mercredi 20 juillet 2022

Les catastrophes ferroviaires - août 1898 - deuxième partie

 

Ce fut le 14 août 1898  – entre Saint-Mards-de-Fresne et Lisieux

 

Deuxième partie : l’accident[1]


Le samedi 14 août 1898, à 23 h 16, le train omnibus 97 partait de la gare Saint-Lazare à Paris en direction de Lisieux où il devait arriver le lendemain matin à 3 h 54.

Le trajet se déroula sans embûche, sauf que...

A trois kilomètres avant  Lisieux, entre les gares de Glos et Beuvilliers, la voie qui accusait une forte pente de 80/00 était en travaux. Le convoi devait donc, d’autant plus, réduire sa vitesse.

Ce fut au passage de tronçon de voie que soudain, les passagers sentirent quelques secousses sans grande importance qui les sortirent de leur torpeur,  suivies de quelques autres beaucoup plus fortes et alarmantes.

Puis ce fut le choc !

La locomotive placée en second venait de quitter les rails, poussant la première locomotive qui resta sur les rails, avant de poursuivre sur le côté de la voie sur trois cents mètres avant de s’immobiliser.

Les wagons de queue entraînés par la vitesse poursuivirent leur chemin malgré l’immobilité des locomotives et vinrent s’encastrer dans les wagons placés au centre du convoi, les réduisant en miettes.

 

Après cette catastrophe, il faillait prévenir les secours, aussi un des mécaniciens parcourut la distance du lieu de l’accident jusqu’à la gare de Lisieux, afin de demander de l’aide  en toute urgence.

 

Le sous-préfet de Lisieux, Monsieur Sazerac de Forges et Monsieur Chéron, maire de Lisieux, aussitôt prévenus organisèrent les secours.

Un train de secours  partit sur les lieux avec à son bord :

  • ·         Monsieur Rivière, inspecteur de l’exploitation des chemins de fer de l’Ouest.
  • ·         Trois médecins : messieurs Decornière, Lecygne et Levillain.
  • ·         Des sœurs de l’hospice de Lisieux.
  • ·         Les soldats du bataillon du 119ème, en garnison à Lisieux.

 

Pendant ce temps, sur place, les voyageurs indemnes s’occupaient des blessés légers, rassuraient les plus atteints.

Malheureusement, ils ne purent rien faire pour les personnes qui se trouvaient coincées dans les  trois wagons écrasés. Il fallait attendre les soldats du 119ème bataillon et des secours médicaux plus expérimentés.

Un premier bilan faisait état de sept morts et d’une quarantaine de blessés plus ou moins gravement.

 

Après les premiers soins, certains blessés acheminés vers l’hôpital de Lisieux purent repartir chez eux, immédiatement ou après une nuit en surveillance médicale.

vingt-sept autres personnes, dont trois se trouvaient entre vie et trépas, séjournèrent plus longuement dans le centre hospitalier.

 

 

La voie ferrée fut dégagée le 15 août vers midi, grâce à l’aide efficace des  employés du Chemin de fer de l’Ouest conjuguée à celle des soldats.

Bien évidemment, le trafic ferroviaire fut très perturbé.

A Bernay, des milliers de voyageurs se rendant à Trouville ou au Havre furent dirigés vers la Trinité-de-Réville.

A Rouen, les divers trains venant de Serquigny subirent d’importants retards, comme par exemple, le train de Bernay attendu à la gare de Saint-Sever à 8 h 35 arriva deux heures et demie plus tard.

 

Tout cela n’était rien, face à l’accident de train ayant coûté la vie à de nombreux passagers et ayant causé de grands dommages physiques et psychologiques   irréversibles à beaucoup d’autres.



[1] Texte à partir des articles du journal de Rouen des  15 – 16 et 17 août 1898.

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