mercredi 22 juin 2016

1777 - UNE NOUVELLE ANNEE



 Sommaire
  • ·         Attention, charlatans en vue !
  • ·         Attention aux effets nocifs de la peinture
  • ·         Humour anglais ou cruelle réalité ?
  • ·         Qui était-il ?
  • ·         Ne laissons pas germer cette idée !
  • ·         A force de prières, le miracle se réalisa !
  • ·         Quelle aventure pour un religieux !
  • ·         Recherche sur la famille « Le François »
  • ·         Mort au combat
  • ·         Un généreux donateur !
  • ·         Château à vendre




Attention, charlatans en vue !

31 janvier  1777

« Ce n’est pas à Paris seulement que les filous exercent leur talent ; les Campagnes en sont aussi prodigieusement infectées, tantôt ce sont des Charlatans qui débitent des remédes (sic) souvent inutiles & quelquefois meurtriers, tantôt ce sont de prétendus Devins, dont toute la  science consiste à mentir & à voler. En voici un exemple tout récent. Un Paysan de la paroisse de Champagné, reçoit chez lui un prétendu Chirurgien-Major envoyé par le Roi pour arrêter une maladie dont le Bétail est menacé. Il fait le délicat sur la nourriture & sur le coucher, & cependant il se familiarise avec tout le monde. On est enchanté de son esprit & de sa politesse : on cause de part et d’autre avec beaucoup de confiance, & delà on va dans l’étable avec une provision d’eau-bénite, faire aspersion sur les Bestiaux afin de les préserver de l’epizootie (sic). Revenu à la maison, le prétendu envoyé du Roi déclare que dans une masure voisine il y a un copieux trésor facile à déterrer. L’apétit (sic) du Paysan pour un objet qui fait ses délices, lui fait regarder son hôte comme un homme bien précieux. Celui-ci, après un grand appareil (sic), de l’eau bénite, des serviettes en croix, des cierges, des aspersions, demande tout l’argent de la maison comme l’aimant qui devoit attirer le trésor. On met cet argent dans une peau de renard, on le porte dans le jardin, on va, on vient, on multiplie les remédes (sic), après quoi, le Devin enferme ses dupes dans la maison, avec ordre de faire l’aspersion sur l’argent du trésor, à mesure qu’il viendroit ; & leur défend de parler et sur-tout (sic) de sortir pendant trois heures, sous peine d’avoir le cou cassé par le diable. Tout cela s’exécute avec fidélité & en tremblant, tandis que le Devin emportoit l’argent du bon-homme (sic), c’est-à-dire environ cent écus. Ce sont là de ces tours qu’on joue souvent aux gens de la Campagne. Faut-il les plaindre ou rire de leur stupidité ? Il vaudroit mieux, ce me semble, en avoir compassion, & sévir contre les Charlatans, les Devins, les coureurs de toute espéce (sic), qui innondent (sic) les Campagnes. Ce fait est dans la plus exacte vérité. »


Cette mésaventure s’est passée dans la paroisse de Champagné, située dans la Sarthe. Ce village comptait en 1793, 674 habitants.
Comment cet homme a-t-il pu se faire ainsi berner ?

L’épizootie, maladie affectant brutalement un grand nombre d’animaux dans une région. Elle correspond pour les animaux à ce qu’est une épidémie pour les hommes. Une épizootie peut décimer, voire anéantir, tout un troupeau. C’est donc un fléau pour les éleveurs.

Attention aux effets nocifs de la peinture

7 février 1777

« Tout le monde connoît le danger qu’il y a d’habiter des apartemens (sic) où l’on vient de faire des peintures à l’huile, dont la base est, comme on sçait (sic), quelque chaux de plomb, telle que la litharge, le minium, la céruse, &c. & le desagrement (sic) de cette odeur qui incommode sensiblement bien des personnes. On vient de trouver le moyen bien simple de remedier (sic) à ces deux inconvéniens (sic). Il consiste à mettre sur un fourneau allumé au milieu de l’apartement (sic), de l’eau à bouillir. Au bout de quelques heures on ne sent plus cette odeur, & on rend ainsi en très-peu (sic) l’apartement (sic) habitable & plus sain, sur-tout (sic) si on a le soin de renouveller (sic) plusieurs fois ce moyen aussi simple qu’avantageux. On ne devroit même jamais habiter un apartement (sic) qui est dans ce cas, sans avoir usé au moins une fois de cette précaution.
Celle-ci nous rappelle (sic) qu’on doit toujours avoir de mettre de l’eau dans un vaisseau sur la tablette des poëles, lorsqu’on les tient allumés. Depuis que plusieurs sont dans cet usage à Paris, on commence à s’apercevoir combien il est avantageux, sur-tout (sic) pour ceux qui ont la poitrine délicate & les nerfs sensibles. Il y a encore un autre avantage pour les meubles, les tapisseries, les livres, le linge, &c. qui en souffrent moins & se conservent plus long-tems (sic) sans se noircir. »

