dimanche 21 février 2016

TROTTE MENU ET LE PETIT LIONCEAU - CHAPITRE 1



CHAPITRE 1

Blotti dans la chaleur de sa mère, un petit lion venait de naître. Il ne laissait voir que l’arrondi duveteux de ses oreilles.
Tous les animaux étaient venus lui rendre hommage et défilaient devant ce merveilleux spectacle.
Bien que s’efforçant de ne pas faire de bruit, ils troublaient le sommeil du lionceau qui, de temps à autre, ouvrait un œil et baillait avec une multitude de mimiques qui lui fronçaient comiquement son petit nez.
Nul ne doutait, à cet instant précis, qu’il deviendrait un lion superbe, au pelage luisant, à la crinière volumineuse et farouche. Nul ne doutait qu’il serait un souverain loyal et juste.
Maman-Lion remerciait chacun d’une inclinaison de la tête, d’un sourire aimable, pour les cadeaux déposés devant elle, en cette occasion, et couvrait son petit d’un regard attendri et fier.
Elle était une mère comblée !
Mettre au monde un futur roi était une chose, mais le plus important était de lui procurer la meilleure éducation. Aussi, elle donna comme marraine à son royal rejeton, une petite souris nommée « Trotte-Menu »
Trotte-menu, intelligente et instruite, avait la réputation d’être très diplomate et habile à régler, efficacement et en douceur, les problèmes les plus délicats. Elle pourrait ainsi guider le jeune lionceau dans son apprentissage de futur monarque. Trotte-Menu prit d’ailleurs très au sérieux cette responsabilité et fut très attentive aux premières dents, aux premiers pas et aux premiers mots de son filleul. On l’apercevait souvent parlant doucement à ce royal  nourrisson.
Petit-Lion aimait sa marraine, mais il préférait être avec sa maman, avec qui il jouait, faisait de gros câlins et entre les pattes de laquelle il s’endormait paisiblement après de bonnes journées de jeux.
Bébé-Lion possédait un riche caractère, jamais on ne l’entendait pleurer, jusqu‘au jour où…..

Trotte-menu, voyant grandir son jeune protégé, pensa que le temps était venu de l’instruire. Elle lui désignait chaque objet, lui faisait répéter patiemment chaque mot. Ce nouveau jeu semblait plaire au lionceau qui composa bientôt ses premières phrases. Il montrait de réelles dispositions. A coup sûr, il deviendrait un excellent orateur.
Un soir, en le berçant, afin que son sommeil soit peuplé de doux songes, Trotte-Menu  fredonna une comptine aux paroles apaisantes et à la douce mélodie, et là !!.....
Oh, mon dieu !
Au lieu d’apaiser et de tranquilliser le jeune lion, cette chansonnette bien  anodine fit tout le contraire. Se dressant sur ses quatre pattes, notre lionceau se mit à pousser d’horribles cris déchirants
« Que se passe-t-il ? s’écria Maman-Lion en accourant.
-          Je n’en sais absolument rien ! rétorqua la petite souris. Je chantais doucement et il s’est mis à hurler.

Le lionceau se calma aussi soudainement qu’il avait crié quelques instants auparavant, puis se rendormit aussitôt.
Que s’était-il passé ?

Maman-Lion et Trotte-Menu veillèrent leur petit protégé jusqu’au matin, mais celui-ci ne bougea pas de la nuit et dormit d’un sommeil des plus paisibles.

Il fut très vite établi la raison des cris du nourrisson, car ceux-ci ne survenaient uniquement que lorsqu’il entendait de la musique. Qu’elle soit vocale ou instrumentale.
Le petit lion était « allergique » à la musique !
Quel problème !
Que pouvait-on faire ?
En attendant de trouver un remède efficace, un décret de loi fut rédigé et voté.
Et voilà ce que disait ce décret :
·         Interdiction de toute pratique d’un instrument de musique, quel qu’il soit, dans tout le royaume.
·         Interdiction aux nourrices de chantonner ou fredonner  au-dessus des berceaux de tous les bébés du royaume.
·         Interdiction formelle à tous les oiseaux de chanter, dans les limites du royaume.
·         Interdiction aux abeilles et  autres insectes de toute sorte de bourdonner.
·         Interdiction également au vent d’agiter de leur souffle les feuillages des arbres, afin d’éviter tout frissonnement ou bruissement mélodieux.

Oui mais, cet état de chose fit que tout le royaume sombra dans la déprime la plus profonde.
Cela ne pouvait donc pas durer.

Un soir, Maman-Lion fit venir près d’elle Trotte-Menu et lui dit :
« Je ne sais que faire, et en l’absence du Roi mon époux ? parti en campagne, je ne vois que toi à qui déléguer la lourde charge de trouver une solution.
-          Vous me voyez fort comblée de cette confiance, répondit humblement la petite souris. Je connais un vieil hibou apothicaire, peut-être me conseillera-t-il les herbes  qui soigneront le problème allergique du jeune lion.
-          Oh, Trotte-Menu ! reprit la lionne, au bord des larmes, je t’en prie, pars sur le champ quérir un remède.

Ce fut ainsi  que notre petite amie (diplomate ; marraine… etc ….) devint pour la circonstance, « chargée-des-oreilles-malades », pour en faire « des-oreilles-guéries ».




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