jeudi 15 juin 2017

Y-A-T-Y QUE'QUE CHOSE DE DU ?



« y-a-t-y que’que chose de dû ? »
Combien de fois ai-je entendu cette phrase, prononcée par une cliente, en attendant mon tour chez l’épicier, le boucher, le boulanger ......

Je ne devais pas avoir plus de huit ans et je me souviens avoir pensé :
« C’est idiot cette question, elle doit bien savoir qu’elle doit payer ce qu’elle achète ! »

Vous remarquerez, toutefois, que j’avais, malgré mon jeune âge, beaucoup de logique.

Malgré tout, n’ayant pas eu de réponse au moment de mon interrogation, celle-ci était restée en attente pendant de nombreuses années.......

Etait-ce une formule venant du patois normand ou Rouennais ?
Assurément, non !
Cela viendrait du fait que........

Il y a encore à peine un siècle, les salaires étaient versés à la semaine ou à la quinzaine, en espèces, bien sûr. L’obligation de posséder un compte bancaire à cet effet n’étant pas encore légiférée.
Le salarié, de retour chez lui, déposait dans une boite le fruit de son travail.
Facile de voir, ainsi, où en étaient les comptes !
Lorsque la boite était vide, il fallait tout de même manger. Alors, on allait faire les achats strictement nécessaires « à crédit sans intérêt ».
Chaque commerçant notait sur une ardoise les sommes dues par les familles qui réglaient au moment de la nouvelle paye.
Après avoir touché le salaire suivant, il fallait « régler l’ardoise » ou « effacer l’ardoise », d’où cette petite phrase : « Y-a-t-y que’que chose de dû ? »

Il arrivait qu’un commerçant refuse de servir une cliente lorsqu’elle avait une ardoise trop lourde, se justifiant en disant :
« Paie d’abord c’que tu dois et on verra après ! »

Il ne fallait pas exagérer non plus. On doit s’acquitter de ses dettes et payer ses achats !
De tout temps se fut ainsi et le sera toujours......


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