lundi 26 juin 2017

QUE FAIRE ? Chapitre 15.


Le père de Jeanne arriva très tôt le matin, souhaitant faire le trajet de retour avant les grosses chaleurs de la journée. Pour une fois, Caroline ne fut pas obligée de répéter maintes fois à sa fille de rassembler ses affaires.
Tout était prêt en temps et en heure !
Jeanne était tellement heureuse de partir, de retrouver sa chambre, ses affaires, sa vie d’avant...

Après avoir embrassé tante Adélaïde qui malgré son grand sourire semblait bien triste de les voir partir, la route parut interminable à Jeanne tant son impatience d’arriver était immense.

Mais aussitôt de retour, dans sa chambre, au cinquième étage d’un immeuble ancien dont la fenêtre donnait sur la rue, Jeanne se sentit désemparée.
Pourquoi ?
Elle n’aurait su le dire. Elle n’avait même pas envie de mettre son portable en charge afin de prendre connaissance des messages qu’il contenait et qui devaient s’être amoncelés au cours de ses quinze jours où elle fut déconnectée du monde.
Ces messages, d’ailleurs, devaient être accompagnés de photos montrant lieux et activités de vacances, avec commentaires alléchants et sûrement un peu mensongers, histoire d’attiser curiosité et jalousie.
De la frime, quoi !

Jeanne se leva et alla ouvrir la fenêtre de sa chambre. La rue était déserte.
Normal ! Les vacanciers avaient déserté la ville.

La chaleur commençait à être lourde, l’air irrespirable. Un orage en perspective, sans doute.
Jeanne se rassit sur son lit. Quelque chose lui manquait. Quelque chose qu’elle n’arrivait pas à définir. Seule dans sa chambre qu’elle se faisait une joie de retrouver, elle se posa cette question : « Que faire ? »

Ce fut alors qu’elle repensa à la lettre qui lui avait été remise par le Père Hubert.
Où l’avait-elle mise ?
Elle fouilla dans sa valise, éparpillant ses vêtements un peu partout en petits tas informes.
Rien !
L’avait-elle oubliée chez tante Adélaïde ?
Elle se voyait pourtant la ranger ! Mai, où ?

Jeanne commença à s’énerver. Décidément, rien n’allait !
Partout où elle allait, elle se sentait mal !
Tout ce qu’elle entreprenait tournait à la catastrophe !

Ne trouvant pas l’enveloppe, Jeanne rejoignit sa mère dans la cuisine où elle préparait le repas.  

Voyant arriver son « ado unique et préférée » l’air renfrogné, Caroline comprit aussitôt que l’humeur n’était pas au beau fixe. Mais, prudente, elle attendit que sa chère Jeannette lance les offensives.

« On mange quoi, ce soir ?
-          Des salades composées.
-          Bof !
Jeanne ouvrit les portes des placards les unes après les autres, puis celle du réfrigérateur.
Pas faim, mais envie de manger pour combler l’ennui !

Soudain Jeanne se tourna vers sa mère :
« Mon jean ? Où est mon jean ?
-          Ton jean ? demanda Caroline
-          Bah oui ! Mon jean ?
-          Je te précise, tout de même, que tu en as plusieurs.
-          Celui que j’avais hier !
-          Il est dans la machine, il sera sec demain
-          Dans la machine !
-          Jeannette, cela fait belle lurette qu’on ne lave plus à la main ! répliqua Caroline avec humour.
-          Ah, c’est drôle ça ! répondit l’adolescente qui n’avait pas saisi la pointe d’humour de sa mère
-          Quand tu auras fini de faire là tête à longueur de temps et d’envoyer bouler tout le monde, il sera peut-être possible, enfin, de discuter ?

Jeanne n’entendit pas la remarque de sa mère. Furieuse, elle avait quitté la cuisine  avant d’entrer dans sa chambre dont elle claqua violemment la porte.

Caroline soupira.
L’adolescence avait bon dos pour excuser les sautes d’humeur, mais il y avait des limites à ne pas franchir.

     

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