Une recommandation contre les odeurs dégagées par la peinture à l’huile.
Aujourd’hui, les peintures n’ont plus d’odeur !

La litharge est un des formes minérales naturelles de l’oxyde de plomb.
Le minium est un pigment toxique (tétroxyde de plomb) utilisé autrement dans la peinture artistique et comme sous-couche antirouille.
La céruse ou encore blanc de plomb est le meilleur pigment blanc connu.


Humour anglais ou cruelle réalité ?

14 février 1777

« Le 21 du mois dernier, le nommé Knor, Laboureur à Pontefract, a vendu sa femme pour une demie guinée, à Robert Rider, Amidonnier. Ce mari brutal a eu l’inhumanité de la traîner lui-même avec un licol qu’il lui avoit attaché au col, jusques chez l’acheteur, qui demeuroit assez loin de sa maison. Trois enfans (sic), fruits de leur mariage, suivoient leur mere (sic) infortunée, en poussant des cris capables d’émouvoir tout cœur sensible. Mais ce malheureux Paysan, n’en tint aucun compte, & conduisit fièrement sa femme jusqu’à son nouveau gîte, à travers les acclamations & les murmures d’une populace nombreuse. En France le vendeur & l’acheteur auroient été de mauvais Marchands. »

Pontefract est une ville du Yorkshire de l’Ouest en Angleterre.
Je n’ai rien trouvé sur l’horrible mari, pas plus que sur l’acheteur de cette pauvre femme.


Qui était-il ?

21 février 1777

Lundi 24 Février, deux heures après midi & jours suivans (sic), à pareille heure, en l’Hôpital où est décédé M. de Crosville, Président à Mortier au Parlement de Normandie, sis rue S. Godard ; il sera argent comptant, sans crédit, procédé par Me le Sieutre, Huissier, à la vente des effets de sa succession ; consistans (sic) en batterie de cuisine, lits, fauteuils, canapés & otomane de toutes espéces (sic), tapisseries de toute beauté, en damas & des Gobelins, glaces, feux & bras de cheminées  de toutes espéces (sic), bijoux, linges, hardes, livres & autres effets de conséquence.

En avant, et avec courage, je me suis donc attelée à la recherche de ce défunt. Pas réellement facile car je n’avais pas beaucoup d’éléments.
Mes pas m’ont entrainée vers un « Pierre Decroville », décédé en 1777. Jusque là ce n’était pas trop mal. Mais, aucune autre information.
Recherches et recherches …… et voilà une date de mariage « 7 janvier 1744 », un lieu, « Hautot sur mer » et une épouse « Marie Anne Denis ». Pourquoi pas !
En avant pour Hautot-sur-Mer !
Oui mais l’acte de mariage disait « …..Pierre Decroville fils mineur de feu pierre, jardinier et de feu Marie Mignot….. »
J’ai l’esprit large, mais un Président à Mortier à la Cour des aides et comptes de Normandie, pouvait-il avoir un père Jardinier ? Je ne dénigre nullement les jardiniers, mais une charge avait un certain coût, et un jardinier n’aurait pu avoir le pécule nécessaire.
Il me fallut me rendre à l’évidence que j’avais fait fausse route.

