dimanche 28 février 2016

TROTTE MENU ET LE PETIT LIONCEAU - CHAPITRE 2


Trotte-Menu se prépara à partir, mais avant, elle alla embrasser son cher filleul, cause de tous ces problèmes, mais qu’elle chérissait tant. Elle le trouva courant, maladroit et pataud, après un papillon.
Puis, bien déterminée à trouver rapidement une solution, elle partit d’un bon pas.
Il lui fallut, dans un premier temps, découvrir où vivait Monsieur-Hibou-l’apothicaire.
Elle rencontra une perdrix qui faute de pouvoir chanter, en raison de la nouvelle loi, répétait à voix imperceptible les notes de la gamme :

Do, ré, mi, pauvr’ perdrix
Mi, fa, sol, sur le sol
Fa, mi, ré, sans chanter
Mi, ré, do, est dingo !

« Bonjour, lança Trotte-Menu

Do, ré, mi, p’tit’ souris
Mi, fa, sol, toute seul’
Fa, mi, ré, très pressée
Mi, ré, do, …….

« Je cherche Monsieur-Hibou-l’apothicaire, coupa Trotte-menu. Sais-tu où il habite ?

Do, ré, mi, dans son nid
Mi, fa, sol, en faux-col
Fa, mi, ré, en forêt
Mi, ré, do, sur l’ bouleau

« Bon, mais où se trouve cette forêt ? demanda-t-elle encore.

Do, ré, mi, pas d’soucis
Mi, fa, sol, je m’envol’
Fa, mi, ré, suis-moi d’ près
Mi, ré, do, et presto

La perdrix s’envola, laissant clouée au sol et sans voix notre petite messagère.

Plus loin, une sauterelle faisait de la balançoire sur un brin d’herbe poussé par le vent.
« Bonjour ! dit la petite souris.
-          Salut, rétorqua la sauterelle. Que cherches-tu ?
-          Je souhaite rencontrer Monsieur-Hibou-l’apothicaire. Sais-tu où il demeure ?
-          Je n’en ai aucune idée, répondit la sauterelle. Je ne quitte jamais ce champ et avec cette chaleur, je n’ai pas le courage de sauter bien haut. Les arbres sont trop élevés pour moi, je n’en vois que les troncs. Va voir Madame-Grenouille, peut-être pourra-t-elle te renseigner.
En effet, un peu plus loin, près d’un point d’eau minuscule, Madame-Grenouille faisait « bronzette ».

« Bonjour ! dit Trotte-Menu.
-          Coa ! Coa ! répliqua Madame-Grenouille.
-          Bonjour ! insista la souris, pensant que Madame-Grenouille n’avait pas bien entendu.
-          Coa ! Coa ! répéta Madame-Grenouille
-          Bonjour !! hurla cette fois la petite souris, de toute la force  de ses cordes vocales.
-          Coa ! Coa !......

Et ce fut tout ce que Trotte-Menu put tirer de ce batracien, aussi, reprit-elle son chemin, en murmurant.
« Je pense que le royaume subit une épidémie. Les maladies d’oreilles gagnent à grands pas ! »
Elle marcha un bon moment, en silence, puis levant les yeux, elle aperçut, voletant gracieusement au-dessus d’elle, un papillon aux couleurs chatoyantes.

Ce fut lui, cette fois, qui entama la conversation.
« Bonjour ! Où cours-tu si vite ?
-          Je cherche la demeure de Monsieur-Hibou-l’apothicaire. Peux-tu m’en indiquer le chemin ?
-          Je viens de sortir de mon cocon. Ne vois-tu pas que mes ailes sont encore humides et froissées ? Je ne connais encore rien de ce monde. Oh, regardes la jolie fleur là-bas ! N’est-elle pas admirable ? Au revoir !
Et d’un coup d’aile agile, le papillon disparut à la découverte du monde, laissant Trotte-Menu, seule, avec toujours la même question à résoudre.

« Hou ?  Hou, habitait Monsieur-Hibou ? Hou ? Hou ? »

Elle avançait droit devant elle, mais était-ce la bonne direction ?
Elle arriva enfin dans une forêt. Etait-ce le domaine de Monsieur-Hibou, l’apothicaire ?
Que faire pour le savoir ?
Personne en vue et de plus, le jour commençait à décroître.

« Hou ? Hou ? Monsieur-Hibou ? Etes-vous là ?

Au loin, prêtant l’oreille, elle crut entendre : « Hou ! Hou ! »



Pleine d’espoir, Trotte-Menu se dirigea vers l’endroit d’où semblait provenir la voix.
« Monsieur-Hibou ?
-          Hou ! Hou ! répondit la voix.
La petite souris leva le nez et elle l’aperçut enfin,  perché sur une branche, à la clarté de la lune montante, chaussé de grosses lunettes rondes. Il avait vraiment fière allure.
Monsieur-Hibou jouissait, dans le royaume, d’une excellente réputation. Il connaissait toutes les plantes et avec elles qu’il dosait avec précision, composait de savants mélanges assurément très efficaces. Il possédait également des notions d’anatomie.
Un seul problème toutefois, à la connaissance de notre petite amie, résidait en ce que Monsieur-Hibou n’avait suivi que les cours du soir, car le jour, il s’endormait sur ses cahiers. Aussi, était-il évident qu’il avait quelques lacunes dans ses connaissances médicales.
Pouvait-il, de ce fait, répondre à toutes les questions ?

« Monsieur-Hibou, je suis Trotte-Menu, je viens vous demander conseil.
-          Hou ! Hou ! répéta Monsieur-Hibou, en regardant vers le sol. Que voulez-vous ?
-          Je viens vous demander conseil. Que connaissez-vous sur les problèmes d’oreilles ?
-          Je n’y entends rien, coupa net Monsieur-Hibou.
-          Ça y est, pensa la souris, encore un ! Ma parole, c’est un virus !.....

Puis, ne voulant pas démissionner trop vite, elle se risqua plus avant dans la conversation.

« Vous n’avez pas une petite idée, pour remédier à des problèmes auditifs ?
-          Nullement, répondit l’apothicaire, mais je peux consulter mes livres. Hou sont-ils ? Hou ? Hou ?....et il prit son envol, laissant sur place Trotte-menu, complètement désemparée. Elle attendait tant de cette consultation !

Elle s’en fut, au milieu de la nuit, mais fatiguée, elle se blottit au creux des racines d’un arbre, et s’endormit, pensant que la nuit portant conseil, elle aviserait à son réveil.



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