jeudi 20 septembre 2018

HISTOIRE DE VILLAGE - 1792 Villettes


Chapitre 6 

Au village, quelques voisins alertés par les cris de la dispute, étaient, malgré le froid, sortis sur le pas de leur porte, l’oreille aux aguets. Le calme revenu, ils s’étaient approchés de la maison des Signol. On ne savait jamais, en ces temps tourmentés, le couple Signol que chacun savait âgé avait peut-être besoin d’aide, d’autant plus que  la porte du logis était restée grande ouverte.
Les premiers sur les lieux aperçurent une silhouette s’enfuyant vers la campagne. Silhouette bien vague dans la nuit noire. Pénétrant dans la demeure, ils virent Marie Marthe agenouillée près du corps du vieux Jean Baptiste allongé sur le sol. Tête baissée, mains jointes,  la pauvre femme toute à sa prière, ne releva pas la tête à leur entrée.
Pour quoi faire ?
Pour quoi dire?
D’ailleurs, sa décision était prise, elle garderait le silence quoiqu’il arrivât afin de sauver son petit.
Un silence qui pourrait facilement passer pour être dû au choc. A son âge, on pouvait perdre la tête pour moins que cela, pas vrai ? Et puis, les gens pouvaient dire ce qu’ils voulaient, peu lui importait à présent. On n’empêchera jamais les langues de médire.....

Le citoyen Legendre, officier de police, se déplaça et constata le décès du vieil homme.
Premier constat, il ne pouvait s’agir que d’un acte de malveillance.
Les témoignages allaient dans ce sens.
Les cris d’une violente dispute. La silhouette d’un homme dans l’obscurité de la nuit. Et puis l’attitude prostrée de la veuve cloîtrée dans le mutisme, le regard dans le vide.
Des indices indiscutables prouvant qu’il s’agissait bien là d’un assassinat.

Un acte inqualifiable. La justice devait sévir.
Mais qui était le responsable.
Un nom circulait dans les conversations des uns et des autres, celui de Jean Jacques Philippe, un des fils de la victime.
N’était-il pas de notoriété publique que père et fils s’affrontaient souvent.
Alors, de fil en aiguille, tout devint clair, ce ne pouvait être que lui et il fallait aller quérir à tout prix ce parricide, afin qu’il fut jugé à hauteur de son acte.  

Le 20 mars 1792, Jean Baptiste Signol était porté en terre.
Marie Marthe, cœur brisé, jambes tremblantes, assistait aux obsèques comme un automate, anéantie par le chagrin de la perte de son époux et  rongée par la peur de voir son fils condamné.


                         .................A suivre ..............

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