J’allais abandonner toute recherche quand, rageusement j’ai tapé sur « Google » : « de Crosville président à Mortier au Parlement de Rouen ».
On ne sait jamais, pas vrai ?
Oh merveilles ! Je suis arrivée sur un document établi par les Archives départementales de Seine-Maritime expliquant toutes les fonctions de la « cour des comptes et aydes » et énumérant les noms de tous ceux qui y avaient présidé. Et voilà ce que j’ai découvert :

CROSVILLE (Jean-Baptiste de), sieur de Crosville. Il fut reçu président aux Aides le 23 décembre 1715 au lieu de Pierre de Colardin, sieur de Bois-Olivier, président en 1685, "dont la charge fut décrétée pour dérangement dans ses affaires et adjugée au prix de 69 587 l.t. 10 s. Le sieur de Crosville eut des lettres de dispense de service. Il était fils de Hervé, conseiller aux Aides en 1663 et d’Angélique Boivin. Il porte d’argent à la croix losangée de gueules. Il mourut le 1er février 1742". Il eut pour successeur Gabriel Jacques Lempereur en 1743. (Aides : président, office n°2)

Fils de Hervé de Crosville et de Angélique Boivin ! Oui, mais, il mourut le 1er février 1742 !!
Ce n’est donc pas le défunt de 1777 !
Je peux tout de même vous dire que né le 28 septembre 1699, il s’était marié le 22 décembre 1740 avec Marie Geneviève Charlotte Le Diacre, à Rouen Paroisse Saint-Patrice. Je n’ai pas trouvé de naissances d’enfants.
Ce Monsieur de Crosville, décédé en 1777 était-il un neveu ?

Désolée !!!  Malgré des heures et des heures de recherche, je pense que je ne trouverai rien de plus.


Ne laissons pas germer cette idée !

21 février 1777

Extrait d’une Lettre à l’Auteur des Affiches de Paris.
On remarque avec peine que la dépravation des mœurs, qui augmente de jour en jour dans la France, y fait diminuer de plus en plus le nombre de Mariages. Cette diminution est très-sensible (sic) dans les Provinces & dans les Campagnes. Elle se fait même sentir dans la Capitale, où l’on voit que les Enfants inconnus, tristes victimes de la débauche, surpassent les mariages, depuis une vingtaine d’années, d’un cinquiéme (sic) & plus. Ne pourroit-on pas dire aux François de notre Siécle, ce qu’Auguste disoit aux Chevaliers Romains ? « Ce n’est pas pour vivre seuls que vous restez dans le célibat : chacun de vous a des Compagnes de sa table & de son lit. » Pour réprimer, au moins en partie, un désordre qui causeroit tôt ou tard notre ruine, je crois, Monsieur, qu’il est un moyen bien simple & doublement avantageux à l’Etat ; c’est de lever un impôt annuel sur les personnes qui ne seroient point mariées, depuis l’âge de 21 an (sic), tems (sic) auquel il est permis de s’engager dans les Ordres sacrés & l’état Religieux, jusqu'à (sic) celui de 60. Telle étoit la conduite des Romains. Le Censeur, en faisant le dénombrement des Citoyens, demandoit à chacun : « Es tu, ex animi tui sententid uxorem habes, liberum quoarendorum causâ ? » Si la réponse étoit négative, il faisoit payer la taxe qui s’appelloit oes uxorium. L’argent que produiroit ce nouvel impôt, seroit employé à augmenter les prérogatives & les pensions accordées au mariage. La Campagne, où les familles sont toujours très-nombreuses (sic), en retiroit beaucoup d’avantages. L’Edit de 1666 n’est donné qu’en faveur des Prodiges. Il faudroit des récompenses plus générales, & le bien qui en résulteroit seroit plus réel.
L’Auteur Citoyen de cette Lettre, a-t-il suffisamment aprofondi (sic) sa matiére (sic) ? Lever un impôt sur le célibataire, est-ce bien remédier au mal ? Ne devoit-il pas déveloper (sic) pourquoi dans les Campagnes les familles sont toujours nombreuses, pourquoi les hommes y sont robustes, vivent long-tems (sic), s’y marient aisément ; pourquoi dans les Villes on se marie difficilement, on craint même de se marier ; la population y est foible, les hommes peu robustes, &c. &c. Toutes ces choses sont pourtant dignes de son zèle patriotique ; nous croyons voir les causes ; mais nous laissons à une plume plus exercée que la nôtre le soin de les traiter ; nous nous prêterons avec le plus grand plaisir à remplir ses vues. Nous prions même nos Lecteurs, dont un bon nombre ont tout le talent nécessaire, de vouloir bien s’en occuper (sic).

