U
Armand
n’eut pas de réponse à son petit mot. Pourtant, c’était l’usage !
Il
apprit, ultérieurement, que le fleuriste avait usé du bouquet pour faire une
demande en mariage à la demoiselle qui avait accepté de s’unir à cet
usurpateur.
L’union
avait été célébrée sous les vivats unanimes des personnes présentes.
Ubuesque ?
Non ?
Armand
tomba malade. L’unique médecin du village appelé en urgence le soigna avec des
remèdes unicolores pour de l’urticaire occasionnée par un ulcère à l’estomac.
Il lui donna le conseil d’aller consulter un rebouteux unijambiste à la
renommée universelle qui n’avait dans sa garde-robe qu’un seul et unique
uniforme datant de l’unification de deux mondes, mais lesquels ? …..
Cet
uniforme était d’ailleurs fort usé !
Pour
ses breuvages, il utilisait des produits vendus à l’unité et provenant d’une
usine située dans un faubourg urbain. Produits qu’il conservait dans une urne.
Il
fallait qu’Armand oubliât vite cette demoiselle, afin de guérir rapidement.
V
Non-violent,
Armand, vexé toutefois, ne vociféra pas vengeance. Le vaurien vaniteux avait eu
l’avantage et était vainqueur, voilà tout !
Armand
se remit lentement de ses maux de ventre qui lui vrillaient les viscères et le
faisaient vomir.
Il
reprit son âne vieillissant et le plaça dans l’enclos verdoyant du vétérinaire,
voisin de son appartement. Chaque vendredi, il allait voir l’animal. A chacune
de ses visites, il voyait dans une venelle, un viticulteur vigoureux qui vidait,
à tout-va, les bouteilles de vin au goût de vinaigre qui lui venait de sa
vigne. Veuf, il noyait ainsi son chagrin. Quand il était ivre, ce vilain
vétéran vilipendait avec violence toutes ses voisines, avant de verser un flot
de larmes.
Un
vrai vaudeville !
Armand
passait aussi un peu de temps avec une jeune vendeuse un peu vantarde, vivant dans
une villa vétuste, sans grande valeur,
servie par un valet, pas très vaillant mais très velu qui vacillait en vaquant
à ses occupations tant il était vanné. Manquait-il de vitamines ?
En
vérité, la demoiselle, prénommée Valentine, un peu ventrue, ne lui déplaisait
pas, quoique …..
Elle
avait le verbe haut, mais manquait de vocabulaire, un visage au regard vitreux,
et semblait vertueuse. Elle était souvent vêtue d’une veste en velours verdâtre,
très en vogue, dont la clarté donnait le vertige. Armand fut vigilent, car
quelques voix venues à ses oreilles disaient que Valentine était volage. Mais
n’était-ce pas langage vitriolé de vipères ?
N’avait-elle
pas eu une aventure avec un violoniste virtuose rencontré au cours d’un
vernissage et qui, du jour au lendemain, s’était volatilisé. En voyage ?
Puis
également, un voleur voluptueux. Ce voyou, un peu vulgaire, se trouvait au
violon pour vraisemblablement fort longtemps, pour vols dans les vitrines des
magasins.
Il
y avait plusieurs versions, plus ou moins véridiques, des faits. Il faudrait
vérifier.
Mais,
visiblement, la place était vacante, mais Armand ne serait pas la prochaine
victime.
Pas
de vague dans sa vie !
En
vérité, il était très heureux ainsi.
Le
temps était variable. Chaque matin un brouillard vaporeux s’accrochait au sol
avant d’être balayé par le vent. Une chance, pas de verglas.
Armand
se mit à voyager.
W
X Y Z
Armand
traversa les Etats-Unis en train. Dans le wagon, son walkman sur les oreilles,
il écouta toutes les œuvres de Wagner.
Il apprit à jouer au Wargame avec un autre voyageur nommé Wilfried qui
aimait lire les œuvres de Walter Scott et de Virginia Woolf, en buvant du Whisky.
Par la vitre du Wagon-restaurant, il vit des troupeaux de Wapitis.
Armand
visita Washington où il vit la winchester de Buffalo-Bill et assista à un match de Water-polo.
Au
Portugal, il apprit à jouer du xylophone en sirotant du Xérès.
Armand
n’avait pas assez de ses yeux pour tout voir.
Il
fit une croisière sur un superbe yacht, embarcation plus confortable qu’une
yole.
Il
acheta un yatagan en Turquie. En Chine, il se mit au yoga. En Bulgarie, il fit
l’acquisition d’une yaourtière.
Il
effectua aussi un safari photo au Zimbabwe et au Zaïre. Zèbres, zorilles, zébus
et tant d’autres. Tout un zoo en photos.
Des
voyages très zen, sans zizanie aucune.
Et
que de rencontres intéressantes !
Un
zingaro qui zozotait.
Un
zonard qui zézayait depuis son zona.
Une
charmante Zoé qui disait avoir aperçu un zombie un peu zinzin un jour où elle
avait fait la bringue.
Le
soir, ils buvaient des boissons fraîches avec des zestes de citron servies par
un zazou zélé.
Alors ?
Armand vous a-t-il paru sympathique ?
Certainement.
Peut-être
un peu effacé ? Farceur ? Génial ?
Hallucinant
son aventure ?
Ingénieux,
ce joyeux héros ?
Larmoyant,
un peu ?
Mais
naturellement surmontant les obstacles et les périples. Que rien ne semble terrifier !
Voilà…..
Et comme disaient les Shadokks : « C’est tout pour
aujourd’hui ! »
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