jeudi 15 mars 2018

GALVAUDER !


Galvauder !

Voilà encore un mot utilisé bien des fois par ma grand-mère, et notamment, lorsque, adolescente, je rentrais à la maison un peu en retard.
Aussitôt que j’ouvrais la porte, elle lançait :
« Où as-tu été galvauder ? » 
En clair ; « Où es-tu allé traîner ? »

Galvauder.
Mais d’où vient ce mot ?

Il apparaît dans le dictionnaire de Furetière, en 1690, avec comme définition : « Poursuivre quelqu’un et le maltraiter ».
En 1770, il signifiait «compromettre par un mauvais usage un don ou un avantage »
D’où, employé sous une  forme pronominale, « se galvauder » : « s’abaisser, se compromettre » (1838).
Par extension, avec le temps, « galvauder » signifia : « mettre en désordre – gâter », puis vers 1887, « traîner sans rien faire ».
Ma grand-mère, dans les années 1960, utilisait donc ce verbe à bon escient.

Un verbe engendrant toujours des noms et des adjectifs, nous trouvons :
1778 - Un galvaudeur et son amie la galvaudeuse : homme hargneux (et femme hargneuse)
1865 – Un individu paresseux, un propre à rien....... ou comme le disait si bien Marcel Pagnol : « un mauvais à tout ».

Aujourd’hui, bien que peu, voire pas du tout,  utilisé, un galvaudeur n’est qu’un polisson.

Pour en revenir à ma grand-mère, elle me traitait tout bonnement de paresseuse, car ayant perdu mon temps à traîner sans rien faire.


Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert.

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