Un texte qui aurait pu avoir été écrit en 2016.
A la campagne, les gens vivaient mieux que dans les villes. L’air était plus sain et les potagers,  basses-cours et vergers donnaient de quoi manger.
Moins de mariage, en cette fin de XVIIIème siècle ! Qui l’eût cru !!

Par contre, il ne faudrait pas que ce texte tombe dans les mains de nos dirigeants actuels, toujours à l’affût d’un nouvel impôt, car tous les célibataires et les couples en union libre se trouveraient dans l’obligation de s’acquitter d’une taxe, histoire de renflouer les caisses des « allocations familiales » !!


A force de prières, le miracle se réalisa !

28 février 1777

Une pauvre fruitiére (sic) de Paris n’ayant point eu le moyen de payer deux ou trois termes de son loyer, son hôte, impitoyable, lui fit vendre ses meubles. Le peu d’effets qu’elle possédoit, suffisoit à peine pour acquitter ses dettes & satisfaire aux frais de la Justice, en sorte qu’elle se voyoit réduite à la mendicité, & fondoit en larmes. Son désespoir augmenta, quand elle vit qu’on alloit crier un petit S. Jérôme, tout enfumé, d’un pied & demi de haut, qu’elle avoit au chevet de son lit, & devant qui elle prioit Dieu tous les jours. Un Peintre, après l’avoir examiné, le mit à un écu. Un curieux, présent à la vente, enchérit aussi-tôt (sic) du double. L’Artiste crut que pour étonner cet homme, & lui faire perdre l’envie d’avoir le tableau, il n’avoit qu’à le pousser un peu haut tout d’un coup. –A un louis, dit-il. – A 50 livres, reprit l’Amateur. – A cent francs, répliqua le Peintre. – Cependant le cœur de la bonne femme palpitoit de joie : son loyer & les frais étoient déjà plus que payés par le petit S. Jérôme. Sa joie redoubla, quand elle entendit le Curieux mettre le tableau à 200 livres ; & elle fut hors d’elle-même, lorsqu’elle vit que d’enchère en enchère, l’Amateur le porta jusqu’à 600 francs. Le Peintre obligé de céder, dit, en pleurant, à l’acquéreur : Vous êtes heureux, Monsieur, d’être plus riche que moi, car il vous coûteroit  2000 livres ou je l’aurois eu. Ce tableau si désiré, étoit un original de Raphaël.

Etonnant que cette « pauvre fruitière » ait été en possession d’un tel chef-d’œuvre.
Comment était-elle entrée en sa possession ?
En voilà une énigme !

Quelle aventure pour un religieux !

28 février 1777

On mande du Poitou qu’une fille marchant dans un chemin de traverse, bordé d’un bois, se trouva à la fin du terme qui devoit mettre au jour le fruit de sa foiblesse (sic), des douleurs la saisissent, elle court se jetter (sic) peu loin du chemin au pied d’un arbre, & elle y met au monde un enfant. Dans l’instant où elle s’occupoit des soins que la nature lui dicte, passe un R. P. Récoler, homme que le mérite & la vertu avoient mis à la tête de sa Communauté.
Cette infortunée mere (sic) se traîne aux pieds de ce Religieux, saisit une de ses mains, & le conduit en pleurant à la crêche (sic) de l’innocent, qu’elle avoit déjà (sic) couvert d’un peu de mousse.
Un bon cœur est toujours tendre, ce Religieux touché de compassion, tire de sa manche deux mouchoirs, & en forme des langes à ce petit innocent. Mais au moment qu’il s’occupoit de cette bonne œuvre, la mere (sic) le saisit, & mit au monde un second enfant. Un homme ordinaire (eh il y en tant ! (sic)) eût été embarrassé ; mais la charité, la tendre humanité ne le sont jamais. Ce religieux se retire de la mere, va se dépouiller, ôte sa tunique, revient & emmaillotte (sic) le second enfant.
Il ne se borna point-là (sic), il encourage la mere (sic) à le suivre : il met dans chacun des coins de son manteau les deux innocens (sic), & tourne ses pas vers un Village voisin. Arrivé à la plus proche maison, il y depose (sic) les deux enfans (sic), recommande la mere (sic), & court chez le Seigneur de la Paroisse ; à l’instant chevaux et voiture sont prêts, parrains & marraines se trouvent, & l’on s’empresse d’arriver à la chaumiére (sic).
Mais quelle fut la surprise du pieux Religieux de ne retrouver que les deux nouveaux nés, & d’apprendre (sic) que la malheureuse mere (sic), après avoir reçu les secours que les maîtres lui donnérent (sic) charitablement, avoit pris la fuite.
Le Seigneur, son fils, sa fille & sa niéce (sic) s’empressérent (sic) à l’envi l’un de l’autre de s’emparer des deux innocens (sic), & après avoir signalé leur générosité à la femme qui en avoit reçu le dépôt, ils les tinrent sur les fonts de baptême. Le Religieux en fait les cérémonies ; les enfans (sic) sont en nourrice.
Ce trait est publié par une personne respectable ; nous regrettons qu’elle ait caché le nom de ce bon Religieux ; en dépit de sa modestie, nous ne l’eussions point caché. Pourquoi taire une si belle action ; ou plutôt pourquoi cacher aux hommes ce qui peut contribuer à les attendrir, & à les rendre plus humains ?

