La bête de Benais, en Touraine
Voilà encore une bête (ou un groupe de bêtes) qui attaqua des femmes et des enfants en Touraine, dans les villages des Essarts, Benais, Saint-Patrice, Restigné, Bourgueil, Continvoir.....
La première
attaque se produisit à la fin de l’hiver 1693 à Saint-Patrice, où un jeune
enfant, d’environ neuf ans, trouva la mort sous les dents du carnassier. Le
petit corps fut retrouvé dévoré en grande partie.
Cinq jours plus
tard, dans les landes de Continvoir, Perrine Delalande retrouva sa fille,
Antoinette, qui avait subi le même sort tragique.
Antoinette âgée
de sept ans était la fille de René Boriant[1]
et Perrine Delalande. Une mention « dévorée
par une bete féroce » apparaît sur l’acte de sépulture.
·
Les Essarts, décembre 1693, un jeune homme de
dix-huit ans succomba sous les mâchoires de la bête.
·
Saint Michel-sur-Loire, début janvier 1694, ce
furent deux jeunes gens qui perdirent la vie.
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Benais, deux adultes périrent en mars 1694.
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Le mois suivant, ce fut aux Essarts qu’une jeune
fille de dix-sept ans mourut tragiquement.
·
Restigné, non loin de là, une femme ne put se
défendre, elle décéda sous les dents acérées de l’animal.
·
Onze jours plus tard, à Saint-Patrice, une
bergère fut également dévorée.
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Mai et juin 1694 furent des mois terribles avec
douze attaques mortelles à Bourgueil.
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Continvoir, juin 1694, deux bergères.
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Ingrandes, un père fut tué en défendant sa fille.
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Et Benais, encore, où une femme de soixante-quatre
ans fut égorgée, fin août 1694.
Comme à chaque
fois que se produisaient de tels drames, des battues étaient organisées et
notamment par Monsieur Thomas Hue de
Miromesnil[2],
intendant de la Touraine.
Son rapport
notifie :
«En moins de six mois,
les loups ont tué autour de Benais plus de soixante-dix personnes et en ont
blessé autant ».
Des battues, à
grand renfort d’hommes armés de fourches, de bâtons et certains d’armes à feu.
Deux loups d’une
taille impressionnante furent abattus.
A partir de fin
août 1694, plus une seule attaque, mais la peur continuait à triturer les
intestins de la population...
Difficile de
mettre des noms sur les dépouilles des victimes, les actes de sépulture
n’indiquant que très rarement la cause du décès lors d’attaque de loup.
Quelques
recherches fructueuses toutefois comme cet acte de Saint-Michel-sur-Loire, en
date du 13 janvier 1694, sur lequel apparaît la mention « elle a été mangée par la beste »,
concernant « Marie Despeigne, âgée
de vingt-quatre ans », et sur l’acte de Thomas Girard habitant le même
lieu.
A Benais, j’ai
également trouvé dans les registres paroissiaux, une mention en marge de l’acte
d’inhumation de Michel Moriceau, « dévoré
par les bestes féroces ». Date de l’écrit : 2 mars 1694.
Le calme revint,
pendant un bon laps de temps, mais personne ne sortait sans une fourche.
Puis.....
C’était début
juin 1751, le jeune berger travaillant à la ferme des Fosses Rouges où il avait
la charge de garder six bêtes fut
retrouvé horriblement mutilé.
Que s’était-il passé ?
Des mémoires ressurgirent alors les attaques des années 1693-1694.
Ce ne pouvait être qu’un loup !
Un loup, assurément !!
L’acte nous donne bien des informations sur ce
jeune garçon. Il se nommait Jacques et venait de l’hôpital de la Charité de
Tours.
Il avait servi une année comme berger chez Jean
Desfré, métayer de la Garochère et se trouvait depuis peu aux Fosses Rouges,
chez le métayer Joseph Gentil. Jacques devait avoir quatorze ou quinze ans.
Le curé de la paroisse avait indiqué : « dévoré par un loup carnacier ».
Les descriptions
de ces bêtes étaient souvent fantaisistes. Caché derrière ces loups, n’y
avait-il pas le diable en personne ?
Alors, l’imagination
venait greffer quelques précisions du cru de chacun :
« Ces bestes
estoient presque de la façon d’un loup, sinon qu’elles avoient la gueule plus
grandes. Lorsqu’elles voyoient des personnes, elles le flattoient à la manière
d’un chien, puis lui sautoient à la gorge.... »
Le Mâlin sournois ? Un loup enragé ?
A la semaine
prochaine pour un nouveau loup !!!
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