lundi 5 septembre 2016

BIEN EUS !



Dans le fin fond d’une forêt, vivaient quatre loups. Tous frères.
Loup-bard, le plus âgé, se prenait pour le chef.
Loup-cheur, le second, avait quelques problèmes oculaires.
Loup-koum, le troisième, avait, sous des aspects ronchons, un caractère relativement paisible. En fait, une « bonne-pâte » !
Le plus jeune se nommait, Loupiot.

Les trois aînés souhaitaient devenir très riches. Ainsi, ils ne seraient plus obligés de chasser pour se nourrir.
Les supermarchés ne contenaient-ils pas des monceaux de nourritures ?
Alors, pourquoi se fatiguer ?

Loupiot, lui, malgré son jeune âge, était sans contexte le plus raisonnable de la fratrie.

Ce jour-là, Loup-bard, Loup-cheur et Loup-Koum étaient en grande discussion.

« J’ai entendu dire que la grand-mère du Petit Chaperon Rouge, possédait une grande fortune, lança Loup-bard.
-          Une fortune ! Cette vieille dame !! s’étonna Loup-cheur, qui essayait vainement d’attraper une mouche virevoltant autour de son museau. Un exercice fort compliqué en raison de ses yeux qui regardaient chacun dans une direction différente.
-          Oui, en effet, comment est-ce possible, renchérit, Loup-koum. Elle vit dans une vieille masure !
-          J’ai même entendu dire que cette fortune se trouvait dans un coffre, confirma Loup-bard, certain de ses informations.
-          Dans un coffre ? Un grand coffre ? Un petit coffre ? s’informa Loup-cheur toujours occupé à essayer de saisir la mouche.
-          Si il s’agit d’une grande fortune, assurément cela doit être un grand coffre !  conclut loup-koum qui regardait loup-cheur d’un air amusé. « Attrapera ? Attrapera pas ? » pensait-il.
-          Mais, je n’ai pas entendu dire où ce coffre se trouvait, soupira Loup-bard découragé.
-          Ah, dommage ! s’exclama Loup-cheur qui venait, encore une fois de rater l’insecte volant.
-          Va falloir chercher ! conclut loup-koum.
-          Hélas ! lancèrent ensemble les trois frères.

Loupiot qui regardait ses aînés avachis sur la mousse, haussa les épaules d’un air désapprobateur :
« Pas bien courageux, les frangins ! »

Passa, alors, non loin de là sur un chemin forestier, le Petit Chaperon Rouge, un panier à la main. Insouciante, elle chantait en sautillant.

 Les trois loups se redressèrent et se regardèrent.
« Nous allons la suivre, déclara Loup-bard d’un ton de commandement.
-          Nous allons l’interroger ! ajouta Loup-cheur, oubliant la mouche.
-          Si elle ne veut pas répondre, nous allons la manger, s’écria Loup-Koum en se léchant les babines.
-          Oh là là ! s’exlama Loupiot. Ça se complique !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les trois loups, à pas de loup et à la queue-leu-leu, suivirent la petite fille.
Tous débouchèrent en même temps dans une clairière.

« Bonjour messieurs les loups ! lança la fillette, nullement effrayée, d’un air guilleret.
-          Où vas-tu ainsi ? demanda Loup-bard à l’enfant.
-          Chez ma grand-mère qui m’attend avec impatience, répondit la fillette avec un large sourire.
-          Que fais-tu avec ta grand-mère lorsque tu vas la voir ? questionna Loup-cheur qui essayer vainement d’ajuster sa vision, car il voyait, en fait, deux enfants. Il y en avait un de trop, mais lequel ?
-          Grand-mère possède plein de livres de contes qu’elle met dans un coffre et elle me les montre. Nous passons beaucoup de temps à regarder ses trésors.....
-          Ta grand-mère est donc riche ? s’exclama Loup-koum, très intéressé, et dont les yeux brillaient.
-          Je peux vous montrer ses trésors, si vous voulez, proposa la fillette.

Les trois loups se regardèrent incrédules. Une sacrée aubaine qu’il ne fallait pas laisser passer !
Quant à Loupiot, il s’exclama, angoissé :
« Elle va pas faire ça ! »

Reprenant sa marche, le petit Chaperon Rouge lança :
« Venez avec moi !

Tous quatre arrivèrent quelques minutes plus tard aux abords de la masure de la grand-mère. L’enfant entra dans le logis et revint en tirant un énorme coffre qui semblait bien lourd. Toute heureuse, elle l’ouvrit devant les yeux écarquillés des loups.

« Voilà le trésor de grand-mère ! déclara-t-elle avec fierté.
-          Mais, où est l’argent ? bredouilla Loup-bard décontenancé.
-          Où sont les bijoux ? s’enquit Loup-cheur qui voyait deux coffres, ce qui aurait pu être doublement intéressant.
-          Et les lingots d’or ? s’exclama Loup-koum au bord de la crise de nerfs.

Tous trois, penchés sur le coffre béant, laissant voir son contenu, hurlèrent :
« Mais, ce n’est que du papier ! »

Regardant déguerpir, à tout allure, les trois loups, le petit Chaperon Rouge, éclata de rire, heureuse de sa bonne farce.

« Je les ai bien eus, hein ? »

S’approcha alors Loupiot. Il s’assit devant le coffre, plongea sa patte dedans et sortit un gros livre :
« Tu me lis un conte ? demanda-t-il en tourna les pages.
-          Je peux même t’apprendre à lire ! proposa la petite fille.

Ce fut ainsi que Loupiot devint le meilleur ami du Petit Chaperon Rouge.
Quant à Loup-bar, Loup-cheur et Loup-koum, ils durent se résigner à apprendre à chasser.




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