Ce fut le 14 août 1898 – entre Saint-Mards-de-Fresne et Lisieux
Quatrième
partie : les causes de l’accident et les responsables
Les
premières causes qui vinrent tout de suite à l’esprit furent :
L'état de la voie, la vitesse excessive et la fragilité des
voitures.
Mais, le ministre des Travaux Publics invoqua la présence des
deux locomotives en tête du convoi dont la puissance ajoutée pouvait entraîner
un mouvement d’oscillation pouvant aboutir à un déraillement.
Il fut également évoqué le mauvais état de la voie qui avait
déjà provoqué, au même endroit le même accident un an auparavant. En effet, le
tronçon de voie se situait dans une zone marécageuse et l’humidité constante du
sol pourrissait le bois des traverses.
En ce mois d’août 1898, les travaux entrepris consistaient,
justement, au changement des traverses les plus endommagées.
La
vitesse avait donc pu être une cause, mais l’instabilité de la voie en était
assurément une autre, et pas des moindres.
La
vitesse !! Aucun moyen à l’époque de mesurer la vitesse d’un train. Elle
avait été évaluée, cette vitesse, à environ 70 ou 80 Kms/heure.
Le
convoi accusait un certain retard sur son horaire..... Le mécanicien avait-il
voulu rattraper le temps perdu en forçant les machines ?
Pourtant
certains témoignages affirmèrent que le train avait ralenti avant d’aborder la
déclivité du tronçon de voie.
Après
l’audition de tous les témoins, environ cinquante, l’enquête fut close au mois
de mai 1899.
Le
procès se déroula au tribunal correctionnel de Lisieux, du 19 juin au 12 juillet 1899.
Le
verdict en fut : Vitesse excessive.
Le
seul est unique responsable : Le mécanicien de la locomotive de tête,
Monsieur Mahéo, accusé d’homicides et
blessures involontaires. Il fut condamné à une peine d’emprisonnement avec sursis, de quinze jours
Quant
à la compagnie des chemins de fer de l’Ouest, elle fut déclarée civilement
responsable et condamnée à verser à chacune des victimes une indemnité allant
de 500 à 90 000 francs.
Le
27 décembre 1899, le jugement fut confirmé par la Cour d’appel de Caen.
Des
travaux furent entrepris sur la voie ferrée mise en cause, sur toutes les voies
ferrées en général, cela n’empêcha pas les accidents, mais il n’y a pas de
risque « zéro ».
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