Une bien belle histoire…. Mais, je ne peux vous dire ce que sont devenus les deux bébés.
J’émets le même regret que le rédacteur de cet article : Je regrette de ne pas connaître le nom de ce bon religieux


Recherche sur la famille « Le François »

7 mars 1777

On desireroit (sic) se procurer quelques connoissances (sic) de la famille ou des parens (sic) d’un sieur Romain le François, Marchand à Rouen, ayant demeuré sur la paroisse de S. Eloy de Rouen, qui avoit épousé Demoiselle jeanne Claire Becard, ayant eu une fille baptisée en 1703 en ladite paroisse de S. Eloy, qui a eu pour parein (sic) un M. Philippes le François, & pour mareine (sic) Demoiselle Marie-Jeanne le François ; les personnes qui auront quelques connoissances (sic) de ce M. Romain le François, voudront bien s’adresser à M. le François l’aîné, Négociant, rue de la Vicomté, vis-à-vis S. Vincent.


En voilà encore une énigme !! Et je crois bien qu’elle se soldera encore par un fiasco !
En effet, « Lefrançois » est un nom très courant, trop courant pour arriver sans plus de précisions à découvrir quelque chose. Marchand à Rouen !! Voilà également un métier pratiqué par beaucoup.
La Paroisse Saint-Eloy, année 1703, ne m’ayant réellement rien révélée, j’ai orienté mes recherches  en m’appuyant sur le nom de l’épouse de cet homme, Jeanne Claire Becard. Bécard étant un patronyme moins usité.

Alors, sans aucune conviction, je vous livre le fruit de mes recherches, car les deux familles, Bécard et Lefrançois, seraient originaires de l’Ille-et-Vilaine. Mais pourquoi pas ?

Romain Le françois est né le 1er août 1655 à Saint-Malo.
Romain Lefrançois fils de Romain et de Thomasse Locquet sa femme sieur et Dame du Boisguillaume a esté baptisé par moy soussigné le premier jour d aout son parrain Jullien Locquet sa marraine françoise Frand ( ?) dame de ?????


Il a épousé une Jeanne Clarisse ou Claire Becard, le 22 juillet 1683, à Saint-Malo.
J Charles Delahaye prestre et chanoine certifie avoir ce jour 22 de juillet 1683 administré la celebration de mariage dans la chapelle de St Thomas en cette ville à nobles gens Romain Lefrançois du Bois Guillaume et a damoiselle Janne Clarisse becard de la poupardrie tous deux de cette ville ……….


Jeanne Clarisse fut baptisée le 23 février 1662 et décéda le 2 février 1706
Marie Claire becart fille de Julien et de Jeanne Delahaye, sieur et Dame des Aunays a esté baptizée par moy soussignée le vingt trois jour de février 1662 le parrain Isidore becart la marraine Janne cochoy

Dame Janne Claire becar femme du sieur Romain Lefrançois aagee de 43 ans fut inhumée dans la Ch. Par moy soussigné le 2 février 1706.

Aucune date de décès pour Romain Lefrançois.

Bien attendu, il s’agit peut-être, voire sûrement, d’homonymes car ce couple n’avait visiblement jamais quitté la ville de Saint-Malo…..

Quelle relation entre le couple de l’article dont on recherche activement la famille et celui que j’ai découvert à Saint Malo et qui était Sieur et Dame de Boisguillaume ?
Troublant tout de même.


