne vous laissez pas emberlificoter !



Emberlificoter ?

Joli comme mot, non ?

 

Un mot qui fait un peu tourner la tête.

 

·         1711 : Embarelicotter

·         1744 : Embarlificoter

·         1790 : emberlificoter

 

Et que veut-il dire ?

Je vous le donne en mille.

A l’origine, il signifiait : « rendre amoureux ».

Quand je vous disais que ce verbe faisait tourner la tête, n’avais-je pas raison ?

 

Raison d’autant plus que ce mot, avec le temps, contint aussi une idée de mouvement circulaire, et prit le sens, dans le langage familier, de : « gêner quelqu’un dans ses mouvements », ou encore, « entortiller, embrouiller, tromper, embobiner ».

 

De « rendre amoureux » à « tromper », il n’y a pas toujours un long chemin à parcourir...

 

Mais non, je ne suis pas pessimiste, juste un peu réaliste.

Bon, je ne vais pas vous ôter vos illusions, ni vous saper le moral.

 

Ce que je peux vous affirmer, c’est qu’enfant, lorsque j’essayais de me justifier après une bêtise, ma grand-mère disait : « Arrête de m’emberlificoter !!! »

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

jeudi 7 janvier 2021

HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE - chapitre 7

 

 Louis Vergnault, marchand de bière à Niort

 

Chapitre 7

 

La traversée ne fut pas des plus aisées.

Enchaînés à fond de cale, ne sortant chaque jour que très peu sur le pont pour prendre l’air et se dégourdir les jambes, les bagnards furent, pour la plupart, atteints du mal de mer.

 

A leur arrivée à destination en Guyane, ils subirent une fouille minutieuse, eurent la tête rasée et reçurent des vêtements propres et une mince couverture.

Puis, une fiche d’identité fut établie pour chacun d’eaux, mentionnant leur état-civil, un descriptif physique, la raison de leur condamnation et les diverses peines déjà subies pour les récidivistes.

 

En ce qui concernait Louis Vergnault, elle indiquait outre son état-civil :

·         Matricule de chiourme : 6922

·         Arrivée au bagne le 11 juin 1858

·         1.58 m

·         Yeux : gris-bleu

·         Front : large

·         Nez : gros

·         Bouche : moyenne

·         Visage : très large

·         Teint : coloré

·         Menton : à fossette

·         Barbe : grise

·         Cheveux : gris

·         A eu les oreilles percées

·         Figure couverte d’excroissances de chair

·         Trace de brûlure à la gorge

·         Tatoué sur le bras droit d’un buste de femme avec un cœur au milieu et le nombre 1819.

·         Lis et écrit imparfaitement

 

 

Dès les premiers instants, Louis Vergnault fut dépaysé à plus d’un titre et pas simplement en raison de l’environnement et du climat irrespirable. Il avait soif et ce qui lui était proposé, c’était de l’eau, uniquement de l’eau.....

Sevré trop vite de sa quantité journalière d’alcool, il se sentait fébrile, les membres parcourus de tremblements.

Certains jours, il en serait devenu fou.

 

Les travaux de déchiffrement dans les forêts étaient tellement harassants que le soir, il s’écroulait sur sa couche, brisé, rompu et si le sommeil ne tardait pas, il se révélait peuplé de cauchemars horribles, ne favorisant pas le repos ou entrecoupés de moments d’insomnie où se mêlaient les souvenirs, les questions, les doutes, les incertitudes et les peurs....... l’envie de faire marche arrière et parfois, des remords.

 

Au bagne, Louis Vergnault n’y resta que peu de temps, car il décéda le 11 novembre 1858, à peine six mois après son débarquement.

C’était fréquent pour beaucoup de condamnés dans les premiers mois de leur séjour.

Bagnard de première classe, ils étaient mal nourris et  effectuaient les tâches les plus ardues,  histoire de les soumettre et éviter ainsi les révoltes.

 

L’acte attestant son décès fut transcrit sur les registres de la préfecture des Deux-Sèvres, le 2 avril 1859.

 

  

A suivre....  Epilogue

Mouflet !!

 



Un mouflet ne doit jamais moufter !!!

 

Le nom masculin « mouflet » et son féminin « mouflette » apparurent dans notre vocabulaire vers 1866.

Dans ce mot, on retrouve le radical « muff », évoquant l’idée de gonflement, de rebondi, de joufflu, renvoyant à l’image des joues bien rebondies – avec fossettes pour accentuer le côté coquin – d’un enfant.

Voilà pourquoi ce mot  fut attribué aux petits garçons et aux petites filles et vint, ainsi, enrichir le parler populaire.

 

Maintenant, « moufter », écrit également « mouffeter ».

Ce verbe serait un dérivé de « mouveter », pour remuer, bouger, dans le parler régional en puisant son origine dans les verbes « mouvoir ou mouver ».

« Moufter » appartient au langage populaire, et s’emploie pour protester ou prendre la parole pour protester.

Toutefois, il ne s’emploie qu’à la forme négative :

·              Ne pas moufter : ne pas bouger – ne pas réagir – rester tranquille.

 

Maintenant dans la réalité, demander à un mouflet de ne pas moufter, relève de la gageure !

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

dimanche 3 janvier 2021