Aller au cinéma, dans ces temps où
l’audiovisuel n’avait pas encore envahi les foyers, était une des distractions
les plus prisées.
C’était encore l’époque où existaient ces petits cinémas de quartier
qui disparurent, peu à peu, à la faveur des complexes multisalles.
Mais revenons à notre petite salle de cinéma.
Les affiches aux devantures et dans le hall des cinémas annonçaient
les films et déclinaient le nom des acteurs par ordre d’importance, les plus
connus en haut, en gros et en gras, les autres en petits caractères. Juste une
illustration dévoilant l’histoire, juste ce qu’il fallait pour attiser la
curiosité.
Aller
au cinéma était tout un cérémonial.
On attendait son tour devant la caisse.
On prenait son billet, en choisissant sa place où on était conduit par
une ouvreuse.
Installé à sa place, il fallait attendre l’heure exacte de la séance.
Un rideau, souvent de couleur rouge cramoisi, cachait l’écran.
Première étape : le rideau s’ouvrait laissant apparaître
un panneau étalant grand nombre de
publicités de « grandes marques » de tout genre, mais aussi et
surtout de commerçants locaux qui contre quelque argent louaient un emplacement
pour une durée déterminée.
Deuxième étape : le panneau publicitaire se levait, découvrant
l’écran.
Troisième étape : A ce moment l’éclairage de la salle
s’estompait, de même que les conversations des spectateurs.
La projection commençait,
l’écran s’animait.
La séance de cinéma comportait cinq moments-clefs, pas comme aujourd’hui
où l’on ne voit qu’un seul film.
·
Généralement, la séance débutait par un court-métrage
« d’art et d’essai ». J’avoue en avoir vu, ainsi, de très
intéressants et de grande qualité.
·
Venaient ensuite les « actualités ».
Oui, les actualités ! Pour s’informer sur le monde, il n’y avait guère que
la presse écrite. Pas encore de chaîne « infos-en-continu »,
puisque peu de foyers possédaient un téléviseur.

·
L’entracte. La lumière revenait dans la salle.
Les conversations reprenaient. L’ouvreuse arrivait avec son panier chargé de
friandises et remontait l’allée de la salle en s’arrêtant à chaque rangée de sièges.
« Bonbons, caramels, esquimaux, chocolat » !
·
Le film. Les lumières s’estompaient à nouveau.
Les conversations s’arrêtaient, mais pas les bruits des papiers de bonbons, la
dégustation se poursuivant pendant la projection du film tant attendu et pour
lequel on s’était déplacés.
Le film terminé, la lumière revenait, les spectateurs se levaient et
remettaient leur manteau. Il fallait ensuite attendre patiemment, en file
indienne, que le flux s’évacuât pour
regagner la sortie.
Les commentaires allaient bon train sur le film, son histoire, ses
personnages....
Pour la plupart, en général, la soirée avait été bonne.
Il arrivait, parfois, que le film cassât. Dans ce cas présent, des
« Hooo » ou des « Hououou » fusaient. La lumière inondait
la salle, jusqu’au moment où, l’incident clos, la projection reprenait,
acclamée par des « Ahhhh !! » de satisfaction.
Quels sont les films que vous avez vus dans les petites salles de
quartier ?

Je suis sure qu’ils ont été nombreux.
Une petite précision :
Jean Mineur, celui de la publicité, naquit le 12 mars 1902 à
Valenciennes. Il est le pionnier de la publicité et du film publicitaire.
Il décéda le 19 octobre 1985 à Cannes.
Bien vu, son « petit mineur », le
symbolisant ! Un sacré coup de
pub !
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