Le loup...... une histoire vraie
Chapitre 1
Le loup traqué......
Le loup s’approchait et pénétrait
rarement dans les villes sauf lors des hivers rigoureux, des épidémies de peste
et des grandes famines, mais aussi en temps de guerre, alléché par les cadavres
laissés sans sépultures. Il attaquait également les jeunes bêtes dans les
pâtures et notamment les agneaux. Toutefois, il s’en prenait rarement à
l’homme, sauf lorsqu’il se sentait pris au piège ou surtout lorsqu’il était
porteur de la rage. Sa morsure était alors synonyme de mort dans d’atroces
souffrances.
Des chasses aux loups étaient donc
organisées régulièrement dans les campagnes, chasses très prisées par les
nobles qui les pratiquaient à courre.
La peur du loup, donc, fit son
chemin, s’incrustant dans l’imaginaire au fil des années et des siècles.
Ce fut Charlemagne, au IXème
siècle, qui mit en place les « luparii », en 813, ancêtres des
louveteries, chargés de traquer les loups et de les détruire sur les terres de
l’Empire.
Le premier titre de
« louvetier du Roi », apparut sous Philippe le Bel, en 1308.
Sous le règne de François 1er,
les louveteries furent organisées et réglementées par une « Ordonnances du
Roi », en 1520.
Les lieutenants de Louveterie
avaient de nombreux privilèges comme l’autorisation du port d’armes,
l’exemption du service dans les armées, l’exemption de certains impôts,
l’octroi de primes ………
Au XVIIIème siècle, les
chasses aux loups furent rendues obligatoires tous les trois ou quatre mois,
selon les régions. Des groupes d’hommes composés de rabatteurs et de chasseurs,
ces derniers utilisant leur propre arme qui de plus en plus performante pouvait
atteindre une bête à une distance de cent mètres, étaient formés dans les
villes.
La Révolution Française supprima
les louveteries, mais une loi du 10 messidor an V, fixa le montant des primes
remises à ceux qui apporteraient un animal abattu, à condition que la dépouille
de celui-ci soit entière.
Le montant de ces primes s’élevait
à :
- Pour un loup 40 F
- Pour un louveteau 20 F
- Pour une louve pleine 50
F
Et la prime suprême : 150 F
pour un loup enragé ayant mordu des hommes ou des enfants. Critère sûrement pas
réellement facile à établir, sauf en cas de témoins visuels de l’abattage du
carnivore après morsure.
Napoléon 1er relança la
louveterie, mais baissa le tarif des primes :
- Pour un mâle 12 F
- Pour une femelle pleine 18 F
- Pour une femelle non pleine 15
F
- Pour un louveteau 6 F
De tout temps, les hommes
utilisèrent des pièges divers et, notamment pour attirer ce prédateur, des
proies vivantes placées au-dessus d’une fosse creusée de mains d’homme ou avec
des cadavres d’animaux dans lesquels avaient été placé ou injecté du
poison :
·
Noix vomique
·
Strychnine
·
Cyanure
·
Aconit tue loup
·
Eponges frites
·
Bulbes de colchique
·
Lichen de mélèze
·
Ciguë aquatique
Le loup ayant absorbé du poison ne
mourait pas sur place. Cette chasse était donc préjudiciable pour le chasseur
qui, sans le cadavre de l’animal, ne pouvait toucher la prime promise.
Au début du XIXème
siècle, on estimait le nombre de loups, sur le territoire français, à environ
cinq à sept mille.
En 1860, cette population était encore abondante.
A la fin du XIXème
siècle, la présence des loups n’est plus signalée que dans la moitié des
départements français.
Outre la chasse intensive, ce fut
la déforestation massive qui éradiqua le loup de France, celui-ci ne trouvant
plus assez de proies pour se nourrir.
à suivre .....