Mort au combat

21 mars 1777

M.  le Marquis de Virieu, Capitaine de  Cavalerie, étant en poste le 30 du mois dernier sur le chemin d’Auxerre à saint Bris, s’aperçut trop tard que ses chevaux alloient écraser un vieillard qui, étant sur son âne, n’eut ni le tems (sic) ni la force de déranger sa monture ; en effet, sa voiture a renversé ce vieillard & lui a brisé deux côtes. M. de Virieu sérieusement attristé de cet accident, a reconduit lui-même le blessé dans sa maison a saint Bris, dans laquelle ne pouvant se transporter dans sa voiture, à cause du peu de largeur des rues, & pour éviter les boues, il a pris des sabots, a aidé à deshabiller (sic) le blessé & a partagé les autres soins que demandoit l’état de ce malade. Après cela il lui a remis dix louis, en donnant l’ordre que l’on n’épargnât rien de ce qui lui seroit nécessaire, & a laissé son adresse. De plus, ce qui est rare & admirable dans ce Seigneur âgé au plus de 24 ans, c’est qu’il prétend, en cas de mort, être le plutôt (sic) averti, en promettant de protéger la veuve et les orphelins.


Saint-Bris-le-Vineux fait partie de l’agglomération d’Auxerre dans le département de l’Yonne.

Ce Monsieur de Virieu avait, selon l’article, au plus 24 ans. Ce qui nous donnerait 1753 pour année de naissance.
Mes recherches ont rapidement abouties sur un François-Henri, marquis de Virieu, né le 13 août 1754, à Grenoble. Fils de Louis-François-René Virieu et de Armande-Ursule du Bouchet de Sourches, il était en effet capitaine depuis 1772.

Toute sa vie, il guerroya à la tête de son armée, et mourut au combat :

Ce jourd’huy dix neuf floreal de l’an cinq de la république française une et indivisible, je soussigné commin greffier institué au tribunal civil du departement du Rhone en extension du jugement rendu sur pétition du citoyen françois camille Veyrac protecteur de marie, emilie nicole stephanie, marie natalie émilie, gabriel henry amon Virieu enfants de françois henry Virieu et d’Elizabette Dijeon sa femme, le quinze floreal present mois par le dit tribunal.
Le dit jugement portant « qu’il est prouvé que le citoyen françois henry Virieu a été tué d’un coup d’arme à feu le neuf octobre mil sept cent quatre vingt treize à la montée de Saint Cyr à la fin du siège de Lyon lors de la sortie de l’armée Lyonnaise dont il commandait l’arrière garde, entre neuf à dix heures du matin.
En conséquence ordonne que le present jugement tiendra lieu d’acte de décès du dit françois henry Virieu, a l’effet de quoi le dit jugement sera transmis par le citoyen prey commin greffier institué au tribunal qui le commet à ces fins sur les deux registres ouverts au bureau de l’état civil de la municipalité du nord canton de Lyon pour constater le decès de ceux qui ont peri pour les evenements qui ont eu lieu depuis le commencement du siege de Lyon et pour extrait indicatif sur les registres de l’an 1793 de la municipalité de la Croix Rousse qui se trouvent deposés l’un au bureau de l’état civil de la ditte municipalité et l’autre aux archives de ce departement et ce à la datte du 9 octobre 1793. De tout quoi procès verbal sera dressé par le susdit commin greffier institué pour servir et valoir ce que de raison, je me suis transporté au Bureau de l’état civil de la municipalité du nord, situé en la maison commune de cette ville place des terreaux……

Ce document nous apprend qu’il était marié à Elisabeth Dijeon (j’ai découvert aussi l’orthographe : Digeon) et que ce couple avait eu plusieurs enfants :
·         Marie
·         Emilie Nicole Stephanie
·         Marie Natalie Emilie
·         Gabriel Henry Amon

Ils se seraient mariés le 21 Janvier 1781 à Poudenas dans le Lot-et-Garonne, mais je n’ai pas découvert l’acte.

J’ai, par contre, trouvé l’acte de décès de Marie Emilie Nicole Stéphanie de Virieu.
L’acte nous apprend qu’elle est née à Paris (ce qui peut impliquer aussi la banlieue), qu’elle est toujours « demoiselle » et qu’elle vivait à Poudenas dans le château familial.

