lundi 26 mars 2018



les odeurs....... celles que vous ne pourriez plus supporter !

Notre nez d’ « homme moderne » ne supporterait pas les odeurs du temps passé, que les « Grands de ce Monde » masquaient avec des parfums persistants et entêtants. 
C’est tout dire !
Je suis certaine d’ailleurs que ce ne devait pas toujours être suffisamment efficace.....

Promenons-nous dans les villes, par exemple, au début du XIXème siècle qui a vu l’apparition, en grand nombre, des manufactures dressant leurs cheminées vers le ciel comme des défis aux dieux.
Ces cheminées, justement, crachaient des fumées qui s’amassaient au-dessus des toits. Une cheminée, deux cheminées, trois........, et plus encore !
Un ciel de nuages au-dessous des nuages.
On ne parlait pas encore de « pollution », mais c’en était bien une, assurément.
Ne me dites pas que ses fumées étaient inodores.

Dans les rues, étaient déversés les seaux de nuit (garnis, les seaux) et des ordures de toutes sortes, dans une rigole en leur centre.
« Le haut du pavé », quelle expression significative !
En effet, c’était le seul endroit où il était encore possible de ne pas trop se crotter. L’odeur en était lourde d’arômes pestilentiels qui s’accrochaient au jupon des femmes.
Dentelles souillées et parfumées !
Le mouchoir que les belles-dames rangeaient dans leur giron ne leur servait nullement à se moucher, non. Ce n’était pas non plus un objet de coquetterie, loin de là. Son utilité était bien autre. Parfumé à l’extrême, elles appliquaient ce carré de tissu fin sur leur nez ou l’agitaient devant celui-ci, afin de ne pas être trop incommodées.

Les commerces dans les rues !
En voilà encore une source de mauvaises odeurs !
Même si, de la boulangerie,  se déversait une agréable odeur de pain chaud, celle des boutiques non loin de là, celles du boucher ou du charcutier, repoussait à outrance.
Pourquoi ?
Malgré plusieurs arrêtés municipaux l’interdisant, bouchers et charcutiers s’obstinaient à tuer les bêtes dans leur cour et à y laisser, là, les carcasses. Celles-ci pourrissaient lentement, dégageant des saveurs olfactives remarquables. Tout le quartier en profitait. Et puis il y en avait aussi pour les yeux, car petit à petit, ces carcasses devenaient amas informes grouillant de vers et survolés d’essaims de mouches.
Le fumet étant en fonction de l’avancée de la décomposition.

La ville avec ses « déchets verts » et ses boues retirées des mares et rivières qui stagnaient un bon moment avant d’être enlevés.
Le crottin des chevaux qui attendait, lui, d’être ramassé par quelques indigents qui en avaient fait la demande auprès du maire.
Eh oui, c’était un privilège de ramasser le crottin avec sa pelle et son seau !
Celui-ci servait d’engrais pour les jardins, mais aussi, séché, de combustible pour les cheminées.
Voilà l’environnement ! Le décor est dressé !

Je ne vous parlerai pas des belles maisons bourgeoises, non, elles n’ont aucun intérêt dans ce contexte, mais uniquement des maisons d’ouvriers, celles de ces bas quartiers défavorisés, souvent proches des cours d’eau qui prenant régulièrement leur aise, envahissaient les demeures.

Ouvrons la porte de l’une d’elles, voulez-vous ?

Première impression : ça vous prend à la gorge.......
Ça sent l’aigre, la fumée, le mauvais vin et les effluves des corps.
Ça sent l’humidité, le salpêtre, le renfermé......
Et c’est tenace !

Bien sûr, ce sont nos impressions d’ « homme moderne », car pour les habitants des lieux, c’était naturel.

Les maisons étaient sombres et peu aérées. Des familles, aux nombreux membres, s’entassaient là, souvent dans une pièce unique.
Seule la cheminée, utilisée surtout pour cuire les repas, donnait un peu de chaleur, mais pour avoir chaud, il ne fallait pas s’en éloigner de trop.
La nuit, les braises étaient couvertes de cendres pour éviter les incendies. La pièce refroidissait vite, dans la nuit flottait encore une odeur de lait caillé, un relent de soupe.....


A la campagne l’air était sain, la vie plus agréable, car il y avait un petit potager, quelques poules......
C’était presque le bonheur, car le bon air n’a pas de prix.
L’odeur dans les maisons était le même qu’en ville, certes, mais moins intense.
Si l’étable avec son mur en claire-voie jouxtant la pièce à vivre était entretenue, les senteurs aromatiques des bêtes et de leurs déjections n’étaient pas trop vives, le principal étant d’obtenir de la « chaleur animale », sans que ça coûte.
Qui dit bêtes, dit lait, fromages et voilà l’odeur qui envahit la maison, mais la porte reste ouverte lorsque le soleil donne, alors le lieu devient plus sain.
Cela n’empêchait nullement les odeurs de sueur après une journée de dur labeur et également des pets lancés sans retenus et du concentré des mauvaises haleines, sans oublier le fumet de fumier, ce fumier qui trônait au milieu de la cour.
N’oubliez pas que la toilette se faisait le dimanche matin, jour également où les vêtements étaient changés.

Quant aux petits besoins naturels, on les soulageait dans la nature qui se chargeait d’éliminer toute senteur !

Il y aurait encore beaucoup à dire, car l’hygiène a soulevé, de tout temps, bien des commentaires. Ce qui prouve, tout de même que quelques-uns en étaient incommodés.
Mais l’eau n’était-elle pas dangereuse, engendrant maladies ?

L’hygiène est toujours et encore un souci souvent involontaire pour certains et le restera tant qu’il y aura des logements insalubres et de la misère.

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