lundi 27 juin 2016

SCAPÏN, LE PETIT LUTIN - Chapitre 5



Scapin avait repris peu à peu son calme et,  à présent, tout à fait remis de son malaise passager.
Il regarde un à un ses nouveaux compagnons et ne leur trouve rien de terrifiant.
Mis en confiance devant leur bonne mine, il se met à leur raconter toute sa vie depuis le début, et rien ne manque

Sa naissance …
Les pouvoirs des petits lutins….
Son manque de pouvoir, à lui…
Ses maladresses….
Les moqueries des autres…
Son grand désespoir d’être différent….
La forêt maudite et ses mystères ….
Sans oublier l’esprit maléfique joueur de violon……

Lorsque Scapin achève enfin son interminable récit, un grand silence s’installe…. Mais non, les petits animaux de la forêt ne se sont pas endormis, bercés pour les paroles du petit lutin, ils réfléchissent, songeurs.

Puis le hibou, en fonction de son grand âge, s’apprête à prendre la parole, mais le lapin plus rapide lance :

-          Je n’ai jamais entendu la musique d’un violon.

Et pour montrer l’efficacité de son ouïe très fine, il oriente ses longues oreilles en tout  sens.

-          Pas de violon ?  lance interrogateur Scapin

-          Hou ! Hou ! Où serait ce génie malfaisant ? Je ne l’ai jamais rencontré, et pourtant, cela fait bien longtemps que je vis en ces lieux, dit le hibou en hochant la tête.

-          Pas de génie malfaisant ? lance, interrogateur, le petit lutin.

-          Rien de tout cela ! répondent d’une seule voix les petits animaux de la forêt, à l’exception des  deux petits écureuils qui  poursuivent, infatigables, leur jeu de «cache-cache ».

-          Mais alors ? reprend Scapin, et cette musique que j’ai entendue à plusieurs reprises ?

-          Cette musique ! ! s’exclame Douillette la petite caille, mais c’est le vent, le vent dans les feuilles qui chante doucement.

-          Le vent dans les feuillages ? ! interroge Scapin interloqué, mais alors, il n’y a aucun danger à venir se promener dans la forêt.

-          Aucun ! lui confirment, en chœur, ses nouveaux petits amis, à l’exception des deux petits écureuils, toujours dans le feuillage des arbres.

Pendant cette longue discussion, le soleil avait, lentement, basculé derrière l’épais rideau des arbres. L’ombre avait envahi l’espace, puis la nuit s’était doucement installée.

A présent, les petits animaux ont du mal à dissimuler des bâillements et sans tarder, tous se préparent pour une longue nuit de sommeil.

Le hérisson, tout hérissé, se met en boule.
Douillette, la petite caille, se niche dans la charmille, la tête sous l’aile.
Le lapin aux longues oreilles se replie dans son terrier.
Même les deux petits écureuils ont rejoint le trou dans le vieil arbre creux où une douce couche les attend.
Seul, le hibou, malgré ce long jour d’insomnie, se tient éveillé. De ses yeux ronds, il s’apprête à veiller sur le repos de ses compagnons.

Scapin, que cette longue journée d’émotions a fatigué, se confectionne un matelas de feuilles, sous un superbe chêne, puis sans attendre s’endort paisiblement.


Le silence s’installe. Plus aucun bruit uniquement les respirations apaisées des habitants de la forêt, le balancement des branches et la douce musique du vent dans les feuillages, telle une tendre berceuse.

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