mercredi 21 octobre 2020

JASER

 

Parler ou jaser ?

 Vers 1500, le terme « jaser » faisait partie du vocabulaire du  langage attribué aux animaux et notamment à celui des oiseaux, tels la pie ou le perroquet,  quand ceux-ci, notamment, poussaient une succession de petits cris.

Le geai, quant à lui, il gasait.

« Jaser » était employé aussi pour « babiller », d’ailleurs nos cousins-canadiens-francophones utilisent « jaser » pour : bavarder – raconter.

 

Ronsard, très poétiquement, se servait de ce verbe pour décrire le murmure du ruisseau, le coassement de la grenouille.

Le ruisseau jase..... Joli ! Non ?

 

Dès le XVIème siècle, le verbe « jaser » prit une connotation plus péjorative. En ce début de siècle, « jaser, c’était « se moquer », « se gausser ».

1678, « jaser » se para d’une touche de frivolité, d’indiscrétion.

1690, ce fut la médisante que revêtit le verbe, le rapprochant  de « cancaner ».

  

Et pour faire jaser, je vous propose quelques dérivés !

 1530 :

Un jaseur ou une jaseuse..... Des personnes très bavardes.

1538 :

Un jasement ou une jaserie. Bavardage ou causerie.

1731 :

Un jaseur, nom donné à un prêtre ou un avocat général. Sans doute considérés comme « beaux parleurs ».

Un jaseur donna le verbe « jaspiner ».

 

1865 :

Avec la logique du cheminement des mots, du verbe « jaspiner » découla le nom « un jaspin », pour un  bavardage et « un jaspineur ou une jaspineuse » pour nommer le bavard et la bavarde.

 

Un petit dernier ?

Vers 1883, un bavardage était aussi « un jaspinage ».

 

Avec tout cela, n’allez surtout pas jaser derrière mon dos !!


 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.