L’an mil huit cent soixante treize le neuf mai à cinq heures du soir ……. Ont comparu Jean Alphonse Aymon marquis de Virieu propriétaire ancien diplomate et chevalier de la Légion, d’Honneur, domicilié à Château de Pupetiere département de l’Isère et Joseph Gelebert menuisier agé de quarante cinq ans, le premier agé de quarante six ans et neveu et le second attaché au service de la defunte et domicilié au château de Pondenas lesquels nous ont déclaré que Demoiselle Marie Emilie Nicole Stéphanie de Virieu propriétaire née à Paris département de la Seine agee de quatre vingt huit ans fille de feu françois henri comte de Virieu colonel du regiment de Royal Limousin et de feue Elisabeth de Dijon de Monteton est décédée aujourd’hui en son château à neuf heures du matin ……

Sur internet, j’ai découvert ce qui suit :
Stéphanie de Virieu, est une artiste peintre et sculptrice française

Son frère Gabriel Henry Amon (Aymon) serait décédé à l’âge de 52 ans, en 1841. Je suppose qu’il était le père de Jean Alphonse Aymon, neveu de Stéphanie de Virieu dont le nom figure sur l’acte ci-dessus.
Jean Alphonse Aymon aurait été un ami de Lamartine.

N’ayant plus assez d’éléments pour vous donner des informations qui ne seraient pas au conditionnel,  je clos ici le chapitre de la famille « de Virieu ».


Un généreux donateur !

28 mars 1777

On mande de Narbonne qu’une femme pauvre, mais honnête & vertueuse, vivoit avec sa fille du travail de leurs mains, dont le salaire modique fournissoit à peine à leur subsistance. Elles n’avoient pu épargner dans le cours de l’année de quoi payer le loyer de leur apartement (sic). Le propriétaire les menaça de les renvoyer, si elles ne le satisfaisoient pas. La mere (sic) affligée alla confier sa triste situation à un militaire, homme de qualité, connu dans la Ville par sa générosité & son humanité. Cet Officier lui remit un mendat (sic) sur un Negociant (sic) de la Ville ; elle y court, mais voyant que celui-ci lui comptoit 500 livres ; vous vous trompez, lui dit-elle aussi-tôt (sic), je n’ai pas demandé une si grosse somme, je n’ai besoin que de 50 livres. Le Négociant relut le billet qui portoit 500 livres ; & pour s’assurer de la véritable intention du bienfaiteur, il accompagna la femme qui retourna chez l’Officier pour lui demander une explication. « Je me suis en effet trompé, leur dit-il, ce n’est pas 500 livres que j’aurois dû mettre mais 1000 livres. Acceptez ce don Madame, ajouta-t-il, il fera partie de la dot de votre fille, quand vous la marierez. »

Cela s’est passé à Narbonne, en l’an 1777.
Le généreux donateur a souhaité gardé l’anonymat.
J’ai donc respecté son souhait !


Château à vendre

18 avril 1777

A vendre le Château de Canteleu, près Rouen, pour démolir : on pourra aussi traiter en tout ou partie de l’emplacement dudit Château, terrasses, cour d’honneur & jardin en dépendans (sic) ; cet emplacement peut servir à faire plusieurs beaux jardins, avec avenues de tilleuls, charmilles & bois-taillis ; la situation en est très-belle (sic). S’ad. A M. le Remois, rue aux Juifs.

Canteleu est une commune du département de Seine Maritime, sur les « Hauts de Rouen ».
Le hameau, celui de Croisset, en fait partie et est connu pour y avoir vu vivre Gustave Flaubert pendant presque quarante ans. L’écrivain y est décédé en 1880.
Croisset est aussi le berceau d’une des branches de ma famille, celle des « Raffy » qui ont sûrement côtoyé Gustave Flaubert d’ailleurs, sans savoir qu’il était écrivain.

En 1777, soit un siècle plus tôt, je n’ai aucune idée de ce qu’est devenu ce château de Canteleu. A-t-il était vendu ? A-t-il été démoli ? Un édifice a-t-il été érige sur l’emplacement de ce château que l’on dit vouloir vendre pour être démoli ?

Je mène une enquête…. Mais vous pourriez sans doute me renseigner, si toutefois vous avez les réponses.








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