mercredi 6 novembre 2024

Quelle phrase !!!

 


Puisque je vous ai entraîné (e)s dans le délire des homonymes, je vais vous soumettre une phrase qui me vient tout droit de mon papa qui la tenait lui-même d’un de ses instituteurs.

La voilà :

Un sot portant un sceau dans un seau fit un saut et les trois « so » tombèrent.

 

Je ne vais pas décliner l’origine de tous ces « so », seulement vous réécrire la même phrase avec des synonymes.

 

Un  sot :  idiot – borné – ignorant ....

                                        Portant un sceau : cachet, empreinte,                                                                                  griffe,    marque,                                                                                      signature....

                                        Dans un seau : récipient avec une  anse....

                                        Fit un saut : bond – soubresaut - écart.....

 Et les trois « so » tombèrent : dans ce dernier cas, on écrit le son phonétiquement.

 

À vous, maintenant, de réécrire la phrase selon votre bon vouloir !!!

 

Un petit village tranquille.




 

Beauvezer[1], signifiant « Beau à voir », petit village de montagne méritait bien son nom.

Niché à 1 150 mètres d’altitude dans la haute vallée du Verdon, ce lieu subissait les neiges l’hiver et les débordements intempestifs du Verdun au printemps, mais il y faisait bon vivre. Entre l’élevage et le produit de la laine que filaient les femmes le soir auprès de l’âtre, entre les fêtes religieuses et villageoises, le temps s’écoulait doucement, calmement.



 

Ce fut en cet endroit que naquit, en 1572, Louis Jean Baptiste Gaufridy dont le père était berger.

Il fut donné à l’enfant, comme parrain, son oncle, Christophe Gaufridy, curé de la paroisse de Pourrières[2].

En sa qualité de parrain, Christophe Gaufridy prit en charge l’éducation et l’instruction de son filleul.

Les parents, pauvres et non instruits, ne pouvant donner à leur enfant qu’un avenir aussi misérable que le leur, il ne fut donc pas difficile de convaincre ceux-ci de faire entrer Louis Jean Baptiste dans les ordres.

Leur fils aurait ainsi un toit et de quoi manger, car dans les petits villages où le mènerait l’exercice de la prêtrise, ses paroissiens ne le laisseraient pas dans le besoin.

L’enfant apprit à lire, à écrire, à compter, puis aussi quelques rudiments de latin, sans oublier le rituel liturgique et l’administration des sacrements.

À dix-huit ans, il partit à Arles pour d’autres études, celles de théologie qui devaient le mener à la prêtrise.

 


Ordonné prêtre, rattaché à l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, il célébra sa première messe dans son village natal, en présence de ses parents emplis d’une immense fierté envers ce fils devenu savant et respecté.

 

Jeune prêtre, il desservit de nombreuses paroisses et devint curé des Accoules dans le vieux Marseille sur la rive nord du Vieux-port, au sud du quartier du panier.

Une belle situation qu’il dut à la famille Demandolx de la Palud, originaire tout comme lui de Beauvezer dont il était devenu un familier.

À Marseille, très vite, il quitta le monastère pour prendre un petit « chez-soi » plus confortable.

 

Louis-Jean-Baptiste Gaufridy était un homme enjoué, aimant la bonne chair. Très vite, il eut ses entrées dans la haute société qui appréciait sa compagnie et il avait table ouverte, notamment, chez les  Demandolx de la Palud.


                                                                                                                           ..................   à suivre

[1] Beauvezer comptait en 1471, 52 feux si on compte une moyenne de 5 à 6 personnes par feux (foyers), cela donne environ une population entre 350 et 400 personnes. En 1765, soit un peu moins de deux siècles plus tard, le recensement de la commune affichait : 629 habitants.

[2] Pourrières, village sur un éperon rocheux, dernière vigie romaine du flanc sud-est de la Montagne Sainte-Victoire. En 1568 fut fondé le couvent des Minimes, contigu à l’antique église de Notre-Dame du Bois, doté pour douze religieux. Ce monastère cessa toute activité en 1770. La grande peste de 1720 épargna le village. La famille paternelle du peintre, Paul Cézanne, de Pourrières.